bifrost 72 ray bradburyEdition : Le Bélial’

 

 

 

 

 

Mon Avis : Depuis quelques mois je me suis lancé dans la lecture des différents Bifrost qui traînaient dans ma bibliothèque. Je continue donc avec ce numéro 72 qui est consacré à un auteur connu et reconnu, Ray Bradbury auteur prolifique, dans le milieu de l’Imaginaire pour des œuvres telles que Fahrenheit 451, L’Homme Illustré, Les Chroniques Martiennes, mais qui a aussi publié de nombreux écrits dans différents genres. Un auteur que j’ai pas mal lu durant mon adolescence et dont il serait intéressant que je me replonge dans son œuvre avec un regard aujourd’hui différent. À noter aussi la très belle couverture illustrée par Adrien Police. Ce magazine contient trois nouvelles de Ray Bradbury, ainsi que deux autres textes, de Christian Léourier et de Jean-Philippe Depotte.

Le Cercueil de Ray Bradbury : Voilà une nouvelle qui va plonger le lecteur dans une rivalité fraternelle entre l’ainé riche, malade et proche de la mort qui construit sa dernière invention et le plus jeune sans emploi qui vit au crochet de son frère et qui va chercher à voler le dernier travail de son frère pour enfin pourvoir profiter de sa vie. Une jalousie dévoilée de façon cynique et efficace par l’auteur, qui se révèle sympathique malgré son côté tout de même très prévisible. Rien d’exceptionnel, mais un texte qui se lit bien et divertit.

Le Réveil des Hommes blancs de Christian Léourier : La meilleure nouvelle du magazine, selon moi, qui nous plonge dans l’univers habituel de l’auteur celui de Lanmeur. Un texte qui nous fait découvrir une planète qui a été abandonnée et redécouverte par les hommes de Lanmeur, qui vont alors chercher à la coloniser. Mais la planète a-t-elle vraiment été abandonnée? On se retrouve vraiment happé par ce texte efficace et attachant qui nous présente une planète vraiment intéressante. Un récit qui, comme à son habitude avec l’auteur, se révèle vraiment humain montrant l’Homme dans ses plus grandes qualités, mais aussi dans ses pires défauts. Après tout l’Homme restera toujours égal à lui-même. Un texte sur la tolérance, le respect et l’acceptation des autres. Mais surtout un univers toujours aussi riche et fascinant à découvrir au fil des pages, le tout présenté à travers une plume dense et poétique. Cette nouvelle a d’ailleurs gagné le Prix des lecteurs de Bifrost 2013, catégorie nouvelle francophone et elle est disponible gratuitement en ebook jusqu’au 21 février.

Un Petit Voyage de Ray Bradbury : De nouveau une courte nouvelle de Bradbury nous présentant une vielle femme, fervente croyante, qui croit acheter un ticket pour rejoindre une fusée et rencontrer Dieu. Je n’ai pas vraiment accroché à ce texte qui me parait le plus faible du magazine. On y retrouve bien le côté cynique déjà présent dans la première nouvelle, mais l’ensemble n’a pas réussi à me convaincre et surtout se révèle extrêmement prévisible même dans sa chute. Je pense que ce texte est aussi un texte d’époque qui devait plus toucher son lecteur au moment où l’espace se révéler beaucoup plus mystérieux que maintenant, ce qui permettait sûrement de mieux comprendre la fascination de cette vieille dame et donc de plus facilement s’accrocher à elle.

Le Pacha de Jean-Philippe Depotte : J’avoue je possède deux livres de l’auteur qui sont dans ma PAL et que je n’ai pas encore lu, honte à moi. Je profite donc ainsi de cette nouvelle pour découvrir sa plume. On retrouve ici une nouvelle, mélange de conte et de théâtre, qui nous présente un maître et son valet partant en mission pour l’Empreur. Un récit fortement tinté d’aspect historique cohérent et efficace ou vient se mélanger le mystère. L’univers mis en place sombre, violent et magique est vraiment intéressant. Le tout se révèle bien mené, avec des rebondissements efficaces et dialogues réussi, mais la fin, prévisible et avec quelques légères incohérences selon moi, empêche ce récit d’être excellent. Ça reste tout de même un bon texte qui me donne envie de découvrir d’autres récits de l’auteur.

La Grande Roue de Ray Bradbury : Sûrement ici la meilleure nouvelle de Ray Bradbury publiée dans ce magazine. En grande partie, il faut bien l’admettre, par l’ambiance un peu sombre, angoissante et pleine de frissons avec cette fête foraine, cette grande roue mystérieuse et cette pointe de fantastique, qui fait que j’ai clairement accroché à cette histoire. Cette ambiance m’a même rappelé certains romans d’horreur de mon adolescence. Un texte efficace et prenant ou deux enfants vont tenter d’aider une vieille dame qui vient de perdre son enfant de ne pas se faire dépouiller. Certes la chute reste prévisible mais l’ensemble est vraiment captivant et parfaitement maîtrisé pour plaire au lecteur.

 

Concernant le reste du magazine on retrouve un article sur le mythe des hommes-poisson que j’ai trouvé un peu léger même s’il permet de découvrir un manga et un roman sur ce thème qui ont l’air vraiment intéressant. On retrouve aussi un dossier vraiment complet sur Ray Bradbury que j’ai trouvé vraiment passionnant et m’a permis de découvrir un auteur encore plus hétéroclite que je le pensais. Enfin toujours un article scientifique, cette fois sur les exoplanètes, qui se révèle captivant. Dans l’ensemble, même si j’ai trouvé que deux des nouvelles de Bradbury étaient un peu anecdotiques, on a là un bon magazine qui m’a donné envie de replonger dans la bibliographie de l’auteur de Chroniques Martiennes. À noter que le Bifrost 73 spécial Lovecraft est déjà dans ma PAL.

Ma Note : 8/10 (Note ne reposant que sur les nouvelles)