Bifrost n°77 – Spécial Mélanie Fazi

Edition : Le Bélial’

 

 

 

 

 

Mon Avis : Cela faisait un long moment que je ne m’étais pas plongé dans la lecture d’un Bifrost, voir même dans un magazine de l’imaginaire tout court. C’est bien simple après vérification ça remonte tout simplement à plus de deux ans avec le numéro spécial Tolkien. J’ai donc du retard à rattraper, beaucoup de retard même. Je reprends donc là où je m’étais arrêté avec ma lecture du numéro 77 consacrée à Mélanie Fazi, une auteure dont j’apprécie beaucoup le travail et qui offre toujours un fantastique qui ne me laisse pas indifférent. Concernant la couverture, illustrée par Bastien Lecouffe Deharme, elle a du mal à me convaincre j’avoue. Comme d’habitude je me consacrerai principalement sur les nouvelles présentes dans ce recueil.

Les Clés de Manderley de Mélanie Fazi : Cette nouvelle nous propose de suivre l’histoire de deux frères qui viennent d’hériter, un peu par surprise, de la maison de leur oncle qu’ils n’avaient plus revu depuis des années. Au fil du nettoyage de la maison les souvenirs vont refluer et William va alors se rendre compte d’un « vide » qui fait qu’il va rester quelques jours de plus. Encore une fois l’auteur propose une nouvelle vraiment captivante à découvrir, offrant un fantastique tout en finesse, qui se dévoile lentement au fil des pages pour captiver le lecteur et ne plus le lâcher. Une véritable nouvelle d’ambiance qui fonctionne parfaitement et sonne juste, bien porté par une construction lente et envoutante, le tout porté par une plume toujours aussi dense et poétique. L’auteur nous offre aussi ici, selon moi, une vraie déclaration d’amour au cinéma, principalement au cinéma en noir et blanc qui a profondément touché William et dans lequel je me suis aussi un peu reconnu. Elle nous offre aussi une réflexion intéressante sur la notion de mémoire, de souvenir, sur la façon dont elle s’adapte, mais aussi en filigrane sur la notion de différence et d’acceptation. Une nouvelle au final réussie et efficace, qui m’a offert un très bon moment de lecture.

[Replay] de Stéphane Beauverger : Cette nouvelle est principalement, selon moi, un travail de style et de construction. L’auteur jouant avec la dimension du temps (d’où le titre je pense) en nous présentant un héros perdu, se sentant étouffé auprès de sa compagne et de ce qui parait être leur nouvelle maison mais revivant ainsi un peu la même scène. Franchement d’un point de vue style on sent bien tout le travail de l’auteur, il y a ainsi une certain maîtrise dans la construction de l’ensemble qui offre de nombreux mystères pour nous amener vers une fin percutante. Sauf que voilà j’ai trouvé l’ensemble assez froid, cherchant plus, je trouve, le côté nerveux et le travail stylistique à l’accroche émotionnel. Sauf que voilà même l’intrigue m’a paru un peu trop nébuleuse avec une conclusion qui reste un peu trop ouverte, ce qui fait que j’ai eu du mal à complètement entrer dans le récit. À noter que, je me trompe surement, mais la fin m’a aussi rappelé un épisode de Au-Delà du Réel (la série de 2015) où le héros est obligé de revivre éternellement sa mort.

Essaim Fantôme de Greg Egan : Greg Egan est un auteur de SF Hard Science que j’apprécie énormément et, j’avoue, j’avais hâte de découvrir sa nouvelle. Elle nous plonge dans un futur proche, où la technologie a encore un plus envahie notre vie et où Nathalie est obligé de mettre à bien ces connaissances en programmation de drones miniature pour réaliser un vol et ainsi sauver son frère qui est aux mains de criminels. L’auteur, comme toujours, propose une vision intéressante de l’avenir, à la fois glaçante, crédible et réaliste qui ne laisse pas indifférent et nous montre que la technologie peut aussi bien être un plus (comme au début de la nouvelle) que servir pour les pires desseins. L’imagination de l’auteur joue aussi énormément au côté prenant du récit. L’ensemble est construit un peu comme un Thriller et s’avère efficace et entraînant. Sauf que, car oui il y en a un, la fin m’a paru largement convenue et manquer de force face au reste du récit, voir même un peu facile. L’auteur donne l’impression de devoir terminer son récit et en plus de chercher à proposer une sorte de happy end sans que cela soit forcément nécessaire et s’avère même légèrement frustrant. J’ai quand même passé un bon moment avec ce texte, mais il aurait pu être encore plus percutant selon moi.

Le reste du magazine nous propose une longue et captivante interview avec Mélanie Fazi. Une bonne quarantaine de pages vraiment intéressante, bien menée et qui nous permet de mieux connaitre l’auteure, mais aussi la traductrice et la personne elle-même. L’interview d’Olivier Legendre qui est libraire spécialiste de l’imaginaire dans une librairie générale s’avère elle aussi très intéressante. Roland Lehousq et Jean-Sébastien Steyer, nous propose une très belle rubrique scientifique sur la possibilité de présence de la vie sur des planètes glacées, le tout bien documenté et fascinante. Enfin comme toujours le cahier des chroniques, ainsi que l’article de Maître Doc’Stolze qui a eu à nouveau du mal à m’accrocher.

 

Ma Note : 7/10

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  1. Je n’en lis jamais, il faudra que je teste un jour !

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