Doregon Tome 1, Les Portes de Doregon – Carina Rozenfeld

les portes de doregonRésumé : Jeune étudiante aux Beaux-Arts particulièrement douée, Mia peint depuis des années un monde qu’elle a baptisé Doregon. Mia aime Josh, libraire ingénu et passionné. Mia aime son frère, photographe brillant mais tourmenté, pour lequel elle rêve d’une existence apaisée. Alors, quand elle reçoit le Secret, ce pouvoir singulier qui lui permet de pénétrer dans ses peintures, d’entrer physiquement en Doregon, elle ne peut résister au bonheur de partager avec chacun d’eux la vie dans cet univers fascinant, sans se douter qu’elle va le mettre en danger.

Edition : L’Atalante Jeunesse

 

Mon Avis : De l’auteur, j’ai lu il y a quelques années Le Mystère Olphite, un roman de SF jeunesse qui se révélait très sympathique, malgré quelques facilités lié à l’aspect jeunesse (retrouvez la chronique ici) et surtout m’avait donné envie de lire d’autres de ses romans.  J’ai donc décidé de faire entrer, il y a quelques temps, ce premier tome d’une trilogie dont j’avais entendu beaucoup de bien et qui m’intriguait par son résumé et surtout sa capacité à entrer dans d’autres univers par les tableaux. Il faut aussi ajouter la très belle couverture qui est illustrée par Benjamin carré qui donne clairement envie.

Cependant, une fois la dernière page tournée, j’avoue que j’ai eu un peu de mal à complètement rentrer dans ce récit. Il possède pourtant des aspects intéressants, mais d’autres ont eu du mal à m’accrocher. Pourtant tout démarrait bien, on retrouvait dès les premières pages Mia, l’héroïne, acculée par l’ennemi, qui a tout perdu et sent que la fin est proche si elle ne fait rien rapidement. Elle prend alors la décision de remonter le temps pour modifier l’histoire. Un démarrage qui se révélait haletant, sombre, prenant et qui laissait augurer de bonnes choses par la suite, surtout que l’auteur offre ici une narration qui se révèle clairement intéressante puisque, comme l’héroïne peut jouer avec le temps, on se retrouve avec deux histoires « ce qui se passe » et « ce qui aurait dû se passer ». L’idée apporte alors, je trouve, quelque chose d’original même si ce premier tome ne tourne très peu sur « ce qui se passe », quelques chapitres pour lancer l’histoire, mais devrait être beaucoup plus développé par la suite.

Seulement voilà, cette idée originale au niveau de la narration a aussi ses défauts, le premier chapitre nous annonce clairement les choses, donc quand on plonge dans l’histoire de « ce qui aurait dû se passer », il n’y a plus de véritables surprises. Cela n’empêche pas toute cette partie de posséder un rythme entrainant et efficace où l’auteur n’oublie pas les rebondissements, mais voilà tous les coups de théâtre sont prévus à l’avance ce qui rend l’ensemble linéaire. De plus j’ai trouvé que l’intrigue se révélait un peu simple, certes elle est solide et se révèle assez bien menée, mais voilà sans non plus se révéler révolutionnaire et un peu trop dans ce qui se fait en jeunesse. On y retrouve aussi un peu les aspects qui me frustre toujours un peu dans un roman jeunesse, c’est cette rapidité à faire avancer l’intrigue avec toujours la personne, au bon moment, qui apporte la réponse. Cela n’empêche pas pour autant cette intrigue de se révéler par moment saisissante et dramatique, mais voilà elle connait des hauts et des bas.

Concernant l’univers développé ici c’est le gros point fort de ce roman selon moi. Le voyage à travers des mondes parallèles n’a pourtant rien de révolutionnaire en soi, mais l’auteur arrive à rendre l’ensemble solide, fascinant et cohérent. Par son travail sur la mécanique des voyages, les différentes règles d’accès ou encore ces portes d’entrées qui reposent sur des dessins ou des tableaux, elle offre au lecteur un univers qui se révèle rapidement cohérent et fascinant. On se retrouve alors complètement emporté par l’originalité, la beauté voir la folie qui se dégage des différents mondes qu’on visite dans ce premier tome, à la fois éclatants et sombres. L’activité de création se révèle  aussi une composante importante de l’ensemble. Certes l’auteur se base sur des idées connues, comme des peintres renommés ou des univers un peu « geek », mais cela ne les empêche pas d’être accrocheur. L’autre point qui, à mon avis, apporte une touche d’originalité supplémentaire c’est la capacité de jouer avec les lignes du temps et d’aller aussi bien dans l’avenir que dans le passé, même si rien n’est complètement figé. La façon de se déplacer dans le temps est peut-être un peu facile, mais elle apporte un intérêt supplémentaire à l’ensemble. Un univers riche qui donne envie d’en apprendre plus.

Concernant les personnages j’avoue j’ai eu beaucoup de mal à m’accrocher à eux, trouvant qu’ils tombaient un peu trop dans la caricature par moment, ce qui est dommage car il n’y a que quatre personnages vraiment importants. Mia et Josh paraissent pourtant être des personnages intéressants et un minimum construits, mais voilà leur histoire d’amour fusionnelle où, dès le premier regard, ils ne se sépareront plus jamais et savent qu’ils sont faits l’un pour l’autre ne m’a pas captivé. Pourtant l’auteur évite de tomber dans le côté trop guimauve, même s’il y en a quand même un peu, mais l’ensemble m’a paru plat et tombait même de temps en temps dans le stéréotype de la fille faible qui au moindre problème venait se jeter dans les bras rassurants et musclé de son homme. Les seuls moments où ils m’ont un minimum touché c’était dans leurs moments de faiblesses. Garmon, lui, tombe un peu trop dans le cliché du professeur-sage qui vient former l’héroïne. Moone par contre se révèle, certes classique, mais intéressant car plus nuancé justement par rapport aux autres personnages. Il possède une certaine raison et une certaine logique derrière sa folie. C’est sa complexité qui m’a intéressé.

Concernant la plume de l’auteur elle se révèle simple, efficace et envoutante dans sa façon de faire voyager le lecteur à travers ses différents univers et ses différents tableaux, mais voilà j’ai trouvé qu’elle manquait clairement de force et d’intérêt dans des dialogues qui sonnaient par moment creux. Puis arrive la conclusion, ses dernières pages qui ont réussi à complètement m’emporter dans l’histoire et dans la tragédie de Mia et qui, malgré la boucle qui se referme, m’a donné un minimum envie de découvrir la suite. Au final je n’ai donc pas été complètement emporté par ce roman qui possède ses défauts et ses qualités, mais qui m’a tout de même donner envie de lire la suite un jour même si ce n’est pas une de mes priorités.

En Résumé : Je ressors de ma lecture du premier tome de cette trilogie jeunesse avec un sentiment mitigé, mais tout de même plutôt positif. La narration se révèle originale par son mélange de « ce qui se passe » et « ce qui aurai dû se passer », mais a pour conséquence d’enlever toute véritable surprise à l’histoire. L’intrigue se révèle plutôt solide, mais m’a tout de même paru traité de façon trop rapide et par moment trop facile. Le gros point fort du récit c’est la capacité de l’héroïne de voyager à travers les peintures dans différents univers fascinants et passionnants, mais aussi de pouvoir voyager à travers les lignes du temps. Par contre, j’avoue, je n’ai jamais complètement accroché aux personnages, tombant parfois un peu trop dans les clichés. Les seuls moment ou ils m’ont touché ce sont lors de leurs moments de faiblesses et de doutes ; seul Moone sort un peu du lot se révélant plus complexe à mon goût. La plume de l’auteur se révèle simple et entrainante mais j’ai trouvé qu’elle tombait un peu à plat dans les dialogues. Concernant la conclusion elle a réussi à m’emporter à travers la tragédie que va frapper Mia. Un roman qui, selon moi, devrait plaire au public cible qu’est la jeunesse, mais dont j’ai eu un peu de mal à complètement entrer dedans. Je lirai la suite, je pense, mais elle ne fait pas partie de mes priorités.

 

Ma Note : 6/10

 

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  1. Malgré tout ça, tu m’as donné envie de m’y plonger, l’aspect voyage dans le temps / multivers a l’air sympathique. J’espère que le prochain tome saura rattraper les maladresses du premier tout de même !

    Sinon, tu parles de la capacité à faire avancer l’intrigue en ayant toujours le bon élément qui tombe à pic caractéristique de la jeunesse, mais je trouve que le deus ex machina est loin de sévir uniquement chez les jeunes u__u

    • Alors je te souhaite une bonne lecture.

      Concernant les Deus Ex Machina oui ça arrive souvent en adulte aussi, là où je parle jeunesse c’est aussi la rapidité à laquelle c’est parfois résolu. On a soucis, hop, à peine 2 pages après on a déjà la solution miracle. Après ce n’est en rien dérangeant non plus.

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