John Meurt à la Fin – David Wong

Résumé : CE N’EST PAS PARCE QUE JE SUIS PARANOÏAQUE
QU’ILS NE SONT PAS TOUS APRÈS MOI.
Lui, c’est David Wong. Son meilleur pote s’appelle John. Fans de ciné, ils bossent dans un vidéoclub minable et, à leurs heures perdues, règlent des « situations inhabituelles ». C’est lors d’un concert qu’ils rencontrent le Jamaïcain : un énergumène passablement inquiétant qui fait essayer à John la sauce soja, une drogue aux effets radicaux. L’histoire se termine à l’hôpital, et la police ne tarde pas à s’en mêler : il semblerait en effet que tous ceux qui ont pris ce soir-là la drogue du Jamaïcain soient morts ou aient disparu.
On aimerait vous raconter la suite mais on n’est pas tarés, nous. Disons qu’il sera notamment question d’une chienne extralucide, d’un téléphone-hot-dog, d’une balle qui aurait dû tuer mais en fait non, de monstres à faire passer Lovecraft pour un boy-scout atrophié du cortex, d’une conférence apocalyptique sur le paranormal à Las Vegas, d’une télé qui vous regarde et de tout un tas de rencontres non euclidiennes — avec l’apocalypse en potentielle toile de fond.

Edition : Super 8

 

Mon Avis : Il y a peu j’ai décidé de travailler ma PAL au « corps à corps » en faisant le choix de sortir un peu plus certains livres qui y traînent depuis un peu trop longtemps. C’est donc pour cela que j’ai décidé de laisser une chance à ce John Meurt à la Fin qui s’y cachait depuis quelques années. Je me souviens que j’avais fait entrer ce roman dans ma bibliothèque suite à un délire qu’on avait eu avec la Marmotte en librairie et aussi face à un résumé qui s’avérait complètement barré. Je ne connaissais rien de l’auteur avant de me lancer dans la lecture de ce livre. C’est bien car lorsque je me suis lancé dans la lecture de ce livre j’avais envie de lecture fun. Concernant la couverture, elle s’avère sobre et colle plutôt bien au récit. Il est à noter que ce roman a été adapté en film, que je n’ai pas vu.

Ce roman nous raconte l’histoire de David et John, deux amis un peu looser, qui travaillent dans un vidéoclub. Leur but est surtout de profiter de la vie le maximum possible sans vraiment se prendre la tête. Pourtant un jour, lors d’une soirée, ils vont rencontrer un drôle de Jamaïcain qui propose une nouvelle drogue : La Sauce Soja. Cette drogue va alors complètement changer la vie de David et John, leur permettant d’ouvrir leur esprit à une autre dimension et surtout se rendre compte que la fin du monde est proche. Ils ne vont donc pas avoir d’autres choix que d’agir. Alors je dois bien admettre, une fois la dernière page tournée de ce roman, je ne ressors pas complètement convaincu par ma lecture. Tout n’est pas mauvais et je me suis laissé prendre au jeu du démarrage complètement barré de ce roman, mais voilà plus j’avançais dans la lecture, plus je me détachais du récit. J’avais l’impression que ce roman répondait à cet adage qui veut que les blagues les plus courtes sont souvent les meilleurs. Déjà pour situer ce roman il faut imaginer une sorte de récit de Fantasy Urbaine écrit suite à une soirée trop arrosée avec abus de substances illicites. Cela donne au final un récit complètement barré, déjanté qui part dans tous les sens et décide d’offrir le maximum de délires improbables en mettant clairement de côté la logique.

Comme je l’ai dit, j’ai été accroché par le premier quart du roman, justement par ce côté délire, sans prise de tête, qui s’avère très explosif et sans temps morts qui va vite, très vite. Certes niveau cohérence et logique on pouvait un peu se brosser, drogue du récit et délire de l’auteur oblige, mais ça se lisait bien, facilement et je me suis retrouvé à tourner les pages avec l’envie d’en apprendre plus. Puis on se rend rapidement compte que l’ensemble du récit va être du même niveau, que l’humour ne va pas changer d’un iota et surtout que l’intrigue, qui aurait pu tenir sur moitié moins de pages sans perdre en consistance et en gagnant en intérêt, s’avère alors beaucoup trop bordélique pour complètement m’accrocher. Alors, je ne doute pas qu’il existe un public pour ce genre de délire, sinon l’auteur n’aurait pas écrit trois romans, mais pour ma part à force de trop en faire, de partir dans tous les sens et de ne jamais chercher un semblant de logique, je me suis lassé. On a vraiment l’impression que le récit est trop brouillon, mais j’ai appris en faisant des recherches qu’il s’agissait initialement d’une publication régulière sur internet qui est devenue un roman. C’est peut-être là que le bat blesse, lire un passage par semaine ou par mois ça passe et permet à l’auteur de placer l’ensemble de ses délires, lire tout d’un coup on en voit les failles, les incohérences et surtout les longueurs. Car oui, c’est un des autres points dérangeant, après le premier quart, j’ai trouvé l’ensemble trop bavard tant il se base sur une construction répétitive et surtout donne l’impression que l’auteur en rajoute des tonnes à chaque idée un peu marrante qui lui vient à l’esprit au profit de toute cohérence.

Alors après, j’avoue, j’ai trouvé l’univers plutôt intéressant et même si dans les grandes lignes il avait une impression de déjà vu, l’approche de l’auteur apportait un peu d’originalité et d’intérêt. On a un peu cette impression que l’auteur s’est inspiré de Sunnydale, avec cette ville qui parait cacher la bouche des enfers ici à travers une autre dimension. L’intérêt vient ici surtout du délire que se lance les auteurs dans les monstres qu’ils développent, dans l’idée de cette sauce Soja ou bien d’imaginer que les héros qui vont nous sauver sont loin d’être ceux que l’on croit. Même cette aspect qui est développé à la fin concernant les antagonistes du récit, dont je ne dirai rien pour ne pas trop en dévoiler, s’avère intrigant. Franchement l’univers a, je trouve, un certain potentiel qui donne envie d’en apprendre plus un minimum. Après, je pourrai regretter régulièrement une impression de déjà-vu. L’auteur se base dans sa construction sur des scènes déjà existantes de pop-culture, que ce soit films, livres ou séries, qui ne dérangent en rien la lecture mais l’empêche un peu de gagner en authenticité pour peu que le lecteur les ait déjà vu ou lu.

Ce qui est dommage, selon moi, c’est que les personnages ne suivent pas vraiment non plus. Si on prend les deux héros on a David, le narrateur, qui m’a paru manquer de consistance, n’arrivant pas à m’accrocher tant on se demande si il a une utilité. Il n’arrive jamais vraiment à s’imposer alors qu’il est le héros de ce récit, donnant même l’impression finalement de n’être que spectateur, sauf qu’il s’agit d’un spectateur un peu fade. Alors, c’est vrai, il arrive, vaguement, à gagner en intérêt dans le dernier quart quand son passé commence à se dévoiler et qu’il se rapproche avec un autre personnage (même si le rapprochement est téléphoné et qu’on le voyait venir depuis le début), mais voilà ça ne suffit pas. Il aurait fallu, je trouve, lui apporter plus de complexité. John lui est plus le trublion, le mec barré qui balance une idée chelou en l’air sans qu’on comprenne pourquoi et qui la mène à son terme, sauf que voilà il m’a paru, comme la majorité des personnages du livre, interchangeables. Les auteurs ont préféré, selon moi, offrir un délire non-stop et par conséquent où les protagonistes ne sont là que pour faire avancer l’intrigue, mais obligatoirement les personnages en pâtissent.

Autre point qui m’a dérangé c’est justement cette idée de délire, d’humour qui doit justement faire tenir le lecteur sur l’ensemble du livre. Là tout dépendra de chacun, mais j’ai eu pour ma part la même impression que lors de mon visionnage du film film Dogma que certains des gens connaissaient me l’annonçait comme un excellent film humoristique et irrévérencieux. Plus j’avançais dans le film et plus je trouvais que je m’ennuyais tant l’absurdité ne me touchait pas. Là c’est pareil, les blagues, très en dessous de la ceinture, font rire au début puis m’ont lassé, j’en avais marre de l’humour sur les tailles des bites, les bifles ou les chiens qui doivent faire caca pour sauver le monde. L’ensemble est porté par une plume qui n’a rien d’exceptionnelle, mais s’avère simple et plutôt efficace, qui aurait pu offrir un récit plus accrocheur à mon goût avec moitié moins de pages. Après, comme je l’ai dit, je n’étais pas vraiment le public pour ce genre de délire, je ne doute pas que certains adoreront se plonger dans ce récit complètement barré, sans aucune logique. Pour ma part malgré un démarrage intéressant je suis en grande partie passé au travers. Dommage, je ne lirai pas la suite.

En Résumé : Je ressors de ma lecture avec un sentiment mitigé concernant ce roman, qui pourtant démarrait bien dans son aspect délire, WTF et son humour complètement barré, mais qui après le premier quart a commencé à me lasser ne se renouvelant jamais vraiment. L’univers n’est pourtant pas mauvais en soit, il donne  à minima envie d’en apprendre plus même s’il a un côté un peu déjà vu comme par exemple cette ville bouche de l’enfer. Que ce soit concernant les antagonistes, l’idée de drogues, dans l’imagination parfois percutante des auteurs il y a un petit quelque chose qui se dégage. Sauf que voilà concernant les personnages je les ai trouvés plats et surtout interchangeables, on sent bien qu’ils ne paraissent être là que pour le délire et l’intrigue. Il y a bien une tentative de densifier David sur la fin, en creusant le personnage, mais ça ne m’a pas suffit. Ensuite j’avoue, c’est plus personnel et je comprends que ce roman puisse plaire, mais ce genre de délire avec des blagues sur la taille des bites, sur les bifles et autre délires sous la ceinture, peut me faire rire si c’est bien amené, mais me lasse très vite. Ici je me suis lassé très, très vite. Ensuite autre point qui m’a dérangé, ce sont les longueurs ressenties dans le récit. J’avais l’impression que l’auteur ne cherchait pas à construire son récit, mais plutôt à y mettre le maximum de trucs barré possible. La plume n’a rien d’exceptionnel mais s’avère simple et énergique, ce qui aurait pu permettre d’offrir un récit intéressant s’il avait fait moitié moins de pages je pense. Après je ne doute pas que ce genre de livre plaise, sinon l’auteur n’aurait pas écrit une trilogie, mais je ne suis clairement pas le public pour ce genre de délires. Pour ma part je ne lirai pas la suite de la série.

 

Ma Note : 4/10

 

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  1. Il m’avait toujours intrigué celui-là mais finalement je pense que j’ai bien fait de ne pas encore m’y arrêter !

    • Pour moi c’est le genre de récit tellement barré que soit on rentre dans le trip et on se laisse porter, soit on passe à côté.

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