Résumé : Un inventeur génial de l’époque victorienne construit une machine à voyager dans le temps et s’élance dans le futur jusqu’à l’an 802801. Il découvre un monde qui a les apparences d’un paradis. Les terriens du futur sont des petits êtres gracieux, doux et naïfs. Ils s’appellent les Éloïs et vivent dans une oisiveté uniquement troublée de terreur par l’obscurité.
Car la nuit tombée, les terrifiants Morlocks surgissent des profondeurs de la terre ! Pour répondre aux questions qu’il se pose, retrouver sa machine et son époque, l’Explorateur du Temps devra s’aventurer dans les dédales inquiétants du monde souterrain…

Edition : Audible

Mon Avis : Je continue ma plongée dans des lectures, ou  relectures, de classiques grâce à ma découverte de livres en audiobook. Concernant ce livre, La Machine à Explorer le Temps, autant j’en ai vu quelques adaptations cinématographiques, autant je ne m’étais, jusqu’à maintenant, jamais laissé tenter par le roman. Il faut bien admettre que j’avais un peu peur que le roman ait mal vieilli et que je ne m’y retrouve pas obligatoirement dans ce que propose l’auteur. J’ai donc décidé il y a peu d’enfin franchir le pas et de découvrir ce livre. Concernant la narration de Frédéric Kneip, qui avait aussi fait la narration de Tau Zéro, je l’ai trouvé convaincante et entrainante.

Ce roman nous plonge donc en pleine époque Victorienne, où un inventeur déclare à ses amis, être poche de créer une machine à voyager dans le temps. Quelques jours plus tard, lors d’un diner, alors que notre inventeur se fait désirer, il apparait alors devant ses convivves fatigué, blessé, ses vêtements en très mauvais état. Le temps de se remettre d’aplomb, il va alors leur raconter son premier voyage dans le temps. Alors, je dois bien admettre que ce roman m’a offert un moment de lecture plutôt divertissant, principalement dans les aventures rhytmées qu’il propose. Pour autant, je ne vais pas le nier, on est clairement dans un récit d’époque. Il fonctionne toujours, ne manque pas d’attrait, mais si on apprécie la SF un minimum complexe et travaillée le lecteur risque de rester sur sa fin.  Ainsi le côté SF est utilisé un peu de la même façon que le fait Jules Verne, c’est à dire tout juste esquissé pour permettre de proposer de nombreuses péripéties et rebondissements. On plonge ainsi dans un récit plutôt court, moins de 200 pages, qui va à l’essentiel, qui, pour l’époque, ne manquait pas d’être original dans son idée de départ, mais qui aujourd’hui a connu tellement de développements, qu’on a l’impression avec ce livre d’un récit à peine esquissé qui aurait pu offrir beaucoup plus.

Je pense pour autant que si j’avais lu ce roman en étant plus jeune, j’aurai plus accroché tant, je trouve, qu’il peut servir de récit initiatique, que ce soit au voyage dans le temps que dans la SF en général, car finalement c’est ce qu’à en partie fait H.G. Wells avec ses différents écrits. Certes, l’Imaginaire existe en littérature depuis longtemps, mais l’auteur en a quand même défini de nombreux codes encore utilisés. Concernant l’intrigue, elle s’avère finalement assez simpliste, jouant avec le lecteur sur la notion de véracité du récit de notre héros, et nous présentant le voyage de ce dernier dans un futur lointain, en 802801. Il va alors entrainer les mésaventures et les rebondissements pour arriver à rentrer chez lui. Certes c’est classique, pour autant cela ne l’empêche pas de se révéler solide et un minimum prenant. Il faut dire que le format assez court y joue beaucoup, condensant les choses pour amener une tension régulièrement présente, ainsi qu’un rythme qui ne manque pas d’être soutenu, tout en ne négligeant pas pour autant l’univers. C’est entraînant, plutôt efficace, même si j’attendais peut-être un peu plus de surprises, l’ensemble restant finalement assez prévisible et linéaire. Cela n’empêche pas pour autant l’ensemble de se lire (ou s’écouter) rapidement et facilement.

Concernant l’univers l’auteur ne manque pas d’imagination et même si sa vision de ce futur est un peu surannée sur certains points, cela ne l’empêche pas pour autant d’offrir une toile de fond qui possède un minimum de richesse et d’un côté flamboyant. Alors oui, pour ma part je trouve un peu dommage cette facilité avec la quelle on accepte cette machine faite de différents matériaux, comme s’il était facile de construire une telle machine dans son garage, mais c’est aussi parce que je n’ai plus les mêmes attentes aujourd’hui, que je pouvais avoir il y a plusieurs années. Actuellement, j’apprécie les récits de SF qui ont un minimum de cohérence et de logique. Pour autant ce point est vite oublié, vu que la machine n’est finalement que le véhicule, le but du récit étant cette plongée dans le futur de notre société imaginée par l’auteur et les nombreuses péripéties que va rencontrer le héros. Franchement il y a un petit quelque-chose qui se dégage de ce futur, qui donne envie de le découvrir, d’en apprendre plus. Certes il a aussi mal vieilli par certains aspects se basant sur des considérations d’époque, pour autant la dualité que construit l’auteur, cette vision qu’il propose, même si elle se révèle un peu simpliste et pleine de naïveté, ne manque pas d’avoir un minimum fonctionné avec moi. Certaines symboliques sont peut-être aussi un peu faciles, mais ne manquent pas pour autant d’attrait. D’une certaine façon il vient même nous faire réfléchir, de façon certes un peu trop binaire, c’est vrai, sur les inégalités sociales et leurs conséquences.

A propos des personnages j’avoue que je n’ai pas grand chose à dire sur eux. Ils ne servent en effet qu’à faire avancer l’intrigue, se révélant finalement aussi épais et intéressant qu’une feuille de papier. C’est d’ailleurs, je pense, clairement voulu, puisque notre héros n’a ni nom, ni prénom, étant appelé tout du long le voyageur temporel. On est ainsi clairement dans la construction de récit d’aventure d’époque, où les personnages passaient au second plan de l’intrigue et des rebondissements proposés. Pour ma part ce fût assez frustrant, mais je m’y attendais en me lançant dans cette lecture, je ne suis donc pas surpris. Concernant le style, on ne peut pas dire H.G. Wells offre une plume des plus marquantes, s’avérant finalement assez simple et concise, pour autant cela fonctionne très bien offrant une histoire qui ne manque pas d’intensité. Je regretterai aussi certaines facilités ici ou là, principalement vers la fin des aventures, avec les Morlocks, ce qui est un peu frustrant. Au final La Machine à Explorer le Temps fût une lecture divertissante, loin d’être marquante pour ma part, mais qui peut être très intéressante pour ceux qui souhaiteraient découvrir la SF.

En résumé : J’ai passé un moment de lecture plutôt divertissant avec ce classique de la Science-Fiction, mais rien de non plus franchement marquant. Maintenant je pense que si je l’avais lu en étant plus jeune, je pense que j’aurai plus accroché tant le roman peut se révéler intéressant comme porte d’entrée du genre. On est clairement dans un récit d’aventures, qui offre de nombreux rebondissements et de nombreuses surprise, le tout porté sur un rythme soutenu qui fait qu’on se laisse un minimum porté. Le format plutôt court joue aussi beaucoup dans cette impression. Concernant la machine, j’avoue je reste sur ma faim tant elle repose trop sur l’acceptation du lecteur qu’on peut construire ce genre de machine dans son garage. Maintenant, vu que la machine ne sert que de véhicule, ce défaut s’oublie vite. Concernant l’univers je l’ai trouvé intéressant et solide, cette vision du futur qui, certes, est parfois simpliste, naïve et a mal vieilli sur certains points, donne tout de même envie d’en découvrir plus. Il offre même certaines réflexions qui, c’est vrai, sont un peu binaires, mais fonctionnent tout de même. Concernant les personnages, je n’ai pas grand chose à dire tant ils sont minimalistes, mais je m’y attendais. L’intrigue est simple, mais pour autant s’avère solide, alignant les aventures pour notre héros de façon percutante. La plume de l’auteur est simple et concise, mais qui, ici, fonctionne bien. Au final La Machine à Explorer le Temps est un roman que j’ai lu facilement et rapidement et même si je ne l’ai pas trouvé marquant, il reste plutôt sympathique.

Ma Note : 6/10