Le Royaume Rêvé Tome 1, Le Chant des Epines – Adrien Tomas

le-royaume-reve-t-le-chant-des-epinesRésumé : Ils sont les héritiers des clans nordiques.
Ils rêvent d’unifier et de pacifier leurs terres.
Cet espoir se transformera-t-il en cauchemar ?
Voici la geste des jeunes héritiers des clans du Nord et de leurs compagnons. Voici la geste des princes otages, de celles et ceux qui ont pour projet d’unifier les marches du Gel pour en faire leur royaume rêvé, puissant, sûr et juste, gouverné avec sagesse.
Mais leur chemin vers cette quête sera semé d’embûches : le respect du peuple s’arrache dans le sang et les larmes, et la victoire sur leurs ennemis demandera de grands sacrifices. Lorsque le Nord, déjà affaibli par les querelles des Quatre Citadelles, devient la cible des mandragores, redoutables créatures issues des sombres enchantements des Elfes, le doute n’est plus permis : ils sont la dernière chance de survie des marches du Gel. Pour les combattre, les lames, le verbe et la magie seront leurs seules armes.

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Pour ceux qui suivent régulièrement ce blog, vous avez dû vous rendre compte que j’ai lu tous les roman publiés d’Adrien Tomas. J’avais ainsi été rapidement emporté par ses deux romans se situant dans l’univers de six royaumes que sont La Geste du Sixième Royaume (chronique ici) et La Maison des Mages (chronique ), qui offraient une Fantasy solide, efficace et entrainante. J’avais un peu moins accroché à Notre-Dame des Loups (chronique ici) qui cherchait peut-être un peu trop à mon goût le côté divertissant au profit de l’intrigue. Par conséquent quand j’ai su que l’auteur revenait dans l’univers de la geste avec son dernier roman, j’ai su qu’il allait terminer rapidement dans ma PAL. Concernant la couverture, illustrée par Alain Brion, je la trouve réussie et efficace.

Pour ceux qui auraient lu les autres romans dans le même univers, il s’agit ici d’un préquel qui nous plonge dans les origines de l’humanité, quelques dizaines d’années après son émancipation des Elfes. On découvre ainsi Les Marches de Gel, contrée divisée entre plusieurs clans avides de pouvoir où les alliances se font et se défont trop rapidement. On suit ainsi plusieurs personnages, autour de la princesse Ithaen qui cherche à unir les peuples contre une menace plus grande. Clairement on se retrouve dans une Fantasy assez classique, avec une intrigue pleine de jeux de pouvoirs et de manipulations, où se mélange elfes, nains, mais aussi magie. Il s’agit clairement de la marque de fabrique d’Adrien Tomas, ce qui l’a fait connaître avec la réussite que l’on connait pour La Geste du Sixième Royaume et La Maison des Mages. Sauf qu’il sait aussi y apporter sa toucher personnelle pour rendre l’ensemble intéressant.

C’est d’ailleurs avec grand plaisir que j’ai replongé dans ce monde, qu’on retrouve et qu’on découvre plus vers ses « origines ». Un univers toujours aussi foisonnant et intéressant, que l’auteur continue à développer avec cette fois plus un travail d’explications sur des éléments des autres romans tout en gardant une certaine fraicheur, une certaine originalité et une certaine nouveauté. Il y a ainsi des nombreux clins d’oeil aux deux autres récits, mais cela n’empêche pas l’auteur d’offrir un monde cohérent, solide et qui ne manque pas d’attrait. Certes j’ai été un peu frustré de ne rester que dans une partie de ce vaste univers, mais je ne me doute pas que cela va changer par la suite. Au final j’ai replongé dans cet univers avec plaisir, un peu comme j’ai retrouvé un vieil ami pas vu depuis longtemps tout en y découvrant de nouvelles surprises.

Concernant les personnages il s’agit selon moi du point fort du roman. On sent bien que l’auteur a le chic pour brosser des héros loin des clichés, efficaces, attachants et captivants. Il nous offre ainsi ici un groupe d’adolescents diversifié et qui évite de tomber dans le côté un peu trop innocent et crédule qu’on retrouve parfois avec ce genre de héros. J’avoue avoir principalement accroché à Vermine qui sort vraiment du lot, certes pas son rôle d’héroïne principale, mais aussi par sa clairvoyance et sa relation avec Ténèbre qui intrigue et donne envie d’en apprendre plus. Merisia et Ithaen ne sont pas non plus en reste, proposant des héroïnes qui ne manquent pas de courage, mais vont devoir faire face à des choix qui vont les changer, les transformer, les plonger dans le monde des adultes. Les personnages masculins du groupe sont solides, mais m’ont un peu moins accrochés. Rien de bien méchant, cela vient surtout qu’ils m’ont paru un peu retrait et ils devraient prendre un peu plus d’ampleur par la suite. Concernant les personnages secondaires là aussi l’auteur nous offre un panel solide, avec quelques-uns qui se dégagent du lot comme la Locuste, protagoniste mystérieux qui joue sur plusieurs tableaux et dont on a encore un peu de mal à en deviner le dessin.

Comme je l’ai dit l’intrigue se construit sur un fond de complot, la princesse cherchant à unifier son royaume par tous les moyens. Mais voilà l’intérêt de ce tome vient, je trouve, dans la façon dont elle y arrive. Non pas à travers des batailles sanglantes, mais plus par une manipulation mise en place par ses parents avec des jeux d’otage et d’intégrations. Cela ne veut pas dire que ce roman ne possède pas de passages épiques, loin de là tant certaines scènes nerveuses se dégagent et offre son lot d’adrénaline. On se retrouve ainsi happé facilement par les péripéties des héros, mais aussi par le talent de conteur de l’auteur qui rend l’ensemble fluide et percutant. Mais voilà malgré toutes les qualités que j’ai cité, ce roman m’a paru avoir du mal à exploiter tout son potentiel, n’offrant qu’une lecture sympathique et divertissante alors qu’il pouvait faire plus à mon goût.

Le premier point qui m’a surpris, outre le fait qu’on sent parfois un peu trop le tome d’introduction, c’est un petit sentiment de facilité une fois la dernière page tournée. Tout se met en place trop simplement et de façon un peu trop balisé, ce qui joue forcément sur le sentiment de tension et d’incertitude qui est parfois recherché. Ensuite l’auteur, comme à son habitude, utilise une narration chorale, sautant d’un personnage à un autre. Sauf que voilà ici on n’est pas dans un one-shot, mais dans une trilogie et la narration montre ses limites en proposant des personnages qui n’ont que peu d’intérêt pour le moment et paraissent même un peu trop dissociés de l’intrigue. Ce sera gommé par la suite, je ne m’en doute pas ils vont prendre de l’importance, mais là j’ai trouvé cela légèrement frustrant. Alors au final cela n’empêche pas ce roman de se révéler intéressant, le tout porté par une plume entraînante et solide. Je lirai la suite avec plaisir, mais voilà je pense que ce premier tome, un peu plus étoffé, aurait pu être encore meilleur. A voir comment le tome deux va faire avancer tout cela.

En Résumé : J’ai passé un agréable moment de lecture avec ce roman qui nous replonge dans le monde des Six Royaumes d’Adrien Tomas. On retrouve ainsi avec grand plaisir cet univers qui nous dévoile ici ses « origines », tout du moins humaines et permet aussi de le densifier un peu plus. Quelques clins d’oeil sont aussi glissés vers les autres tomes ce qui, je trouve, apporte un petit plus. Les personnages sont le grand point fort du récit tant l’auteur construit des héros attachants, soignés et évitant toutes caricatures. Les personnages secondaires ne sont pas non plus en reste avec quelques protagonistes de l’ombre qui se dégagent vraiment. L’intrigue, sur fond de manipulation et de jeux de pouvoir, bien porté par le talent de conteur d’Adrien Tomas, une plume fluide et entraînante et quelques scènes épiques s’avère efficace. Sauf que voilà, je trouve que, pour moi, certains points empêchent ce roman de vraiment développer tous son potentiel. Une fois la dernière page tournée j’ai ressenti un léger sentiment de facilité dans la résolution des problèmes, ensuite la narration chorale, dans une trilogie, fait que certains personnages sont présentés mais ont encore un peu de mal à se rattacher à l’intrigue principale, ce qui est légèrement frustrant. Au final cela n’empêche pas ce premier tome de se révéler plus que divertissant et m’a donné envie de lire la suite pour voir comment vont  s’en sortir les héros.

 

Ma Note : 7/10

 

Autres avis : Ours inculte, Xapur, Ptitetrolle, Dup, Boudicca, Zina, …

Précédent

L’Homme qui mit fin à l’Histoire – Ken Liu

Suivant

Arca – Romain Benassaya

  1. je ne connais pas mais je ne demande qu’à découvrir 😉

  2. J’ai ressenti aussi le côté « tome d’intro » mais ça ne m’a pas gênée.

    • Le côté tome d’intro n’est pas le plus gênant, c’est souvent le cas avec un premier tome. J’ai été un peu plus gêné par certaines facilités dans la gestion des péripéties des héros. Cela n’empêche pas ce premier tome de se lire facilement et s’avérer sympathique.

  3. J’ai beaucoup aimé ce premier tome 🙂 Il ne me reste plus qu’à découvrir les autres romans de l’auteur car, contrairement à toi, celui-ci était mon premier 🙂

Répondre à BlackWolfAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

© 2010 - 2024 Blog-o-Livre