all clearRésumé : Londres, 29 décembre 1940 : l’une des nuits les plus meurtrières du Blitz. Pris au coeur de l’un des pires raids de l’époque, les historiens du futur Michael, Merope et Polly cherchent désespérément à revenir au XXIè siècle. En attendant de trouver un moyen de s’échapper, le trio tente de survivre aux bombardements et aux évacuations, mais il y a plus grave encore : d’après les archives oxfordiennes de 2060, il semblerait que leurs interventions aient modifié le cours des événements… et la guerre pourrait bien se terminer autrement, bouleversant l’Histoire à jamais. Quelle que soit l’ampleur des sacrifices exigés, les voyageurs du futur doivent s’engager dans un combat acharné contre le temps…

Editeur : Bragelonne

 

Mon Avis : Il y a quelques mois je m’étais lancé dans la lecture du premier tome de ce diptyque et j’avoue être sorti de ma lecture plutôt mitigé (ma chronique ici). En effet l’auteur cherche plus à développer la partie historique sur la seconde guerre mondiale et laisse vivoter une intrigue pas des plus entrainantes, ce que j’ai trouvé dommage, car moi je lisais ce livre clairement pour son côté SF teinté d’un peu d’histoire et non l’inverse. Pourtant les avis négatifs étaient rares sur ce premier tome, la preuve j’ai même été repris sur Facebook où on m’a fait comprendre que je n’avais rien compris à ce chef-d’œuvre et que je ne devais pas l’avoir lu pour dire que ce roman ciblait un public de jeunes adultes. Mais je reviendrai là-dessus plus tard. En tout cas j’avais vraiment envie de lire la suite, déjà parce que Black-Out avait tout de même des points positifs, ensuite car ce genre de roman doit être lu en entier pour se faire un avis.

C’est rare, mais ATTENTION RISQUE DE SPOILER.

Ce qu’on ne peut pas enlever à ce roman, et qui se révèle vraiment passionnant, c’est le travail effectué par l’auteur concernant la seconde guerre mondiale. On sent bien qu’elle n’a rien laissée au hasard et que tout repose sur des faits ou des témoignages, que ce soit ce qui concerne l’effort de guerre, la façon dont survivait les Londoniens durant le Blitz ou encore tout l’aspect chronologique qui se révèle vraiment cohérent et fascinant. Surtout que l’auteur développe énormément de sujets que ce soit sur l’espionnage, le travail de la population durant les raids ou pour le pays, la présence des femmes  et leurs influences durant la guerre et tous se révèlent soignés et efficaces. Elle remplit efficacement aussi son idée première de mettre en avant le fait que les héros ne sont pas que les militaires, mais chaque personne qui un jour a dit non et simplement continuer à se lever tous les jours et avancer.

Un background qui gagne aussi en intensité, mettant en avant par exemple les phases de tensions entre l’Angleterre et l’Allemagne ou encore l’euphorie de la libération qui viennent accrocher le lecteur. Toute personne qui souhaiterait s’intéresser à cette période trouve matière à découvrir et réfléchir dans ce roman.

Cette guerre, justement, je l’ai fortement étudié, j’ai eu ma période où j’ai fais énormément de recherches, je ne suis donc pas un novice et c’est le premier point qui me frustre dans cette histoire, l’auteur nous propose clairement un roman historique et non une histoire SF dans l’univers 39-45. Oui, il faut bien l’admettre, le fil rouge du récit est quand même très moyen et traine souvent en longueur. Mon premier soucis vient qu’on envoie des historiens dans le passé, des gens qui ont donc potassé à fond le sujet avant de se retrouver dans l’époque concernée, donc quand je me rends compte que j’en connais plus que la personne qui a étudié cette époque toute sa vie, j’avoue, j’ai du mal. Par exemple voir un historien annoncer qu’il ne savait pas que les Anglais faisait de la désinformation, principalement sur le lieu de débarquement, j’avoue ça me pique les yeux. Il devait y avoir quand même d’autre façon de narrer l’histoire.

L’auteur prend aussi beaucoup trop son temps, à croire qu’elle a voulu mettre tellement d’informations sur l’époque de fond et la guerre qu’elle n’a pas sur comment gérer la longueur de son intrigue. Passer trois plombes à essayer de retrouver une gare avec des dialogues d’une intensité dramatique telle que « -c’est cette gare? – non -celle la? -non plus et celle-ci?… » j’avoue ça ne me passionne pas trop. L’aspect gestion du voyage dans les temps est aussi mal géré à mon goût, pendant 40 ans ils ne se sont jamais posés de questions sur l’influence de leur présence dans le passé, justifiant par le fait qu’ils ne pouvaient pas modifier l’Histoire, genre tu va prendre le boulot de quelqu’un d’autre, le logement qu’une personne aurait pu prendre à ta place et ça ne va rien changer, et d’un coup quand ça va mal le moindre petit décalage donne lieu à des pages et des pages de plaintes, de pleurnicheries et de remise en cause de tout. C’est parfois long et on a envie de les secouer.

Concernant les personnages je reste très mitigé, si on prend nos trois héros principaux que son Polly, Merope et Michael, ce sont des boulets. Oui je le dis clairement, c’est fou le nombre de choses inutiles qu’ils arrivent à faire et qui ne servent qu’à finalement ne pas repartir à leur époque et donc ralentir l’histoire. Un exemple un des héros se souvient qu’un historien est déjà venu en 1940 où ils sont coincés et ils cherchent donc à lui faire passer un message. Il part donc à la recherche de ses amis pour aller le retrouver, mais un évènement va les bloquer à un moment et Polly propose de se séparer pour gagner du temps, mais Michael refuse net, il ne veut pas qu’ils se séparent. Comment? aller voir un gars et lui transmettre une info, genre bout de papier, il faut venir en groupe? L’auteur essaiera bien de le justifier par la suite mais c’est un peu gros pour passer.

Sinon ce qui est marrant c’est la capacité des protagonistes à ne pas non plus savoir réagir face à une situation, mais simplement attendre en chouinant. On ne parlera pas non plus de M. Dunworthy, le soit-disant professeur d’une sagesse et d’un amour légendaire pour ses élèves, qui s’amuse à inverser les missions et donc envoyer des élèves sans aucune préparation dans une époque dangereuse où ils peuvent trouver la mort. Heureusement qu’il est intelligent. C’est dommage, car tous les personnages secondaires se révèlent plus intéressants et on aurait aimé en savoir plus sur eux.

Puis arrivé à la moitié du livre, quelque chose se passe, je me suis retrouvé emporté par l’histoire qui gagnait en intensité et par les deadline qui se rapprochent pour les héros. L’auteur élève son récit d’un cran et arrive enfin associer l’intrigue à l’univers sans autres gros soucis et je me suis retrouvé à tourner les pages pour en apprendre plus et savoir comment allait s’en sortir les personnages, malgré qu’ils ne soient pas futés.  Dommage que certains aspects temporels sur les chapitres qui varient dans le temps gâchent parfois quelques effets de surprise, mais rien de bien gênant, car la fin se révèle agréable.

La plume de l’auteur se révèle simple, efficace et plutôt prenant même si parfois l’auteur tombe trop, justement, dans la simplicité ou dans le caricatural, ce qui gâche un peu certains effets et continue à me faire dire que le public visé est un public plus jeune genre adolescent ou jeune adulte. Par là je ne parle pas de YA, je veux juste dire que j’ai eu l’impression que l’auteur cherchait à offrir un cours d’Histoire qui fascinera les personnes qui ne connaissent rien de l’époque et qui cherchent des explications simples et intéressantes, hors moi, l’histoire justement je la connais, j’ai déjà eu ma période de recherches. Ce livre ne m’apprend rien, donc si l’intrigue ne suit que moyennement c’est problématique.

Au final ce roman m’a surtout donné l’impression que l’auteur s’est laissé emporter par l’aspect historique qu’elle voulait mettre en avant qui est certes fascinant, mais le reste parait à peine travaillé et l’intrigue manque clairement de souffle et d’intensité et repose parfois sur des aberrations. Je pense clairement que ce roman tenait facilement sur un seul tome de 600-700 pages et se serait révélé d’autant plus excellent, mais c’est mon avis personnel. À noter que la traduction se révèle parfois hasardeuse et des fois se mélange les pinceaux dans les prénoms ce qui est assez dérangeant. Une relecture de l’éditeur aurait pu éviter tout cela. Une lecture moyenne sans être non plus complètement mauvaise, j’attendais mieux. J’ai un autre roman dans ma PAL de l’auteur que je lirai tout de même, rien que pour faire la comparaison.

En Résumé : Tout comme la première partie je ressors de ma lecture avec un avis plutôt mitigé. J’ai eu l’impression que l’auteur n’a pas pu maîtriser l’ampleur de ce qu’elle voulait mettre en place. On sent bien qu’elle s’est fortement renseignée et documentée sur la seconde guerre mondiale, offrant une toile de fond vraiment détaillée, complexe et passionnante, mais elle cherche à faire passer tellement d’informations sur le sujet qu’elle en oublie de soigner son intrigue principale de voyage dans le temps qui souffre d’incohérences et donne parfois plus l’impression d’avoir un livre d’histoire dans les mains. Les personnages principaux manquent de consistance et parfois d’intelligence, de plus quand on me présente un historien qui s’y connait moins que moi en histoire j’émets des réserves. Les personnages secondaires sont eux, pour le coup, vraiment intéressants, mais auraient mérités d’être moins nombreux et plus développés, surtout pour un roman de près de 1300 pages. Heureusement la seconde partie du roman se révèle beaucoup plus efficace. Le style se révèle simple et efficace même si parfois il tombe un peu trop dans la simplicité et même le caricatural.

 

Ma Note : 6/10

 

Autre avis : Zina, …