burndiveRésumé : Ryan Azarcon a dix-neuf ans. Fils de l’un des plus célèbres combattants humains, le commandant du transporteur hyperspatial Macédoine Cairo Azarcon, et de la richissime Songlian Lau, il est considéré par les médias de la Jante et des Dragons comme « le célibataire le plus sexy » de la station Austro… Riche, jeune et célèbre, donc. Mais surtout traumatisé par un attentat vécu sur Terre et suite auquel il a interrompu ses études pour revenir se calfeutrer sur Austro et se défoncer à l’Argent au sein d’une jet set aussi désabusée que désœuvrée. Jusqu’à ce qu’une jeune femme s’effondre dans ses bras, morte de s’être trouvée entre lui et un assassin payé pour l’abattre. Qui peut bien vouloir le tuer ? Beaucoup de gens, en fait, humains ou aliens, tant le jeune homme est au centre d’enjeux qui le dépassent. Alors que tout s’écroule autour de lui, que la guerre s’invite dans sa vie dorée, Ryan comprend que le temps des illusions est désormais révolu…

Edition : Le Bélial’
Poche : Pocket

 

Mon Avis : Il y a deux ans maintenant je me lançais, un peu par hasard, dans la lecture de Cagebird, troisième tome publié de ce cycle. Heureusement pour moi chaque volume de ce cycle peut se lire indépendamment les uns des autres, j’ai donc pu profiter d’un roman efficace, complexe et entrainant (ma chronique ici). Je me suis donc rapidement lancé dans la lecture du premier tome, Warchild, qui confirmait tout le bien que je pensais de ce Space-Opera, m’offrant un récit que je trouvais même légèrement supérieur à Cagebird (ma chronique ). J’ai par conséquent fait rapidement rentrer le tome manquant dans ma PAL. Par contre je reste toujours sceptique concernant la couverture, illustrée par Nicolas Fructus, qui a du mal à totalement me convaincre.

Ce qu’il y a de très intéressant avec cette série, c’est que le personnage principal change à chaque tome. Dans Burndive on va ainsi se retrouver à suivre Ryan Azarcon, fils du célèbre capitaine spatial Cairo Azrarcon et de Songliau Lau tout aussi célèbre dans la diplomatie. Il n’a jamais connu que fortune et bonheur, mais dont la vie a changer depuis sa visite sur Terre et il va rapidement se rendre compte que la guerre, dont il ne sait rien, va très vite le rattraper. Ce tome prend clairement le contre-pied des autres, pour le meilleur et aussi pour le moins bon, n’offrant pas ainsi une plongée direct dans ces conflits, que je commençais à connaitre, mais plutôt de développer la vision du peuple. On la découvre ainsi à travers les yeux d’un habitant d’une station, complètement déformé par les actualité médiatiques reçues, dont la majorité ne voit la guerre que comme une information comme une autre, sans en connaitre le véritable coût, ni même toute la souffrance qu’elle peut occasionner. Une travail de fond efficace sur l’influence des médias, des communications qui circulent et la vision que peut avoir une personne, loin de tout, sur des sujets qui ont de mal à véritablement le toucher, à le concerner. Une critique aussi acerbe sur ce milieu, assez jet-set, où tout est surveillé, contrôle, vérifié et diffusé, où les mots « vie privée » et « solitude » sont bannis et où il faut savoir jongler avec les déclarations.

L’auteur n’oublie pas pour autant de nous offrir quelques petits coups d’éclats qui font que la tension monte lentement au fil des pages. Entre surprises, manipulations, trahisons et escarmouches, rien ne va se révéler simple pour notre héros, un peu perdu ; lui qui n’a toujours connu que les strass et les paillettes, va découvrir que la vie n’est pas comme à l’écran. Surtout que l’auteur nous en apprend plus sur le conflit entre les pirates, les humains et les striviirc-na, l’auteur continuant à développer son univers au fil des tomes. Certes l’ensemble reste assez classique, pour un roman de space-opera, mais ne manque pas d’être solide et surtout intéressant. Cette lutte perpétuelle qui est plus poussée par un profit ou un besoin, que par une véritable envie de défense ou de conquête ne manque pas d’intérêt. Pareil concernant les aspects technologiques qui ne manquent pas d’attraits avec toujours aussi cette légère touche de cyberpunk. Par contre je reste toujours bloqué devant les contractions de mots qu’invente l’auteur pour parler du futur ; on ne parle plus de cigarettes mais de cigrettes, les médias deviennent les mêêdia, chois linguistique pour montrer l’évolution d’une langue, mais qui me laisse perplexe.

Et pourtant malgré les qualités que possède ce roman, je trouve finalement qu’il s’agit du moins bon des trois. La faute premièrement à cet éloignement de la guerre, certes l’action reste un minimum présent, mais tous l’aspect bataille reste loin et, qui plus est, tout l’aspect géopolitique reste un long moment en surface la faute au héros principal. Car en effet le deuxième point qui a eu du mal à me convaincre c’est Ryan, gosse de riche dans toute sa splendeur, d’une vacuité abyssale dans le premier tiers du roman, certes justifié par ce qu’il a vécu qui le rend amorphe, mais il passe toute de même une grande partie du récit à se regarder le nombril, ce qui fait qu’on a du mal dans le récit à quitter la bulle qu’est la sienne. D’ailleurs je ne peux pas enlever cette performance à l’auteur d’avoir poussé ce personnage dans ses pires limite tout en le rendant cohérent et humain, sauf que j’ai eu du mal à ne pas avoir envie de le secouer et de le baffer, de lui dire d’arrêter de se prendre pour le centre du monde.

Surtout que les personnages qui gravitent autour de lui, eux, ne manquent pas de nous intéresser. On y retrouve des héros déjà croisés dans les deux autres tomes, que ce soit Yuri, Cairo Jos et d’autres encore, on en découvre ainsi plus sur eux et sur certaines de leurs parts d’ombres. De nouveaux personnages viennent aussi apparaître au fil des pages, certains qui apportent un vrai plus, principalement dans les aspects politiques, ou de société et d’autres, c’est vrai, qui tombent un peu dans la caricature, même si rien de très gênant non plus. D’où ma frustration aussi de ne pas voir notre héros approfondir parfois certaines connaissances, certains développements, préférant pleurer sur son sort. Heureusement une fois le premier tiers ça se calme un peu, il va apprendre, évoluer pour offrir ainsi un final qui se révèle efficace, même si je l’ai trouvé un peu court avec parfois un ou deux passages un peu simple.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi entraînante, efficace et surtout toujours aussi humaine, arrivant à nous offrir des personnages, qu’on les aime ou pas, juste, denses et cohérents. Elle continue aussi à traiter, à travers ces différents textes, d’un sujet qui a son importance que sont les enfants et adolescents en plein milieu d’un conflit. La place des plus jeunes qui se retrouvent dans des guerres qu’ils n’ont pas choisi. Alors certes ce tome m’a un moins accroché que les deux autres que j’ai lu, par un côté bancal, mais il se révèle tout de même sympathique et apporte aussi des éclaircissements. En tout cas si jamais l’auteur décide de revenir dans l’univers, ou de proposer une nouvelle histoire tout simplement je la lirai avec plaisir.

En Résumé : J’ai passé un sympathique moment de lecture avec ce nouveau tome qui nous plonge de nouveau avec intérêt et plaisir dans cet univers solide et efficace de space-opera , avec ses conflits et ses batailles. On découvre ici Ryan Azarcon, enfant célèbre pour qui la guerre n’est qu’une information lointaine et qu’il ne la vit que par les médias. Cela amène un certain nombre de réflexions intéressantes que ce soit sur l’influence des médias, ou l’assimilation qu’on se fait des actualités. Pourtant l’ensemble est loin d’être parfait, la faute principalement au côté égoïste et bourgeois du héros qui ne pense qu’à lui et a pour effet de brouiller une partie des informations qui gravite autour de lui, principalement dans le premier tiers du roman. Dommage, car les personnages secondaires ne manquent pas d’attraits et certaines zones d’ombres se dévoilent. La plume de l’auteur est vraiment fluide, efficace, entrainante et humaine, nous offrant une réflexion efficace sur la position des plus jeunes en plein milieu d’une guerre. Finalement un tome un peu moins bon que les deux autres que j’ai lu, mais qui ne manque pas de se révéler sympathique, je lirai sans soucis d’autres textes de l’auteur.

 

Ma Note : 7/10