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Helstrid – Christian Léourier

Résumé : Certains mondes ne sont pas faits pour l’humanité : Helstrid est de ceux-là. Des températures de -150 °C ; des vents de 200 km/h ; une atmosphère toxique. Pourtant, la Compagnie tient à exploiter ses énormes ressources en minerai, appâtant les volontaires à l’exil à grand renfort de gains conséquents. Des hommes et des femmes à l’image de Vic, qui supervise le travail de prospection et d’exploitation des machines. Un job comme un autre, finalement, et qui vaut toujours mieux que d’affronter son passé laissé sur Terre… Jusqu’à ce que le porion soit contraint d’accompagner un convoi chargé de ravitailler un avant-poste à plusieurs centaines de kilomètres de la base principale. Un trajet dangereux, mais les IA sont là pour veiller à la bonne marche des véhicules suréquipés et à la protection du seul humain embarqué. Dans pareilles conditions, tout ne peut que se passer au mieux…

Edition : Le Bélial’

 

Mon Avis : Je continue ma découverte des oeuvres de la collection Une Heure Lumière de chez l’éditeur Le Bélial’, qui propose de faire découvrir des textes plutôt courts, mais plein d’ambition et de richesse. Cette fois l’éditeur nous propose une novella de Christian Léourier, auteur qui m’avait captivé avec son cycle Lanmeur, publié chez (feu) les éditions Ad Astra, qui offre des textes que je trouve riches, poétiques et franchement fascinants. J’avais hâte de voir ce que l’auteur allait proposer avec ce nouveau texte, surtout que le quatrième de couverture ne manquait pas de s’avérer intriguant. Concernant la couverture, illustrée par Aurélien Police, je la trouve superbe.

Sitrinjêta – Christian Léourier

sitrinjetaRésumé : Loin dans le futur, dans le fourmillement d’étoiles, les humains ne sont plus que des créatures parmi d’autres, pas les plus appréciées, ni les plus importantes. Bien au contraire.
Quand Hénar Log Korson, capitaine Terrien sans vaisseau, rencontre le terrifiant Skāatlin pour lui soutirer une astronef, nul ne se doute réellement de ses motivations… à moins que les enjeux de son périple ne soient déjà connus en coulisse !
Pourvu d’un équipage hétéroclite où se greffe une jeune femme imposée par Skāatlin, le Snekkja entreprend alors un long voyage semé d’embûches vers une destination mystérieuse : Sitrinjêta.

Edition : Critic

 

Mon Avis : Si vous suivez ce blog régulièrement, vous devez donc savoir que Christian Léourier fait parti des auteurs qui ont réussi à me marquer avec son cycle Lanmeur, dont j’ai d’ailleurs le quatrième tome qui m’attend dans ma PAL, et que je suis régulièrement. J’ai d’ailleurs préféré plutôt me lancer dans la lecture de Sitrinjêta, car il m’a été présenté comme une lecture plus fun et vu que mon cerveau comate depuis plusieurs semaines je me suis donc plus facilement laisser tenter. On notera aussi la couverture, illustrée par François Baranger, que je trouve soignée et réussie.

On se retrouve ainsi à suivre les aventures de Hénar Log Korson, capitaine du vaisseau le Snekkja, qui se lance une quête qui va rapidement le dépasser. Cette quête c’est le Sitrinjêta. J’évite de trop en raconter, pour la simple et bonne raison que l’ensemble du récit joue, de façon efficace, sur le faux-semblant. L’auteur s’amuse ainsi d’une certaine façon avec le lecteur pour mieux tenter de le surprendre au fil des pages devant les révélations qu’il dévoile, cherchant à le dérouter jusqu’à la conclusion. Alors comme je l’ai dit l’auteur ne cherche pas ici à faire du Lanmeur, mais plutôt un roman de Space-opera percutant, divertissant et vivant. Donc si vous cherchez quelque chose de plus dense, passez votre chemin, pour les autres laissez-vous tenter tant je trouve que l’auteur réussi plutôt bien son pari. Clairement on est dans le récit d’aventure, où le héros va rencontrer de nombreuses péripéties pour aboutir à son but. Entre trahisons, tensions et manipulations j’ai été assez rapidement happé par le récit et cette intrigue complexe, où la vérité n’est pas obligatoirement ce que l’on croit. Entre rebondissements et révélations, on se retrouve à tourner les pages facilement avec l’envie d’en apprendre plus. Attention, certes, il s’agit d’un roman de divertissement, mais on est loin du récit qui ne repose que sur l’action, cherchant à offrir quelque chose de plus profond. La conclusion se révèle ainsi franchement surprenante, l’auteur y ajoutant alors une bonne dose de réflexion et de philosophie avec une pointe d’onirisme à la tension présente pour offrir, selon moi, quelque chose de terriblement efficace.

Concernant l’univers il se révèle intéressant, tout en possédant je trouve un côté frustrant. On est plongé dans un avenir lointain, un univers où de nombreuses races cohabitent, pas toujours dans la paix. L’auteur nous offre ainsi une vraie diversité et, sans non plus se révéler le monde le plus original qui soit, il s’avère plus que solide et efficace. L’aspect politique ne manque pas non plus d’attrait, prenant un peu plus d’ampleur au fil des pages, dévoilant ainsi jeux de pouvoirs et turbulences efficaces dans les forces en présence. Pareil concernant l’aspect plus social, loin d’être révolutionnaire, il ne manque pas non plus de se révéler attrayant, avec surtout cette idée prenante de la position de l’Homme qui est loin d’être dominante, mais plutôt vu par les autres comme de jeune chiens fous incontrôlables, limite à éviter. Pareil concernant tout l’aspect religion qui va s’avérer bien plus complexe qu’on peut le croire. Sauf que voilà, certes je l’ai dit et je me répète je ne m’attendais pas à du Lanmeur, mais j’ai quand même été légèrement frustré tant certaines idées m’ont paru être traitées rapidement, voir à peine qu’effleuré et que j’aurai aimé en apprendre plus. Cela n’empêche pas cet univers d’offrir une toile de fond plus que tangible au récit et à l’intrigue, j’espère juste le retrouver dans d’autres récit tant il possède du potentiel qui mérite d’être encore exploité.

Le héros, Hénar Log Korson, se révèle intriguant à suivre à travers ses péripéties et ne manque pas, au fil du récit, de s’avérer attachant devant son histoire. Il a un petit côté héros cassé, idéaliste, qui traine sa bosse dans un monde qu’il souhaite différent et qui cherche la gloire, qui, je trouve le rend touchant. Il se dévoile au fur et à mesure de l’intrigue et on se rend compte qu’il cache quelque-chose, un mystère, même si cet aspect m’a paru manquer un peu de finesse par moment. Il possède un vrai rêve. Ensuite sort du lot son second et pilote Svaun ainsi que Ullinn, que ce soit à travers leurs différences, mais aussi dans leurs interactions avec notre héros. Le soucis c’est que le roman est plutôt court, certes cela rend l’histoire acéré, mais fait que les personnages plus secondaires m’ont paru manquer de profondeur. Sans nier leur intérêt, ils paraissent parfois plus là pour faire avancer l’intrigue, ou retarder certaines révélations, qu’autre chose. Rien de non plus trop bloquant.

Je regretterai par contre que, parfois, l’auteur cherche à trop en faire, principalement au niveau de certaines manipulations, ce qui enlève un peu l’effet de surprise. J’ai trouvé aussi que certains aspect de l’intrigue m’ont paru un peu simpliste., mais rien de très dérangeant tant l’ensemble réussi son pari d’offrir un récit divertissant, qui se lit avec un minimum de plaisir et d’envie. Ce qui fait aussi la différence c’est la plume de l’auteur qui ne perd rien de son intérêt, se révélant captivante, efficace, avec une pointe de poésie qui offre un véritable plus, je trouve, au récit. Alors certes on n’est pas au niveau de Lanmeur, mais un roman qui mérite tout de même d’être découvert et qui offrira pourquoi pas, un très bon moment de détente entre deux romans plus dense.

En Résumé : J’ai passé un agréable moment de lecture avec ce roman qui nous propose de découvrir un récit divertissant et entrainant à travers la quête de Hénar Log Korson. L’auteur joue ainsi au fil des pages avec le lecteur de façon efficace, dévoilant ses révélations au compte goutte pour mieux surprendre, aboutissant à une conclusion percutante, entrainante avec une pointe d’onirisme et de poésie. Alors certes son est loin de la densité de Lanmeur, l’auteur cherchant plus le fun, ce qui pourrait en surprendre certains, mais pour autant l’auteur ne tombe pas dans la facilité de l’action à tout va non plus. L’univers, sans s’avérer révolutionnaire, se révèle plus que solide et aurait d’ailleurs, selon moi, mérité plus de développement sur certains points tant il a du potentiel. Concernant les personnages, le héros nous happe assez facilement dans ses aventures, personnages bancal avec ses forces et ses faiblesses, qui devient rapidement attachant. Les deux autres personnages principaux qui gravitent autour de lui ne manquent pas non plus d’attrait, par contre les personnages secondaires m’ont parfois paru manquer de profondeur et d’intérêt. Alors certes parfois l’auteur en fait un peu trop enlevant certains effets de surprise, et parfois certains aspects paraissent un peu simpliste, mais l’ensemble se révèle efficace, bien porté par une plume qui se révèle un véritable plus étant captivante, efficace avec une légère pointe poétique.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Lorhkan, joyeux-drille, …

Le Cycle de Lanmeur Intégrale 3, Les Rêveurs de l’Irgendwo – Christian Léourier

le cycle de lanmeur 3 les reveurs de l'irgwendoRésumé : De partout des vaisseaux convergent vers Lanmeur. Si cet afflux est encore contenu dans le territoire contrôlé de l’Enclave, les Mondes Rassemblés ne tarderont plus à contester sa suprématie. C’est dans ce contexte de crise historique que Persval ap Galad est convoqué au palais des Thoreïde. Les annalistes de l’aréopage statistique décident de l’envoyer à la rencontre d’un énigmatique artefact qui erre dans l’espace : dans ses entrailles repose peut-être l’explication de cet univers peuplé d’humanités que Lanmeur réunit depuis des siècles, comme les pièces égarées d’un même puzzle. Un univers dont les lois semblent se modifier avec le temps.
Pour remettre toutes les pièces en place, Persval devra-t-il, guidé par le fantôme informatique d’un mathématicien rebelle, rejoindre en Irgendwo la cohorte des Rêveurs surpris par la mouvance de leur propre création ?

Edition : Ad Astra
Poche : Folio SF

 

Mon Avis : Il y a deux ans environ je me lançais dans ce cycle de Lanmeur, de Chrsitian Léourier, dont j’avais régulièrement entendu parler en bien et qui bénéficiait alors d’une nouvelle édition en intégrales chez Ad Astra. Les deux premiers volumes ne m’ayant pas déçu, proposant des histoires qui se révélaient indépendantes, efficaces, captivantes et intelligentes, mais toutes liées ensemble par cette idée de rassemblement par Lanmeur et offrant ainsi une toile de fond dense. C’est donc sans surprise que je me suis laissé tenter par cette troisième intégrale que j’ai fais rentrer dans ma PAL lors des dernières Imaginales en même temps que la quatrième intégrale inédite. La couverture, illustrée par Eric Scala, se révèle toujours aussi réussie et accrocheuse. Cette troisième intégrale est composée de deux romans.

Les Masques du Réel : Ce premier texte va ainsi nous plonger, pour la première fois dans ce cycle, à la découverte de Lanmeur, la planète à l’origine du Rassemblement et de tout ce qui en découle. D’ailleurs on y découvre un Lanmeur en proie à de nombreux soucis, du fait de l’arrivée de plus en plus massives des étrangers rassemblés, voir même parfois on va dire « colonisés » comme on l’a vu dans les précédents tomes, ce qui crée ainsi de plus en plus de tensions et de discriminations. On va alors suivre Persval ap Galad, qui va être envoyé en mission par la Thoreïde pour essayer de lever le mystère d’un vaisseau qui apparait et disparait mystérieusement et qui pourrait se révéler d’une grande importance.

On quitte ainsi le Planète Opera pour se retrouver plus dans un Space-Opera que j’ai trouvé vraiment réussi et entrainant, nous offrant une intrigue qui va se révéler beaucoup plus complexe que le laissait présager les premières pages, avec son jeu de pouvoirs et de manipulations, où finalement chaque chapitre va apporter une pièce supplémentaire au puzzle qui se dessine, se révélant même un point crucial pour l’avenir du Rassemblement. Car oui cette découverte pourrait remettre en cause énormément de choses, principalement d’un point de vue politique. Ce récit se révèle d’ailleurs une pièce importante du cycle puisqu’on en apprend plus sur la politique de Lanmeur et ses convictions, mais aussi on constate un début de fragilité et de remise en cause qui soulève de nombreuses questions. Le rassemblement montre aussi ici ses limites, outre le fait qu’il s’agit plus d’une assimilation et d’une uniformisation, on se rend ici compte que ce projet amène de nombreuses difficultés, des rejets, de nombreuses réflexions aussi et surtout risque de se retourner contre ceux qui l’ont initié. Mais surtout il continue à poser cette question, comment espérer rassembler, voir faire coexister de nombreux peuples similaires et pourtant dans le fond si différent.

L’univers gagne toujours au fil des histoires en profondeur, ici par deux points que j’ai trouvé vraiment intéressants. Le premier vient de la découverte de la planète de Lanmeur, monde à la technologie extrêmement avancé et qui possède aussi une certaine poésie et une certaine beauté qui s’en dégage malgré une certaine froideur. L’autre point vient justement de l’aspect Space-Opera, qui permet ainsi de découvrir plusieurs planètes, mais aussi d’en apprendre un peu plus sur l’Espace qui entoure cet univers et les façon de se déplacer et de communiquer des uns et des autres. Ajouter à cela un travail sur les personnages et leurs relations que j’ai trouvé vraiment réussi, accrocheur bien porté par Persval, à la fois curieux, intelligent, mais qui pourtant selon Lanmeur se révèle « incomplet » du fait qu’il n’ait terminé aucune formation. Mon seul petit regret vient d’une fin que j’ai trouvé précipité et certains passages un peu classiques et prévisibles, mais franchement rien de vraiment gênant tant l’ensemble m’a fait passer un très bon moment de lecture offrant au lecteur de nombreuses surprises.

La Terre de Promesse : Ce texte va nous amener bien des années après Les Masques du Réel, la politique Lanmeurienne a fortement changé, obligé d’intégrer les peuples Rassemblés, elle a connu de nombreux bouleversements parfois destructifs, en tout cas pas toujours bénéfiques. Sauf que voilà le réseau de communication entres les planètes vient de s’éteindre sans raison. Gald l’annaliste va alors entamer un long voyage dans le monde virtuel d’Irgendwo pour essayer de comprendre cette disparition. On change de nouveau complètement de genre, puisqu’on se retrouve plonger ici dans un roman, certes de nouveau space-opera, mais que j’ai trouvé plus métaphysique dans sa façon d’appréhender l’intrigue et de pousser le lecteur à réfléchir.

L’importance du roman ne vient, ainsi, pas tant de la réponse à cette subite panne de communication, mais plus par le voyage et les réflexions que vont soulever les nombreuses aventures et les nombreuses rencontres que va faire Gald le héros principal, qui va alors découvrir un univers de rêveurs qui devaient être parfaits mais qui ne le sont pas, où finalement la guerre et la destruction sont toujours présentes et où l’utopie est bien loin. On se retrouve aussi à se poser énormément de questions sur la réalité, le virtuel, développant un aspect philosophique sur notre existence, où somme-nous finalement le fruit d’une imagination, ce qui apporte ainsi une dose philosophique que j’ai trouvé vraiment fascinante. Surtout que l’auteur reste concis, précis et clair, il ne plonge jamais vraiment dans des explications trop complexes ou ennuyeuses, le tout bien porté par une plume toujours aussi soignée et efficace.

Cela n’empêche pas non plus à l’auteur de nous faire voyager, de nous faire découvrir de nouveaux mondes, à la fois hostiles, passionnants à découvrir, avec leurs us et leurs coutumes parfois étranges, mais qui donnent en tout cas envie d’en apprendre plus. Les personnages m’ont paru peut-être un peu moins profonds et denses que les autres histoires du cycle, ou en tout cas tout du moins plus présents pour faire évoluer l’intrigue, mais cela ne les empêche pas de se révéler intéressant à découvrir et à partager leurs aventures qui ne manquent pas non plus d’action et de rebondissements. Mon seul regret vient de quelques longueurs que se ressentent par moment dans l’histoire, un peu comme si l’auteur ralentissait un chouïa trop son histoire pour ne pas offrir sa conclusion trop rapidement.

 

De nouveau Christian Léourier propose deux récits qui se révèlent riches, que ce soit aussi bien en réflexions, en personnages ou encore en décors que l’on découvre au fil des pages. Le cycle continue à se densifier pour aboutir à ce dernier texte de cette troisième intégrale qui offre une conclusion ouverte à la fois fascinante, déroutantes et intelligente j’ai trouvé. On continue ainsi à se poser des questions sur l’identité, l’existence ou encore la réalité, le tout toujours porté par une plume fluide, soignée et poétique qui happe très rapidement le lecteur pour ne plus vraiment le lâcher.  Il ne me reste plus qu’à me lancer prochainement dans la quatrième intégrale qui lui reviendra sur les origines du rassemblement.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec cette troisième intégrale du cycle de Lanmeur qui, à travers deux textes, vient nous en dévoiler plus sur la planète de Lanmeur ainsi que cette idéologie du Rassemblement. L’auteur nous propose ainsi deux intrigues différentes mais pourtant que j’ai trouvé réussies, efficaces et entrainantes, proposant aussi au lecteur de nombreuses réflexions, qu’elle soit métaphysique ou plus contemporaine. Comme souvent on rencontre aussi des planètes et des lieux qui ne manquent pas d’attraits et donnent envie d’en apprendre plus que ce soit aussi bien d’un point de vue social que par des descriptions de planète, magnifique, hostiles et attirantes. Les personnages sont toujours aussi soignés, accrocheurs et denses, malgré peut-être un léger manque de profondeurs sur certains dans le second texte. Au final je regretterai juste pour le premier texte une conclusion un peu rapide et quelques éléments trop prévisibles et pour le second quelques longueurs, mais franchement rien de non plus bloquant tant je me suis retrouvé emporter par ces histoire, bien portés par une plume toujours aussi soignée, fluide et captivante. Il ne me reste plus qu’à lire rapidement la quatrième intégrale.

 

Ma Note : 8/10

 

Autres avis : Lune, …

Le Cycle de Lanmeur Intégrale 2, Les Enfants du Léthé – Christian Léourier

le cycle de lanmeur 2 les enfants du letheRésumé : Lanmeur, planète-mère du Rassemblement, poursuit son grand dessein de colonisation…
Sur ces deux planètes que sont Borgœt et Ti-Grid, sa domination est totale. Borgœt, la planète bagne, et Ti-Grid, la pacifique, en sont les exemples frappants. Tandis que depuis  sa prison à ciel ouvert, le Camp 23, Garth survit aux côtés de l’étrange Iwerno et tente d’échapper aux effets du Léthé, la drogue de l’oubli, Skiath part en quête de son nom véritable, celui qui lui dictera sa propre loi, sur son monde où le Lagad, l’épice rituelle, apporte perception et vérité… Mais la seule issue possible, pour ces deux hommes, n’est-elle pas dans la révolte ?

Edition : Ad Astra

 

Mon Avis : Il y a environ un an, je me lançais dans la lecture de la première intégrale du cycle de Lanmeur, qui m’avait offert un bon moment de lecture avec trois textes, différents dans la construction, mais pourtant tous lié par cette idée de rassemblement sous la bannière du peuple de Lanmeur. C’était donc sans surprise que j’ai fais rentrer rapidement cette seconde intégrale dans ma PAL qui, j’avoue, y a trainer un petit moment. La quatrième intégrale devant être publiée prochainement, j’ai enfin pris le temps de sortir ce livre de ma bibliothèque dont la couverture, illustrée par Eric Scala, se révèle toujours aussi accrocheuse. À noter que cette intégrale est composée de deux courts romans et d’une nouvelle.

Les Racines de L’Oubli :  Ce récit nous plonge au cœur de la planète-bagne Borgoet qui use de prisonniers, sans aucun scrupule, pour lutter tous les jours contre la forêt qui cherche à reprendre ses droits et tenter ainsi de coloniser et rendre viable cette terre. Les détenus prennent régulièrement une drogue pour éviter de se souvenir de leur passé et de devenir fous sous la vérité. La révolte gronde pourtant et Garth, le narrateur, va s’y retrouver entraine bien malgré lui.

Ce texte diffère de ceux de l’intégrale précédente, ici pas de Lanmeurien qui viennent intégrer de nouvelles planètes au rassemblement, mais une planète hostile où sont envoyés des prisonniers dont on ne se connait rien vu que la drogue efface leurs mémoires. On se retrouve donc ici plongé dans une ambiance plus sombre, plus angoissante, plus étouffante où la mort rôde à chaque instant que ce soit pour le plaisir des gardiens, par le danger de ce nouvel environnement avec cette jungle qui se défend ou encore par le travail de forçat. J’ai été rapidement happé par ce récit qui se révèle être vraiment réussi, passionnant et efficace, qui nous offre aussi pas mal de réflexions intéressantes. Que ce soit sur l’environnement, avec le traitement de la forêt, du contrôle de population de masse à travers la drogue et l’absence d’identité des prisonnier ce qui les rend malléable. Mais aussi un travail sur la liberté, face à cette révolution qui va amener de nombreux changements sur Borgoet, mais qui va aussi démontrer que quoi qu’on fasse, quoi qu’on souhaite, la liberté possède toujours ces limites.

Les personnages sont aussi un des points forts de ce récit, principalement le narrateur Garth qui est loin d’être un saint et possède de nombreuses failles. S’il a survécu aussi longtemps ce n’est pas par hasard. Entre noblesse et pourriture il se révèle vraiment humain, forcé de faire des choix et de vivre avec, mais qui vont aussi parfois le ronger. Les autres protagonistes qui gravitent autour de lui sont tous intéressants à découvrir, avec une mention spéciale pour Iwerno, idéaliste, mystérieux, fougueux, mais qui aime avoir raison et n’aime pas être contredit ; à la fois sauveur et tyran. Ce texte permet aussi d’offrir un regard nouveau sur Lanmeur avec cette idée de rassemblement, dont on découvre ici qu’elle est loin d’être aussi honorable et lumineuse qu’on le prétend ; elle possède aussi ses zones d’ombres et de manipulations. Ce texte est d’ailleurs mon préféré de cette intégrale.

La Loi du Monde : Ce texte nous fait découvrir la planète de Tri-Grid où l’identité joue un rôle primordial pour chacun, en effet c’est le nom que porte chaque personne qui définit sa loi et donc, par conséquent, sa façon de vivre. On va suivre alors le destin de Skaith, né sur cette planète, qui a été abandonné par sa mère à un Lanmeurien pour le sauver d’une terrible maladie et qui, une fois devenu adulte, part en quête de son nom.

On découvre ici un récit qui se révèle humain, avec ce personnage qui n’est ni accepté par Lanmeur, ni par son peuple et dont sa quête va l’amener à découvrir des choses qu’il n’imaginait pas et à découvrir la folie qui s’empare de son pays. Sans véritable nom il n’était rien, mais une fois qu’il aura un nom que fera-t-il ? Sera-t-il apte à être ce qui a été défini pour lui à la naissance et dont il n’a jamais eu conscience ? Une véritable réflexion intelligente et bien mené sur ce qui définit un homme, sur l’importance de son identité dans sa construction, mais aussi finalement de son environnement et de sa formation. Un simple nom suffit-il à définir une personne ? Voilà ce que propose de nous faire découvrir l’auteur à travers le voyage que va mener Skaith sur cette planète, hostile, où les montagnes et le froid règnent en maître.

Ce texte traite aussi en image fond de l’influence de Lanmeur avec ici un aspect très colonisateur, dont l’incidence est présentée comme une maladie qui se diffuse lentement, au fil des générations, attirant les plus jeunes vers des merveilles inconnues, les éloignant ainsi de leurs racines, de leurs vies, de leurs origines sans aucune possibilité de retour. De nouveau cette idée de rassemblement possède ce double visage; cet intérêt de vouloir mettre les hommes sous la même bannière, égalitaire, vers le même chemin, mais au sacrifice de nombreuses cultures, de nombreuses façons de vivre. Cette influence de Lanmeur va même pousser à la folie et corrompre cette fameuse loi, la vicier au point de pousser certains à perdre complètement la raison. Où est donc la beauté du rassemblement ? Un texte percutant, soigné, réfléchi, mais qui j’avoue possède tout de même quelques longueurs, j’ai parfois eu l’impression que l’auteur multipliait un peu les points de vue pour gagner du temps et garder le lecteur un peu plus longtemps.

Le Secret : Cette nouvelle nous propose de découvrir une nouvelle facette de l’influence de Lanmeur sur les planètes, liée aux générations futures. On suit donc les pas d’un grand-père qui présente son métier à sa petite-fille métissée avec un Lanmeurien. Un texte philosophique, qui se révèle intéressant, offre aussi son lot de réflexions que je vous laisse découvrir pour ne pas trop en dévoiler. J’ai juste été un tout petit peu dérangé par la chute qui m’a paru légèrement improbable. Mais rien de bien gênant.

 

Ce qui me touche encore une fois avec cette nouvelle intégrale ce sont les différents mondes que nous fait découvrir l’auteur. Ils possèdent tous leurs propres réalités, leurs richesses, leurs propres règles, leurs propres sauvageries et leurs propres beautés. Chaque monde se révèle complètement différent et pourtant donne envie d’en apprendre tant il se dégage quelque-chose de magique, de palpable. Là-dessus, on pourrait croire que cette idée de rassemblement commencerait à s’étouffer, à se répéter, mais il n’en est rien tant les intrigues et surtout les réflexions proposées arrivent à se renouveler, à apporter de nouvelles réponses, mais aussi de nouvelles questions sur des discussions de société ; de l’influence des uns sur les autres. Avec dans cette seconde intégrale un point se dégage tout particulièrement, celui de l’identité et de la mémoire. Concernant la plume de l’auteur elle se révèle toujours aussi soignée, fluide, dense et poétique ce qui fait qu’on est rapidement emporté à travers les différentes histoires. Je ne peux que conseiller la découverte de Lanmeur. Il ne me reste plus qu’à faire entrer la troisième intégrale dans ma PAL.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec cette seconde intégrale du cycle de Lanmeur, qui nous propose de découvrir des textes vraiment passionnants, touchants et intelligents. Chaque intrigue se révèle différente de la précédente, faisant réfléchir le lecteur sur de nombreuses questions, que ce soit d’un point de vue sociologique ou personnel, et se révèlent fluides et entrainantes. L’auteur n’oublie pas non plus de traiter de cette fameuse idée de rassemblement de l’humanité, qui continue à se révéler à deux visages. Les différents univers qu’on découvre au fil des pages sont magnifiques et donnent envie à chaque fois d’en apprendre plus, que ce soit d’un point de vue culturel, ou bien encore dans la découverte de leurs écosystèmes. La plume se révèle toujours aussi soignée, poétique et entrainante, nous plongeant facilement dans chacun de ses récits. Je ne peux qu’encourager la découverte de Lanmeur. Il ne me reste plus qu’à faire rentrer les prochaines intégrales dans ma PAL.

 

Ma Note : 8,5/10

 

Autres avis : Mariejuliet, Lune, Phooka, Xapur, J.a.e_Lou, Lauryn, …

Bifrost n°72 – Spécial Ray Bradbury

bifrost 72 ray bradburyEdition : Le Bélial’

 

 

 

 

 

Mon Avis : Depuis quelques mois je me suis lancé dans la lecture des différents Bifrost qui traînaient dans ma bibliothèque. Je continue donc avec ce numéro 72 qui est consacré à un auteur connu et reconnu, Ray Bradbury auteur prolifique, dans le milieu de l’Imaginaire pour des œuvres telles que Fahrenheit 451, L’Homme Illustré, Les Chroniques Martiennes, mais qui a aussi publié de nombreux écrits dans différents genres. Un auteur que j’ai pas mal lu durant mon adolescence et dont il serait intéressant que je me replonge dans son œuvre avec un regard aujourd’hui différent. À noter aussi la très belle couverture illustrée par Adrien Police. Ce magazine contient trois nouvelles de Ray Bradbury, ainsi que deux autres textes, de Christian Léourier et de Jean-Philippe Depotte.

Le Cercueil de Ray Bradbury : Voilà une nouvelle qui va plonger le lecteur dans une rivalité fraternelle entre l’ainé riche, malade et proche de la mort qui construit sa dernière invention et le plus jeune sans emploi qui vit au crochet de son frère et qui va chercher à voler le dernier travail de son frère pour enfin pourvoir profiter de sa vie. Une jalousie dévoilée de façon cynique et efficace par l’auteur, qui se révèle sympathique malgré son côté tout de même très prévisible. Rien d’exceptionnel, mais un texte qui se lit bien et divertit.

Le Réveil des Hommes blancs de Christian Léourier : La meilleure nouvelle du magazine, selon moi, qui nous plonge dans l’univers habituel de l’auteur celui de Lanmeur. Un texte qui nous fait découvrir une planète qui a été abandonnée et redécouverte par les hommes de Lanmeur, qui vont alors chercher à la coloniser. Mais la planète a-t-elle vraiment été abandonnée? On se retrouve vraiment happé par ce texte efficace et attachant qui nous présente une planète vraiment intéressante. Un récit qui, comme à son habitude avec l’auteur, se révèle vraiment humain montrant l’Homme dans ses plus grandes qualités, mais aussi dans ses pires défauts. Après tout l’Homme restera toujours égal à lui-même. Un texte sur la tolérance, le respect et l’acceptation des autres. Mais surtout un univers toujours aussi riche et fascinant à découvrir au fil des pages, le tout présenté à travers une plume dense et poétique. Cette nouvelle a d’ailleurs gagné le Prix des lecteurs de Bifrost 2013, catégorie nouvelle francophone et elle est disponible gratuitement en ebook jusqu’au 21 février.

Un Petit Voyage de Ray Bradbury : De nouveau une courte nouvelle de Bradbury nous présentant une vielle femme, fervente croyante, qui croit acheter un ticket pour rejoindre une fusée et rencontrer Dieu. Je n’ai pas vraiment accroché à ce texte qui me parait le plus faible du magazine. On y retrouve bien le côté cynique déjà présent dans la première nouvelle, mais l’ensemble n’a pas réussi à me convaincre et surtout se révèle extrêmement prévisible même dans sa chute. Je pense que ce texte est aussi un texte d’époque qui devait plus toucher son lecteur au moment où l’espace se révéler beaucoup plus mystérieux que maintenant, ce qui permettait sûrement de mieux comprendre la fascination de cette vieille dame et donc de plus facilement s’accrocher à elle.

Le Pacha de Jean-Philippe Depotte : J’avoue je possède deux livres de l’auteur qui sont dans ma PAL et que je n’ai pas encore lu, honte à moi. Je profite donc ainsi de cette nouvelle pour découvrir sa plume. On retrouve ici une nouvelle, mélange de conte et de théâtre, qui nous présente un maître et son valet partant en mission pour l’Empreur. Un récit fortement tinté d’aspect historique cohérent et efficace ou vient se mélanger le mystère. L’univers mis en place sombre, violent et magique est vraiment intéressant. Le tout se révèle bien mené, avec des rebondissements efficaces et dialogues réussi, mais la fin, prévisible et avec quelques légères incohérences selon moi, empêche ce récit d’être excellent. Ça reste tout de même un bon texte qui me donne envie de découvrir d’autres récits de l’auteur.

La Grande Roue de Ray Bradbury : Sûrement ici la meilleure nouvelle de Ray Bradbury publiée dans ce magazine. En grande partie, il faut bien l’admettre, par l’ambiance un peu sombre, angoissante et pleine de frissons avec cette fête foraine, cette grande roue mystérieuse et cette pointe de fantastique, qui fait que j’ai clairement accroché à cette histoire. Cette ambiance m’a même rappelé certains romans d’horreur de mon adolescence. Un texte efficace et prenant ou deux enfants vont tenter d’aider une vieille dame qui vient de perdre son enfant de ne pas se faire dépouiller. Certes la chute reste prévisible mais l’ensemble est vraiment captivant et parfaitement maîtrisé pour plaire au lecteur.

 

Concernant le reste du magazine on retrouve un article sur le mythe des hommes-poisson que j’ai trouvé un peu léger même s’il permet de découvrir un manga et un roman sur ce thème qui ont l’air vraiment intéressant. On retrouve aussi un dossier vraiment complet sur Ray Bradbury que j’ai trouvé vraiment passionnant et m’a permis de découvrir un auteur encore plus hétéroclite que je le pensais. Enfin toujours un article scientifique, cette fois sur les exoplanètes, qui se révèle captivant. Dans l’ensemble, même si j’ai trouvé que deux des nouvelles de Bradbury étaient un peu anecdotiques, on a là un bon magazine qui m’a donné envie de replonger dans la bibliographie de l’auteur de Chroniques Martiennes. À noter que le Bifrost 73 spécial Lovecraft est déjà dans ma PAL.

Ma Note : 8/10 (Note ne reposant que sur les nouvelles)

Le Cycle de Lanmeur Intégrale 1, Les Contacteurs – Christian Léourier

le cycle de lanmeur 1 les contacteursRésumé : Quand les hommes de la planète Lanmeur accèdent au voyage spatial, ils ont la surprise de découvrir que d’autres humanités s’épanouissent dans l’univers. Un hasard ? Peut-être pas. Lanmeur lance alors l’idée du Rassemblement et envoie des contacteurs sur ces mondes plus ou moins avancés, avec pour mission de les intégrer à sa propre civilisation. Mais quel projet se cache derrière ces sociétés si différentes ? Qui sont les Rêveurs de l’Irgendwo, auxquels Lanmeur devra tôt ou tard se confronter ?

Edition : Ad Astra

 

Mon Avis : Ce livre  a longtemps traîné dans ma PAL car, il faut bien l’avouer,  j’avais un peu peur de me lancer dans un tel cycle dont j’ai de plus en plus entendu parler, en positif le plus souvent, depuis sa réédition. J’ai donc pris mon courage à deux mains et j’ai sorti ce livre, acquis lors des Futuriales 2012, de ma PAL et je me suis lancé dans sa lecture. Je dois dire que je trouve la couverture, illustrée par Eric Scala, vraiment sobre et très réussie. Cette intégrale regroupe en fait trois textes complets dans l’univers de Lanmeur.

Ti-Harnog : Ce texte vient nous raconter l’histoire d’un contacteur de Lanmeur qui atterrit sur Ti-Harnog afin de préparer cette planète au grand rassemblement. L’atterrissage ne se passe pas comme prévu, il se retrouve donc sur cette planète sans aucune préparation. Ce qui fascine directement quand on rentre dans cette histoire c’est l’imagination foisonnante de l’auteur, que ce soit dans la présentation et le développement de cette planète, mais aussi sur l’aspect sociétal. En effet que ce soit les castes, les régions visités ou encore les façons de vivre de chacun tout se révèle vraiment fascinant et on sent bien que l’auteur a passé du temps à mettre en place un tel monde. Le point important qu’on découvre au cours de cette histoire, c’est concernant la Murkéto qui vient présenter au lecteur l’évolution de l’homme et de la femme de façon vraiment originale et intéressante et qui soulève quelques questions et réflexions.

À travers ce récit l’auteur va mettre en avant l’influence du contacteur dans une société en paix et balisée par les castes, il va dévoiler comment un homme sans caste va tout bouleverser, tel un grain de sable dans une machine bien huilée. Une histoire pleine de rebondissements et de découvertes à travers une société figée mais humaine avec ses forces et ses faiblesses.. Mais voilà ce premier texte est loin d’être parfait j’ai trouvé, certains aspects et certains passages m’ont parus un peu désordonnés. Le personnage principal m’a paru un peu trop spectateur de ce qui lui arrive avant de se retrouver « prophète » de façon un peu trop mal amené et brusque, mais aussi certaines scènes de grandes batailles  manquent, à mon gout, de ce côté épique. Mais voilà malgré ces défauts ce premier tome met clairement l’eau à la bouche et offre une introduction intéressante à l’univers de Lanmeur.

L’Homme qui Tua l’Hiver : Ici on change de présentation, on quitte le contacteur qui découvre une planète pour suivre une archéologue sur la planète Nédim qui part découvrir le site de Golgeth. Cette histoire va se révéler plus sombre que la précédente, en effet Nedim est une planète où les saisons durent des années et au début de l’histoire on se retrouve au milieu d’un hiver qui dure amenant les villes et la planète à se dégrader. De plus les colons et les indigènes se détestent. Ce texte est vraiment intéressant, déjà parce qu’il permet de découvrir de nouveau un magnifique univers froid, glacial mais brillamment présenté par l’auteur, mais ensuite il nous fait aussi découvrir un nouveau point de vue sur l’influence de Lanmeur qui a colonisé cette planète et transformé les indigènes en esclave. On est loin du grand rassemblement.

L’auteur ne fait pas que nous faire réfléchir sur les colonies, il nous offre aussi un texte qui va mélanger le scientifique, avec Akrèn l’archéologue, et le mystique avec les coutumes des indigènes dont a été élu le héros qui va aller tuer l’hiver. Cette dualité est plutôt bien amenée et apporte une réflexion intéressante sur le texte avec deux visions différentes. Un texte au final vraiment intéressant qui nous dévoile aussi la dépravation des colons qui se croient facilement supérieur aux autres. Par contre, j’avoue ne pas avoir complètement accroché au personnage de Akrèn, l’auteur cherche à en faire un personnage fort, mais elle parait plus entêtée, égoïste et parfois un peu gamine. La conclusion reste ouverte, ce qui plaira ou pas, mais je l’ai trouvé rapide ce qui la rend légèrement frustrante, comme si l’auteur était pressé.

Mille Fois Mille Fleuves : Dans ce texte le premier point intéressant c’est qu’on change de point de vue, ce n’est pas un Contacteur qui nous raconte cette histoire, mais une autochtone d’une planète, Ynis. Sur cette planète l’eau possède une importance capitale et comme à son habitude l’auteur nous offre un univers vraiment magnifique ainsi qu’une société et des traditions vraiment passionnantes à découvrir. L’héroïne a été choisie pour devenir l’épouse d’un fleuve, mais sa vie va se retrouver bouleverser quand elle va rencontrer un contacteur de Lanmeur. Dans ce texte les Lanmeuriens se retrouvent en arrière plan, on suit plus le voyage de Ynis qui, en plus de nous faire découvrir sa planète, va se retrouver entrainer dans une histoire d’amour complexe et dans une lutte de pouvoir qui la dépasse.

Un texte au rythme vraiment lent, mais qui se révèle bien porté par des descriptions de ce monde qui se révèlent clairement fascinantes. Le rythme lent ne veut pas dire ennuyeux, loin de là, car ce récit possède aussi son lot de rebondissements et de retournements de situations bien amenés et entrainants. Mais voilà j’avoue que j’attendais un peu plus de ce texte, déjà concernant les gens de Lanmeur, dont au final ce texte n’apprend pas grand-chose si ce n’est que leur capacité à tout bouleverser est importante, mais aussi plus on avance dans ce texte et plus on se retrouve simple spectateur de cette histoire. Rien de dérangeant, mais je me dis que ce texte aurait gagné peut être à être un peu plus condensé. Cela ne m’a pas empêché de tout de même trouver agréable ma lecture.

 

Les points vraiment fascinants des écrits de l’auteur c’est vraiment cette capacité à nous emporter dans un univers magique, magnifique et pleine de poésie et de mystères ayant chacun son propre code, sa propre mythologie et sa propre façon de penser. C’est cette diversité de monde qui fait entrer avec facilité le lecteur dans l’histoire. Il faut dire aussi que le tout est porté par une plume vraiment agréable, soignée et qui offre ainsi des descriptions vraiment fascinantes et entrainantes. Après concernant les histoires tout n’est pas parfait, que ce soit la gestion des personnages ou du rythme, mais l’auteur arrive toujours à nous offrir un récit agréable, sympathique, certes pas toujours des plus original, mais vraiment plaisant à lire. En tout cas une première intégrale qui m’a fait passer un bon moment et m’a fait découvrir de magnifique régions. Je lirai la suite avec plaisir.

Mon Avis : J’ai passé un bon moment de lecture avec cette intégrale offrant trois textes qui nous font découvrir des univers vraiment fascinants et passionnants, se révélant aussi plein de mystères et de poésie. Les histoires varient et nous offrent des moments agréables avec rebondissements et retournements de situations, même si certaines paraissent assez classiques. Les différents personnages rencontrés se révèlent intéressant à découvrir même si certains se révèlent un peu trop dans l’excès. Au final trois récits différents avec leurs points forts et leurs points faibles qui sont intéressants à découvrir, le tout porté par une plume soignée et efficace. Je lirai la seconde intégrale avec plaisir.

 

Ma Note : 7,5/10

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