les compagnons du foudreRésumé : Plusieurs décennies après l’apocalypse, le monde est noyé sous la brume.
Tombée du ciel à travers la carlingue du Foudre, un vaisseau de pirates, une jeune femme s’éveille sans aucun souvenir.
Bien décidé à l’aider à retrouver la mémoire, l’hétéroclite équipage se heurte très vite aux dirigeants fanatiques de ce sombre futur, guidés par une religion basée sur le tarot.
Et tandis qu’au-dessus d’eux plane l’ombre terrifiante des Taromanciens, les compagnons du Foudre partiront en quête de vérité et iront, si nécessaire, jusqu’à la mort.
Pirates, oui, mais avec un sacré code de l’honneur !

Edition : Ad Astra

 

Mon Avis : Ce roman me tentait depuis un bon moment déjà, quasiment depuis sa publication d’ailleurs. Il faut dire que je n’ai jamais été déçu par les publications de la maison d’édition Ad Astra et, qui plus est, un roman sur des pirates de l’air ne pouvait que donner envie de le découvrir. Concernant la couverture, illustrée par Arnaud Boutle, elle se révèle simple mais franchement efficace. Après, comme cela arrive parfois, il a mis un peu de temps à rejoindre ma PAL, pour différentes raisons, et il a fallu attendre les dernières Imaginales pour que je me laisse enfin tenter.

On va ainsi se retrouver à suivre ici le quotidien d’une bande de pirates qui vont voir leurs vies basculer après qu’une jeune fille ait décidé de leur rendre une petite visite en traversant le cockpit de leur vaisseau. C’est à partir de là que les ennuis commencent. Clairement, si je devais trouver une accroche pour caractérise ce roman je dirais fun, sans prise de tête et nerveux. En effet l’auteur nous offre une intrigue qui, certes, n’a rien de révolutionnaire avec cette bande de pirate qui vont se trouver par erreur au milieu de grands secrets, mais qui est mené tambour battant et offre de nombreux rebondissements et retournements de situations. L’histoire se révèle ainsi efficace et offre de nombreuses révélations, alternant entre des vues plus politiques avec des phases d’aventure et d’action trépidantes. Denis Hamon construit son récit en deux parties, chacune proposant un récit qui pourrait être lu indépendamment, mais dont l’ensemble est lié et dont je ne dirai pas grand chose pour éviter de trop en dévoiler. Elles sont construites de telle façon que la tension monte au fil des pages pour aboutir à une conclusion explosive. J’ai ainsi plongé facilement dans ce roman d’aventures où chaque épreuve va pousser nos héros à tout donner et à parfois y perdre beaucoup.

L’univers mis en place tout au long du récit n’a rien de révolutionnaire, mais s’avère solide, efficace et surtout cohérent. On est ainsi plonger dans un lointain avenir, où la société s’est effondrée et où des brumes toxiques ont envahi la surface. Les technologies ont été en partie oubliées, se maintenant debout plus par rafistolage que par une véritable connaissance de celle-ci. On découvre ainsi un monde coloré et captivant dans son aspect aérien, sombre et légèrement angoissant une fois plongé dans les brumes avec nos héros à la recherche de trésor où rôde des bêtes menaçantes et violentes et où la prudence est de mise. On se retrouver happer assez facilement dans ce monde qui, certes, reste un peu en surface, mais donne envie justement d’en apprendre plus. L’ordre « religieux » qui s’est imposé depuis ne manque pas non plus d’intérêt, reposant sur la taromancie qui, je trouve, apporte un vrai plus à l’ensemble dans la façon dont il s’inscrit dans le récit et les révélations qu’il apporte. En tout cas, on sent bien avec cet univers une influence très visuelle de l’auteur, que ce soit cinéma, série ou jeux vidéos. Je ne me permettrai pas de citer de noms, mais j’ai eu l’impression de trouver quelques clins d’oeil ici ou là et qui offre un sentiment familier au lecteur.

Concernant les personnages, Denis Hamon nous offre un panel de héros haut en couleurs à la verve facile et percutante qui, je l’avoue, développe rapidement avec le lecteur un sympathie efficace et contagieuse. Certes ils sont clairement archétypaux dans leurs constructions et sont loin de révolutionner ce genre de protagonistes, mais cela ne les empêche pas de s’avérer entrainant et de nous plonger facilement dans leurs aventures. D’ailleurs l’auteur joue clairement là-dessus puisque chaque héros possède comme nom un élément révélateur de leur tempérament. On ressent aussi un véritable cohésion de groupe, une véritable amitié qui s’en dégage, même si parfois elle est un peu facile. Alors après c’est vrai qu’ils manquent peut-être un peu de profondeur, mais franchement rien de très dérangeant dans ce genre de roman qui se veut court et percutant. Le point intéressant par contre, avec ce roman, c’est que les protagonistes ne tombent pas, comme souvent avec le récit d’aventure, dans un manichéisme un peu frustrant, même si c’est vrai parfois certains antagonistes sont un peu caricaturaux.

Au final, je le redis, ce roman ne cherche qu’à divertir en offrant une histoire percutante, sans temps morts et pleine de rebondissements. Le format court du roman joue aussi beaucoup dans cet état de fait et, je trouve, est un avantage. Mais voilà cela a aussi un inconvénient, certains rebondissements paraissent un peu trait de façon simplistes, voir certains aspects m’ont paru traité un peu rapidement. De plus, autre point qui m’a frustré, c’est la sorte de Deus Ex Machina à la fin qui permet  nos héros de s’en tirer qui m’a paru, sur le coup, un peu trop facile. La plume de l’auteur se révèle fluide, efficace, percutante et entraînante, happant assez facilement le lecteur dans cette histoire nerveuse, divertissante et qui se lit vite. Un livre qui, je trouve, se case facilement entre deux romans plus denses. Je lirai avec plaisir d’autres écrits de l’auteur.

En Résumé : J’ai passé un sympathique moment de lecture avec ce roman qui se veut sans prise de tête, nerveux et efficace et qui remplit plutôt bien son rôle. L’intrigue sans révolutionner le genre,offre de nombreux rebondissements et quelques scènes très explosives, ce qui fait qu’on se retrouve à tourner rapidement les pages. Le choix d’un roman court, moins de 260 pages, joue aussi sur le côté très percutant et fluide du récit, même si cela apporte quelques inconvénients. Je pense par exemple a des rebondissements qui sont, à mon goût résolu trop rapidement voir trop facilement même. L’univers post-apocalyptique développé ici possède un côté très visuel, influence je pense par le cinéma, les séries, voir le jeu-vidéo, et s’avère solide et efficace. J’aurai aimé en découvrir plus, mais qui sait, une suite est possible. Les personnages proposés sont hauts en couleurs, et possède une gouaille facile et incisive. Leur amitié et leurs liens font qu’on s’attache finalement assez rapidement à eux, suivant leurs aventures avec un minimum de plaisir. Mon seul petit regret vient de cette facilité dans la conclusion, comme si l’auteur était un peu obligé de terminer. Mais bon rien de bien méchant. L’ensemble est porté par une plume simple, efficace et entraînante. Au final un roman divertissant qui remplit plutôt bien son rôle entre deux romans plus denses.

 

Ma Note : 6,5/10