la huitieme filleRésumé : Sentant venir sa mort prochaine, le mage Tambour Billette organise la transmission de ses pouvoirs, de son bourdon, de son fonds de commerce. Nous sommes sur le Disque-Monde. La succession s’y effectue de huitième fils en huitième fils. Logique. Ainsi opère le mage. Puis il meurt. Or, il apparaît que le huitième fils est cette fois… une fille. Stupeur, désarroi, confusion : jamais on n’a vu pareille incongruité. Trop tard, la transmission s’est accomplie au profit de la petite Eskarina…

Edition : L’Atalante

Poche : Pocket

 

Mon Avis : Après la découverte, hilarante et passionnante, des deux premiers tomes de la série des Annales du Disque Monde (chronique du Tome 1 ici, du Tome 2 ) je continue ma plongée, que j’espère pleine d’humour, dans le troisième tome de ce cycle. Il faut bien avouer aussi que l’illustration de couverture, toujours réalisée par Marc Simonetti, est toujours aussi réussie et donne toujours autant envie de plonger dans cet univers complètement loufoque. A noter que ce troisième tome peut être lu indépendamment des deux premiers et nous propose de nouveaux personnages ainsi que de nouveaux lieux.

Et pourtant je dois bien avouer qu’une fois ce troisième tome refermé j’ai eu l’impression d’avoir moins été emporté que par les tomes précédents. Attention ce troisième tome est loin d’être catastrophique, mais il m’a moins fait marrer que les deux premiers, même si certains passages restent poilants. Cela vient peut être aussi de l’histoire, car l’auteur décide de traiter d’un sujet qui aujourd’hui encore a son importance, l’inégalité des sexes; pourquoi une fille ne pourrait-elle pas être mage alors que la magie n’est, soit disant, réservée qu’aux hommes. Mais voilà entre sérieux et humour l’auteur a parfois du mal à trouver le juste milieu de la critique cynique et burlesque, ce qui n’empêche pas certains passages d’être franchement épiques et poilants et aussi de tourner les pages avec un sourire aux lèvres. Mais voilà, une fois terminé on a l’impression d’un goût de trop peu, surtout comparé aux deux premiers tomes.

L’univers de ce disque de monde est toujours aussi passionnant à découvrir, avec cette fois une découverte plus en profondeur de ce qui est la magie, que ce soit par les mages ou encore par les sorcières. Des sorcières finalement très demandées pour tout ce qui peut être soucis de couple ou encore tous les soucis du quotidien, que l’auteur nous présente au vitriol et qui fait qu’on ne peut s’empêcher de sourire, voir de rire parfois, surtout par exemple devant la naïveté d’Eskarina sur cette profession. L’auteur nous fait aussi découvrir la vie à la campagne, cette différence entre ville et bourgade. Mais voilà l’auteur cherche aussi à nous présenter la magie, ces mécanismes et son existence ce qui fait que l’auteur essaye d’entrer dans des considérations parfois légèrement ronflantes et qui donne l’impression parfois de ne pas aboutir, ce qui fait qu’on s’y perd un peu

Concernant les personnages, il faut bien l’avouer, un personnage se détache vraiment du lot il s’agit de Mémé Ciredutemps, elle se détache d’ailleurs tellement du lot qu’elle éclipse facilement tous les autres et, mis à part Eskarina qui arrive tout de même à sortir du lot, on a un peu l’impression que les autres personnages se révèlent un peu fade. Mais rien de gênant tant Mémé, à elle seule, vaut vraiment le coup d’être découverte par son cynisme, sa vision du monde très pragmatique et délirante ou encore par sa verve et sa façon de regarder les gens qui ne manquent pas de faire rire le lecteur. Eskarina est aussi un personnage intéressant par sa candeur d’enfant ou encore sa naïveté qui amène pas mal de quiproquo qui ne manquent pas de faire sourire. Si on considère le Bourdon comme un personnage alors lui aussi mérite d’être découvert avec son caractère bien trempé et sa façon bien à lui de réagir aux évènements.

On retrouve avec plaisir le style de l’auteur, fluide et efficace, mais surtout cet humour anglais fait de jeux de mots, de situations burlesques où l’auteur s’amuse à placer nos héros dans les situations les plus improbables et les plus délirantes qu’il soit. Mais voilà ce troisième tome, malgré que l’histoire m’ait paru plus construite que les précédentes, m’a paru aussi un peu moins drôle et poilant que les précédents, comme si l’auteur avait un peu de mal à jongler entre histoire sérieuse et passages humoristiques. Ce qui n’empêche pas ce troisième tome de se révéler tout de même intéressant à découvrir et offre quelques passages des plus drôles. Au final un troisième tome qui, selon moi, est un ton en dessous que les deux précédents, mais se révèle tout de même sympathique et n’entache en rien mon envie de découvrir la suite.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture sympathique avec ce troisième qui, certes se révèle un ton en dessous que les deux premiers, mais continue à faire sourire son lecteur si on aime l’humour anglais. L’histoire est plus construite que les précédents et parle d’un sujet encore d’actualité qui est l’égalité des sexes, ce qui n’empêche pas l’auteur de garder son humour et son cynisme même si j’ai trouvé que, dans ce tome, l’auteur avait parfois un peu de mal à trouver un juste équilibre. L’univers développé est toujours aussi intéressant à découvrir entre monde urbain et monde rural le tout agrémenté de sorcières et de mages, je reproche juste à l’auteur de se perdre un peu dans ses explications sur la magie. Le style de l’auteur est toujours aussi fluide et efficace et son humour très british continue à faire mouche et à me faire rigoler. Alors certes ce troisième tome m’a paru légèrement mois bon que les deux premiers, mais il reste plaisant à découvrir et je lirai les autres tomes avec grand plaisir.

 

Ma Note : 7/10