le demi-monde 1 hiverRésumé : Le Demi-Monde est la simulation informatique la plus avancée jamais conçue. Créé pour entraîner les soldats à la guérilla urbaine, ce monde virtuel est volontairement bloqué dans une guerre civile permanente. Ses trente millions d’habitants numériques sont gouvernés par les avatars des plus cruels tyrans de l’Histoire : Heydrich, l’architecte de l’Holocauste ; Beria, le bourreau de Staline ; Torquemada, l’Inquisiteur sans pitié ; Robespierre, le visage de la Terreur…
Mais quelque chose s’est détraqué à l’intérieur même du Demi-Monde, et la fille du Président des États-Unis y est restée coincée. Il incombe à l’agent Ella Thomas d’aller la récupérer, mais, une fois sur place, la jeune femme se rend compte que les règles du jeu sont faussées…
Le monde réel pourrait bien courir un danger que nul n’a encore osé imaginer !

Edition : Nouveaux Millénaires (J’ai Lu)

 

Mon Avis : J’avoue m’être assez facilement laissé tenter par ce livre, plus précisément par sa couverture que je trouve vraiment superbes par ses effets de couleur et par sa carte qui ne manque pas d’intriguer. Ajouter à cela un quatrième de couverture accrocheur, avec ce mélange de simulation informatique et de monde réel, ainsi que plusieurs avis croisés sur internet qui se révélaient positif, il a donc très rapidement rejoint ma PAL. Puis comme souvent avec une PAL exponentielle, il a stagné. J’ai donc décidé il y a quelques jours de lui laisser une chance et de me lancer dans la découverte de ce Demi-Monde.

L’histoire se révèle finalement assez simple, la fille du président des États-Unis se retrouve coincé dans une simulation informatique crée par les militaires pour s’entrainer à la guerre urbaine. Impossible d’envoyer un détachement, seule Ella, une civile, a la possibilité de rentrer dans le Demi-Monde et d’accomplir cette mission. Le roman, en soit, ne va pas révolutionner grand-chose, le pitch ayant même une forte ressemblance avec les films de John Carpenter sur Snake Plissken, mais a le mérite de se révéler divertissant, possédant son lot de rebondissement, de tension et d’action. On se retrouve ainsi à tourner les pages facilement, histoire d’en apprendre plus sur ce Demi-Monde et ce qui a bien pu amener à une telle situation. La première partie est peut-être un peu lente, malgré une introduction soutenue, mais sert clairement à poser la simulation et ainsi d’éviter de nous envoyer dans un univers dont on ne comprendrait rien. La suite se révèle alors plus fluide, se lit plus facilement et sans trop de prise de tête, l’auteur alternant de façon assez maîtrisée les scènes plus nerveuses avec les scènes plus explicatives et surtout cherchant à jouer avec le lecteur tout du long, même si la manipulation reste un minimum prévisible. Mais voilà ce roman ne s’élèvera jamais au-dessus du divertissement. Grave? Non, je ne m’attendais pas vraiment à plus, mais il y avait sûrement du potentiel pour faire plus je pense.

Prenons déjà par exemple l’univers qui est construit tout au long du récit, ce Demi-Monde mélange de cyberpunk et de léger steampunk. On commence par découvrir une simulation informatique qui ne manque pas d’attrait, solide et complexe, avec ses règles, ses découpages, ses limites ainsi que ses différents aspects sociaux, géographiques et religieux qui maintiennent ainsi un étant de violence constante et de guerre, permettant ainsi aux soldats US de s’entraîner. C’est aussi un monde où vivent les « singularités » les plus sociopathes et les plus meurtrières de notre histoire, chaque quartier étant aux mains de plusieurs d’entre elles, chaque quartier devient donc ainsi limite une dictature. D’ailleurs chaque personnage virtuel qui habite à Demi-Monde est tiré d’une banque ADN ; il peut donc exister un double de chacun dans la simulation. Et pourtant une fois plongée dans ce monde virtuel on se rend rapidement compte qu’il se révèle parfois bancal, que l’auteur ne respecte pas toujours ses propres règles pour éviter de se retrouver coincer dans son intrigue, et surtout d’un lieu qui se révélait très cartésien on se retrouve à plonger dans des phénomènes inexpliqués, surtout dans la transition entre les deux mondes. Peut-être qu’on obtiendra plus d’explications par la suite, car l’auteur a l’air d’y laisser quelques indices, mais c’est parfois frustrant et parait improbable. On évitera aussi la facilité que s’offre l’auteur sur la fin, le Deus Ex Machina bien pratique qui permet de se décoincer une belle épine du pied.

Concernant les personnages il y a là aussi du bon et du moins bon. L’héroïne principale, Ella, n’est pas mauvaise, elle nous fait voyager à travers le récit assez facilement et son ignorance de l’univers nous permet ainsi de le découvrir à travers ses yeux, mais voilà elle manque quand même un peu de charisme, parait subir de trop les évènements, et surtout dans un univers aussi pourri tout parait un peu trop facile pour elle, le seul véritable soucis qui lui arrive étant de devoir plusieurs fois plonger dans les égouts. Trixie, aux premiers abords, ne manquait pas non plus d’intérêt, se révélant à la fois conditionnée en partie par ce monde raciste et misogyne et qui pourtant cherche à s’en libérer, mais voilà son évolution va rapidement plonger dans l’extrême et surtout paraitre assez inexplicable, ce qui est parfois frustrant. À côté de cela des personnages comme l’énigmatique Vanka ou encore le comte Dashwood se révèle plus réussis, plus nuancés, que ce soit dans leurs visions du monde comme dans leurs évolutions. La fille du président remplit, elle, parfaitement son rôle de peste ignorante et inconsciente, même si j’espère qu’elle va évoluer par la suite. Du côté des ennemis, les personnages se révèlent solides pour un premier tome, en espérant quand même un peu plus de nuances dans les suivants. Cependant,  j’avoue que j’ai eu du mal avec Aleister Crowley dont l’auteur a simplement décider d’en faire un sorcier maléfique, ne respectant pas vraiment le côté historique. Tous manquent par contre d’un peu de folie, leurs actions étant souvent logiques, tracées et sans surprises.

La plume de l’auteur se révèle simple, assez entrainante, vivante, efficace et, malgré parfois un besoin de trop en faire, il arrive finalement assez facilement à nous faire suivre son intrigue et à nous donner envie d’en apprendre plus. Comme je l’ai dit on a là un divertissement agréable et sympathique, si vous cherchez plus passez votre chemin, si vous cherchez à vous détendre sans trop vous prendre la tête pourquoi ne pas vous laisser tenter, surtout si ce genre d’histoires vous intéresse. Je lirai sûrement la suite, pour en apprendre plus, la fin offrant un cliffangher qui demande un minimum à être répondu, même si je ne pense pas obligatoirement en faire une priorité.

En Résumé : Une fois la dernière page tournée de ce premier tome, je dois bien avouer que j’ai passé un agréable moment de divertissement, proposant une histoire vivante, enlevée et sans véritable temps morts, malgré peut-être une première partie un peu lente le temps de poser l’univers. L’auteur maîtrise bien son histoire pour ne jamais nous ennuyer et faire qu’on tourne les pages avec un minimum d’envie. Sauf que voilà, à chacun de voir ce qu’il recherche, mais ce récit n’est jamais plus qu’un passe-temps sympathique. L’univers se révèle pourtant intéressant, solide et complexe mais très vite, une fois plongé dedans, il devient bancale et l’auteur s’offre des facilité voir un deux ex machina un peu trop facile. Concernant les personnages, ils ne sont, dans l’ensemble, pas mauvais, mais certains ont du mal à vraiment accrocher par manque de charisme, voir même subissent une évolution plutôt improbable et extrême. De plus j’ai trouvé qu’ils manquaient de folie, se révélant par moment trop linéaires. La plume de l’auteur se révèle simple, efficace et entrainante, même si parfois j’ai trouvé qu’il en faisait un peu trop. Le cliffangher de fin me donne un minimum envie de lire la suite, même si ce ne sera sûrement pas non plus une priorité.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : Zina, Phooka, Paikanne, karline05, nymeria, Lune, …