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Trolls et Licornes – Anthologie 2015 des Imaginales dirigée par Jean-Claude Dunyach

trolls et licornesRésumé : Quoi de commun entre la lourdeur disgracieuse d’un troll et la noble légèreté d’une licorne ? Entre une créature que la légende populaire associe à la virginité et une autre qui patauge dans la boue des bas-fonds ? Dix auteurs (dont un bicéphale) ont imaginé des rencontres improbables entre ces deux figures classiques de l’imaginaire, pour bousculer un brin les évidences et rappeler que les contes sont faits pour être détournés. L’anthologie comporte des textes plus gais que désespérants, l’époque ayant bien besoin de tendresse, d’humour et de licornes. De trolls aussi, soyons justes…

Edition : Mnemos

 

Mon Avis : Ceux qui ont l’habitude de suivre ce blog savent que la lecture de l’anthologie du festival des Imaginales se révèle une tradition que je perpétue depuis maintenant quelques années. Il faut dire qu’elle permet de découvrir des textes variés des grandes plumes de l’imaginaire français, tout en confrontant deux figures mythiques. Ces deux dernières années j’ai effectué une Lecture Commune de ce recueil avec Snow et Mariejuliet. A noter un changement tout de même avec cette édition 2015 puisque ce ne sont plus Lionel Davoust & Sylvie Miller qui dirige l’anthologie mais Jean-Claude Dunyach. Cette anthologie comporte 10 nouvelles, ainsi qu’une préface pleine d’humour qui ouvre de façon efficace ce recueil .

 Jötnar de Jeanne-A Debats : On plonge ici dans une nouvelle fortement teintée de mythologie, principalement nordique, dont le peuple voit sa culture disparaitre face à la guerre au Christien. Un texte que j’ai trouvé efficace, bien écrite, sombre, mâtiné légèrement de Science-Fiction, qui possède son lot de rebondissements et aussi une bonne petite dose de réflexion, peut-être même un peu trop sur certains aspects, avec un léger pied-de-nez en guise de conclusion sur le mythe de la licorne. Un texte très sympathique mais qui par contre dénote complètement par rapport à la préface bourrére d’humour.

La Chasse à la Licorne d’Estelle Faye : Cette nouvelle nous fait découvrir deux aventuriers qui cherchent à capturer une Licorne. Un texte qui se révèle assez sympathique à lire, bien écrit, mais qui m’a paru manquer quand même d’effet de surprises. J’ai trouvé ça assez linéaire et prévisible ce qui est un peu dommage. cela n’empêche pas cette nouvelle de se lire facilement, mais je la classerai dans la catégorie vite lue, appréciée, vite oubliée.

Ekasrinn de Pierre Bordage : Cette nouvelle se démarque complètement par rapport aux autres puisque notre troll est un jeune caïd et la licorne une jolie jeune fille que notre héros cherche à tout prix à mettre dans son lit, de gré ou de force. Franchement l’aspect original est là, l’auteur souhaitait visiblement partir sur quelque chose de différent, sauf que voilà je ne suis jamais rentré dedans. Notre caïd tend un peu trop vers la caricature et l’histoire m’a paru trop simple et trop stéréotypée. Si encore notre héros avait une vraie prise de conscience, mais on a du mal à la voir.

Bienvenue à Magicland de Lionel Davoust : On découvre ici un troll, grand fan des licornes, qui se retrouve à travailler dans un parc animalier pour se rapprocher d’elles. Une très bonne nouvelle que nous propose l’auteur, avec une véritable réflexion sur les parcs animaliers, la liberté et la société, bien porté par les échanges entre le troll et son psy ainsi que l’évolution de leurs relations. La conclusion se révèle vraiment surprenante et intéressante. Au final j’ai passé un très bon moment avec cette nouvelle, bien écrite, portée par son humour et ses idées.

Touellerezh d’Olivier Paquet : On plonge avec ce texte dans la Bretagne médiévale où un magicien part en mission pour retrouver la fille de son seigneur kidnappée par un troll. Un texte assez classique et linéaire dans sa construction mais que j’ai tout de même trouvé sympathique à lire, bien porté par une densité historique soignée et avec quelques réflexions intéressantes. Au final pas un excellent texte, mais un divertissement agréable.

Le Troll Médecin de Silène Edgar : L’auteur nous propose avec cette nouvelle une variation sur un texte de Molière qui se révèle assez sympathique et intéressante, principalement dans le message qu’elle cherche à faire passer sur la lecture, mais surtout sur le choix des livres qu’on peut imposer à quelqu’un pour débuter. Un texte agréable qui se lit facilement, avec une dose d’humour légère, mais qui manque quand même d’un peu de mordant pour se révéler plus marquant.

Le Double Destin du Taquin de Raphaël Albert : L’auteur nous propose ici un poème et, je dois bien avouer qu’il s’agit pour moi du meilleur texte du recueil que ce soit dans sa construction ou encore le travail sur les rimes, mais aussi par l’humour, le cynisme et la fluidité qui s’en dégage. Je ne suis pas pourtant un grand fan de poésie, mais ce texte se lit très facilement et se savoure.

Les Yeux du Troll de Sophie Jomain : Sophie Jomain nous propose ici de découvrir un jeune garçon qui se fait raconter un conte par sa grand-mère. Un texte pas mauvais, enfantin, à la morale gentillette sur l’importance de l’imagination et du cœur, et qui se lit assez facilement, même s’il n’est pas non plus marquant. Finalement, je trouve qu’il détonne un peu par rapport au reste l’anthologie, ou tout du moins vis-à-vis de son placement. Je l’aurai, je pense, plus apprécié en ouverture permettant ainsi de rentrer dans ce recueil tout en douceur.

Trolls, Licornes et Bolognaise d’Adrien Tomas : L’auteur nous propose de plonger dans une univers de Fantasy Urbaine où Tia doit mener l’enquête sur un meurtre dans le milieu surnaturel. Franchement ce texte a du potentiel, je ne le nie pas, mais l’auteur tombe un peu trop dans les stéréotypes du genre de la fantasy urbaine et surtout le texte est bien trop court. En effet la résolution de l’enquête se fait un peu par magie et frustre le lecteur tant le deus ex machina est un peu dur à admettre. Quelques pages de plus aurait été appréciées. Cela n’empêche pas le texte d’avoir des qualités et qui sait l’auteur reviendra peut-être dans cet univers.

Dans la Tête de Georges Trollevitch de Sylvie Miller & Philippe Ward : Cette nouvelle, qui vient clôturer l’anthologie, nous plonge dans un univers parallèle qui lance un grand festival en honneur de l’Human Fiction. Un texte de nouveau sympathique, avec une dose d’humour et de détente agréable, malgré parfois un humour scatologique qui me laisse perplexe. Un récit qui contient de nombreuses références qui devraient toucher les habitués du festival, tout en restant accessible aux autres lecteurs, et qui offre une conclusion avec une réflexion intéressante au moment de reposer ce livre. Au final une histoire divertissante et qui se lit facilement.

En Résumé : J’attendais avec impatience de voir ce qu’allait proposer cette anthologie opposant les Trolles et les Licornes et j’avoue que, sans m’avoir offert un moment inoubliable, elle se révèle assez sympathique à lire et à découvrir. Les nombreuses variations sur le thème se révèlent souvent intéressantes voir originales, ne manquant pas de se révéler sombres, pleines d’humour, critiques, voir cyniques. Tous les textes ne sont pas au même niveau, certains ayant eu du mal à me convaincre, là où d’autres se sont révélés excellents à découvrir et sortent vraiment du lot, mais au final une anthologie 2015 plutôt agréable. C’est donc sans surprise que j’annonce que l’anthologie 2016 viendra rejoindre ma PAL l’année prochaine.

 

Ma Note : 7/10

 

Avis de mes collègues de LC : Snow, Mariejuliet.
Autres avis : Bibliocosme, …

CRAAA

Challenge CRAAA 2ème lecture

La Route de la Conquête – Lionel Davoust

la route de la conqueteRésumé : On la surnomme la Faucheuse. Débarquée trente ans plus tôt dans le sud, la généralissime Stannir Korvosa assimile méthodiquement nations et tribus au sein de l’Empire d’Asreth, par la force si nécessaire. Rien ne semble pouvoir résister à l avancée de cette stratège froide et détachée, épaulée par des machines de guerre magiques.
Parvenue à l’ultime étape de sa route, elle est confrontée à un nouveau continent un océan de verdure où vivent des nomades qui ne comprennent pas les notions de frontières ou de souveraineté. Elle doit pourtant affirmer l’autorité impériale car, dans le sous-sol de la steppe, se trouvent des ressources dont Asreth a terriblement besoin. Mais après une vie de conquête, Korvosa pourrait bien rencontrer la plus grande magie qui soit… et se débattre avec une situation inédite : le pacifisme.

Edition : Critic

 

Mon Avis : Ma première plongée dans l’univers d’Évanégyre fut avec ma lecture de La Volonté du Dragon qui m’avait alors permis de découvrir un univers fascinant, mélange de technologie et de magie et qui offrait une histoire efficace et bien rythmé (ma chronique ici). L’auteur a alors continué à développer cet univers à travers différentes nouvelles présentes dans différents magazines et anthologies. Ce livre a donc pour but de regrouper les différents textes déjà publiés et aussi nous offrir deux inédits, offrant ainsi six textes, à découvrir ou redécouvrir. J’avoue que j’avais hâte de voir comment allait se développer cet univers. À noter la couverture, illustrée par François Baranger, que je trouve superbe et efficace.

La Route de la Conquête : Ce texte inédit est un peu le gros morceau du recueil, avec près de 160 pages cette novella nous permet de retrouver Stannir Korvosa, personnage déjà rencontrée dans La Volonté du Dragon, qui est devenue depuis La Faucheuse célèbre généralissime. Aujourd’hui elle doit soumettre les Umaïs à la vision du dragon, mais elle va alors se retrouver en face d’un peuple pacifiste. Je dois bien avouer que rien que pour ce texte la lecture de ce recueil mérite d’être découvert. On a pourtant l’impression de repartir sur les mêmes bases que La Volonté du Dragon, avec ce peuple d’Asreth qu’on commence à bien connaitre, qui vient assimiler un autre avec en tête l’idéal imaginé par Mordranth l’oracle. Pourtant, la force de l’auteur est justement de traiter ce récit de façon complètement différente. On est loin ici de la diplomatie guerrière de sa première novella, mais plus dans quelque chose de plus profond et de fascinant traitant de sujets vastes, réfléchis et intéressants. Entre réalité et idéal rien n’est simple, peut-on vraiment soumettre un peuple qui vit dans la paix? Surtout qu’une donnée vient entrer en jeu, le sous-sol, qui contiendrait des ressources précieuses. On y retrouve cette dualité, cette ambiguïté habituelle, mais toujours aussi bien traité, entre deux idéaux, deux cultures complètement différentes, entre l’avancée de la technologie, du moderne dans l’ancien et le magique, ou bien encore sur la guerre qui doit tout résoudre, mais on y trouve aussi quelque chose de plus profond qui vient des personnages. En effet chacun des héros présentés se révèlent humains et doivent faire des choix en fonction de leurs doutes, de leurs convictions et de leurs failles. La différence de point de vue entre la généralissime et son aide de camp, à la fois si différents et si proches, apporte aussi un aspect nouveau et intéressant, le doute. C’est une des grandes forces de ce court récit. L’ensemble se révèle aussi parfaitement maitrisé, que ce soit au niveau du rythme, des révélations ou des rebondissements et permet de travailler un univers toujours aussi fascinant, complexe et éblouissant.

Au-delà des Murs : Cette nouvelle a été précédemment publiée dans Victimes et Bourreaux, l’Anthologie des Imaginales de 2011. Elle vient nous parler de la guerre et plus principalement des traumatismes qu’elle peut occasionner avec ce soldat qu’on découvre enfermé dans un hôpital, son esprit ayant fait un blocage suite à différentes batailles et aux horreurs qu’il a vu et vécu. Mais qu’a-t-il vraiment occulté de son esprit? L’auteur se met alors à jouer avec ses personnages et son lectorat, oscillant entre vérité et mensonge, entre folie et raison, tout s’embrouille pour notre plus grand plaisir. On plonge avec fascination dans cet esprit perdu, au bord de la folie, dont la vérité lui fait peur et qui va alors s’imaginer une vision complètement différente. Mais où est la vérité? Un texte à la fois prenant, perturbant et passionnant qui permet aussi à travers des flashback de découvrir un autre peuple, celui des guerriers-miroir qui se révèle clairement intéressant à découvrir. La fin se révèle assez ouverte pour offrir au lecteur de faire ses propres choix sur la suite.

La Fin de l’Histoire : Cette nouvelle nous fait découvrir le journal d’un conservateur, un homme qui suit les armées au fil de leurs conquêtes pour consigner et récupérer tous les aspects culturels des régions assimilés, permettant ainsi de les sauvegarder. Un texte qui se révèle sombre et pourtant emprunt de poésie, nous dévoilant un peuple qui sait que sa fin est proche et qui se retrouve en comité pour se raconter des histoires qui se révèlent touchantes. Un texte qui monte lentement en tension au fil des pages, où l’angoisse prend le lecteur lui offrant aussi des réflexions intéressantes sur les extrémités qui peuvent apparaitre, que ce soit aussi bien d’un côté que de l’autre. L’auteur dévoile aussi une guerre qui ne laisse pas indifférent que ce soit dans n’importe quel camp. Mais voilà malgré tout l’intérêt que possède cette nouvelle, je l’ai trouvé légèrement moins prenante que les précédentes. Rien de bien gênant, car elle reste tout de même efficace et entrainante.

Bataille pour un Souvenir : Concernant cette nouvelle elle se révèle un peu différente des autres puisqu’on ne suit pas ici le peuple d’Asreth, mais les fameux Guerriers-miroirs qu’on avait découvert dans une autre nouvelle. Il y a quelque chose de clairement fascinant dans ce texte justement dans la découverte de cette culture et principalement de ces guerriers qui se servent de leurs mémoires qu’ils brûlent pour devenir plus fort, presque invincibles. Il y a aussi quelque chose de poignant dans la façon dont est construit ce récit, plein d’émotions qui nous dévoilent finalement des hommes qui savent livrer leur dernière bataille, mais qui pourtant donnent le maximum d’eux-mêmes pour toujours exister, pour ne pas finir comme une simple page dans l’histoire d’un empire. Mais voilà il y a aussi quelque chose de frustrant dans cette nouvelle car, pour une fois qu’elle permettait de découvrir une autre culture, j’ai trouvé que certains aspects n’étaient pas assez développés. Alors certes ça permet d’offrir un rythme effréné sans se perdre dans trop d’explications, mais voilà j’ai trouvé cela tout de même dommage. J’espère que l’auteur reviendra sur ce peuple du Hiéral, il y a, selon moi, encore beaucoup à raconter.

Le Guerrier au Bord de Glace : Cette nouvelle est un texte inédit et nous plonge bien loin dans l’avenir, à la fin de cette belle unité qu’est l’Empire du Dragon qui maintenant s’entre-déchire dans des batailles intestines. Il y a quelque chose de tout bonnement fascinant dans ce texte, ce sont les combats de mécha que met en scène l’auteur. Des machines aussi hautes que des immeubles qui font clairement penser à certains mangas, le tout dirigé d’une plume experte et rythmée. Le lecteur en manque de sensation forte et qui apprécie ce genre de machines ne peut que se sentir happer par ce texte. La technologie qui nous est présentée se révèle flamboyante, passionnante et l’idée d’y ajouter une sorte de « conscience » apporte son lot de réflexion. Car oui l’auteur ne fait pas que nous offrir ici une bataille de mécha assez jouissive, non il continue aussi à travailler sur l’Homme, premièrement en montrant que finalement quel que soit son projet et la cohésion qu’il apporte il finit toujours par se détruire, ensuite par la relation entre le personnage principal et sa machine qui est soignée, philosophique et captivante. Une très bonne nouvelle, mélange d’adrénaline et d’idée intéressante avec une fin qui se révèle ouverte réussie.

Quelques Grammes d’Oubli sur la Neige : Cette nouvelle se situe complètement hors de la chronologie qui nous est présenté. Est-ce bien avant ou bien après la conquête du dragon ? En tout cas on retrouve ici une fantasy, qu’on va dire, plus classique, avec un monde médiéval, une ville en train de mourir sous la maladie et le froid avec son dirigeant qui va alors prendre contact avec la sorcière locale pour tenter d’améliorer la vie des siens. Un texte assez intéressant dans les idées qu’il développe, considérant que la technologie et le confort que vont apporter ce roi va peu à peu le rendre unique, égocentrique, avide de puissance et l’amener doucement dans une folie qui va le perdre. Un texte sombre, au final peut-être plus classique et linéaire que les autres, mais qui ne manque pas de charme et apporte un contrepoint intéressant à l’univers plus mécanisé qu’est celui d’Évanégyre.

 

Un des aspects qui passionne vient du fait que la Fantasy que nous offre l’auteur est différente de celle qu’on connait habituellement, mettant clairement en avant la technologie par rapport à la magie, qui doit alors s’éteindre pour le bien de tous. Il offre à partir de là pas mal de réflexions, que ce soit sur l’Homme comme sur la guerre ou encore sur la conscience, le tout dans des histoires qui se révèlent efficaces et captivantes. Mais surtout pour la première fois on découvre une chronologie dans cet univers, près de 1000 ans d’histoire à travers ses différentes nouvelles qui résonnent les unes entre les autres, et on se rend compte qu’il y a encore énormément à raconter. L’univers qui se densifie à chaque fois est de plus en plus passionnant, complexe à découvrir et donne envie d’en apprendre toujours plus. En tout cas un recueil de texte qui m’a offert un très bon moment de lecture et je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur qu’ils soient dans cet univers ou pas.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce recueil de nouvelles qui nous propose de découvrir six textes, dont deux inédits, dans l’univers d’Évanégyre. L’ensemble se révèle clairement efficace entre tension, action, adrénaline et réflexion, où l’auteur n’oublie pas pour autant le côté humain proposant régulièrement des personnages complexes avec leurs forces et leurs faiblesses qui se retrouvent à devoir faire des choix. L’univers que développe l’auteur au fil des textes se révèle de plus en plus captivant, dense et j’avoue que la bataille de mécha très stylisé manga m’a passionné, même s’il ne s’agit que d’un petit élément de l’ensemble. Tous les textes ne sont pas tout à fait au même niveau, mais dans l’ensemble ils sont cohérents et réussis. Ce livre nous offre aussi la première chronologie de cet empire qui court sur près de 1000 ans et qui annonce clairement que tout n’a pas encore été raconté, ce qui est une excellente chose, car j’ai encore envie de découvrir et d’en apprendre plus sur l’Empire d’Asreth.

 

Ma Note : 8/10

 

Autre avis : Bibliocosme, Temps de livre, …

Bardes et Sirènes – Anthologie 2014 des Imaginales dirigée par Sylvie Miller & Lionel Davoust

bardes et sirènesRésumé : Ensorceleuses précipitant les marins à leur perte, ou symboles d’un amour inaccessible, les sirènes fascinent autant que les abysses dont elles sont issues. Pour ces maîtresses du chant, la rencontre du barde est inévitable ; artisans des mots et de la musique, usés par la route et les tragédies, ils tissent eux même sur le cœur des hommes leurs propres enchantements… Toutes les nuances de la fantasy sont au rendez-vous de Bardes et Sirènes : des racines médiévales du genre à notre époque désenchantée, onze rencontres épiques, émouvantes, drôles ou cruelles vous attendent !

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Depuis 2011 environ j’ai l’habitude de craquer, assez facilement c’est vrai, pour l’anthologie des Imaginales. D’une cela me permet de faire le tour des auteurs présents (d’ailleurs dommage que tous les écrivains au sommaire ne soient pas toujours présents) et de deux elle permet de découvrir une variété de textes, souvent plaisants, sur un thème bien précis. Cette année le thème choisi m’a surpris, j’avoue, il s’agit de Bardes et Sirènes. J’avais donc hâte de découvrir ces différentes nouvelles. Comme l’année dernière cette lecture a bénéficié d’une LC avec Snow et Mariejuliet, aux emplois du temps de Ministres, mais qui c’est révélé très agréable avec de bonnes discussions. À noter que ce recueil comporte au sommaire 11 nouvelles, ainsi qu’un préface qui effectue un peu le bilan de l’anthologie depuis ses débuts ; un passage de flambeau pour les prochains anthologistes .

La Boite à Musique de Carina Rozenfeld : On se retrouve dans cette nouvelle à suivre un barde qui commence à se faire une réputation grâce principalement à sa boite à musique qui reproduit le chant d’une sirène. J’avoue que j’ai trouvé cette nouvelle assez sympathique, nous proposant un récit plutôt efficace et charmant, avec aussi quelques réflexions sur le besoin de l’homme de ne pas reconnaitre le bonheur là où il est, mais plutôt passer son temps à chercher la gloire et la reconnaissance. Dommage que l’ensemble soit peut-être un peu trop gentil, surtout pour la conclusion. Je trouve que cette nouvelle ouvre bien ce recueil, offrant un texte assez doux, agréable et calme.

Plaie Etoilée de Samantha Bailly : Ce texte nous fait découvrir un barde qui possède une drôle de plaie étoilée sur le front. Je suis plutôt mitigé sur ce texte, pourtant dans l’ensemble je l’ai apprécié, mais voilà pour moi il y avait énormément de potentiel que l’auteur ne fait finalement qu’esquisser, comme par exemple cette plaie sur le front ou encore les fameuses « histoires » misent en flacons, l’ensemble aurait pu apporter tellement plus que ça en est légèrement frustrant. Maintenant cela n’empêche pas ce texte de se révéler sympathique à lire, bien rythmé et quand même efficace, amenant le lecteur vers une conclusion certes sans surprise mais intéressante.

Tant que nous Demeurons Ensemble de Yann de Saint-Rat : Cette nouvelle se révèle assez intéressante sur certains points, nous faisant découvrir des sirènes guerrières qui kidnappent régulièrement des humains pour en faire des esclaves ou comme réserve de nourriture. J’avoue que l’idée de transformer les sirènes en monstre guerrier plutôt qu’en tentatrice par leurs charmes ou leurs voix m’a paru intéressant, faisant des humains du bétail apeuré, mais le reste se révèle très (trop) classique j’ai trouvé, avec une conclusion qu’on voit venir dès le début. Un texte tout de même agréable, mais qui, comme les précédents, a du mal à complètement m’emporter et à se dégager.

La Tête de Singe d’Estelle Faye : J’ai énormément apprécié cette nouvelle, sûrement selon moi une des meilleures du recueil, nous proposant de découvrir la fuite d’une jeune fille qui va faire face à de nombreux obstacles. La force du récit est, cette fois, de ne pas mettre le barde et la sirène au milieu de l’intrigue, mais comme simple élément d’évolution pour l’histoire. L’intrigue joue avec le lecteur, l’amenant vers des fausses pistes, des rencontres déroutantes, pour mieux rebondir et happer le lecteur. L’univers mis en place par son aspect mythologique est clairement dense et soigné, avec cette originalité sur les sirènes, et le tout est magnifiquement porté par une plume que j’ai trouvé superbe et sensuelle. Les personnages se révèlent intéressants et surprenants par bien des aspects. Certes l’ensemble reste, sur certains aspects, ouvert, mais je trouve que cela ajoute du charme au récit et à l’imagination. Une nouvelle réussie.

Au Bar des Sirènes de Frédéric Petitjean : J’avoue, je n’ai pas du tout accroché à ce texte. Il nous fait découvrir un barde solitaire dans un univers ou les êtres de légende disparaissent de plus en plus. Le début se révélait pourtant sympathique, proposant une vision du monde féérique pleine d’ironie et de perdition, mais l’ensemble se révèle très rapidement trop simpliste et surtout un peu trop guimauve et rose bonbon à mon goût. De plus j’avoue que certaines réactions de personnages m’ont paru des plus étonnantes et déroutantes. L’univers décrit par l’auteur m’a aussi paru un peu trop surfait, un peu trop cinéma hollywoodien je pense, ce qui n’est pas illogique vu que l’auteur a travaillé sur des séries américaines, mais qui ne m’a pas accroché plus que cela. Dommage.

La Mise en Pièces de Maïa Mazaurette : Comme souvent l’auteur nous propose une nouvelle qui se révèle efficace, entrainante, sanglante, sombre et pleine de surprises et de rebondissements. On suit ici un barde, amant d’une reine sanguinaire et décadente, qui lui conte une histoire sur les sirènes, mais qui est dans l’attente de quelque chose de bien particulier. La tension monte lentement au fil des pages, de l’attente du héros et des révélations qui se dévoilent, pour mieux captiver le lecteur, le dérouter, et même si la conclusion est devinable dans les grandes lignes ça ne l’empêche pas de se révéler percutante et surprenante. La caractérisation des personnages est bien réussie, qu’on les apprécie ou pas on tourne les pages avec envie de savoir ce qui va leurs arriver. Un texte que j’ai trouvé au final très réussi, bien porté par une plume vive et efficace.

Tant qu’il y Aura des Sirènes de Régis Goddyn : Cette nouvelle m’a un peu dérouté par certains aspects et, j’avoue, au final j’en ressors avec un sentiment mitigé même si plutôt positif. En fait j’ai trouvé que les idées sont là avec ce concept de nous présenter les sirènes comme en voie d’extinction dans un monde futuriste qui se délétère, mais voilà la présentation, sur trois lignes temporelles, m’a paru par moment trop brusques, manquant parfois de logique et le style ainsi que la narration m’ont paru par moment un peu trop hachés pour complètement m’accrocher. Au final un texte pas mauvais, plein de potentiel, mélange des genres, avec de bonnes idées et des réflexions intéressantes sur l’écologie, mais qui sur la forme m’a parue un peu trop bancal pour complètement me happer.

Le Chant des Autres de Mélanie Fazi : L’auteur, comme à son habitude, nous propose ici un texte que j’ai trouvé excellent et magnifique. Une nouvelle clairement originale, principalement par sa représentation du barde et de la sirène qui se révèle franchement surprenante, accrocheuse et passionnante dans un univers de fantasy urbaine qui se révèle passionnant et très intéressant à découvrir avec ses règles et ses limitations. Surtout une nouvelle poignante, touchante portée par des personnages qui se révèlent profondément humains avec leurs joies et leurs souffrances, souvent remplis de colère et de douleurs, qui doivent faire des choix. J’ai de nouveau été emporté par la plume poétique, pleine de finesse et sensible de l’auteur. Elle rentre clairement dans les meilleures nouvelles du recueil.

Le Chant du Solstice de Pierre Bordage : On retrouve ici une nouvelle que j’ai trouvé très intéressante, où on découvre un barde en manque d’inspiration, qui doit pourtant effectuer le grand chant du solstice. Mais tout va changer pour lui quand les villageois vont capturer une sirène. Un texte simple et qui se révèle efficace avec son lot de rebondissements et de retournements de situation qui font qu’on tourne les pages pour découvrir la suite même si dans l’ensemble il se révèle assez linéaire. La plume de l’auteur se révèle entrainante et efficace et les personnages offrent leur lots de surprises. Par contre, ce qui dessert un peu cette nouvelle c’est son positionnement dans l’anthologie, elle aurait gagné à être plus vers le début selon moi, et aussi, peut-être, un léger manque de profondeur dans l’ensemble.

Ci-gît mon Cœur d’Anne Fakhouri : Une nouvelle que j’ai trouvé réussie, qui nous propose de découvrir un barde qui par « chevalerie » va se retrouver à aider une sirène dont il est tombé amoureux. Mais tout n’est pas toujours ce que l’on croit. L’ensemble se révèle très bien rythmé, haletant, qui se lit assez facilement, rapidement et avec plaisir, qui happe doucement le lecteur au fil des pages pour lui donner l’envie d’en savoir plus aboutissant alors à une conclusion qui risque d’en surprendre plus d’un tant j’ai trouvé que la révélation finale était inattendue, décalée, cruelle et surtout terriblement efficace. L’ensemble se révèle maîtrisé et bien porté par une plume rythmée et haletante et où les personnages ne sont pas toujours ce qu’ils paraissent être.

Le Guetteur de Nuages de Thomas Geha : Cette nouvelle nous plonge dans un univers où les nuages sont des ennemis envahisseurs et où un barde utilise son chant pour les faire disparaitre. Mais un jour un nuage différent et beaucoup plus résistant apparait. Un texte qui m’a paru intéressant, vif et entrainant à travers cette possibilité, en méditation, de pénétrer dans les nuages et alors les faire résonner grâce au chant pour les dissoudre. L’idée de la sirène se révèle clairement originales et surprenante. Le texte possède aussi une certaine musicalité qui m’a bien accroché, ainsi qu’une légère dose d’ironie avec ce passage sur la sagesse des anciens et la fougue des plus jeunes. Là où j’ai un peu décroché c’est dans la conclusion, l’auteur ayant pris le parti pris d’offrir une sorte de happy-end, c’est un choix, mais je me dis qu’au vu du récit un final peut être un peu nuancé aurait apporté un plus à l’ensemble. Au final un texte agréable et efficace qui se lit bien.

 

Je dois bien avouer que j’ai trouvée cette cuvée 2014 un peu en dessous que celle des années précédentes. Il y a bien quelques textes qui sortent du lot mais les autres se révèlent soit simplement sympathiques sans être vraiment marquants, soit ne m’ont pas complètement accroché. Il faut aussi dire que le sujet était peut-être un peu particulier, pas obligatoirement le premier qu’on pense en parlant Imaginaire. Alors attention la lecture de ce recueil se révèle tout de même agréable et m’a aussi permis de découvrir de nouvelles plumes, juste que dans l’ensemble je l’ai trouvé un petit peu moins accrocheuse que les années précédentes.

En Résumé : J’avoue que j’avais hâte de voir ce que la cuvée 2014 allait bien proposer avec ce sujet sur Bardes et Sirènes, mais voilà, une fois la dernière nouvelle terminée je dois bien avouer que je l’ai trouvé légèrement en-dessous des années précédentes. Alors attention l’anthologie ne se révèle pas mauvaise pour autant et se révèle agréable à lire, avec quand même la présence de quelques textes qui sortent franchement du lot, mais le reste se révèle soit juste sympathique sans non plus être très marquant, soit ne m’ont pas complètement accroché malgré la variation d’idées sur le sujet. Cela vient peut-être aussi justement du choix du sujet. Cela ne m’empêchera de faire entrer dans ma PAL l’anthologie l’année prochaine.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Les avis de mes collègues de LC : Snow, Marijuliet.

Léviathan Tome 3, Le Pouvoir – Lionel Davoust

leviathan 3 le pouvoirRésumé : Le couple Petersen est en fuite au Canada. Michael, autrefois biologiste marin à l’Université de Californie à Los Angeles, s’est découvert la cible d’une machination visant à ériger autour de lui une vie parfaitement factice : son métier, ses supérieurs, même ses proches étaient un mensonge. Son seul espoir de comprendre la force ténébreuse qui le hante, et qui semble avoir pris corps pour massacrer les siens, réside dans l’épave du Queen of Alberta : un naufrage dont il est l’un des rares rescapés.
Mais il ignore que la tromperie va encore plus loin qu’il ne l’imagine.

Edition : Don Quichotte

 

Mon Avis : Après un premier tome agréable, qui posait les bases de l’histoire, mais qui manquait un peu de mordant (ma chronique ici) et un second tome qui élevait clairement le niveau, nous offrant une histoire nerveuse, pleine de surprises et de rebondissements (ma chronique ), j’avais hâte de voir comment aller se conclure cette histoire ainsi que la quête de vérité de Michael et sa famille. La couverture reste dans les mêmes tons que les précédents, mais je dois bien avouer je la trouve un cran en dessous, à mon goût, de celles des deux premiers tomes.

Ce troisième tome devait être, pour moi, le tome des révélations, on allait enfin tout savoir de Léviathan et j’espérais que le tout allait se révéler explosif. Je dois bien dire que l’auteur s’en est parfaitement sorti avec ce dernier tome de sa trilogie, les lignes d’intrigues commencent à aboutir, à surprendre et à se resserrer doucement pour dévoiler son dessein et ses révélations, le tout à travers un rythmé vraiment soutenu, haletant et passionnant du début à la fin. En effet nos héros ne vont pas se retrouver ménager et la vérité va leur demander énormément d’efforts, de sacrifices et ne sera pas toujours facile à gérer pour eux. L’auteur arrive vraiment a captiver le lecteur dès le début dans ce troisième tome, maniant avec une grande précision les rebondissements, les révélations et les surprises, et une fois pris dans les filets de ces révélations on a vraiment du mal à lâcher le roman pour essayer d’en savoir toujours plus. La grande force de l’auteur est aussi d’inclure de façon cohérente le fantastique et cette « magie » dans l’aspect thriller et l’enquête.

Ce tome va se révéler aussi plus dense et plus épais, mais pour autant, il parait vraiment mieux maîtrisé, que ce soit dans son déroulement ou encore dans ses révélations, mais aussi dans sa gestion du rythme. Un volume où les révélations ne vont pas manquer d’en surprendre plus d’un, même si certaines m’ont paru un peu « faciles », mais rien de bien gênant. Un roman qui va allier parfaitement des scènes nerveuses d’action, des scènes de révélations ou encore de machinations entre tous ses camps, le tout de façon cohérente et vraiment passionnante. Les scènes de combats se révèlent vraiment époustouflantes sans non plus tomber dans trop d’effet à la « Matrix » que je craignais un peu à la fin du tome précédent. Rien n’est laissé au hasard tout au long du récit pour aboutir à une conclusion, certes légèrement métaphysique, mais vraiment prenante, soignée et efficace qui clôt avec brio ce cycle tout en laissant quelques lignes secondaires ouvertes sur l’avenir.

L’univers développé par l’auteur est toujours aussi intéressant et soigné, jouant toujours sur cette dualité entre la main gauche et la main droite de façon intelligente, évitant de tomber dans une lutte entre le bien et le mal, l’auteur montrant que les deux camps sont loin d’être parfaits avec leurs qualités et leurs défauts. Ce tome permet aussi, enfin, d’en apprendre plus sur la main droite qui se révèle un peu plus et nous dévoile son véritable visage. Alors bien sûr, l’auteur ne peut éviter une certaine dualité, une obligation de choix entre ces deux camps qui rendent parfois certains arguments et certaines vérités un peu trop binaires, mais le tout est facilement compensé par des personnages complexes, dont les choix se révèlent souvent humains et ne se limite pas à choisir entre A et B.

D’ailleurs à travers cet univers et ces deux voies, l’auteur se permet de nous faire réfléchir sur énormément de sujets, et nous offre une certaine philosophie de vie et de réflexion, le tout amené au lecteur de façon efficace, intelligente et parfois scientifique, sans lui forcer la main, présentant des arguments et le laissant à sa réflexion. L’auteur continue aussi à nous plonger dans un monde qu’il connait bien, l’univers marin qui se révèle trompeur, loin d’être calme et parfois même plein de fougue et de surprises, mais pourtant plein de poésie et de mystères.

Concernant les personnages ils continuent à se densifier dans ce tome et à se développer, mais surtout ils se retrouvent face à des choix, pas toujours faciles et ils vont devoir aussi affronter une vérité qui les dépasse. Michael, malgré un premier tome où j’avais un peu de mal avec le personnage, se dévoile enfin et se révèle vraiment intéressant et surtout charismatique dans sa lutte avec lui-même et Léviathan. Macha continue à étonner, c’est une femme forte, une véritable guerrière qui est prête à tout pour aboutir à ses objectifs, même si ce tome montrera que finalement sa force est liée à quelque chose au plus profond d’elle. Léon, l’agent du FBI va aussi gagner en intérêt dans ce tome, lui le cartésien va être forcé de changer. Mais finalement le personnage dont j’attendais beaucoup c’était Léviathan et je dois bien avouer que je ne suis pas déçu, l’auteur nous offrant un personnage finalement plus complexe que ce que j’aurai pu croire. Les personnages secondaires sont eux aussi développés et captivants même si on aurai aimé en savoir plus sur certains.

La plume de l’auteur se révèle vraiment prenante, captivante et nous plonge avec facilité dans ce troisième tome qui vient clôturer de façon efficace cette série. Un troisième tome plus sombre, mais qui se révèle toujours aussi passionnant à découvrir au fil des pages, avec des révélations qui vont en surprendre plus d’un. Par contre, comme les tomes précédents quelques coquilles apparaissent ici ou là, rien de gênant, car moins présentes que dans les deux premiers tomes, mais tout de même. Dans tous les cas une trilogie qui mélange efficacement fantastique et thriller, le tout de façon vraiment surprenante, cohérente et qui, à mon avis, mérite d’être découvert offrant une histoire nerveuse et pleine de réflexions.

En résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec le troisième et dernier tome Léviathan qui nous offre une histoire plus sombre mais vraiment efficace, nerveuse qui joue habilement entre révélations, scènes d’action et rebondissement. L’auteur maitrise parfaitement son sujet et ça  se sent dans ce tome plus dense. L’univers mis en avant est vraiment intéressant et permet à l’auteur de soulever pas mal de sujet de réflexions malgré peut être parfois un aspect un peu binaire entre la main gauche et la main droite. Surtout l’auteur nous fais découvrir le monde marin et dévoile ainsi quelque chose de sauvage, d’inexplicable et plein de poésie. Les personnages continuent à se développer et offrent encore pas mal de surprises au fil des pages. La plume de l’auteur est vraiment toujours aussi intéressante et captivante et réussi à nous plonger avec facilité dans son histoire. Alors bien sûr, certains aspects un peu philosophique m’ont moins touchés et certaines idées paraissent faciles, mais il ne faut pas bouder son plaisir devant cette trilogie qui mélange efficacement thriller et fantastique.

 

Ma Note : 8,5/10

Autres Avis : joyeux-drille, …

Léviathan Tome 2, La Nuit – Lionel Davoust

leviathan la nuitRésumé : Plusieurs heures après avoir été aspiré dans les eaux glaciales de l’Antarctique, le corps du chercheur en biologie marine est inopinément découvert, échoué sur une grève, par les employés de la base polaire auquel il est rattaché. Contre toute attente, le naufragé a survécu, mais il semble plongé dans un profond coma. Le verdict des médecins est aussi troublant qu’énigmatique : Michael Petersen est tout bonnement en train de rêver. Ce n’est pas la seule découverte à défier l’entendement ce jour-là : non loin du rivage, une troupe d’orques paraît veiller sur le miraculé.

Ces faits inexplicables ne le sont pourtant pas pour tous : manifestement, ils suffisent à mettre en branle le Comité, dont la surveillance s’exerce sans relâche autour de l’innocent chercheur. Les agents de la puissante organisation secrète s’empressent pour tirer Michael de sa léthargie peuplée de visions, afin de le réinstaller au centre de son petit monde familier.

Alors que Masha engage désormais une partie défensive dans son rôle d’agent double, le FBI s’invite dans le Jeu en la personne d’Andrew Leon. Or, tout semble désigner Michael, à la personnalité notoirement fragile et clivée, comme l’auteur des crimes en série qui visent son cercle familial. Mais l’enquêteur, en mathématicien que l’invisible n’effraie pas, entrevoit une autre hypothèse, capable de faire vaciller même un esprit aussi solide que le sien. D’autant qu’elle rejoint les données produites par un système de mesure des manifestations de l’énergie mentale, dont il est le génial concepteur.

Edition : Don Quichotte

 

Mon Avis : Après un premier tome sympathique (ma chronique ici) qui venait poser les bases de cette trilogie mélange de fantastique et de thriller, j’avais hâte de savoir ce qu’allait nous proposer l’auteur dans ce second tome, tout en espérant une montée de la tension qu’on avait parfois un peu de mal à trouver dans le premier tome.  En tout cas je tiens à remercier Babelio et les éditions Don Quichotte qui m’ont permis de découvrir ce second tome grâce à l’opération Masse Critique. A noter que je trouve la couverture vraiment intéressante et sympathique.

J’attendais de ce second tome de la tension et des rebondissements, surtout après la conclusion du premier, mais le début m’a fait mentir avec un rythme lent, préparant la suite des évènements, apportant les dernières pièces pour lancer vraiment l’histoire dans un rythme haletant et plein de rebondissements. En effet très vite dans ce roman Léviathan entre en scène, apportant cette tension, ce sentiment palpitant que je cherchais permettant à l’auteur de nous offrir des scènes d’actions, de surprises et de rebondissement qui fait qu’on commence vraiment à tourner les pages avec envie d’en savoir plus, de découvrir plus sur ces machinations. L’intrigue continue aussi à tisser sa toile et à se dévoiler lentement au fil des pages, on commence à comprendre certaines clés qui se révèlent primordiales et on se creuse les méninges pour essayer de mieux comprendre les informations qui restent encore obscures. Un second tome qui possède plus de pêche, de tension et d’action, continuant à alterner les personnages pour jouer avec le lecteur, malgré parfois une légère impression de « Matrix » dans les scènes de combat qui m’a légèrement surpris, mais sans vraiment complètement me déranger non plus.

L’univers mis en place par l’auteur se révèle toujours aussi intéressant et efficace, jouant sur des idées mystiques et l’aveuglement de l’Humanité sur certaines forces. On continue découvrir la Main Gauche, ce groupuscule ambigu prônant le côté solitaire tout en travaillant en groupe, mais on commence aussi à découvrir la Main Droite, parti de l’Inquisition de la religion qui cherche à stopper les mages par tous les moyens. Il est difficile de choisir entre les deux camps tant ils sont loin de tout manichéisme, offrant parfois des idées intéressantes et parfois des idées de domination effrayante. L’apport de l’agent du FBI, qui est un scientifique, apporte une vision de ce « troisième camp », surtout au début, celui des profanes enfermés dans leurs idées reçus de la science, loin de toute magie et de tout mysticisme ou religion. Les trois points de vue sont vraiment soignés et apportent des visions différentes de cet univers de façon efficace. L’auteur continue aussi à nous montrer son amour et sa passion pour l’eau, la mer, l’océan, cette masse impossible à maîtriser vraiment, limite divine.

Concernant les personnages je dois bien avouer que j’avais eu un peu de mal, lors du premier Tome, avec Michael, mais ce second Volume permet de dévoiler une partie du mystère concernant ce personnage, le rendant enfin pleinement attachant et surprenant surtout avec le réveil du Léviathan qui se retrouve lié d’une certaine façon à lui. Le personnage laisse enfin voir des sentiments de colère, de souffrance et de haine qui le rendent humain. Concernant Macha elle reste fidèle à ce qu’elle a montrée dans le tome précédent, possédant cet instinct de guerrière que je trouve intéressant tout en se laissant guider par l’amour qu’elle porte à son fils et son mari, loin de tous les préceptes de la Main Gauche et de la Main Droite elle cherche sa voie. On en apprend
aussi plus sur la famille et les amis de Michael dévoilant leurs véritables natures dans ce second tome de façon vraiment surprenante. Les personnages secondaires sont fidèles à eux-mêmes, efficaces, même si parfois ils tombent un peu dans le stéréotype mais rien de bien méchant.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi simple, efficace jouant cette fois parfaitement entre tension et des descriptions vraiment prenantes qui donnent l’impression de vivre l’histoire avec les personnages, même si j’avoue, parfois, quelques longueurs viennent traîner ici ou là. Mais rien de bien grave tant, après un début légèrement lent, je me suis retrouvé emporter par ce second tome vraiment captivant et prenant à l’intrigue captivante qui monte en tension au fil des pages pour aboutir à une conclusion qui m’a véritablement happé et dont j’ai maintenant envie de lire la suite avec impatience. Par contre je ferai le même commentaire que le premier tome concernant les coquilles dans le livre, certes qui n’empêche pas la lecture, mais qui me dérange toujours un peu.

En Résumé : Après un premier tome sympathique, mais qui servait surtout à poser l’univers et les personnages, ce second se révèle vraiment captivant et efficace et j’ai passé un vraiment bon moment de lecture avec ce livre. L’intrigue, après un début un peu lent, gagne en tension offrant une lecture haletante et passionnante. L’univers mis en place par l’auteur est toujours aussi sympathique et offre toujours des idées et des réflexions vraiment intéressantes. Les personnages se révèlent attachant et même Michael gagne en densité et en humanité, je reprocherai juste peut être un ou deux personnages secondaires un peu stéréotypé mais rien de bien méchant. Le style de l’auteur se révèle toujours aussi simple et nous plonge facilement dans son monde. Au final un second tome qui me donne vraiment envie de lire la suite.

 

Ma Note : 8/10

Léviathan Tome 1, La Chute – Lionel Davoust

leviathan la chute

Résumé : 1984, au large des côtes canadiennes. Surpris par une redoutable tempête, le ferry Queen of Alberta fait nauffrage. Parmi les rares rescapés, le petit Michael Petersen, sept ans, a vu ses parents disparaître dans la tourmente.

2011, Los Angeles. Michael, désormais adulte et père d’un petit garçon, nourrit à l’égard de cette mer qui lui a tout pris une fascination mêlée de peur. Devenu chercheur en biologie marine, il se porte volontaire, malgré l’appréhension et la culpabilité d’abandonner les siens, pour une mission dans les glaces de l’Antarctique.

Or, il est loin de se douter que cette expédition suscite l’inquiétude au sein d’une mystérieuse organisation séculaire, le Comité, dont les membres ont développé au fil du temps des pouvoirs supérieurs aux capacités humaines. Un de leurs agents, Masha, est personnellement chargé de veiller à la bonne marche d’une machination que le chercheur risquerait de mettre en péril. Ses directives sont claires : Michael ne doit jamais atteindre l’Antarctique.

Cependant, Masha refuse d’accomplir aveuglément sa mission : elle est bien déterminée à percer le secret qui entoure Michael. Car ce dernier représente pour elle plus qu’une simple cible.

Edition : Don Quichotte

 

Mon Avis : Lionel Davoust fait partie de ces auteurs dont je suis depuis quelques temps les textes avec plaisir et, pour le moment, je n’ai jamais été vraiment déçu. Alors quand j’ai su que l’auteur se lançait dans un grand projet d’une trilogie, mélange de Thriller et de Fantastique, je me suis donc laissé facilement tenter (même si j’avoue j’ai un peu attendu espérant avoir les trois tomes pour les lire, mais je suis faible). Je dois dire que je trouve la couverture assez sympathique et qui met clairement dans cette ambiance maritime et sauvage.

L’intrigue de ce tome se révèle vraiment plaisante à suivre, elle ne manque pas d’attrait mettant en place une ambiance assez tendue et efficace. L’auteur a construit son histoire en alternant les points de vues ce qui lui permet de jouer avec le lecteur et de passer d’un personnage à l’autre, permettant ainsi des révélations parfois surprenantes et captivantes. Entre mensonges, trahisons et rebondissements on se laisse emporter tranquillement par ce roman, tournant les pages avec facilité, mais sans jamais être vraiment complètement happé par le roman non plus. La faute à un rythme peut être un peu trop lent dans ce premier tome. C’est un peu comme regarder une araignée tisser sa toile, c’est joli, mais à un moment on a envie de la voir chasser, de sentir cette
tension monter. C’est un peu pareil avec ce roman, les éléments mis en place sont intéressants, donnent envie de lire la suite, mais il faut attendre la fin pour se sentir vraiment emporter, ressentir cette tension. Rien de bien dérangeant vu que c’est un premier tome et qu’il sert, finalement, principalement de présentation.

L’univers mis en place par l’auteur ne manque pas de charme malgré une certaine simplicité. Mages de la Main Gauche ou ceux de la Main Droite, possédant des idées opposées et il est vraiment difficile de déterminer qui a raison ou qui a tort, malgré le parti pris par moment par l’auteur. Une ambigüité vraiment intéressante et qui se retrouve aussi dans l’organisation elle-même de ces groupes; entre mensonges et trahisons il est difficile de clairement situer les personnages. L’ambiance de ce roman se révèle vraiment prenante et possède vraiment un certain charme qui fait qu’on a vraiment envie d’en apprendre plus sur ces organisations et leurs manipulations. De plus l’auteur nous fait partager un peu sa passion pour les milieux marins, leurs mystères et surtout sa violence.

Concernant les personnages je dois dire que je ressors légèrement mitigé, surtout concernant les deux personnages principaux. Autant j’ai accroché à Macha, cette louve guerrière qui a trouvé l’amour, a fondé une famille et qui doit se battre pour la protéger, surtout face à son organisation qui prône le côté solitaire, autant je suis plus mitigé vis-à-vis de Michael, on sent bien qu’il est le pilier de l’histoire et que sa vie offre une grande part d’ombre et de mystères bien maîtrisés par l’auteur, mais il manque tout de même un peu de charisme et surtout certaines de ses réactions lui donne un air d’adolescent puéril assez surprenantes, rien de vraiment choquant ou dérangeant, mais ce qui a fait que, par moment, le personnage m’accrochait moins. Concernant les personnages secondaires ils ne manquent pas de mystères et de densité même si, parfois, ils paraissent un peu stéréotypés dans ce premier tome.

La plume de l’auteur se révèle vraiment efficace et entrainante que ce soit dans la construction du récit, mais aussi dans les différentes descriptions qui se révèlent vraiment fascinante par moment. Alors bien sûr, je ne le nie pas, quelques longueurs viennent étayer le récit par moment, mais rien de vraiment grave. Au final un premier tome d’introduction qui se révèle sympathique, malgré un léger manque de tension, et qui donne envie de lire la suite pour se faire un avis plus précis. Par contre, je trouve légèrement dommage les quelques coquilles qui apparaissent dans mon édition comme par exemple des mots manquants, rien de vraiment grave ou qui puisse bloquer la lecture, mais ça reste légèrement déplaisant.

En Résumé : Finalement j’ai passé un agréable moment avec ce premier tome de cette trilogie de Thriller Fantastique. L’intrigue se révèle bien construite, assez prenante et efficace même si j’ai trouvé qu’elle manquait un peu de tension, principalement au début. Concernant l’univers il se révèle vraiment intéressant, bien construit et surtout plein d’ambigüité malgré une certaine simplicité dans son énoncé. Les personnages sont assez intéressants, denses et travaillés même si j’ai eu un peu de mal avec Michael par moment et que certains personnages secondaires paraissent un peu stéréotypés. La plume de l’auteur ne manque pas de charme et d’efficacité et nous plonge facilement dans l’histoire. Un premier tome qui sert vraiment d’introduction, pas mauvais, qui se lit bien et qui donne envie de lire la suite, mais possédant ses petits défauts. En tout cas je lirai le tome deux avec plaisir.

 

Ma Note : 7/10

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