mage de guerreRésumé : La guerre est entre leurs mains…
Balfruss est un Mage de Guerre, qui a juré de se battre jusqu’à la mort pour Seveldrom, un royaume qui redoute pourtant ceux de sa race.
Vargus est un simple soldat qui, lorsque les mages exercent leurs pouvoirs depuis les remparts de sa ville, se bat en première ligne sans craindre de souiller sa lame.
Réunis par le souverain de Seveldrom, ils devront repousser les hordes sauvages du Roi Fou et affronter le terrifiant Nécromancien, le plus féroce des alliés de l’ennemi…

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Mage de Guerre est le premier « coup de coeur » affiché des éditions Bragelonne de l’année 2016. Il est ainsi clairement présenté comme un roman de Fantasy épique, bourré d’action et dans la veine de Gemmell. Stephen Aryan est d’ailleurs un grand fan de l’auteur de Légende. Je me suis donc assez facilement laissé tenter histoire de voir ce qu’allait bien proposé l’auteur et j’avoue j’avais aussi envie d’une littérature un peu pop-corn avant ma prochaine. A noter aussi la couverture, illustrée par Fred Augis, qui je trouve colle directement dans l’ambiance et se révèle attirante.

On plonge ici dans un monde en pleine guerre, en effet le roi fou Taïkon a réussi à unifier l’Ouest, que ce soit par la force, par convoitise ou par mensonge et décide de se retourner contre Seveldrom.  Le Roi Matthias n’a pas d’autres choix que de lever une armée et de se battre et il aura besoin des meilleurs hommes car dans l’armée de Taïkon se trouve celui comme annoncé le plus puissant guerrier-mage : Le Nécromancien. Au final, alors, que vaut ce livre? Franchement je n’ai pas détesté ma lecture, on sent bien l’héritage de Gemmell dans ce que nous propose l’auteur avec parfois l’impression que « l’élève rejoint le maître » (mêmesi je n’aime pas cette expression). Certes parfois un peu trop, principalement dans le premier quart qui a un peu trop un air de déjà-vu, mais il arrive clairement à nous offrir une histoire qui se révèle explosive, bourrée d’action, de rebondissements et d’envie. On ne peut ainsi pas nier que le rythme est tendu, percutant et on se retrouve à tourner les pages avec un minimum d’envie d’en apprendre plus et de divertissement. Sauf que voilà plusieurs points ont fait que même si je n’ai pas détesté ce roman, il n’a pas non plus réussi à me convaincre de me donner envie de lire la suite. Mais j’y reviendrai plus tard.

L’univers, sans non plus vraiment se révéler des plus denses qui soit, se révèle assez solide et intéressant pour ne pas non plus dérouter le lecteur ou se révéler carton pâte. On se retrouve ainsi plonger dans un monde très typé médiéval, avec une multitude de peuples et de races. L’ensemble est assez bien mis en place et défini et offre ainsi une diversité que j’ai trouvé rafraîchissante. Le contexte politique de départ est simple, mais remplit pleinement son rôle : un roi fou qui en dénigre un autre et lance une guerre. Là ou je suis clairement resté sur ma faim vient de la façon dont cela évolue. En l’état la position de Taïkon manque clairement de remise en question, à quelques exceptions près, lui qui va faire des exactions assez illogiques et surtout dans une coalition si récente qui aurait, je pense, dû imploser plus tôt. Rien de véritablement bloquant mais que je considère frustrant. Concernant la religion, l’ensemble ne manque pas d’attrait avec plusieurs cultes qui donnent envie d’en apprendre plus, surtout avec une petite surprise concernant les dieux qui ne manquent pas d’intriguer, même si là j’ai trouvé certains passages un peu « inutiles » (Par exemple cette réunion tupperware qui ne sert à rien).

Mais le vif du sujet c’est la magie, et plus précisément les guerriers-mages. Clairement il y a un gros potentiel là-dessous, principalement c’est vrai par des scènes de batailles magiques très visuelles, captivantes et qui offrent quelques frissons, mais aussi par une idée de la magie complexe, qui repose autant sur les capacités de chacun que sur la puissance du groupe et reposant sur un équilibre instable. Paul Beorn avait proposé aussi dans son dernier roman une idée de la magie de groupe, mais là Stephen Aryan propose quelque-chose de différent et d’efficace. Sauf que voilà j’ai trouvé quelques points étaient mal gérés, je pense principalement liés à la puissance du Nécromancien et de la magie qu’il peut pratiquer, qui pourrait faire basculer la guerre tellement vite et dont pourtant il se sert de façon très mauvaise, voir catastrophique. Ou le combat final qui est tellement explosif qu’il en devient un peu « c’est quoi ce bordel » style DBZ. C’est dommage.

Concernant les personnages, là on est un peu sur le point qui m’a en partie dérangé du récit. L’auteur tente de nous offrir un roman « choral », proposant ainsi de nombreuses voix différentes permettant ainsi d’offrir un large panel de vision sur cette guerre. On se retrouve ainsi à suivre Vargus vétéran de l’armée qui se réengage en tant que simple soldat mais on dont on va découvrir qu’il cache quelques secrets, Balfruss célèbre Mage de Guerre revenu pour aider son pays, Talandra la princesse qui dirige le réseau d’espionnage, Nirrok l’aide de Taïkon le roi fou et Gunder marchand qui est en fait un espion de la Princesse.

J’ai bien aimé suivre Vargus et Talandra qui offrent des personnages efficaces et un minimum complexes, entre devoirs, secrets et choix, ce qui fait que j’ai suivi leurs aventures avec plaisir. La princesse se révèle d’ailleurs très intéressante dans son évolution et les choix qu’elle doit faire.  Balfruss n’est pas inintéressant non plus loin de là dans son rôle de guerrier mage puissant, mais il manque trop de finesse pour complètement me captiver. L’auteur essaye bien d’offrir une lecture de lui plus ambigüe avec ces rencontres face au Nécromancien, leurs discussions philosophiques et les choix qu’il doit faire, mais cela ne prend jamais franchement tant il parait trop droit pour que ce soit crédible. C’est dommage, car il y a du potentiel. Ensuite viens Nirrok qui est là surtout pour nous présenter Taïkon et j’avoue je n’ai pas accroché, j’ai trouvé ces passages vides. Ce n’est pas tant la folie du roi, qui est largement plausible, que la caricature que j’ai eu l’impression de lire. Enfin Gunder, il est là, je pense, pour montrer l’autre facette de la guerre, l’espionnage, la manipulation, le soucis c’est que je n’ai jamais accroché à cette partie ni au héros. En soit elle n’est pas mal écrite ou incohérente, mais son côté linéaire, sans surprise et un peu facile ajouté à Gunder qui m’a paru trop manqué de profondeur ont fait que si elles étaient retirées du récit  cela ne m’aurait en rien perturbé. Concernant les personnages secondaire, on va dire qu’ils remplissent leurs rôles, même si parfois ils sont un peu trop convenus.

Finalement le principal reproche que je pourrai faire à ce roman c’est qu’il m’a paru trop long, alternant des scènes qui m’ont bien plus, voir parfois emporté avec des scènes que j’ai clairement lu en diagonales espérant les passer rapidement et qui auraient pu être allégées voir sabrés. Ajouter à cela quelques longueurs, des simplicité surprenantes (par exemple sans l’arrivée de Vargus l’armée n’avait aucune notion de lien, c’était une bande pions qui se battaient sans se soucier de leurs camarades), un aspect manichéen un peu facile et parfois un peu trop présent ou bien encore une ambiance qui est certes sombre, violent et sanglant, mais qui m’a paru trop vouloir en faire dans le visuel sans chercher plus loin. La plume de l’auteur se révèle ainsi simple, efficace et entrainant, on sent parfois le premier roman devant des passages mal construits ou des expressions trop familières, mais cela n’empêche pas de plonger assez facilement le lecteur dans son récit. Au final ce Mage de Guerre n’est pas un mauvais roman, il se lit avec un minimum de plaisir et surtout peut être considéré comme un one-shot, ce qui fait que je ne pense pas lire la suite, car même si s’avère assez sympathique il m’a manqué un petit quelque-chose et vu que ma PAL explose je fais des choix.

En Résumé : Au final Mage de Guerre n’est pas une mauvaise lecture se révélant plutôt sympathique, proposant un récit très Gemmelien se révélant haletant, efficace et entraînant. L’intrigue peut paraître convenue mais on se retrouve à tourner les pages avec un minimum de plaisir grâce à un rythme haletant et efficace. L’univers mis en place par l’auteur se révèle solide offrant des aspects politiques, théologiques intéressants, même si parfois un peu simpliste) et surtout une magie intéressante et qui offre des combats très visuels et offrant quelques frissons. Concernant les personnages autant certains m’ont donné envie d’en apprendre plus sur eux, autant d’autres m’ont laissé froid du début à la fin. Les personnages secondaires remplissent bien leurs rôles, même si parfois ils sont un peu convenus. En fait au final mon principal regret concernant ce livre c’est qu’il est, pour moi, trop long. Je regrette aussi quelques longueurs, des simplicité, un aspect parfois légèrement trop manichéen ou bien encore une ambiance sanglante qui joue un peu trop sur le visuel en oubliant le reste, mais de ce côté là rien de non plus trop dérangeant. La plume de l’auteur se révèle fluide et prenante, nous plongeant finalement assez facilement dans le récit, mais voilà il manque à ce récit un petit quelque-chose qui fait que finalement, vu qu’il peut être considéré comme un one-shot, je ne lirai pas la suite. Maintenant si vous cherchez une lecture divertissante, sans prise de tête laissez-vous tenter.

Ma Note : 6,5/10

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