methode 15-33Résumé : Imaginez une jeune fille de seize ans, enceinte et vulnérable, que l’on jette dans une camionnette crasseuse. Vous la croyez terrifiée?
Bien au contraire, elle n’est pas comme les autres, elle ne ressent aucune empathie. Un handicap qui va devenir une force redoutable : méthodique et calculatrice, elle met au point un plan d’évasion où rien n’est laissé au hasard.
Dès les premières minutes de son enlèvement, elle se focalise avec calme et détermination sur deux choses : sauver l’enfant qu’elle porte et se venger.
Sa volonté de fer et son ingéniosité seront ses meilleures armes contre la perversité de ses oppresseurs, et il ne lui restera alors plus qu’à attendre le moment idéal pour lancer son attaque.

Edition : Denoël

 

Mon Avis : Je dois bien avouer que les éditions Denoël ont su m’appâter concernant ce livre grâce à une campagne de communication accrocheuse et efficace. Entre envois d’avis de recherche par courrier et d’items liés au roman, mon envie de découvrir ce livre devenait grandissante. Puis, il ne faut pas le nier, la phrase d’accroche où on nous annonce qu’elle va apprendre la peur à ses kidnappeurs avait déjà de quoi me donner envie de découvrir ce Thriller dont j’espérais son lot de tension et d’angoisse.

Le résumé du roman est simple, une jeune fille de 16 ans, enceinte, va se faire kidnapper pour lui voler son bébé. Sauf que voilà rien ne va se passer comme prévu et la victime que l’on croyait va vite démontrer qu’elle en est loin. Sauf que voilà, une fois la dernière page tournée, sans dire que ce roman est mauvais, loin de là, il n’a pas non plus complètement répondu à mes attentes. L’ensemble se révèle pourtant très plaisant à lire, se révélant fluide et un minimum entrainant, bien aider par un aspect très visuel, très cinématographique, qui permet de se plonger dans l’histoire facilement. L’intrigue se démarque un peu des thriller habituels, nous plongeant ainsi dans la tranche de vie d’une victime de kidnapping qui ne va pas se laisser faire. Le roman est narré à la première personne, l’héroïne revenant sur ce qui lui est arrivée des années plus tôt, ce qui permet à l’auteur de jouer habilement entre passé, présent et aussi différents personnages, différents narrateurs : l’héroïne et un agent du FBI. Cela lui permet aussi d’offrir de nombreux rebondissements et de jouer sur l’attente du lecteur, la variation de point de vue offrant ainsi quelques petits cliffhanger qui fait qu’on continue à tourner les pages pour tenter d’en apprendre plus, de savoir comment tout cela s’est achevé. L’ambiance du roman joue aussi pas mal, se révélant à la fois étrange et perturbante à souhait.

Pourtant quelques points ont fait que je n’ai jamais réussi à complètement entrer dans le récit. Déjà le premier point vient quand même d’un léger manque de tension, je trouve, pour un thriller. Vu que l’héroïne nous raconte son histoire survenue des années plus tôt, on sait déjà qu’elle a survécu, ce qui n’est pas le point le plus dérangeant à mon goût, car on peut utiliser ce genre de narration et offrir tout de même au lecteur sa dose de stress que ce soit sur les péripéties qu’elle rencontre, ou encore sur les autres personnages qui gravitent dans l’histoire ; non ce qui m’a gâché une partie de la tension c’est que l’ensemble est trop facile. Entre l’héroïne qui peut complètement se couper de ses émotions et à l’intelligence hors norme et ses kidnappeurs qui eux ont l’air d’approcher le niveau 0 de la sagacité (comme par exemple notre héroïne qui demande une télé et une radio, car elle s’ennuie et qui se voit exaucer dans la minute), bah il arrive que je ne me suis jamais inquiété pour elle. Autre point qui m’a dérangé, c’est la partie qui concerne l’agent du FBI et son enquête. Elle est, en soit, pas mauvaise, mais voilà l’ensemble m’a paru clairement traité trop rapidement et repose sur un peu trop de « chance » qu’elle en perd de son intérêt. L’auteur essaie bien de nuancer en mettant en avant qu’il arrive qu’un enquêteur possède un surplus de chance, mais là ça m’a paru un peu trop, surtout en si peu de pages ; moins de 300. Parfois en rajouter un peu permet de diluer cette veine. Enfin, ajouter à cela le fait que niveau peur, bah on reste finalement assez sage, j’avoue ça m’a légèrement frustré. Attention je ne cherche pas de sanglant ou de violence gratuite pour me faire peur, juste des passages stressant à souhait où le lecteur ce demande se qui va arriver dans les deux prochaines pages.

Concernant les personnages là aussi j’avoue que je ressors avec un sentiment ambigu, les personnages principaux qui nous sont présentés, que ce soit l’héroïne comme les deux agents du FBI, ne manquent pas de charisme et d’entrain, ce qui fait qu’il nous plonge facilement dans leurs aventures, mais voilà j’ai trouvé que certains sont trop parfaits et que l’auteur cherchait à les dessiner selon sa propre vision ce qui les rendait parfois inégaux. L’exemple le plus flagrant vient selon moi de l’héroïne, comme je l’ai dit elle peut se couper de ses émotions, mais attention elle n’est pas sociopathe, non, elle peut simplement jouer avec interrupteur dans sa tête et ainsi décider ou non de laisser filtrer ses sentiments. Alors cette idée plaira sûrement à certains, mais moi je n’ai pas accroché, j’ai eu l’impression que Shannon Kirk cherchait à vouloir rendre humaine son héroïne pour la rapprocher de nous avec juste un petit « plus ». En effet en faire une sociopathe on serait tombé dans un personnage à la Hannibal ou à la Dexter, par conséquent la frontière entre bien et mal serait devenue floue et donc par conséquent aurait influencé le lecteur de façon différente le point de vue du lecteur. On a ainsi pas le même regard ni le même ressenti concernant le message de fond entre deux « monstres » qui s’affrontent et une jeune fille qui doit lutter contre un kidnappeur ; sauf que voilà ici ça parait trop artificiel. Ajouter à cela son incroyable QI qui lui permet de tout alors qu’elle n’a que 16 ans, elle m’a ainsi donné l’impression d’être trop parfaite pour complètement m’accrocher émotionnellement. C’est un peu pareil avec l’agent du FBI, l’auteur cherche un peu trop à en faire pour nous le rendre attachant, mais ça ne marche qu’à moitié, comme cette révélation à la fin sur son passé qui m’a paru de trop. Concernant les vilains je ne reviens pas dessus, ils m’ont paru un peu trop « idiots » surtout face au personnage principal.

On pourrait ainsi croire que je sors complètement déçu de ma lecture, je vous répondrai alors que non, comme je l’ai dit l’ensemble possède des aspects positifs, comme son aspect très visuel dans ses descriptions ou encore son intrigue qui, a défaut de se révéler fascinante, possède quelque chose de vivant et d’entrainant. De plus la conclusion offre un point de vue assez intéressant, que ce soit sur la notion de justice comme la notion de condamnation, même si j’ai trouvé cela très américain. Je pense par contre que, si un jour ce livre est transposé au cinéma, l’ensemble y gagnera en percussion, certains des défauts se trouvant alors effacés. La plume de l’auteur, sans être exceptionnelle, se révèle simple, efficace et percutante, collant ainsi bien au récit. Au final un livre qui, je pense, plaira à ceux qui aiment les récits qui vont vite, droit au but, sans temps morts, j’avoue que si, comme moi, vous préférez un peu plus de complexité et des personnages un peu plus soignés vous risquez de moins l’apprécier, même si cela reste plaisant à découvrir.

En Résumé : J’avoue sortir de ma lecture avec un sentiment un peu mitigé, trouvant l’ensemble plaisant, mais ne répondant pas obligatoirement à mes attentes. Certes l’intrigue se révèle originale, avec cette victime qui va finalement se révéler plus intelligente, et l’ensemble se révèle entrainant et dynamique. L’aspect très visuel du récit permet une insertion assez facile et rapide dans les récit. L’auteur joue de façon habile avec la narration et les rebondissements pour faire qu’on tourne les pages facilement. Mais voilà j’ai trouvé l’ensemble trop court, ce qui fait que j’avais l’impression que certains aspects étaient mal développés et surtout trop facile. L’héroïne étant tellement intelligente et les bourreaux assez idiots pour enlever une grosse partie du suspens. Concernant les personnages ils se révèlent entrainants et vivants, mais voilà j’ai trouvé que l’auteur cherchait à trop en faire et surtout, l’héroïne, devant tous ses atouts et n’ayant quasiment pas de défauts est difficilement attachante. La conclusion, par contre, s’est révélée, pour moi, réussie et efficace, même si ça reste très américain. La plume de l’auteur, sans être exceptionnelle, se révèle simple, percutante et vive. Au final une lecture plutôt plaisante, mais loin d’être marquante.

 

Ma Note : 6/10