les cours des feys 1 la septieme courRésumé : Niall Petersen, simple usager du métro londonien, se retrouve malgré lui au cœur du jeu mortel que se livrent les Feyres, des êtres surnaturels qui peuplaient l’Angleterre d’autrefois. Plongeant dans un monde étrange, un monde de légendes oubliées et de rituels mystiques, Niall devra découvrir les secrets les mieux gardés de la couronne pour préserver sa ville. Mais la Septième Cour, autrefois bannie, a placé ses pions, et à moins que Niall ne parvienne à recréer l’un des rituels mystiques les plus complexes qui soit, ils étendront leurs sombres pouvoirs sur les autres cours et mettront en esclavage l’humanité.

Edition : Eclipse

 

Mon Avis : Je me suis laissé tenter par ce livre un peu sur un coup de tête et, principalement, parce que je trouvais la couverture, illustrée par John Coulthart, attirante par son aspect sobre et efficace. Puis, je ne le cache pas, j’aime beaucoup les récits de Fantasy Urbaine et celui proposé par le résumé du quatrième de couverture donnait clairement envie de le découvrir, avec de bonnes idées, même s’il ne paraissait pas non plus révolutionner le genre. J’ai donc décidé de tenter ma chance et de faire entrer ce livre dans ma bibliothèque pour me faire mon avis.

Comme je l’ai annoncé, ce roman ne révolutionne clairement en rien le genre de la Fantasy Urbaine avec un héros à la vie normale qui, suite à un incident, ici une crise cardiaque dans le métro, va se retrouver embringuer dans une histoire improbable avec des forces mystérieuses qui le dépasse, le tout à Londres. Présenté comme cela on pense directement à des auteurs comme Neil Gaiman avec son Neverwhere ou bien Le Dernier apprenti Sorcier de Ben Aaronovitch ou encore, une série dont j’attends d’ailleurs la suite chez l’éditeur, Matthew Swift de KateGriffin, ce qui n’a clairement rien de gênant ; on peut faire de bonnes histoires, voir des récits très solides, avec du déjà-vu. Le problème c’est qu’ici, pour moi, l’auteur n’a jamais vraiment réussi à me captiver ni à me happer. Je ne vais pas dire que c’est mauvais, loin de là, il a de bonnes idées et de bons passages, mais l’ensemble  m’a paru terne et surtout bancal par rapport, justement, aux autres séries que j’ai cités. Pourtant le récit se révèle plutôt entrainant, chaque chapitre apportant son lot d’action, de rebondissements et de retournements de situations et, même si l’ensemble est plutôt linéaire et qu’on n’évite pas certaines révélations convenues, l’ensemble aurait pu offrir une histoire agréable, mais pourtant cela ne fonctionne pas pour ma part.

Un des soucis que j’ai noté viens de l’univers qui nous est présenté. Concernant les Feys, rien à dire, il construit quelque chose d’efficace et de solide, même s’il n’a rien d’original, nous proposant plusieurs types de Feys, avec plusieurs cours et une guerre intestine qui a mené au bannissement de la septième cour. L’idée de mélanger les Feys avec les humains est efficace et bien amené par l’aspect renouvellement de la population intéressante. L’auteur a aussi eu l’idée de construire son intrigue sur une cérémonie historique qui est toujours en place depuis 600 ans, ce qui ajoute clairement un aspect folklorique à l’ensemble. Le problème c’est que ça s’arrête là. Pourtant on parle de Londres. Comme je l’ai déjà dis dans d’autres chroniques, une ville comme Londres offre énormément de possibilités, soit poétiques comme peut le proposer Gaiman, soit magiques, musicales et historiques comme peut le proposer Aaronovitch. Mais voilà Mike Shevdon n’arrive jamais à proposer l’un ou l’autre. Il donne plus l’impression d’être guide touristique, alignant les noms de rues, les métros et les monuments sans jamais leur apporter ni âme, ni intérêt. La ville ne donne l’impression que d’être qu’un décor car il en faut un, c’est dommage tant Londres possède un tel potentiel.

Concernant les personnages j’avoue que là aussi je ressors plutôt mitigé. Le personnage principal m’a paru manquer clairement de mordant et de charisme. C’est le genre de héros à qui l’on ouvre tout un nouveau monde, à qui on apprend qu’il est le fils d’un ou d’une Fey et qui accepte le tout sans jamais véritablement broncher, fuir, se plaindre. Ce qui est inquiétant surtout c’est qu’il ne se pose jamais de questions, ni ne pousse les réflexions à leur maximum, c’est perturbant je trouve. Surtout que dans son aspect contemporain il parait un minimum soigné et complexe, que ce soit dans sa vie ou bien au niveau de sa famille, c’est dommage. Autre point qui m’a dérangé, comme je l’ai dit, il apprend donc qu’il est à moitié fey, et bien environ 1,5 jours et à peine 200 pages plus loin il a appris (tout seul bien entendu) à se servir et à contrôler une grande partie de ses pouvoirs comme ça en claquant des doigts ; trop facile. J’avoue avoir préféré le personnage de Merle qui cultive un aspect mystérieux assez intéressant même si les révélations la concernant manque quand même de surprise et de mordant. Je n’ai par contre pas vraiment accroché à la romance, elle est logique, mais elle possède la finesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, l’auteur la faisant évoluer trop brusquement et trop rapidement, ainsi que certain passage un peu trop caricaturaux qui tendent vers le « je veux être ton ami ».

Le point qui m’a finalement le plus dérangé vient clairement de la construction du récit, et là je pense que tout n’est pas obligatoirement la faute de l’auteur. Déjà le premier aspect qui surprend ce sont les dialogues, l’auteur en est un très grand fan, le soucis c’est qu’une bonne partie des conversations se révèlent plutôt plates, donnent l’impression d’une discussion avec un gamin qui a découvert le mot « pourquoi » et tournent à la répétition au point qu’un passage qu’on pensait clos réouvre une conversation inutile le chapitre suivant. Ensuite, l’auteur ne parait pas connaitre l’ellipse temporel, à minima pour rendre plus vif son roman. Je veux dire par là que, de la première à la dernière page, on suit sans discontinuité le héros ; qu’il mange, qu’il se douche, qu’il change ses vêtements on ne le lâche pas d’une semelle. J’ai trouvé que cela alourdissait le tout, qu’on veuille le montrer comme un type lambda je comprends, mais à ce point là cela en devenait frustrant. À croire que l’auteur s’est mis dans la tête que la norme fait qu’un roman doit faire plus de 500 pages et donc il faut remplir. Et c’est sur ce point que la faute n’en incombe pas qu’à l’auteur, pour moi il manque un véritable travail en profondeur d’édition. Enfin ce n’est que mon avis, mais vu que la série à l’air de connaitre du succès, 4 tome publiés à ce jour en VO, c’est que ça doit plaire.

La plume de l’auteur se révèle pourtant énergique, malgré quelques métaphores hasardeuses, et l’ensemble possédait assez de potentiel pour, certes ne pas révolutionner le genre, mais offrir une bonne histoire ; pourtant je n’ai jamais réussi à complètement rentrer dedans. Je ne lirai sûrement pas la suite, malgré le fait que j’ai un peu regardé les résumés des autres livres et qu’ils ont l’air assez tentants.  Au final un premier tome très moyen.

En résumé : Au final je ressors que très moyennement convaincu par ce premier tome de Fantasy Urbaine. L’histoire, sans renouveler le genre, se révélait plutôt sympathique avec quelques bonnes idées comme celle de construire son intrigue sur une cérémonie vielle de 600 ans, mais voilà l’ensemble se révèle trop bancal. L’univers concernant les Feys et efficace, mais l’utilisation de Londres tourne plus vers le guide touristique que le poétique ou le magique comme peuvent le proposer d’autres récit du même genre. Concernant les personnages j’ai eu du mal à complètement accrocher à Nial qui accepte trop facilement les choses et maitrise son pouvoir beaucoup trop rapidement, mais j’ai bien aimé Merle. Par contre la romance manque clairement de finesse. Les principaux aspects qui m’ont finalement dérangé ce sont les dialogues que j’ai trouvé ternes et clairement répétitifs, ainsi que le fait que l’auteur suit sans discontinuité son héros, sans aucune ellipse temporelles, ce qui crée clairement des longueurs. Un gros travail d’édition aurait pu être fait. La plume se révèle pourtant efficace. Finalement, malgré le potentiel qu’avait ce premier tome, je l’ai trouvé moyen et même anecdotique au vu d’autres récit de Fantasy Urbaine. Je ne pense pas lire la suite (il existe 4 tomes en VO).

 

Ma Note : 5,5/10