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Rouge Toxic – Morgane Caussarieu

Résumé : Je m’appelle Faruk, et pour subsister, il me faut boire votre sang.
Je vivais tranquillement ma non-vie dans les bas-fonds de San Francisco, quand ce type a débarqué pour me confier une mission difficile à refuser.
Me voilà sur les bancs de Mission High School, à suivre comme une ombre Barbie, une orpheline aussi intrigante que réfractaire à mes charmes. Et croyez moi, survivre dans la jungle du lycée, ce n’est pas de tout repos, même pour un vampire. Surtout pour un vampire…
Mais d’elle ou de moi, qui sera le plus toxique ?

Edition : Naos

 

Mon Avis : J’ai découvert, il y a plusieurs années maintenant, Morgane Caussarieu avec son premier roman Dans Les Veines qui venait remettre au goût du jour le vampire violent, sombre, sanglant dans une période où la romance vampirique dominait le marché (ma chronique ici). Son second roman dans le même univers, Je Suis ton Ombre, se révélait tout aussi réussi et percutant, bien porté toujours par des personnages loin des clichés et loin d’être manichéens (ma chronique ). Il était donc logique que je fasse très rapidement entrer ce roman, qui se situe toujours dans le même univers, dans ma PAL, même si cette fois l’autrice quitte un peu la littérature pour adulte pour un récit peut-être un peu plus grand public. À noter que ce livre peut être lu de façon indépendante sans soucis. Concernant la couverture, elle possède un petit côté sympathique je trouve, avec ce mélange principalement de noir et de rouge.

Je suis ton Ombre – Morgane Caussarieu

je suis ton ombreRésumé : Le Temple, petit village du Sud-Ouest, ses plages, ses blockhaus, son unique bistro, son école où la violence est le seul remède à l’ennui.
Poil de Carotte y vit seul avec son père handicapé. Gamin perturbé aux penchants sadiques et souffre-douleur de ses camarades de classe, sa vie bascule lorsqu’il se rend dans une ferme calcinée en lisière de forêt.
Des fantômes y rôdent, paraît-il.
Mais en lieu et place de revenants, il découvre un étrange manuscrit rédigé par des jumeaux, il y a trois cents ans. Leur vie sauvage et heureuse à La Nouvelle-Orléans tourne au cauchemar lorsqu’un sulfureux marquis les prend à son service.
Plus Poil de Carotte avance dans sa lecture, plus des événements étranges surviennent : un chat noir qui parle, une voix qui lui chuchote la nuit à l’oreille, un enfant au teint trop pâle et aux lèvres trop rouges… Et s’il avait réveillé des forces aussi malsaines qu’attirantes ?

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : J’avoue que j’attendais le nouveau roman de Morgane Caussarieu avec une certaine impatience. En effet, après ma lecture de son premier roman, Dans les Veines, que j’avais trouvé efficace, sombre, sanglant et entrainant, remettant clairement au goût du jour de façon réussie les vampires sanguinaires et violents (retrouver ma chronique ici), j’avais hâte de voir ce qu’elle allait bien pourvoir proposer par la suite. J’ai donc rapidement fait rentrer ce livre dans ma PAL lors des dernières Imaginales. À noter une illustration de couverture qui se révèle intrigante et sobre. Petite surprise pour ma part, au vu du résumé je m’attendais à un récit n’ayant aucun lien avec son précédent roman, ce qui n’est pas le cas les deux histoires étant liées, mais pouvant se lire indépendamment l’une de l’autre.

Pourtant, j’avoue, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans ce récit. Il m’a bien fallu patienter une petite cinquantaine de pages, et la découverte du manuscrit, pour clairement me sentir happer. Le début sert principalement à présenter Poil de Carotte, gamin rempli de haine, à la vie pas toujours facile, souffre-douleur des caïds de sa classe. Il y a pourtant de quoi accrocher un minimum le lecteur, mais l’auteur enrobe le tout d’un langage que j’ai trouvé souvent trop familier et surtout une accumulation d’insultes par page qui, à force, me frustrait plus qu’autre chose. Heureusement, comme je l’ai dit, par la suite l’ensemble s’améliore fortement, imbriquant deux histoires, celle de Poil de Carotte qui cherche à changer sa vie, et celle de jumeaux il y a 300 ans à la Nouvelle-Orléans. Le récit devient alors clairement immersif, le lecteur se retrouvant emporter par lente plongée en abysse qui se dévoile au fil des pages, où les personnages vont alors montrer le pire d’eux-mêmes.

C’est d’ailleurs cette ambiance sombre, glauque, porté se désir un peu pervers d’en apprendre plus malgré les horreurs dévoilées qui font qu’on se retrouve emporté. Le besoin de savoir, de comprendre, alors qu’on sait qu’on s’enfonce un peu plus à chaque page vers une fin qui ne laissera pas indifférent. L’auteur va loin, très loin et ce n’est clairement pas un roman à mettre entre toutes les mains, mais elle réussit le tour de force de ne jamais tomber dans le graveleux ni le gratuit, dosant ses effets de styles et les présentations de ses horreurs pour, certes, choquer le lecteur, mais sans jamais le perdre non plus. Contrairement à son premier roman la violence y est d’ailleurs moins graphique et visuelle, jouant plus sur les non-dits ce qui, je trouve, percute plus le lecteur.  Donc, mis à part cette fameuse première partie, on sent bien que l’auteur maîtrise clairement son récit de bout en bout, sachant jouer avec les fils qu’elle met en place pour mieux captiver.

Comme je l’avais déjà dit pour son précédent livre, l’auteur connait ses classiques concernant les vampires sur le bout des doigts, pour encore mieux les réutiliser, les rendre cohérents et terriblement efficaces encore à travers ce roman. On ne peut d’ailleurs s’empêcher la comparaison avec Anne Rice, mais Morgane Caussarieu s’en éloigne rapidement, car là où l’américaine construisait des récits sombre, mais emprunt de sensualité et d’une certaine poésie, elle construit elle quelque chose de plus incisif et saisissant. Mais voilà l’auteur ne fais pas que reprendre des classiques, elle y apporte aussi sa propre vision de ce monde et aussi sa propre mythologie que je vous laisse découvrir et qui se révèle efficace et donne envie de savoir comment elle va la développer dans ses prochains romans. Cette fois on quitte la ville de Bordeaux pour se retrouver dans un petit village, ce qui lui permet aussi de développer un autre type vision du monde, celui rural où la solitude est différente, où les rêves ne sont pas les mêmes. Limite un village perdu, abandonné dans tous les sens du terme.

Les personnages qui sont esquissés au fil des pages se révèlent très intéressants à découvrir. Une chose est sûre c’est qu’ils sont loin de tout manichéisme et de toute caricature, chaque personnage révélant une profondeur, souvent sombre, mais toujours captivante d’une certaine façon. Surtout qu’ici l’auteur traite d’un sujet bien particulier, l’enfance. Mais pas l’enfance heureuse, pleine de rêve, non, plutôt celle qui se retrouve abandonnée, perdue, soit par la famille, le système ou autres. Une enfance où les cauchemars ont justement remplacés les rêves, où le besoin d’être apprécié, vu et reconnu surpasse tout, même si pour cela on doit devenir un monstre pour se faire repérer. Comme je l’ai dit j’ai eu un peu de mal au début avec Poil de Carotte, trop condensé, trop trash peut-être aussi en si peu de pages, mais voilà au fil de ma lecture j’ai commencé à m’intéresser à lui, au parallèle qui l’unit aux jumeaux et ce qui fait qu’il bascule. Concernant les autres personnages ils sont tous complexes et efficaces, mais j’ai retrouvé le même problème que dans son précédent roman, on ne s’attache jamais émotionnellement à eux au point que quand il leur arrive quelque chose, je n’ai ressenti aucune véritable empathie. C’est clairement un choix de l’auteur qui se comprend, mais que je trouve toujours légèrement dommage.

Après il reste un ou deux points qui m’ont légèrement dérangé même si ce n’est au final pas grand-chose. Les gamins que l’auteur nous présente sont tous en classe de CM2, donc entre 10 et 12 ans, hors ils me paraissent parfois un peu jeune pour les propose tenus, les divertissements et les idées tenues dans leurs envies et autres. Je ne dis pas que c’est impossible qu’à cet age on puisse se révéler si désabusé et sombre, les informations montrent que c’est possible, juste qu’accumuler autant d’enfants, avec envies et les horreurs qui leur passent par la tête, ça fait un peu beaucoup ; peut-être trop condensé. D’ailleurs on se demande presque si Le Temple, le village qui sert de background, n’est pas un concentré de misère humaine, de souffrance et de violence. L’auteur en a peut-être un peu trop fait dans l’ensemble, même si rien de dérangeant non plus.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi entrainante, incisive, visuelle et efficace plongeant le lecteur facilement dans cette histoire angoissante, à la tension qui monte lentement au fil des pages. La conclusion se révèle clairement prenante et offre des perspectives intéressantes pour peu qu’elle décide d’écrire une suite. À noter aussi le travail intéressant de style entre les deux histoires qui s’entremêlent, l’auteur s’adaptant de façon logique et réussie à chaque époque. Au final je dois bien avouer que j’ai passé un très bon moment de lecture avec ce nouveau roman de Morgane Caussarieu que j’ai trouvé un peu plus réussi que le précédent, mieux géré sur la longueur. L’auteur se pose clairement comme une plume à surveiller dans le fantastique et l’horreur. Je lirai sans soucis d’autres de ses écrits.

En résumé : Malgré un démarrage un peu compliqué, j’ai passé au final un bon moment de lecture avec ce roman qui offre une intrigue qui a réussi à me happer après une cinquantaine de pages pour ne plus me lâcher, plongeant lentement ces personnages dans une abyme de plus en plus sombre et angoissante de façon efficace, pour peu qu’on apprécie ce genre de récits d’horreur. L’auteur connait parfaitement bien les classique sur les vampires, et sait les réutiliser de façon clairement captivante et prenante , tout en y a joutant sa propre vision et sa propre mythologie. Les personnages sont loin de tout manichéisme et de toute caricature, se révélant complexe et intéressant, permettant à l’auteur de visiter le monde de l’enfance et de ses cauchemars. Je reproche juste un manque d’empathie, choix de l’auteur, mais qui fait que quand il arrive quelque chose aux héros on a du mal à se sentir touché. La plume se révèle toujours aussi incisive, visuelle et entrainante, plongeant avec facilité le lecteur dans ce récit. Au final Morgane Caussarieu tout le bien que je pensais suite à son premier roman et se pose comme une auteur à suivre. Je lirai ses autres romans sans soucis.

 

Ma Note : 8/10

 

Autres avis : Cornwall, karline05, Louve, joyeux-drille, …

Dans les veines – Morgane Caussarieu

dans les veinesEn Résumé :  La canicule enflamme les nuits bordelaises. Une bande de camés dévaste un supermarché. Et tandis que l’on repêche des cadavres exsangues dans la Garonne, des filles perdues poussent leur dernier soupir sur le son du Bathory, nouveau repaire de la faune nocturne. Chargé d’enquêter sur ces événements, le lieutenant Baron suit la trace de tueurs dégénérés avides de sexe, de drogue et de rock’n’roll, bien décidés à saigner la cité girondine.
Vampires… Le mot, absurde, échauffe les esprits, sans que personne n’ose encore le prononcer. Et alors que l’investigation piétine, Lily, la propre fille de Baron, s’entiche de l’inquiétant Damian, pensant trouver dans cette passion toxique un remède à son mal-être.

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Il faut bien l’avouer, je me suis laissé tenter par ce livre, car le quatrième de couverture annonçait clairement le retour des vampires, les vrais, ces monstres sanguinaires qui ne cherchent que la souffrance, le sang et le plaisir. Il ne m’en fallait pas plus pour faire rentrer ce livre dans ma PAL même si,  j’avoue, la couverture, illustrée par Bastien Lecouffe-Deharme, ne m’a pas accroché plus que cela sans être complètement mauvaise non plus.

Finalement je constate que pour un premier roman l’auteur a vraiment réussi à me convaincre, tout n’est pas non plus parfait, mais elle nous offre une histoire vraiment solide et efficace. Surtout, elle arrive clairement à relancer le mythe du vampire qui commençait clairement à tomber dans le côté bisounours/végétarien/sexy, alors qu’avec ce roman l’auteur nous offre clairement une histoire remplit de fureur, de violence, de sang, de souffrance et de sexe. J’avoue avoir retrouvé avec plaisir ces vampires psychopathes dont le seul but est de profiter de leurs immortalités par tous les moyens possibles. D’ailleurs ce livre n’est clairement pas à mettre entre toutes les mains non plus, mélange de gore et de sanglant dès la première page l’auteur nous annonce clairement la couleur, il faut donc clairement apprécier ce genre.

Souvent les histoires de vampires permettent aussi de créer le parallèle avec les Hommes, de jouer là-dessus pour essayer de montrer que le vampire n’est pas le seul monstre sur terre et que l’homme possède aussi ses monstruosités, l’auteur joue aussi là-dessus de façon vraiment efficace et parfois surprenante et extrême, mais voilà, je reproche peut être à l’auteur de trop vouloir en faire sur cet aspect sombre, de vouloir montrer que tous les humains sont pourris sans aucun contre-poids, un personnage un peu plus nuancé aurait pu apporter un plus à l’histoire. Alors, attention je ne parle pas non plus d’un chevalier blanc ou d’un être parfait, mais un personnage mélangeant le bon et le mauvais aurait vraiment offert une certaine harmonie dans le panel de héros et permis peut être de mieux s’accrocher à l’ensemble des personnages, car là, finalement, vu qu’ils sont tous pourris une fois la conclusion arrivée avec son lot de morts, on se sent détaché en se disant que finalement ils le méritaient.

Concernant l’univers j’ai trouvé l’idée de l’auteur de placer son histoire dans le monde punk de Bordeaux efficace. Ce mouvement facilement connoté violent et contestataire, cet univers nihiliste qui va coller, finalement, parfaitement aux vampires et à tout ce qu’ils représentent. Ça permet aussi à l’auteur de nous offrir des personnages assez originaux et qui viennent se coller parfaitement à l’histoire, cette histoire mélange de fantastique, violence et thriller, même si le thriller a du mal à ressortir vu que l’auteur abandonne, de façon surprenante et sans aucune véritable explication son enquête policière en cours de route pour simplement se consacrer sur les vampires et leurs interactions. C’est un peu dommage, car il y avait de quoi développer les deux aspects en parallèle à mon goût.

Concernant les personnages, l’auteur nous offre un panel de personnage vraiment intéressants possédant leurs propres histoires, leurs propres envies et souffrances et même si, comme je l’ai dit, le fait qu’ils soient tous plus ou moins pourris les rendant, d’une certaine façon, impersonnels et dont on a du mal à s’attacher complètement, on suit tout de même avec plaisir leurs aventures et leurs histoires. Après tout l’auteur a quand même réussi à vraiment créer des personnages complexes et ambigus, que ce soit Baron ou encore J.F. et surtout qui, plus on avance dans l’histoire, plus ils se complexifient. Par contre, je reprocherai légèrement à l’auteur cette histoire d’amour entre Lily et Damian qui, parfois tombe dans le légèrement mielleux, mais surtout elle fait trop penser à Roméo et Juliette et donc on devine facilement la conclusion à cette histoire. J’ai aussi eu du mal à comprendre le retournement de situation de Lily, il manquait de logique.

Le style de l’auteur se révèle vraiment incisif, entrainant et ne manque pas, pour peu que le gore et le sang ne dérange pas le lecteur, de le plonger dans cette histoire où tout se révèle angoissant, poisseux et obscur. Le fait d’alterner les séquences et les personnages permet de bien s’imprégner dans ce roman et surtout d’offrir à l’intrigue un aspect très visuel, un peu comme un film, que l’auteur parsème de références des vingt dernières années. Concernant la conclusion de l’histoire je ne la trouve pas mauvaise, efficace avec sont lot de rebondissements et de surprises, mais voilà l’auteur tombe parfois un peu dans le gratuit, principalement dans une scène de torture qui est, certes, bien écrite, mais n’apporte pas, à mon goût, grand-chose à l’intrigue. J’ai plus eu l’impression que l’auteur voulait se lâcher, s’offrir un plaisir pur de sang, de gore, de violence et de souffrance. Au final un premier roman solide, efficace et sanglant qui ramène les vampires à leurs statuts de psychopathes sanguinaires et qui se lit avec un plaisir certain pour tous les amoureux du genre et qui mériterait d’être lu pour ceux qui souhaitent découvrir le vampire hors bit-lit.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce livre qui ramène les vampires vers leurs origines sanguinaires et violents. L’auteur nous offre une histoire mélange de thriller et de fantastique efficace même si je reproche l’abandon sans raison et un peu trop facile de l’aspect thriller pour se consacrer aux vampires. L’univers punk-rock colle parfaitement à ces vampires et permet d’offrir quelques nouveautés et originalités. Les personnages sont complexes et travaillés, mais se révèlent tous rapidement très sombres ce qui fait qu’on a du mal à complètement s’attacher à eux et à ressentir quelque chose pour eux en cas de mort ou de souffrance. Je reproche aussi à l’auteur une histoire d’amour à la Roméo et Juliette sans surprises pour la conclusion. La plume se révèle vraiment incisif, entrainante efficace et surtout très visuelle ce qui permet de faire tourner les pages rapidement et avec envie pour peu qu’on apprécie ce genre de lecture. Un roman pas obligatoirement parfait, mais qui mérite d’être découvert pour tous les amoureux des vampires, des vrais.

 

Ma Note : 7,5/10

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