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Dangerous Women, Part 2 – Anthologie dirigée par George R.R. Martin & Gardner Dozois

Dangerous WomenRésumé : All new and original to this anthology, the twenty-one stories in Dangerous Women include work by twelve New York Times bestsellers, and seven stories set in the authors’ bestselling continuities-including a new « Outlander » story by Diana Gabaldon, a tale of Harry Dresden’s world by Jim Butcher, a story from Lev Grossman set in the world of The Magicians, and a 35,000-word novella by George R. R. Martin about the Dance of the Dragons, the vast civil war that tore Westeros apart nearly two centuries before the events of A Game of Thrones.
Also included are original stories by Brandon Sanderson, Joe Abercrombie, Sherrilyn Kenyon, Lawrence Block, Carrie Vaughn, S. M. Stirling, Sharon Kay Penman, and more.

Edition : Tor Books

 

Mon Avis : Après vous avoir fait découvrir mon avis sur les onze premiers textes de cette anthologie (ma chronique ici), je vous propose maintenant de nous lancer dans la découverte des dix dernières nouvelles.

The Girl in the Mirror de Lev Grossman : Cette nouvelle se situe dans l’univers des Magiciens, dont j’ai pas mal entendu parlé, publié en VF, mais qui ne m’a pas encore convaincu de lui laisser une chance. J’espérais que cette nouvelle jouerait le rôle de déclencheur, et il a presque failli réussir. En effet le démarrage de cette nouvelle se révèle vraiment intéressante par son ton, le style de l’auteur qui se révèle efficace et percutant, proposant de nombreuses références à la Harry Potter, tout en les prenant à contre-pied ainsi qu’une intrigue plutôt intéressante et pleine d’humour. L’héroïne que l’on suit possède un petit quelque chose d’attrayant qui donne envie d’en apprendre plus sur elle. Sauf que voilà l’ensemble se révèle clairement linéaire et surtout la conclusion tombe à plat et m’a légèrement déçu. Dommage, car il y a du potentiel.

Second Arabesque, Very Slowly de Nancy Kress : De Nancy Kress j’ai lu quelques nouvelles et novella qui m’ont plus ou moins convaincu. Je me lançais donc dans ce texte avec réserve, ne sachant pas à quoi m’attendre. Et finalement je ressors plus qu’agréablement surpris et convaincu. L’auteur nous plonge dans un univers futuriste, où suite à un évènement les femmes fécondes se font de plus en plus rare. Le reste de l’humanité se déplace alors en pack et possède une philosophie qui va clairement à l’essentiel et à la survie, avec des castes. Un avenir fascinant et dérangeant où la sauvagerie reste présente. Sauf que voilà lors d’un arrêt près d’un Opéra, la notion de beauté va bouleverser le pack que l’on suit et notre héroïne. Un récit qui se révèle réussi, que ce soit au niveau de son univers, ou vient se mélanger fin du monde, violence et beauté du ballet. Les personnages ne manquent pas non plus d’attraits, se révélant humains, complexes et intéressants, où même les plus discrets surprennent. Les réflexions soulevées ainsi que les intrigues secondaires s’avèrent aussi entraînantes et ne laissent pas indifférent. Un très bon moment de lecture à la conclusion plus que percutante.

City Lazarus de Diana Rowland : Cette nouvelle nous plonge dans la ville de La Nouvelle d’Orléans où l’on suit un flic désabusé et pourri, qui va faire une rencontre qui va l’amener à changer. J’avoue j’ai bien aimé cette nouvelle, sur l’intrigue elle ne paraît pas révolutionner le genre et reste facilement prévisible, mais elle possède une ambiance efficace, des rebondissements et s’avère bien écrite pour captiver assez rapidement. La Nouvelle Orléans est une ville toujours autant énigmatique, qui donne envie d’en apprendre plus, qui se relève toujours fascinante malgré tout ce qu’elle a subi, même si elle possède une sacrée zone d’ombre et de violence. Les personnages, même s’ils sont un peu caricaturaux, ne manquent pas d’attraits et donnent envie de suivre leurs aventures. Mon seul petit regret et que le twist final est prévisible dès le début. Au final une nouvelle sympathique et divertissante, qui offre un agréable moment de lecture, même si loin de s’avérer la plus marquante.

Virgins de Diana Gabaldon : Cette nouvelle se situe dans l’univers d’Outlander que je ne lis pas et dont je ne suis pas non plus la série TV. Elle se situe, si j’ai bien compris les explications de la Marmotte, avant le premier tome et l’on suit Jaime et Ian à Bordeaux. Je dois bien avouer que ce texte est bien écrit, qu’il possède un travail historique soigné et des personnages convaincants, touchants et entraînants. L’auteur s’adapte même au niveau de l’accent Ecossais (je me demande d’ailleurs ce que cela doit donner en VF), qui montre bien le soin qu’elle porte à l’ensemble. La relation entre Jamie et Ian s’avère intéressante, offrant même quelques scènes pleine d’ironie et d’humour. Mais voilà l’intrigue manque franchement de force à mon goût pour vraiment marquer. Peut-être que les fans de la série seront plus happés, mais moi je la classe dans le vite lu, apprécié et vite oublié.

Hell Hath No Fury de Sherrilynn Kenyon : Alors je n’ai jamais rien lu de l’auteur qui, si j’ai bien compris, est une habituée de la romance paranormale. On plonge ici avec une équipe de jeunes qui décident d’aller en expédition dans une région maudite. Bon autant être clair, je n’ai pas aimé cette nouvelle, pas parce-qu’il s’agit d’une romance fantastique, mais parce que l’intrigue est cousue de fil blanc, les personnages sont plats et manque d’intérêts et les rebondissements sont prévisibles au possible avec une conclusion trop rapide qui parait un peu bâclée. On évitera aussi de parler de la morale qui est juste enfantine au possible. Je ne sais pas ce que vaut l’auteur dans un format plus long, mais cette nouvelle ne m’a pas vraiment donné envie de la découvrir. De plus, ce texte tombe dans de nombreux clichés sexiste, ce qui est franchement dommage pour une anthologie sur les femmes dangereuses.  Après je suis peut-être passé à côté de quelque-chose aussi.

Pronouncing Doom de S.M. Stirling : On plonge ici dans un monde post-apocalyptique où plus aucune technologie ne parait fonctionner, on ne sait pas trop pourquoi, et où l’humanité a dû s’adapter et s’est tournée vers des croyances et une justice différente. On va suivre ici le procès d’un homme qui a agressé sexuellement une jeune femme dans un village. L’intérêt de ce texte vient des questions qu’il soulève que ce soit sur la notion de justice, de culpabilité, de présomption d’innocence ou bien encore de morale. Cette justice dérange d’un côté, mais offre ainsi de nombreuses réflexions au lecteur qui font aussi écho à notre société. Sauf que voilà de l’autre côté j’ai trouvé que tout ce que construit l’auteur sur le monde post-apo ou encore sur l’idée de religion et de mythe se révèlent un peu lourd, n’apportant pas non plus grand-chose à l’intrigue et donnant plus l’impression de remplir les pages. De plus, la morale sur laquelle se basent le récit m’a par très US m’a paru s’être imposé trop rapidement et facilement. Dommage, car il y avait du potentiel pour tellement plus. Au final une nouvelle tout de même sympathique.

Name the Beast de Sam Sykes : Une mère et sa fille vont en forêt apprendre à cette dernière à traquer et tuer la Bête. D’un autre côté on suit une famille. Une nouvelle que j’ai trouvée très réussie, qui joue parfaitement sur deux lignes d’intrigues différentes et sur les ellipses pour amener le lecteur de façon surprenante à une conclusion liant les deux récit qui se révèlent marquante, troublante et percutante. L’auteur en quelques mots brosse des personnages captivants et intéressants et offre un aspect émotionnel efficace et touchant. Une nouvelle plus que réussie, jouant avec le lecteur sur un rythme lent, l’angoisse montant au fil des pages et happant très rapidement.

Caretakers de Pat Cadigan : Cette nouvelle nous propose un récit contemporain où l’on suit deux sœurs dont l’une d’elle, après avoir regardée une émission sur les tueuses en séries et s’être rendu compte qu’elles travaillaient souvent dans le social, devient volontaire dans le centre où est traité leur mère. Une histoire somme toute très sympathique, mais qui manque d’un petit quelque-chose pour s’avérer marquante. J’avoue ainsi m’être assez rapidement attaché à ses deux sœurs et aux problèmes qu’elles rencontrent. L’auteur nous offre aussi quelques réflexions sur les centres de traitement et sur la maladie d’Alzheimer qui, certes, se révèlent moins percutante que celles de Hobb, mais ne manquent pas de faire réfléchir. Dommage que l’ensemble soit un peu convenu, ce qui fait que l’ensemble m’a paru manquer d’un peu de peps avec une fin facilement devinable. Au final une nouvelle qui m’a tout de même offert un agréable moment de lecture.

Lies My Mother Told Me de Caroline Spector : Cette nouvelle se situe dans l’univers Wild Card, dont j’ai le premier recueil dans ma PAL qu’il faudrait que je fasse sortir un de ces jours. L’auteur nous propose une nouvelle de super-héros, où l’on suit la superhéroïne Bubbles à la Nouvelle Orléans dont on va chercher à manipuler. J’ai trouvé la nouvelle réussie dans son genre, ne cherchant pas obligatoire à révolutionner le genre et possédant un côté très comics, mais s’avérant prenante avec une bonne dose d’humour et une ambiance sombre et violente qui lui colle bien. Les personnages se révèlent efficaces et possèdent ce qu’il faut d’émotion pour s’avérer attachants. L’univers de super-héros se révèle un peu binaire, mais au fil des pages parait plus complexe qu’on peut le penser. L’auteur construit ainsi un récit solide et prenant qui me donne envie d’en découvrir plus.

The Princess and the Queen de George R.R. Martin : On termine avec le gros morceau de cette anthologie, la nouvelle de George R.R. Martin dans l’univers du Trône de Fer se situant 200 ans avant le début du cycle. Les dragons sont toujours présents et les Targaryan règnent sur Westeros. A la mort du Roi une guerre va alors éclater pour le trône. L’auteur présente ainsi son texte comme une chronique historique, ce qui pourra en surprendre plus d’un, offrant une narration assez détachée et distante, mais permet d’ajouter une pierre supplémentaire à son univers. Je dois bien avouer que ce texte pourra surprendre de par sa densité, en effet il y a énormément de personnages, d’informations et il n’est pas facile de s’y retrouver. De mon côté j’ai trouvé ce texte clairement réussi, nous offrant vraiment une part historique passionnante de Westeros, avec de nombreux passages fascinants et épiques. La guerre du trône n’est pas sans rappeler certaines ayant existé, et le jeu d’alliance et de trahison se révèle fascinant. La plume de l’auteur, que je ne connaissais pas en VO, est entraînante et efficace. Au final une nouvelle efficace, qui certes déroute par sa multitude de personnages et son côté un peu austère, mais qui m’a offert un très bon moment de lecture.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec cette anthologie qui nous propose 21 nouvelles de genres différents, allant du polar à l’imaginaire, sur le thème des femmes dangereuses. Alors certes, tous les textes ne sont pas au même niveau et je suis passé à côté de quelques uns, ce qui n’a rien de surprenant avec 21 auteurs différents, mais dans l’ensemble j’ai plus qu’apprécié ces récits. Certains sortent même vraiment du lot, offrant des intrigues et des héroïnes vraiment fascinantes. Concernant le thème, il m’a paru par moment pas toujours respecté, je cherche encore pour certains la Dangerous Women, mais rien de vraiment dérangeant ou bloquant. La variété des univers présentée permet aussi à des lecteurs différents de s’y retrouver et, qui sait, permet ainsi de découvrir de nouveaux auteurs (je lorgnerai bien vers certaines auteures historiques). Au final une anthologie qui, je pense, mérite d’être découverte.

 

Ma Note : 8/10

Le Nexus du Docteur Erdmann – Nancy Kress

le nexus du docteur erdmannRésumé : Henry Erdmann est un physicien de haut vol, l’un des pères de l’Opération Ivy et de la puissance nucléaire américaine. Était, plutôt, car aujourd’hui, vieux et perclus, Henry Erdmann n’est que le triste reflet de celui qu’il fut, quand bien même il continue de donner quelques cours à l’université pour des étudiants qu’il ne comprend plus depuis bien longtemps… Aussi, lorsque cette douleur impensable lui vrille le cerveau, c’est presque avec soulagement qu’il accueille ce qu’il croit être une attaque cérébrale. Sauf qu’il ne s’agit pas de cela… De nombreux pensionnaires de la maison de retraite dans laquelle il réside semblent avoir subi le même sort. Et tous, bientôt, commencent à voir des choses… Des choses impossibles…

Edition : Le Bélial’

 

Mon Avis : Après Dragon, premier livre de la collection, Une Heure Lumière, j’ai décidé de sortir de ma PAL ce livre de Nancy Kress qui fût Prix Hugo du roman court 2009. De l’auteur je n’ai au final lu que deux textes, une nouvelle, La Finale, dans l’Anthologie des Utopiales 2012 (ma chronique ici) que j’avais bien apprécié et Après La Chute (ma chronique ) qui m’avait laissé un sentiment légèrement mitigé même si positif. Mais voilà avec une couverture, illustrée par Aurélien Police, que je trouve magnifique et un résumé intriguant j’ai rapidement décidé de me faire mon avis sur ce texte.

Le récit nous propose ainsi de découvrir Henry Erdmann, physicien connu et reconnu, qui a travaillé sur le projet nucléaire Ivy. Toute sa vie il s’est toujours reposé sur son cerveau et qui, aujourd’hui à plus de 90 ans, vit dans une maison de retraite tout en continuant à offrir quelques cours à l’université. Un jour il va ressentir de fortes activités cérébrales qui vont le laisser désorienté voir épuisé. Lui qui a toujours compté sur son esprit, redoute une attaque cérébrale, sauf que voilà d’autres membres de  l’hospice ont connu au même instant de tels incidents. Bon, autant le dire tout de suite, le texte de Nancy Kress, sans se révéler complètement mauvais, n’a pas non plus répondu à toutes mes attentes. Un peu comme l’avait fait Après la Chute, il y a du potentiel, mais selon moi le format court n’est pas obligatoirement le meilleur.

J’ai eu ainsi l’impression d’avoir un récit sans grande originalité qui se lit avec un minimum de plaisir, mais sans non plus se révéler marquant. Pourtant l’ensemble possède tout de même des points positifs, le mélange entre fantastique, une légère pointe de Hard SF et une touche de policier ne manque pas d’attrait, offrant ainsi un rythme un minimum entrainant. Les nombreuses questions que soulève l’auteur, font que le lecteur tourne un minimum les pages pour essayer d’en apprendre plus, offrant aussi quelques rebondissements et quelques surprises efficaces. L’autre intérêt du roman vient aussi des réflexions que développe l’auteur en fond de son récit, comme la reconnaissance de nos personnes âgées qui se retrouve « abandonnée » dans des hospices, oubliées, ou encore les violences conjugales qui se révèlent sobres et efficaces, ne cherchant pas à s’imposer au lecteur. On ne peut pas dire que ça se lise mal.

Le personnages ne sont pas non plus en reste, ce qui ressortait déjà des précédents écrits de l’auteur, cherchant à construire des héros humains et complexes avec leurs sentiments, leurs envies, leurs souffrances et leurs faiblesses. Cela les rend ainsi assez facilement attachants, allant du Docteur Erdmann scientifique légèrement arrogant, qui ne croit qu’en des explications théoriques réalistes mais qui va remettre en cause pas mal de choses, Gina  qui est l’inverse du Docteur Erdmann, ouverte à toutes les possibilités même les plus mystiques, Carrie la jeune femme qui a du mal à se poser sentimentalement, ou bien encore Evelyn la commère de service à la recherche de sensations et surtout d’existences dans les potins qu’elle transmet aux autres. Chacun d’entre eux est ainsi proche, d’une certaine façon, de nous, offrant aussi un panel assez large de notre société, et vont devoir des choix parfois surprenant, principalement à la fin. Certains points m’ont tout de même dérangé, mais j’y reviendrai plus tard. Par contre, j’ai un peu moins accroché aux personnages secondaires, principalement au policier qui tombe un peu trop dans la caricature ou encore le jeune médecin qui manque quand même de profondeur alors qu’il a un rôle à jouer.

Sauf que voilà malgré ces qualités, certains points ont eu du mal à m’accrocher. Déjà, l’intrigue en soit n’avait rien de révolutionnaire, offrant une impression de déjà-vu, ce qui fait que quand l’auteur nous fait sa révélation finale, bah elle n’a rien de vraiment surprenant, manquant ainsi l’effet escompté, et parait même, selon moi, amené un peu trop rapidement, limite comme s’ils avaient une illumination. Ensuite tous les passages concernant le vaisseau spatial m’ont paru sans intérêt, même si les descriptions scientifiques de sa propulsion se révèlent intéressantes, ce qui crée, je trouve, quelques légères longueurs. Autre point, comme je l’avais dit, certains aspects concernant les personnages m’ont légèrement frustrés, je pense principalement au fait d’avoir de nombreux personnages humains et intéressants, mais qui parfois ne paraissent pas obligatoirement servir l’intrigue, ou encore traités un peu trop rapidement comme Carrie et son histoire anxiogène avec son ex-copain alors qu’elle aurait pu apporter tellement plus, principalement dans sa relation avec le Docteur Erdmann.

La plume de l’auteur ne manque pas de se révéler simple, efficace, entraînante et finalement nous plonge assez facilement dans son récit. Sauf que voilà, sans se révéler non plus mauvaise, pour moi cette novella rentre plus dans la catégorie vite lue, divertissante et un minimum plaisante, mais loin de se révéler marquante. Je me demande si dans un format un peu plus long le récit n’y aurait pas gagné.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture assez agréable avec cette novella, même si dans l’ensemble elle n’a pas répondu totalement à mes attentes. L’histoire en soit n’est pas mauvais offrant un récit de SF légèrement teinté de Hard science et de policier qui se laisse lire de façon plaisante et offre des réflexions intéressantes comme par exemple sur les personnes agées ou les violences conjugales. Les personnes se révèlent attrayants à découvrir, des héros humains, complexes qui offrent un panel assez large de notre société, sauf que voilà j’ai trouvé que parfois ils ne servent pas obligatoirement l’intrigue et surtout auraient mérité plus de présence. J’ai trouvé aussi les personnages secondaires plutôt caricaturaux. Autres points qui m’a dérangé, l’intrigue m’a ainsi paru classique ce qui la rend prévisible et enfin les passages sur le vaisseau spatial m’ont paru pas vraiment utiles. La plume de l’auteur est simple, efficace et entraînante offrant ainsi une histoire sympathique, mais que je classe dans le vite lu, minimum apprécié, mais rien de marquant.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : L’Ours inculte, Just A World, …

CRAAA

Challenge CRAAA 10ème lecture

Après La Chute – Nancy Kress

apres la chuteRésumé : L’Apocalypse a eu lieu. Ils ne sont plus qu’une poignée et leur survie ne tient qu’à une machine. Remontant dans le temps, avant la Chute, ils volent nourriture, vêtements… enfants. Mais ces kidnappings ne passent pas inaperçus. Le FBI est sur les dents. Au même moment, une mutation bactérienne affole les scientifiques.
Le compte à rebours a commencé.

Edition : Actu SF

 

Mon Avis : De Nancy Kress je n’ai finalement quasiment rien lu mis à part une de ses nouvelles qui a été publiée dans l’anthologie des Utopiales 2012 qui m’avait bien plu par son sujet et qui offrait des réflexions efficaces et intéressantes. Par conséquent quand j’ai vu en librairie ce court roman, proposant une histoire  post-apocalyptique au résumé alléchant, je n’ai pas mis longtemps à le faire rentrer dans ma PAL. Il faut aussi bien avouer que la couverture, illustrée par Diego Tripodi, malgré son côté très sobre possède un petit quelque chose d’accrocheur dans sa simplicité.

Ce livre nous propose alors trois lignes de narrations différentes, celle du présent ou de nombreux kidnappings d’enfants paraissent liés les uns les autres dans leur mode opératoire, mais sans en posséder ni logique, ni cohérence, mais qui pourtant a attiré le regard du FBI, celle du futur ou l’apocalypse a eu lieu et une poignée de survivants tentent de continuer à vivre sous le joug de « geôliers » inconnus et une troisième plus biologique qui nous montre l’évolution d’une nouvelle bactérie. On se retrouve ainsi avec un roman clairement de Science-Fiction, mais qui nous propose aussi une bonne dose de policier, car en effet tout tourne principalement autour de ces kidnappings d’enfants. L’ensemble se révèle efficace, l’auteur maîtrisant parfaitement son sujet pour nous proposer un récit qui va se révéler haletant, montant en tension de façon crescendo au fil des pages, happant le lecteur jusqu’à ce que les lignes d’intrigues commencent à se croiser de plus en plus, et les réponse se révéler. La séparation claire  des trois parties, chacune possédant sa propre voix, apporte un véritable plus à l’ensemble, chaque partie apportant ainsi son lot d’indices et de rebondissements et amenant aussi de nombreuses questions, jouant efficacement sur de nombreux aspects mystérieux.

On découvre une petite dizaine de personnages qui ne manquent pas d’intérêt et de potentiel, mais dont on se rend très vite compte que le format court ne permet pas de vraiment les développer. On a vraiment l’impression d’avoir des héros à fort potentiel, mais qui paraissent à peine esquissés, ce qui frustre un peu. Un peu moins de personnages, ou bien un développement plus long, aurait sûrement permis d’obtenir des protagonistes plus charismatiques et attachants je pense. C’est dommage car il y avait vraiment de quoi offrir quelque chose de vraiment passionnant, que ce soit Julie la jeune mathématicienne travaillant pour le FBI qui fait un peu penser à un des héros de Numbers, ou bien encore le groupe de survivants qui nous font découvrir leurs façons de survivre, de continuer à avancer dans cet abri. Surtout elle arrive clairement à les rendre humains, ils possèdent un minimum de profondeur émotionnel qui nous touche un minimum, ce qui est encore plus frustrant d’en découvrir si peu. Par contre l’auteur met clairement en avant les enfants, moteur important des révélations, ce qui, je trouve, se révèle plutôt intéressant.

L’univers développé par l’auteur se révèle assez simple, mais efficace. L’après apocalypse décrit par l’auteur ne manque pas d’attrait et de tension avec ces survivants, enfermés dans l’abri, sous le joug d’êtres dont on ne sait rien d’eux, qui sont obligé de vivre au plus juste, travailler en communauté et survivre malgré toutes les tensions qui peuvent apparaître entre les différents membres. On découvre aussi un abri qui possède limite un aspect « arche », où habitent les derniers Hommes sur terre, la philosophie et les connaissances ont donc changés, ce sont perdus, ne gardant l’essentiel et pourtant l’homme reste fidèle à lui-même avec les émotions les plus primaires au fond de lui. Il offre aussi un parallèle, certes assez simple, mais intéressant entre le faste de l’époque actuel, l’aspect égoïste de notre société qui avançons sans réfléchir ni se poser parfois de questions. Après la Chute est aussi un texte qui cherche à nous faire réfléchir, offrant un discours écologique non dénué de bon sens, nous rappelant que la Terre est aussi vivante et nous offrant aussi des réflexions sur les enfants et ce qu’on leur laisse au fil des générations.

Une fois la dernière page tournée je dois pourtant bien avouer que ce récit ne répond pas complètement à mes attentes, que ce soit celle que j’avais en le faisant rentrer dans ma PAL, comme celle que l’auteur cherche à mettre en avant au cours du récit. On a ainsi l’impression tout du long d’avoir une histoire qui monte crescendo, devant aboutir à une conclusion qui s’annonce de plus en plus percutante, alors que finalement la fin est toute gentillette, certes qui fait passer un message, mais sans véritable force. Un peu comme si on rassurait un petit garçon, évitant de lui asséner une vérité trop violente, préférant l’enrober pour éviter de trop lui faire peur. De plus comme je l’ai dit l’auteur entretient de nombreux mystères tout du long du récit, mais une grande partie de ces interrogations restent aussi sans réponse, offrant une fin beaucoup trop ouverte, même pour moi qui apprécie ce genre d’épilogue. Enfin certains aspects sont trop simplistes, ce qui fait que je les avais devinés dès les premières pages et devraient être aussi facilement prévisibles pour un lecteur de SF aguerri. Alors attention ce n’est pas mauvais, ni catastrophique non plus, mais les trois quarts du récit m’offrait un bon moment de lecture dont la fin rend finalement l’ensemble plus mitigé, un peu comme me présenter la photo d’un objet magnifique et finalement une fois en main se rendre compte qu’il n’est finalement pas ce qui était attendu.

La plume de l’auteur se révèle vraiment efficace, entraînante et prenante arrivant à finalement capter très facilement le lecteur à travers les nombreuses questions qu’elle distille et par la pression qu’elle fait monter crescendo tout au long du récit qui donne envie d’en savoir plus. Au final je ressors donc de ma lecture pas complètement convaincu, même si l’ensemble reste sympathique. Malgré un démarrage fort et efficace, la fin ne répond pas complètement à mes attentes. Peut-être que dans un formant plus long, l’ensemble se serait révélé meilleur. Je lirai tout de même d’autres écrits de l’auteur tant le potentiel et la plume sont là.

En Résumé : J’ai finalement passé un moment de lecture plutôt mitigé avec ce court roman, qui possède ses qualités et ses défauts, même si dans l’ensemble elle reste positive. L’histoire nous propose de suivre trois lignes de narrations différentes, oscillant entre SF, policier et scientifique offrant un récit montant en tension au fil des pages et offrant de nombreux mystères qui viennent titiller l’esprit du lecteur. L’univers développé se révèle solide, offrant une opposition plutôt attrayante entre le monde post-apocalyptique et le présent, le tout porté par une dizaine personnages humains qui ne manquent pas de potentiel. Dommage que le format court empêche de vraiment les développer ce qui est parfois frustrant. Je suis par contre sorti légèrement déçu de la conclusion dont une partie est facilement prévisible, qui m’a parue manquer de force et reste ouvertes sur de nombreux sujets, même pour moi qui aime ce genre de fin. Peut-être que dans un format plus long l’ensemble aurait été mieux réussi et dosé. La plume se révèle entraînante, captivante et prenante sachant happer rapidement le lecteur. Je lirai tout de même d’autres écrits de l’auteur, le potentiel étant clairement là, bien porté par un style efficace.

 

Ma Note : 6/10

Autres avis : joyeux-drille, Lune, Cachou, …

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