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Créatures – Anthologie 2018 des Imaginales dirigée par Stéphanie Nicot

Résumé : Golem aux multiples visages ou intelligence artificielle en quête de soi, FFI de 1944 confrontés à des créatures lovecraftiennes ou soldat du futur étrangement lié à ceux qu’il a combattus , alcoolique au bout du rouleau re-boosté par une fée ou colonie humaine résistant aux extraterrestres, les récits proposés par les quatorze auteurs de l’anthologie des Imaginales 2018 soulignent qu’une créature peut en cacher une autre. Entre lieu étrange et futur inquiétant, univers parallèles et île mythique, mais aussi Dr Jekyll et Mr Hyde, Créatures nous rappelle également, par-delà la diversité des thèmes abordés, que les dieux aveuglent ceux qu’ils veulent perdre. Elle a tes yeux, affirme pour sa part le narrateur d’Estelle Faye, évoquant un amour qui résiste à la mort, pour s’interroger au final sur ce qui définit l’humain – et donne sens à nos vies.

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : C’est devenue une tradition, mais depuis quelques années maintenant je repars régulièrement, si elle existe, avec l’anthologie des festivals où je vais me promener. Cette acquisition est aussi suivie d’une Lecture Commune avec d’autres lecteurs et blogueurs. Alors, c’est vrai, il y a eu un petit décalage. En effet l’anthologie des Imaginales 2017 est encore en attente de lecture, le temps de pouvoir organiser une LC dans de bonnes conditions avec tous les participants. On s’est dont décidé, avec Marie Juliet, de se lancer d’abord dans cette édition 2018 de l’anthologie du festival. Concernant la couverture, illustrée par John Howe et qui reprend l’affiche du festival, je la trouve très réussie. On passera la préface qui, finalement, ne fait que lister les nouvelles du recueil en voulant les raccrocher aux 200 ans du roman Frankenstein, mais qui, je trouve, n’apporte pas grand-chose.

Utopiales 2017, Anthologie – Collectif

Résumé : Le temps de lire cette anthologie, vous serez parti sur la Lune où survit la dernière colonie humaine après que la Terre s’est retrouvée sous la glace, vous aurez discuté de l’égalité hommes-femmes sur un sujet qui vous surprendra, vous vous serez opposé à un texte sur l’avortement, vous aurez renoué avec la légende arthurienne, vous aurez attendu le retour de l’amour de votre vie, découvert en avantpremière une auteur chinoise, et affronté la cruauté des follets et des gnomes.

Edition : ActuSF

 

Mon Avis : C’est maintenant devenu une tradition depuis quelques années, à chaque fois que je passe dans un festival et qu’il en existe une anthologie associée je repars avec l’édition de l’année et, si possible, dédicacée. Concernant l’anthologie des Utopiales c’est aussi pouvoir se lancer dans une Lecture Commune avec d’autres lectrices et lecteurs. Cette année changement, en plus de MarieJuliet ce recueil a été lu avec Ptitetrolle qui s’est jointe à notre petite « secte ». Sauf que, pour cette fois, je risque d’être le seul à publier mon avis, sauf si mes collègues de LC trouvent de la motivation. Pour cette saison 2017 le thème était le temps et ce livre est composé de 12 nouvelles. Concernant la couverture, illustrée par Laurent Durieux, elle s’avère très sympathique et répond au thème contrairement, comme assez souvent, à une majorité des textes de l’Anthologie. On notera aussi avec étonnement la disparition de la préface qui était pourtant annoncé sur le site de l’éditeur ainsi qu’un petit panel de texte primés dont un prix hugo de la meilleur nouvelle pour Pékin Origami.

Evariste – Olivier Gechter

evaristeRésumé : Monter une entreprise, de nos jours, n’est pas chose facile. Encore moins lorsque c’est une start-up spécialisée dans la recherche d’employés dotés de pouvoirs paranormaux. Pourtant, c’est ce que tente Evariste Cosson qui doit fournir de nouvelles têtes à des entreprises triées sur le volet et dont les besoins sont très particuliers. Autant dire que ses pérégrinations parisiennes ne sont pas de tout repos, entre ceux qui le croient fou, ceux qui refusent de lui parler et ceux qui ne conviennent pas, il ne sait plus où donner de la tête. Il se lance alors dans une vaste enquête qui le mène aux quatre coins de Paris et de sa banlieue afin d’honorer ses contrats.

Edition : Asgard
Poche : Helios

 

Mon avis : Je dois bien avouer que cela fait un petit moment que j’ai envie de découvrir ce livre ; il faut dire que l’auteur m’avait agréablement surpris avec sa nouvelle publiée dans l’anthologie Vampire à Contre-Emploi (ma chronique ici) et donner envie de découvrir ses autres textes. Ajouter à cela un quatrième de couverture des plus décalé et efficace ce roman ne pouvait, qu’un jour ou l’autre, finir dans ma PAL, ce qui a été le cas il y a quelques mois. Il a pourtant fallu attendre que je déménage pour Paris pour que finalement je fasse sortir ce livre de ma bibliothèque. Concernant la couverture, illustrée par Geoffrey Soudant, j’avoue ne pas avoir été complètement convaincu, même si elle possède un petit quelque-chose.

On va donc se retrouver à suivre Evariste Cosson, jeune cadre dynamique, qui a décidé de monter sa propre entreprise de consulting, mais dans un domaine bien particulier : le Paranormal. Quand une cliente l’appelle pour lui permettre d’embaucher des voyants pour son entreprise, il ne sait pas encore qu’il va plonger dans les ennuis jusqu’au cou. Et une chose est certaine c’est que le lecteur se retrouve lui aussi rapidement plongé dans les aventures explosives du héros tant elles se révèlent rythmées, efficaces et sans temps morts, avec son lot de rebondissements et de retournements de situations parfaitement bien maîtrisés pour ne jamais ennuyer ou trop en faire. L’intrigue développée au fil des pages ne révolutionnera certes pas le genre, mais se révèle solide, fluide et entrainante, où le fantastique vient s’insérer de façon tellement cohérente qu’on pourrait limite croire que la magie existe vraiment dans notre monde. Ajouter à cela un sens de la répartie et de l’ironie qui se révèle des plus truculents qui vient rehausser encore un peu le tout et on obtient ainsi un ensemble plus que réussi et passionnant.

L’univers développé au fil des pages est, selon moi, l’une des grandes forces du récit. La capacité à insérer la magie et le mystique dans le récit de façon décalé et surtout terriblement pragmatique se révèle fascinante et bourrée d’humour. On est loin des magiciens mystérieux avec leurs artefacts et leurs formules, effectuant des sorts sans réfléchir, ici elle devient limite une « science » avec ses limites, ses recherches, sa quantification ou encore ses améliorations technologiques. J’ai d’ailleurs maintenant, moi aussi, envie d’apprendre à voler avec des Armoires. C’est cet aspect rationnel et logique, complètement intégré et accepté dans l’histoire qui fait aussi qu’on se laisse facilement emporter sans jamais être surpris ou dérangé, tout en se révélant dense, complexe et plein de bonnes idées. Ajouter à cela une critique acerbe sur le monde du travail et la société qui vie a cent à l’heure ainsi qu’un cadre de vie parisien avec toutes ces incongruités que ce soit concernant les transports, la façon de vivre ou encore un aspect terriblement égoïste que l’auteur dépeint avec un décalage qui montre clairement que même si la ville est loin d’être parfaite elle possède son charme. Au final un univers qui pose des bases plus qu’intéressantes et captivantes et qui donne envie d’en apprendre plus.

Concernant les personnages il faut bien admettre que l’auteur nous offre un panel qui se révèle rapidement haut en couleur et charismatique. On s’accroche finalement assez rapidement à eux que ce soit dans leurs différentes façon de voir et d’appréhender ce monde, que ce soit par l’aspect mystique ou non, mais aussi par leur côté très terre à terre, tentant des négociations financières les plus aboutis parfois dans les moments les plus pourris. Ils sont d’ailleurs parfaitement porté par des dialogues qui se révèle percutant et font régulièrement mouches. Alors après on pourra regretter un ou deux personnages qui tombent parfois un peu dans la caricatures, mais rien de non plus dérangeant ou bloquant tant chacun d’eux arrivent à apporter quelque chose d’efficace et de parfois surprenant au récit.

Je n’ai finalement que deux regrets concernant ce roman, enfin un lié à l’histoire et un autre à l’édition en fait. Concernant le récit j’ai ressenti un léger essoufflement vers la fin, l’ensemble me paraissant s’étirer légèrement trop avant d’offrir cette conclusion explosive et haletante, loin de perdre ou d’ennuyer le lecteur mais qui se ressent légèrement. Concernant l’édition, je ne suis pas u puriste du genre, mais là j’ai vu passer quelques coquilles et quelques soucis de typo qui se remarquent. Alors ça ne joue en rien sur l’histoire, mais c’est parfois dérangeant quand il manque un lettre à un mot par exemple.

La plume de l’auteur se révèle fluide, efficace et entrainante, construisant devant nos yeux un monde fantastique qui se révèle attrayant avec ses propres règles complexes et le tout bourré d’humour et d’ironie. La conclusion se suffit à elle-même mais une suite reste plus que possible et si jamais elle devait être publiée je la lirai avec grand plaisir tant j’ai apprécié cet Evariste. En tout cas maintenant je me laisserai bien tenter par un autres de ses écrits : Le Baron Noir.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui nous plonge dans une histoire fantastique mélange de société de consulting, de magie et d’humour qui se révèle détonnant, mené tambour battant et sans temps morts, offrant une intrigue, certes sans surprise, mais qui se révèle solide et efficace. L’univers développé au fil des pages est une des grandes réussites du récit, nous offrant un aspect magique et mystérieux cohérent et logique tout en se révélant complexe, possédant ses propres règles. Un univers qui donne envie d’en apprendre plus. Concernant les personnages ils se révèlent tous haut en couleurs, charismatique et nous entrainent facilement dans leurs aventures, même si parfois certains tombent légèrement dans la caricature. Rien de non plus trop gênant. Je regrette juste deux choses, un léger essoufflement vers la fin, juste avant la conclusion, ainsi qu’une édition qui aurait mérité un relecture pour éviter quelques coquilles un peu trop visibles. La plume de l’auteur se révèle fluide, entrainante, efficace et si un jour il décide de publier une suite je la lirai avec plaisir.

 

Ma Note : 8/10

 

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