Étiquette : steampunk

Anti-Glace – Stephen Baxter

anti-glaceRésumé : L’anti-glace est une matière au potentiel hautement énergétique. Inerte à basse température, elle atteint son rendement optimal sous l’effet de la chaleur. Depuis sa découverte par une expédition anglaise dans les neiges du pôle Sud, elle a donné à la Couronne britannique le leadership mondial en cette seconde moitié du XIXe siècle. Un leadership qui ne fait qu’exacerber les tensions entre le Royaume-Uni, la France et la Prusse…
Jeune diplomate en mal d’aventures, Ned Vicars est à Ostende dans le but de contempler l’avènement d’une de ces merveilles scientifiques qu’autorise l’anti-glace. Mais il se retrouve bientôt bloqué, lui et une poignée d’autres infortunés, à bord du Phaeton, engin prodigieux qui quitte l’atmosphère terrestre en direction de la Lune. L’équipée fantastique commence…

Edition : Le Bélial’

 

Mon Avis : De Stephen Baxter je ne me suis, pour le moment, contenté de lire qu’une partie du cycle de Xeelees qui m’a offert un bon moment de lecture, Space-Opera efficace et soigné d’un point de vue scientifique. Les derniers tomes m’attendent d’ailleurs dans ma PAL. D’autres romans de l’auteur m’attendent aussi et, j’avoue, j’ai rapidement flashé et fait sortir de ma bibliothèque cet Anti-Glace, publié il y a peu chez Le Bélial’ et qui me donnait fortement envie par son résumé très Steampunk et surtout par sa couverture illustrée par Manchu & Philippe Gady, que je trouve sublime. Il est à noter que ce roman a été initialement publié en VO en 1993.

J’avais hâte de voir ce que pouvait bien proposer l’auteur, cette histoire se révélant différent du peu que j’ai lu pour le moment de lui, cherchant plus à nous offrir un récit hommage à des auteurs comme Jules Verne ou H.G. Wells et où le Steampunk prédomine. Pourtant, une fois la dernière page tournée je dois bien avouer que je me suis bien amusé avec ce livre, mais qu’un sentiment d’insatisfaction persiste sur certains points que j’ai trouvé traité de façon un peu trop légères pour moi. Je m’explique. Concernant l’intrigue en elle-même se révèle plutôt plaisante, fun et se laisse lire assez facilement bien porté par les différentes aventures et péripéties que vont rencontrer nos héros même s’il faut bien l’avouer l’ensemble parait un peu irréel tant les différents passages manquent parfois de cohérence et surtout de réalisme. On a plus l’impression par moment que l’auteur a clairement voulu s’amuser avec ce récit, que construire une histoire cohérente et logique ce qui est, j’ai trouvé par moment, légèrement perturbant. J’ai trouvé aussi que le rythme, même s’il n’est pas ennuyeux, se révélait très haché. On se retrouve par certains passages clairement emporté par les rebondissements qui apparaissent, mais l’ensemble est contrebalancé par des passages, principalement des dialogues, beaucoup trop verbeux qui m’ont paru parfois traîner en longueur.

L’univers Stempunk qui est développé au fil des pages se révèle par contre intéressant et fascinant avec la découverte de cette anti-glace la fin du 19ème siècle qui alors, d’un point de vue technologique, se retrouve complètement bouleverser. Le monde découvre de nouvelles inventions avec la possibilité de se déplacer sur un monorail même à travers la mer, ou encore ce Prince Albert fascinant et gigantesque paquebot terrestre, image décadente d’une nation sans aucune limite, mais aussi encore par des inventions plus sombres et plus destructrices. L’ensemble donne franchement envie d’en découvrir plus. Ce mélange de cuivre, de tuyauteries et de vapeur arrive toujours autant à me passionner, l’auteur arrivant ici à le rendre réaliste et intéressant et surtout bien poser par des aspects et des théories scientifiques qu’il rend toujours aussi accessible, même si parfois un peu longuet. Une couche d’humour et d’ironie, parfois caricatural, vient également teinter cette histoire, on le sent bien autant dans les personnages que dans les différentes nations, leurs visions et leurs différences ce qui ajoute une touche divertissante et ne manque pas de faire sourire.

Ce livre n’est pas non plus qu’un simple récit d’aventure dans un monde revisité Steampunk, c’est aussi une uchronie ; l’Angleterre avec l’Anti-Glace ayant découvert aussi une arme de destruction massive qui vient la positionner en nouvelle nation forte du monde. Le parallèle avec les Etats-Unis suite à la seconde guerre mondiale et clairement établi. L’auteur cherche alors à faire réfléchir le lecteur sur l’impérialisme, la révolution, l’anarchisme, la guerre, le pouvoir et surtout sur les différences qui font que vouloir se positionner en gardien d’une paix mondiale parait utopique tant les visions des uns et des autres se révèlent différentes. Mais voilà j’ai trouvé par moment que l’ensemble était mal amené voir même parfois un peu trop caricaturale, comme si l’auteur cherchait à balancer ses axes de réflexions, mais sans les travailler ni les affiner. L’ensemble se révèle donc parfois trop bancal à mon goût. Puis arrive la conclusion et là, j’avoue, j’ai été happé par le livre, une conclusion amère au message sombre, efficace, pertinent et percutant qui ne laissera pas le lecteur indifférent. J’ai donc eu, avec ce roman, l’impression d’une histoire coupée en deux, une première partie où l’auteur s’amuse, et amuse le lecteur, à travers son hommage, sans chercher la logique, ce qui déroute, et une fin de récit beaucoup plus réussi et entrainante offrant des images fortes, réfléchies et poignantes.

Concernant les personnages je ressors aussi avec un avis un peu mitigé, j’ai trouvé les protagonistes secondaires convaincants et vivants, arrivant à faire avancer l’histoire et à apporter leurs touches au fil des pages, les rendant intéressant à découvrir. Là où j’ai bloqué c’est concernant le personnage principal, il s’agit d’un diplomate un peu simple que j’ai trouvé efficace au début, son côté un peu candide permettant d’appréhender ce monde de façon rafraichissante en le découvrant limite avec des yeux nouveaux, mais très vite l’auteur en abuse. De crédule son personnage devient beaucoup trop naïf pour finir limite tête à claques tant il donne l’impression d’être une coquille vide à qui on doit tout expliquer et apprendre. Et pourtant il arrive à ressortir quelque-chose d’attachant en lui, à travers son héroïsme forcé par les évènements et surtout les beaux yeux d’une française, il arrive même sur la fin à devenir un personnage consistant avec ses propres idées et références, mais que c’est long et parfois laborieux. Certes cela permet à l’auteur d’apporter sa touche scientifique, comme il l’a fait avec les deux premiers tomes de son cycle de Xeelees, proposant un dialogue entre une personne qui a la connaissance et une autre qui ne l’a pas, mais voilà quand la personne qui ne sait rien est toujours la même c’est frustrant voir répétitif.

La plume de l’auteur se révèle simple, entrainante et, même si je l’ai trouvé un tout petit peu moins entrainante que d’habitude, elle donne envie tout de même de tourner les pages pour découvrir la suite. Au final il faut donc bien avouer que ce roman de Stephen Baxter n’est sûrement pas son meilleur, mais il n’est pas non plus complètement mauvais pour autant. L’ensemble est clairement bancal, voir parfois irréel, j’en attendais peut-être aussi trop, mais cela ne l’empêche pas de se révéler plutôt divertissant avec des axes de réflexions plus ou moins passionnants et une conclusion qui se révèle, selon moi, réussie. Il ne me reste plus qu’à me replonger dans les autres écrits de lui qui sont dans ma PAL.

En Résumé : Je dois bien avouer que je ressors de cette lecture avec un sentiment plutôt ambigu, je me suis bien amusé avec ce livre, mais l’ensemble est loin d’être parfait. L’intrigue, qui rend hommage à des auteurs comme Verne ou Wells, se révèle pleine d’aventures et de péripéties intéressantes, mais elle m’a paru manquer par moment de logique et voit son rythme parfois plombé par certains dialogues trop verbeux et un peu long. L’univers Steampunk se révèle être très réussi, mélange de vapeur, de tuyauterie, de cuivre et d’inventions qui donnent envie d’en apprendre plus. L’uchronie, qui redéfinit le jeu des pouvoir en Europe avec l’Angleterre devenue une grande puissance grâce à cette arme qu’est l’anti-glace, offre des réflexions sur le pouvoir et la paix qui se révèlent intéressantes et parfois pertinentes, mais qui m’ont aussi paru mal amenés et lancé sans être totalement affinées. Concernant les héros de ce livre j’ai trouvé les personnages secondaires pertinents, efficaces et intéressant mais j’avoue avoir eu du mal avec le personnage principal qui malgré quelques aspects attachants se révèle beaucoup trop naïf et parfois tête à claques. Le style de l’auteur se révèle simple et entrainant. Au final ce n’est sûrement pas le meilleur livre de l’auteur, j’en attendais peut-être trop aussi, mais il se révèle divertissant.

 

Ma Note : 6,5/10

Un An dans les Airs – Raphaël Albert & Jeanne-A Debats & Raphaël Granier de Cassagnac & Johan Heliot & Nicolas Fructus

un an dans les airsRésumé : Avec Un an dans les airs, découvrez en exclusivité mondiale l’unique voyage extraordinaire entrepris par Jules Verne lui-même! Dans Un an dans les airs, vous rencontrerez les véritables Capitaine Nemo, Phileas Fogg et autres Robur le Conquérant. Dans un périple à vous couper le souffle. vous survolerez la jungle africaine, l’Antarctique, les Indes et les Amériques ; vous franchirez l’Himalaya! Et ceci à bord de la plus incroyable des machines volantes jamais conçue!

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Après avoir sorti Kadath de ma PAL, je profite aussi de cette période de vacances pour sortir un autre Livre Objet que je considère comme intransportable, sous peine d’avoir peur de l’abîmer, et qu’il vaut donc mieux lire chez soi bien au chaud ; il s’agit de Un An dans les Airs. Surtout que lorsque j’ai acheté ce livre, lors des dernières Imaginales, je n’ai pas mis longtemps à me décider tant le quatrième de couverture de l’histoire m’avait accroché et la couverture du livre se révélait magnifique et j’avais donc hâte de le découvrir.

Ce livre va nous plonger, à travers les carnets de bord de nos quatre héros que sont Jules Verne, Félix Nadar, Julie Servadac et Philippe Daryl, dans une expédition des plus fantastique, puisqu’ils vont se retrouver à vivre pendant une année dans une cité dans les airs, Célesterre, porté par des ballons. L’intrigue qui se dessine au fil des différentes lettres et écrits des personnages se révèle vraiment entrainante, efficace et possède aussi son lot de surprises et d’aventures. On ne s’ennuie jamais dans cette histoire qui mélange de façon vraiment soignée et captivante le côté découverte, que ce soit des personnages comme de la ville, ses inventions et ses habitants, mais aussi son lot de machinations, de rebondissements, de manipulations et de trahisons. Le lecteur tourne vraiment les pages avec plaisir devant la densité, mais aussi la beauté de ce livre, son côté énergique, vivant et aussi devant le travail de réflexion sur cette cité utopique ; son but recherché et la folie humaine qui y couve toujours.

Ce qui fascine dans ce livre graphique c’est le travail vraiment dense et prenant concernant cette cité fascinante et entrainante, déjà du point de vue de l’histoire qui nous dévoile une ville volante vraiment captivante qu’on découvre au fur et à mesure, mais aussi clairement du point de vue des illustrations. Comme à son habitude Nicolas Fructus nous offre un travail vraiment remarquable et splendide, plus lumineux que celui de Kadath, et possédant aussi un côté steampunk et historique vraiment passionnant. Les inventions misent en avant se révèlent elles aussi vraiment intéressantes à découvrir, entre l’utilisation de l’électricité par la foudre ou encore par exemple le train périmétrique elles possèdent toutes ce charme un peu désuet, tout en offrant une avance technologique pour le récit vraiment séduisante. C’est d’ailleurs ce mélange d’imagination, de rêve et d’invention qui fait que l’ensemble colle parfaitement à ce que proposait Jules Verne dans ses récits. Ajouter à cela une découverte du monde pleine de surprises et d’aventures et un contexte historique soigné qui ajoute une dimension supplémentaire, on se retrouve à vraiment vouloir plonger dans cet univers et découvrir cette cité resplendissante.

Concernant les personnages je dois dire qu’ils sont vraiment intéressants et fascinants à suivre dans leurs péripéties. Surtout on sent bien que chaque auteur colle parfaitement au rôle qu’il s’est donné, nous offrant ainsi une représentation des personnages qui se révèle vraiment dense et soignée et surtout chaque interaction se révèle fluide et cohérente. Une fois la dernière page tournée je me suis rendu compte que chaque auteur, à travers mes connaissances de leur style, collaient parfaitement à leurs personnages et je n’aurai vu personne d’autre, selon moi, pour jouer leurs rôles. Autre point vraiment intéressant c’est aussi la rencontre au fur et à mesure des pages d’autres personnages secondaires connus, qui ont fortement influencé cette ville aérienne, tel que par exemple Nikola Tesla, ce qui apporte son lot de surprise et ajoute aussi, d’une certaine façon un peu de mystère dans la vie reconnue de ces protagonistes.

Par contre j’avoue ne pas avoir complètement accroché aux interventions de Philippe Daryl, qui sert d’une certaine façon de liant entre chaque histoire, reprenant les notes de chacun et les commentant, mais qui tombe parfois un peu trop dans le catalogage des références entre les personnes rencontrées dans la cité et les œuvres de Jules Verne et des autres, ce qui casse parfois légèrement le rythme à mon goût. Rien non plus de complètement gênant tant le lecteur est happé par ce récit et ses rebondissements.

On sent aussi tout au long de ce livre un véritable respect de Jules Verne ainsi que de son œuvre, que ce soit à travers l’imagination débordante, la recherche d’un bonheur parfait, l’Homme et sa quête de pouvoir et de puissance ainsi que son égoïsme ou encore sur la partage. On retrouve aussi avec plaisir ce côté rempli d’aventures qui se révèle fun et sans temps morts, le tout avec des personnages hauts en couleurs et des idées vraiment intéressantes. Le lecteur prend vraiment du plaisir à tourner ses pages et à plonger dans cette histoire et cette ville. Au final une lecture  qui se révèle prenante, réussie et passionnante avec des graphismes vraiment sublimes et saisissants dont le prix peut, certes, décourager certains (environ 36€), mais qui, selon moi, mérite vraiment d’être découverte. J’ai d’ailleurs maintenant franchement envie de me replonger dans l’œuvre de Jules Verne. Vous êtes prévenu.

En Résumé : Un An dans les Airs se révèle être un livre vraiment magnifique et immersif qui nous plonge, d’une part, dans une histoire qui se révèle palpitante, pleine d’aventures et de surprises avec aussi son lot de réflexions vraiment intéressante ; et d’autre part dans la découverte d’une cité dans les airs utopique qui se révèle vraiment saisissante et fascinante. Les graphismes de Nicolas Fructus se révèlent toujours aussi magnifiques et  offrent une représentation vraiment sublime de cette histoire, de ces lieux et des personnages. Les héros se révèlent vraiment soignés, complexes et surtout la plume des auteurs qui les représente colle parfaitement. On sent aussi au fil des pages tout le respect pour l’univers et l’œuvre de Jules Verne. Mon seul regret vient des interventions de Philippe Daryl qui tombent parfois légèrement dans le catalogage à mon goût, mais franchement rien de dérangeant. Attention une fois la dernière page tournée on a envie de replonger dans les livres de Verne.

 

Ma Note : 9/10

 

Autres avis : Lune, …

Burton & Swinburne dans L’Etrange Affaire de Spring Heeled Jack – Mark Hodder

l'etrange affaire de spring heeled jackRésumé : Londres,1861
Sir Richard Francis Burton
Un grand explorateur et un érudit de talent. Sa réputation a été salie et sa carrière ruinée. Il est dans de sales draps.
Algernon Charles Swinburne
Un jeune poète prometteur et avide de sensations fortes, disciple du marquis de Sade. Le cognac causera sa perte. C’est le cadet de ses soucis.
Les deux hommes sont au cœur d’un empire déchiré par les conflits. D’extraordinaires machines envahissent un monde soumis à des lois des plus répressives. Tandis que certains défendent une société fondée sur le génie créateur, d’autres repoussent les limites de la conscience en ayant recours aux drogues, à la magie et à l’anarchie.
Lorsque des loups-garous terrorisent l’East End londonien et que des jeunes filles deviennent la proie d’une effroyable créature nommée Spring Heeled Jack, le duo n’a plus d’autre choix que d’agir. Au plus vite.
Tous deux se trouvent confrontés à l’un des événements les plus décisifs de cette époque. Mais la pire de leurs découvertes pourrait bien provoquer la fin du monde tel qu’ils le connaissent…

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Il y a quelques mois la maison d’édition Bragelonne nous proposait le mois du Cuivre, permettant de découvrir ainsi trois romans fortement teinté d’univers Steampunk. Ce roman faisait partie de cette collection et a rapidement rejoint ma bibliothèque tant le quatrième de couverture me paraissait vraiment intéressant et tant l’illustration de couverture se révélait très sympathique et accrocheuse. À noter aussi que ce roman se révèle être un très bel objet avec ses dorures sur la couverture et ses tranches dorées.

Je dois dire que ce roman démarre de façon vraiment efficace, nous plongeant directement dans un des tournant de la vie du héros Richard Burton. On se retrouve rapidement happer par la vie de ce héros, grand aventurier, qui va se retrouver lancer dans de péripéties toutes plus fracassantes les unes que les autres. L’originalité de ce roman vient clairement du mélange que nous propose l’auteur avec des personnages historiques ayant existé, se retrouvant dans un univers uchronique steampunk et le tout avec son lot de bouleversement temporel. Je dois bien avouer que c’est l’une des grandes forces du récit. Autre point intéressant et que l’auteur s’intéresse à une des figures anglaise peu connu par chez nous qu’est Spring Heeld Jack qui se traduit par Jack Talons-à-ressort, mystère encore jamais résolu à ce jour. C’est donc avec un mélange de toutes ces bonnes idées que l’auteur nous lancer dans ce récit qui va se révéler énergique, mais, je l’avoue, dont je ressors plutôt mitigé.

Concernant le rythme du récit rien à redire, l’auteur sait clairement y faire, étant scénariste avant d’écrire des livres, nous plongeant ainsi dans une histoire efficace et entrainante du début à la fin, se révélant sans temps morts. Il joue plutôt bien et de façon efficace avec les rebondissements et les retournements de situation pour ne jamais ennuyer le lecteur, même si parfois certains se laissent deviner rapidement. J’ai noté aussi ici ou là quelques longueurs, mais rien de non plus dérangeant tant le lecteur se retrouve happer par les aventures de nos héros. Non ce qui m’a bloqué c’est qu’au bout des deux tiers on découvre enfin la vérité sur Jack, qui il est et les conséquences de son existence, et là j’avoue, j’ai eu du mal à accrocher.

Déjà Jack manque clairement de charisme et m’a paru complètement idiot ce qui est en complète opposition au fait que l’auteur nous le présente comme un génie. Imaginer un voyageur  temporel, héros de son époque et créateur d’une technologie qui révolutionne le monde, mais qui décide de revenir de 300 ans dans le passé pour empêcher un de ces ancêtres de faire une erreur et le tout en se disant qu’il n’y aura aucune conséquence sur la trame du temps. Déjà là on sent bien tout le génie de notre héros, ajouter a cela un soit disant choc de culture bancal et une idée pour réparer l’avenir qui se révèle complètement aberrante et vous comprendrez que j’ai eu du mal avec cette logique. De plus l’auteur se permet certaines évolutions simplement pour son histoire sans réfléchir à sa faisabilité, je pense principalement aux évolutions technologiques et génétiques qui ont rattrapé 300 ans en à peine 20 ans, le tout sans aucun plan, simplement sur de grandes idées tracé lors d’une conversation avec le voyageur du temps. Dommage que ces défauts viennent un peu gâcher, pour moi, ce roman, car dans l’ensemble on avait de quoi obtenir un très bon divertissement.

L’univers lui se révèle par contre vraiment intéressant, on sent bien que l’auteur se plait à inventer de nouvelles technologies ainsi qu’à créer de nouvelles espèces utiles grâce à la génétique. Cette imagination, associé à un travail sur le Londres victorien vraiment saisissant et passionnant, nous offre un monde sombre, efficace et intéressant à découvrir. Je reprocherai peut être juste que ces nouvelles technologies ne se limitent finalement qu’aux communications et au transport, mais je ne doute pas que cela changera dans les prochains tomes. La séparation entre les Technologistes et les Eugènistes se révèle aussi intéressante et offre, dans une époque de révolution industrielle, une lutte de pouvoir qui ne manque pas d’attrait même si assez simpliste. L’aspect uchronique est plutôt bien géré offrant son lot de changements et de modifications dans l’histoire qui se révèlent efficaces, même si parfois ils se révèlent traités un peu trop hâtivement selon moi, offrant plus un changement de date pour la cohérence de l’histoire.

Concernant les personnages je dois bien avouer que l’auteur a du pas mal se renseigner sur Burton et Swinburne, nous offrant des personnages vraiment intéressants, chacun ayant son propre point de vue entre le cartésien et l’imaginatif. On se retrouve avec un duo attachant qui nous plonge facilement dans leurs aventures et qui rappelle un petit peu Holmes et Watson par certains aspects. Je reprocherai peut être juste un manque parfois d’aspect émotionnel, principalement dans le traitement de la relation de Burton et Isabel qui se révèle trop froid. Par contre j’aurai aimé que l’auteur fasse le même travail sur les personnages secondaires, car autant certains se révèlent vraiment intéressants et travaillés, autant les figures scientifiques connues m’ont paru partir dans tous les sens. Entre un Darwin qui n’a aucune profondeur et ne sert que de super grand vilain pas beau et Nightingale qui tend vers la sorcière généticienne, j’avoue avoir eu du mal à accrocher tant ces personnages sonnent creux et à l’opposé de ce que je connais d’eux.

Concernant la plume de l’auteur elle se révèle simple, efficace et entrainante. On sent bien que l’auteur a été scénariste, sachant jouer avec les dialogues, les phases d’action, les rebondissements et les descriptions. L’ensemble forme un tout qui fait que le lecteur tourne les pages avec un minimum de plaisir et d’envie d’en savoir plus sans jamais s’ennuyer. Dommage que l’histoire m’ait paru un peu trop bancal dans sa construction pour vraiment m’accrocher ce qui fait qu’au final j’ai trouvé ce roman plutôt moyen malgré tout le potentiel et les idées qu’il y a. Je pense que je lirai la suite pour voir comment il va s’en sortir dans ses prochaines histoires et s’il a su améliorer la cohérence de son intrigue.

En Résumé : J’avoue je sors de ma lecture avec un sentiment plus que mitigé. Tout démarrait bien, l’histoire se révélant prenante dès le premier chapitre, sans temps morts, remplie de rebondissements et de retournements de situations efficaces malgré, certes, quelques longueurs, puis arrive les révélations. Là j’avoue j’ai en partie déconnecté tant le tout m’a paru bancal voir même limite incohérent. Entre un Jack, présenté comme un génie, qui m’a paru idiot dans sa réflexion sur les modifications temporelles, son idée complètement aberrante pour réparer le temps et aussi des évolutions beaucoup trop rapides qui servent juste le récit mais manquent de cohérence, j’avoue j’ai eu un peu de mal. Dommage, car l’univers se révèle vraiment intéressant et bien porté par des technologies surprenantes et qui collent parfaitement à l’univers Steampunk. Concernant les personnages j’ai bien accroché à Burton et Swinburne dont on sent que l’auteur s’est pas mal renseigné sur eux, j’aurai juste aimé qu’il en fasse autant sur Darwin et Nightingale qui ne sont là que pour remplir une caricature de super vilains. La plume de l’auteur se révèle vraiment simple, divertissante et entrainante. Il y a clairement du potentiel dans ce livre et de bonnes idées, je pense donc lire un jour la suite pour voir comment s’en sort l’auteur.

 

Ma Note : 5,5/10

 

Autre avis : Lune, Herbefol, Tesrathilde, …

Les Voies d’Anubis – Tim Powers

les voies d'anubisRésumé : Lorsque le professeur Brendan Doyle accepte de donner une conférence sur le poète anglais Coleridge, il est loin d’imaginer qu’il ne va pas tarder à le rencontrer en personne… en 1810 ! Car après avoir accepté l’offre d’un millionnaire ayant percé les mystères du voyage dans le temps, le voilà plongé dans une aventure rocambolesque, traversant un Londres peuplé de bohémiens, de mendiants douteux et de sorciers terrifiants, tel ce clown macabre qui règne sur le monde souterrain. Et pour couronner le tout, Doyle ne peut revenir à son époque, à moins de déjouer les plans malfaisants de mages égyptiens qui veulent ramener leurs anciens dieux à la vie. Mais osera-t-il prendre le risque de changer le cours de l’Histoire ?

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Il y a quelques semaines Bragelonne nous a proposé un mois du cuivre consacré au Steampunk. Appréciant énormément ce courant littéraire je n’ai donc pas tardé à plonger sur certains des bouquins proposés dont ce roman, considéré comme à l’origine du Steampunk justement, et à les faire entrer dans ma PAL. Puis il faut bien le dire Bragelonne a fait un très joli travail sur la présentation du livre comme avec cette couverture, illustrée par Didier Graffet, qui est vraiment réussie ou encore les tranches du roman qui sont dorés. À noter que j’ai déjà lu Sur des Mers Plus Ignorées de l’auteur qui se révélait être un roman sympathique et plein d’action (ma chronique ici).

L’histoire, finalement, démarre assez classiquement avec un expert qui voyage dans le temps et se retrouve, pour certaines raisons coincé là-bas et va devoir lutter contre des forces qui le dépassent, mais l’auteur compense ce côté un peu classique du démarrage par un rythme vraiment soutenu et sans temps morts ce qui fait qu’on est rapidement happé. Puis très vite l’auteur nous plonge alors dans son récit avec différentes lignes d’intrigues qui se révèlent vraiment complexes et surprenantes, et qui vont amener nos héros à découvrir une Londres Victorienne bien loin de ce qu’ils attendaient. Une histoire qui va se révéler au final vraiment complexe, denses et pleines de rebondissements et d’action avec son lot d’action, de trahisons, de mensonges, ce qui fait qu’on tourne les pages avec un grand plaisir pour savoir ce que va bien pouvoir nous proposer l’auteur.

Ce qui marque dans ce récit c’est le mélange des genre qui nous propose ainsi du Steampunk, des loups-garous, de la magie, des divinités égyptiennes, du voyage temporel. L’auteur réussi son pari en nous proposant un texte de parfaitement structuré, cohérent, passionnant et efficace malgré la diversité des sujets et des développements. Certains points m’ont tout de même déranger dans l’histoire comme certaines révélations qui se révèlent finalement sans surprises et tombent à plat, ou bien encore une conclusion un peu « happy-end » et qui manque aussi un peu de surprise, mais rien de bien gênant, car le tout est parfaitement compensé par un rythme vraiment tendu, efficace, nerveux et prenant qui nous plonge avec facilité dans l’histoire, ce qui fait qu’on pardonne ces petites maladresses tant on veut en savoir plus.

L’univers développé par l’auteur se révèle vraiment vaste, plaisant, mais surtout nous permet de découvrir une Londres victorienne vraiment intéressante que ce soit entre les bohémiens, la bourgeoisie ou encore cette cour des miracles de mendiants, le tout se révèle fascinant surtout que l’auteur viens saupoudrer le tout de mystères, de magies, de complots, d’intrigues et de trahisons vraiment surprenantes et passionnantes. Un univers mélange de bas-fonds et de lumière qui se révèle véritablement foisonnant, offrant un mélange hétéroclite de mystères, de magies, de culture et de mythologie. Un univers, à l’aube de l’ère industrielle qui colle parfaitement au Steampunk, et qui mérite d’être découvert. On sent aussi que l’auteur n’a rien laissé au hasard et a dû passer du temps à se renseigner sur l’époque et le monde qu’il décrit. En tout cas un univers, mélange de lumières et d’ombres, qui accroche bien le lecteur.

Concernant les personnages l’auteur nous offre une palette de personnages vraiment différents les uns des autres et qui se révèlent complexes avec leurs envies, leurs vengeances et leurs tentations. Des personnages qui nous entraînent dans leurs aventures et leurs complots de façon captivante et efficace et qu’on découvre au fur et à mesure des pages. J’avoue qu’on s’accroche peut être plus aux personnages pour leurs mésaventures et leurs histoires que pour leurs sentiments ou émotions, mais rien de bien gênant, car ça colle parfaitement au fait que l’auteur cherche plus à offrir une histoire efficace et sans temps morts. Par contre, certains personnages secondaires apparaissent et disparaissent trop vite et certains restent tout de même un peu trop nébuleux et simplistes comme Le Maître par exemple.

Le style de l’auteur se révèle simple, efficace et entrainant malgré parfois, il faut bien l’avouer, quelques longueurs ici ou là, mais rien de bien gênant tant on se retrouve entrainer par ce roman foisonnant d’intrigues, captivant et sans temps morts. L’auteur nous livre donc un roman passionnant, au rythme soutenu qui se révèle vraiment efficace et qui n’a pas vieilli depuis sa publication, dommage que quelques petits points ici ou là l’empêche d’atteindre l’excellence. Je lirai avec plaisir d’autres romans de l’auteur.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment avec ce roman qui nous offre une histoire qui démarre, certes, de façon classique, mais de façon entrainante et sans temps morts, puis qui, peu à peu, se révèle foisonnante et passionnante avec son lot d’intrigues et de complots et de trahisons. On sent que l’auteur a mené pas mal de recherches pour son univers soigné et denses qui est à l’origine du Steampunk. Concernant les personnages ils se révèlent intéressants aux aventures passionnantes même si certains personnages secondaires sont un peu trop intermittents ou encore trop nébuleux pour complètement passionner. La plume de l’auteur se révèle vraiment intéressante et entrainante même si parfois il se laisse aller à quelques longueurs, mais rien de bien gênant. Au final je suis content d’avoir découvert ce roman et je lirai avec plaisir d’autres romans de l’auteur.

 

Ma Note : 8,5/10

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