Résumé : La Troisième Guerre mondiale a eu lieu…
L’Humanité a presque disparu, décimée par des armes biologiques, et les rares survivants sont traqués par des morts-vivants conçus pour tuer.
Dans la banlieue de Bangor, une simple rue sépare les trois derniers habitants de la ville. D’un côté, Jack et sa fille Lu. De l’autre, Patrick. Deux maisons retranchées derrière des défenses improvisées, deux maisons sous la neige, dans l’hiver sans fin du Maine… Loin de s’entraider, les voisins se vouent une haine farouche alors même que le monde semble toucher à sa fin.
Mais alors que les morts-vivants sont de retour, poussant les familles dans leurs derniers retranchements, la survie de tous dépendra de leur capacité à surmonter leur passé…

Edition : Eclipse Panini Books

 

Mon Avis : Concernant ce roman cela fait un long moment qu’il traîne dans ma PAL. Il est sorti à l’époque ou Eclipse décidait doucement de changer son fusil d’épaule se lançant principalement dans la publication de zombies au profit de la Fantasy et du Fantastique. J’avoue que le roman de zombie je l’apprécie, mais à petite dose, surtout que ce roman je m’attendais surtout à ce qu’il offre plus de l’adrénaline et du punch qu’un récit profond et un minimum original. Etant dans une période où je manque un peu de forme, je me suis donc dit que ce roman serait parfait pour une lecture qu’on pourrait considérer comme pop-corn et divertissante. Concernant la couverture, elle remplit parfaitement son rôle, proposant un rendu très post-apocalyptique et légèrement angoissant. Par contre, désolé, il va y avoir un peu de spoilers dans ma chronique.

Ce roman nous plonge ainsi dans un monde parallèle où les tensions entre les USA de Barack Obama avec l’Iran ont amené à la troisième guerre mondiale. Une guerre sous le signe des armes de destruction massives, biologiques ou encore chimiques qui va amener son lot de violence et de mort et à la disparition d’une large part de la population mondiale. A Bangor dans le Maine il reste que trois survivants, qui sont peut-être d’ailleurs les derniers survivants de l’humanité, Patrick, Jack et sa fille Lu. Sauf que voilà, Patrick et Jack se détestent. Ils vont pourtant devoir faire face à une invasion de morts-vivants. Bon autant le dire tout de suite, je n’ai pas accroché plus que cela à ce roman, je ressors même de ma lecture légèrement déçu tant l’auteur reste tellement en surface concernant l’ensemble de son récit qu’il en perd de sa logique et de son intérêt. J’avais plus l’impression d’avoir entre les mains un script de film basique qu’une véritable envie de créer un roman. D’ailleurs il n’est pas étonnant que ce livre ait été adapté au cinéma. De plus l’auteur tombe un peu trop facilement dans la simplicité et la facilité, ce qui ajoute à mon sentiment de déception. Attention tout n’est pas mauvais, il y a une certaine envie de rythme et de nervosité qui font que les pages se tournent vite et l’intrigue offre quelques moments d’action qui ne laissent pas indifférent, mais voilà j’ai trouvé que ça ne suffisait pas.

Si on en revient à l’intrigue, ce que je lui reproche principalement c’est à la fois que rien n’est expliqué et que tout se déroule un peu trop facilement. Si on prend l’exemple de cette troisième guerre mondiale, l’auteur propose bien une explication, mais sur à peine deux lignes et qui manque tellement de profondeur et d’aspect géopolitique qu’on sent qu’elle ne sert juste à l’auteur à construire son univers, qu’elle soit plausible ou pas. Attention je ne dis pas qu’une troisième guerre mondiale est impossible (même si j’espère qu’elle n’arrivera jamais qu’on soit bien clair), mais on reste tellement en surface et c’est présenté de façon tellement succincte que l’explication en perd tout intérêt et toute profondeur ; dire que lors des négociation USA / Iran ce dernier a voulu attaquer les bases américaines ce qui entraine obligatoirement une grande guerre apocalyptique c’est un peu, je trouve, oublier la complexité de la politique mondiale et le bordel que cela peut être. Quelques explications supplémentaires auraient clairement pu rendre l’idée plus intéressante comme l’ont fait certains autres romans de zombies. Alors vous allez me dire que je chipote, le but du roman n’est pas d’expliquer de la géopolitique, et je vous l’accorde, mais je pense que vous connaissez ce sentiment, dès qu’un roman ne répond pas un minima aux attentes on remarque tous les points qui dérangeant et là, j’avoue ça m’a frustré.

Pareil concernant l’image de fond du récit, nos héros sont les seules personnes présentes dans Bangor du Maine une ville parfaitement conservées avec ses supermarchés et ses magasins remplis de tout ce qu’il faut pour survire. C’est limite le paradis sur terre au vu de la situation. L’auteur tente bien de vaguement le justifier en disant que la ville n’a pas été pillé, car les forces de l’ordre ont fait leur boulot jusqu’à l’évacuation, mais voilà c’est un peu simpliste et ça a du mal à passer. Surtout quand on se rend compte que d’autres humains ont finalement survécus et ne se seraient jamais un tant soit peu approché. Ensuite autre point qui m’a dérangé ce sont les héros, je ne dirais pas qu’ils sont mauvais et j’ai trouvé l’idée d’avoir deux voisins qui se haïssent plutôt intéressante sur le papier. Sauf que voilà que chacun défende son bifteck, même si je suis pragmatique et que je trouve ça idiot dans une telle période, je peux le comprendre, par contre que sur une transition caricaturale on passe du « je te hais » à, finalement, « on est les meilleurs amis du monde embrassons-nous et allons poutrer du vilain » c’est un peu trop capillotracté pour moi. C’est dommage car l’auteur cherche pourtant à les développer un minimum. Concernant les zombies, déjà je tiens à dire que j’ai du mal à les considérer comme tels. Ils sont présentés comme des morts sur lesquels des expériences scientifiques ont été menées, ils courent à une vitesse exceptionnelle, peuvent changer de couleurs pour s’adapter au décor et surtout travaillent de façon cohérentes en groupe. Sauf que voilà malgré malgré que la préface nous annonce des zombies comme on en n’a jamais vu, pour moi ce n’en sont tout simplement pas. Des monstres, peut-être limite des Goules oui ça je veux bien.

Bon après là ce n’est qu’un point mineur et je dois bien avouer que ces monstres ont un petit quelque-chose d’intéressants. Ils apportent ainsi la tension recherchée et cette violence sous-jacente qu’on espère trouver dans ce genre de roman. Et là-dessus l’auteur offre quelques scènes franchement efficaces et intéressantes, même si de nouveau il s’offre quelques facilités. Sauf que voilà ce soubresaut est beaucoup trop court, il est à peine lancé qu’on arrive à la conclusion du roman et que par conséquent le peu d’intérêt retombe aussi vite. C’est trop peu surtout pour ce genre de roman et vu que, comme je l’ai dit, le drame humain manque d’intérêt l’ensemble m’a ainsi paru un peu trop bancal.. La conclusion, d’ailleurs purement cinématographique, m’a trop faite penser à celle de Je Suis une Légende, le film (pas sûr que ce soit une référence), avec son lot de Deus Ex Machina et de sacrifices qui font qu’elle a du mal à me marquer. Alors autant être clair, je pense que ce roman plaira à ceux qui n’aime pas se prendre la tête et cherche des romans très visuels, pour ma part même dans un roman page tuner j’attends un minimum que n’a pas rempli ce livre oubliant qu’il faut un minimum de densité. La plume de l’auteur n’a rien non plus de très percutant, s’avérant simple et concise, collant parfaitement au récit et au besoin de rendre l’ensemble rythmé et vivant.

En Résumé : Au final je ressors de ma lecture pas complètement convaincu et même légèrement déçu. Certes je m’attendais à ce que ce roman ne soit qu’un simple page-turner avec une bonne dose d’action, sauf que voilà, même là le roman n’a pas réussi à me happer, se révélant trop simpliste et voulant trop créer une semblant de rame humain qui n’a pas fonctionné avec moi. L’aspect politique et image de fond du récit manque clairement de densité pour paraitre cohérent, ne servant finalement que finalement à l’auteur de construire son image de fond, cohérente ou non. L’idée de héros, voisins, qui se détestent ne manque pas d’intérêt sur le papier mais là aussi l’auteur n’arrive clairement pas à l’exploiter restant trop en surface et surtout reposant sur un retournement de situation tellement caricatural qu’il en perd tout intérêt. Les zombies, que je considère plus comme des goules ou des monstres que comme des zombies tant ils n’en gardent aucun caractéristiques, apportent certes une certaine tension, mais elle arrive trop tard et trop près de la conclusion pour nous happer. Un peu comme un faux départ. C’est dommage, car j’y retrouvais enfin ce que je cherchais dans ce roman. La plume de l’auteur, sans se révéler exceptionnelle, s’avère simple et concise collant parfaitement à l’envie d’un roman rapide et percutant, mais voilà je n’ai jamais réussi à rentrer dedans. Si vous cherchez un roman simple, sans aucune prise de tête peut-être qu’il vous plaira plus qu’à moi.

 

Ma Note : 4,5/10