la guerre du lotus 1 stormdancerRésumé : On disait éteinte la race des griffons, ces créatures mythiques menées par les danseurs d’orage. Pourtant, Yukiko et son père reçoivent l’ordre d’en capturer un pour le cruel shogun des îles de Shima. Contre toute attente, ils y parviennent, mais Yukiko se retrouve perdue dans une forêt sauvage, avec pour seule compagnie un griffon mutilé qu’elle nomme Buruu.
Unis dans l’adversité, la jeune fille et l’animal s’entraident. Yukiko serait-elle la véritable danseuse d’orage, ultime espoir du peuple ?

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : J’avoue que concernant ce roman j’ai un peu craqué dessus sur un gros coup de tête. La première chose qui m’a attiré c’est la couverture, illustrée par Sylvie Veyres, que je trouvais réussi avec son ambiance asiatique (même si j’avoue avoir une certaine préférence quand même pour certaines couvertures étrangères), ensuite quand j’ai lu sur la quatrième de couverture annonçant steampunk, univers asiatique et griffon j’avoue que ça m’a tout de suite convaincu et il est donc rentré d’un coup de baguette magique (que j’appelle plus communément portefeuille) dans ma PAL. Après quelques mois d’attentes et vu que le second tome a été publié il y a quelques semaines, j’ai décidé de le sortir de ma bibliothèque pour me faire un avis.

Il faut bien l’avouer que ça commence fort, avec un premier chapitre qui nous plonge directement dans l’action, se révélant nerveux et percutant, qui sert finalement de prologue pour offrir alors un flashback qui permettra de mieux comprendre cette scène. C’est à partir de là que j’ai eu un peu peur, puisque les 5O premières pages m’ont laissé un sentiment plutôt mitigé, une impression de longueur et un sentiment que cette partie se révélait haché. Le gros soucis finalement de cette première partie c’est qu’elle rentre un peu trop dans l’idée d’introduction, l’auteur mettant le maximum d’informations sur son univers et ses personnages pour mieux après se concentrer entièrement sur son intrigue, sauf que voilà des informations il va y en avoir énormément et parfois il se perd aussi dans des descriptions un peu à rallonge et qui manquent un peu d’intérêt. Alors elle n’est pas inutile, car elle permet au lecteur de plonger dans l’ambiance et de savoir de quoi on parle, mais parfois on se demande s’il n’aurait pas mieux valu aérer un peu l’ensemble en répartissant certaines des informations sur l’ensemble du roman. Attention cette première partie n’est pas non plus indigeste offrant tout de même des aspects intéressants, mais voilà le lecteur risque de se retrouver légèrement perdu devant ce début un peu haché et difficile.

Sauf que voilà il serait dommage de s’arrêter sur cette première partie, car la suite va se révéler beaucoup plus plaisante, entraînante et efficace. Alors certes, l’intrigue ne révolutionne pas le genre avec un Shogun despotique qui pousse de plus en plus son pays à mourir de faim avec tout ce que cela entraine comme révolution et en toile de fond un parallèle entre la technologie et la nature, mais voilà l’auteur s’en sort clairement bien proposant une histoire qui va se révéler solide, percutante et sans temps morts, offrant ainsi de nombreux rebondissements, de nombreuses surprises et aussi son lot de scènes nerveuses et percutantes. Le lecteur se retrouve ainsi à tourner les pages avec plaisir et envie d’en apprendre plus et de savoir quelles aventures vont devoir rencontrer nos héros. Alors après ce livre cherche clairement le divertissement, ce qui fait qu’on note certaines facilités comme justement cette « confrontation » entre la technologie, source de pollution, et la nature, mais voilà cela n’empêche pas l’ensemble de bien fonctionner et le message de passer un minimum au lecteur. Surtout que, pour moi, ce cycle, tout du moins ce premier tome, vise un public large aussi bien adulte qu’adolescent. L’intrigue devient ainsi au fil des pages plus captivante, le lecteur se retrouve ainsi à tourner les pages avec plaisir et envie d’en apprendre plus et de savoir quelles aventures vont devoir rencontrer nos héros aboutissant à une conclusion explosive, tendue et sans temps morts.

Concernant l’univers je dois bien admettre qu’il se révèle très intéressant à découvrir, principalement devant son mélange de Steampunk, aspect mythique et mythologiques et le tout saupoudré d’influence Japonaise. Alors attention, pour bien préciser la chose je parle bien d’influence, car on se rend rapidement compte que les connaissances de l’auteur viennent plus de manga et films que de véritable recherches historiques, ce qui se ressent parfois. Ceci n’est en rien un critique, j’ai accroché à cet univers, mais si vous recherchez vraiment un univers à l’influence profonde et historique Japonaise, là il vaut mieux passer votre chemin, la toile de fond ici répondant plus à compléter et densifier l’aspect divertissement. Cela n’empêche pas l’ensemble de se révéler complexe et surtout il offre une ambiance finalement assez sombre et poisseuse où le côté « Steampunk » se révèle plus problématique que vraiment bénéfique, où la beauté de ce monde a fané, voir disparue et où viennent se croiser griffons et démons pour notre plus grand plaisir. J’ai noté aussi un travail d’imagination efficace, principalement sur l’aspect technologique,. L’aspect politique se révèle solide, certes rien de révolutionnaire avec un dictateur et quelques luttes de pouvoirs, mais qui offre son lot de machinations et de trahisons. En tout cas au final qui me donne envie d’en apprendre plus, qui se révèle accrocheur et très visuel malgré, comme je l’ai dit, la propension de l’auteur à se perdre un peu en description au début.

Concernant les personnages, Yukiko se révèle être une héroïne assez intéressante à découvrir par son caractère fort, sans concession et charismatique, mais pourtant humaine. On regrettera peut-être le côté stéréotypé de sa relation avec son père qui repose sur des révélations assez prévisibles, mais cela ne l’empêche pas de se révéler attachante et de donner envie de suivre ses aventures. Concernant les protagonistes qui gravitent autour d’elle, ils ne manquent pas non plus d’attraits, avec une mention particulière pour Buruu le Griffon et la relation qu’il va tisser au fil des pages avec l’héroïne. Je regrette tout de même un ou deux personnages secondaires un peu caricaturaux, comme le Shogun qui manque de complexité tombant trop dans le dictateur très méchant ou encore son ministre. Concernant l’histoire d’amour je dois bien avouer que je suis bien content que l’auteur ait clairement évité le triangle amoureux classique pour essayer de construire quelque chose d’un peu plus « humain », même s’il n’évite pas certains clichés.

La plume de l’auteur se révèle entraînante, vivante, efficace et happe assez rapidement le lecteur, le plongeant dans une histoire bien rythmée et dévoilant un univers original, solide et efficace. Au final, on obtient ainsi un premier tome qui, sans trop se prendre la tête ni révolutionner le genre, offre une bonne lecture et me donne clairement envie de lire la suite pour savoir ce que va bien proposer l’auteur.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec le premier tome de cette trilogie qui offre une histoire, certes qui met un peu de temps à démarrer offrant 50 premières pages un peu trop dense en information, mais qui après se révèle efficace, entrainante, vive et sans temps morts aboutissant à une conclusion explosive. Un divertissant qui a réussi à me happer assez facilement, malgré, c’est vrai, quelques facilités ici ou là. L’univers développé par l’auteur est solide, mélange de Steampunk, de mythes, le tout saupoudré d’une libre inspiration d’influence japonaise et donne envie d’en apprendre plus aussi bien d’un point de vue technologique et son influence sur la planète, que social. Le personnage de Yukiko ne manque pas d’intérêt, héroïne forte charismatique et pourtant humaines, malgré quelques passages un peu stéréotypés comme la relation avec son père.  Les personnages secondaires qui gravitent autour d’elle se révèle aussi attrayants, malgré un ou deux qui tombent un peu dans la caricature. La plume de l’auteur se révèle vivante, entrainante, plongeant le lecteur rapidement et facilement dans son récit. Au final un premier tome qui ne révolutionne pas le genre, mais qui se révèle réussi et donne clairement envie de découvrir la suite.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Petitetrolle, Galleane, Otsü, La tête dans les livres, …