Catégorie : Frissons Page 1 of 5

Bedfellow – Jeremy C. Shipp

Résumé : When the . . . thing first insinuated itself into the Lund family household, they were bemused. Vaguely human-shaped, its constantly-changing cravings seemed disturbing, at first, but time and pressure have a way of normalizing the extreme. Wasn’t it always part of their lives?
As the family make more and greater sacrifices in service to the beast, the thrall that binds them begins to break down. Choices must be made. Prices must be paid. And the Lunds must pit their wits against a creature determined to never let them go.
It’s psychological warfare. Sanity is optional.

Edition : Tor

Mon Avis : Cette novella a clairement terminé dans ma PAL sur un coup de tête. C’est bien simple, avant de me lancer dans la lecture de Bedfellow je ne connaissais rien de l’auteur qui a quelques nouvelles et novella à son actif. C’est au moment de sa sortie, où j’ai vu passer différentes informations promotionnelles sur différents réseaux sociaux, que j’ai été titillé par ce livre. J’avoue qu’à ce moment que j’avais envie d’un peu de lectures pleines de frissons. Ajouter à un résumé intrigant et aussi à une couverture, illustrée par Greg Ruth, qui donnait envie, je l’ai donc fait rapidement entrer dans ma bibliothèque.

Little Heaven – Nick Cutter

Résumé : Le passé est un molosse qui vous poursuit à travers champs et collines, tenaillé par une faim dévorante, vous pistant jusqu’à ce que, une nuit, vous l’entendiez gratter à la porte. Le mal ne meurt jamais ; il sommeille.
Parlez-en à Minerva, à Micah et à Ebenezer, chasseurs de primes, mercenaires dans l’âme mais aux dons inégaux. La première fois qu’ils font équipe, en 1966, c’est pour retrouver un enfant qui a été enlevé par une secte obscure œuvrant au Nouveau-Mexique, dans un endroit nommé Little Heaven. C’est là que le révérend Amos, qui reçoit ses ordres de Dieu directement, rassemble ses fidèles pour un culte des plus sombres.
Quinze ans plus tard, la fille de Micah est enlevée, et le trio devra s’armer pour le débarquement de l’Enfer à Little Heaven.

Edition : Denoël Sueurs Froides (Publie le 01-11-2018)
Traduction : Eric Fontaine

 

Mon Avis : Avant de me lancer dans la lecture de ce roman, j’avoue, je ne connaissais pas Nick Cutter et je n’avais rien lu de lui. Déjà, pour être précis, Nick Cutter est un pseudonyme utilisé par l’auteur canadien Craig Davidson qui est, je pense, surtout connu en France pour son livre Un Goût de Rouille et d’Os qui a été adapté au cinéma par Jacques Audiard avec Marion Cotillard sous le titre De Rouille et d’os. Il y a quelques années, sous le même pseudonyme, l’auteur avait publié le roman Troupe 52 qui m’avait un temps tenté mais que, finalement, je n’ai jamais fait entrer dans ma PAL qui en devient de plus en plus insaisissable. Ainsi, quand on m’a proposé de découvrir ce nouveau roman, j’avoue je me suis laissé tenter pour enfin découvrir cet auteur, puis en période d’halloween une lecture pleine de frissons fait toujours du bien.

Welcome to Harmony – Juan De Dios Garduño

Résumé : La Troisième Guerre mondiale a eu lieu…
L’Humanité a presque disparu, décimée par des armes biologiques, et les rares survivants sont traqués par des morts-vivants conçus pour tuer.
Dans la banlieue de Bangor, une simple rue sépare les trois derniers habitants de la ville. D’un côté, Jack et sa fille Lu. De l’autre, Patrick. Deux maisons retranchées derrière des défenses improvisées, deux maisons sous la neige, dans l’hiver sans fin du Maine… Loin de s’entraider, les voisins se vouent une haine farouche alors même que le monde semble toucher à sa fin.
Mais alors que les morts-vivants sont de retour, poussant les familles dans leurs derniers retranchements, la survie de tous dépendra de leur capacité à surmonter leur passé…

Edition : Eclipse Panini Books

 

Mon Avis : Concernant ce roman cela fait un long moment qu’il traîne dans ma PAL. Il est sorti à l’époque ou Eclipse décidait doucement de changer son fusil d’épaule se lançant principalement dans la publication de zombies au profit de la Fantasy et du Fantastique. J’avoue que le roman de zombie je l’apprécie, mais à petite dose, surtout que ce roman je m’attendais surtout à ce qu’il offre plus de l’adrénaline et du punch qu’un récit profond et un minimum original. Etant dans une période où je manque un peu de forme, je me suis donc dit que ce roman serait parfait pour une lecture qu’on pourrait considérer comme pop-corn et divertissante. Concernant la couverture, elle remplit parfaitement son rôle, proposant un rendu très post-apocalyptique et légèrement angoissant. Par contre, désolé, il va y avoir un peu de spoilers dans ma chronique.

Les Evangiles Ecarlates – Clive Barker

les evangiles ecarlatesRésumé : On attendait depuis près de vingt ans le retour des deux personnages les plus célèbres de Clive Barker : Pinhead et Harry D’Amour.
Un rendez-vous annoncé dans un ouvrage devenu mythique que des millions d’admirateurs n’osaient plus espérer.
Ce livre, le voici.
Un final grandiose qui oppose le fameux détective du surnaturel Harry D’Amour et le Prêtre de l’Enfer, immortel et sadomasochiste – Pinhead pour les intimes. La conclusion de l’histoire qui commença dans Hellraiser avec la découverte d’une étrange boîte, un cube-puzzle réputé ouvrir un portail sur l’enfer lui-même…

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : J’avoue, j’aime beaucoup ce que fait Clive Barker, principalement pour tout ce qui tourne autour du frisson et de l’horreur, même s’il m’arrive parfois d’être déçu comme lors de ma lecture de Jakabok. Après il faut aussi dire je n’ai pas encore lu son cycle jeunesse, Abarat, dont le premier tome m’attend dans ma PAL. Ma première découverte fût justement avec le personnage de Pinhead à travers le film, puis la novellisation, de Hellraiser. Je connais moins Harry D’Amour, même si je l’ai croisé dans une ou deux nouvelles dont je trouvais l’aspect Urban Fantasy sombre et violent intéressant. C’est donc sans surprise que je me suis rapidement laissé tenter dans ce qui est annoncé comme étant leurs dernières aventures.

Après, le soucis avec ce genre d’affrontement entre deux personnalités connues, vient souvent des attentes du lecteur. J’avoue que je ne me lançais pas dans cette lecture avec d’attentes particulières, mais plus dans la découverte. Cela a fait que je me suis ainsi retrouvé facilement porter par ce récit qui se révélait énergique, percutant avec son lot de frissons, de violence et de sang. alors après il ne faut pas non plus le nier, malgré que je n’avais aucune attentes particulières, j’ai quand même eu l’impression de ne pas avoir le meilleur Barker entre les mains. Alors attention, l’ensemble est loin d’être mauvais, je l’ai même trouvé vraiment sympathique dans ce qu’il construit et on sent aussi clairement qu’il « aime » ces personnages, leur offrant un final qui ne manque pas d’attrait, entrainant et plutôt réussi avec une conclusion intéressante. Il faut dire qu’il démarre fort, avec une première partie qui ne va pas manquer de percussion et d’horreur, le tout avec une certaine aridité, dégageant un certain plaisir pervers face à la souffrance, et qui met directement le lecteur dans le bain et rappelle à quel point notre cher Cénobite n’est pas, selon moi, l’un des monstres récurrents les plus effrayant pour rien. On retrouve ici avec force et intérêt cette ambigüité qui tourne autour de la violence, liée au plaisir. Ce que j’ai par contre trouvé dommage, c’est que tout ce travail sur l’horreur m’a paru moins »profond » que ce que j’avais découvert dans d’autres de ces écrits, parfois même un peu gratuit. On se retrouve ici quelque chose de plus brute, de plus graphique, de plus froid. Cela offre, c’est vrai une vision différente, mais m’a légèrement frustré comme si l’auteur avait peur de vraiment se laisser aller ou comme s’il ne voulait pas perdre la tension du récit.

Le grand intérêt du roman vient bien entendu de la rencontre entre Harry D’Amour et Pinhead. Comme je l’ai dit, Clive Barker aime ses personnages et cela se ressent dans leurs constructions tout le long du récit. On n’est clairement pas sur une confrontation, même si les deux personnages sont opposés, l’un représentant l’enfer, l’autre se révélant plus humain avec une certaine moralité et de bonté, mais plus dans un « lien » qui va relier les deux personnages tout du long de ces aventures. J’ai ainsi adoré retrouver le cénobite, son côté froid, énigmatique, méticuleux, intelligent et carnassier, son plaisir de faire souffrir, certes on ne le comprend pas toujours, vu qu’on est clairement moins présent dans sa tête que d’autres héros, mais c’est mieux ainsi. En effet rendre plus profond ce personnage avec des sentiments ou des émotions aurait eu le risque de lui enlever ce qui fait sa force : sa monstruosité. Alors attention je ne parle pas d’adorer ou de mettre sur un piédestal un monstre, mais plus d’apprécier le personnage pour ce qu’il est, un croquemitaine, dévoilant le côté sombre et offrant de quoi bien frissonner. De l’autre côté j’ai découvert plus en profondeur Harry D’amour et sa bande de rejetés, de mal aimés, qui ont clairement réussi à m’accrocher. Je me suis attaché à eux, principalement à leurs différences, leurs faiblesses qui transparaissent comme des blessures ouvertes. Surtout que l’auteur a clairement le chic pour nous proposer un groupe hétéroclite, humain et vivant. J’en suis même sorti légèrement frustré tant parfois l’ensemble m’a paru seulement survolé et aurait mérité plus de développement.

On se retrouve ici dans un univers assez classique dans les grandes lignes, avec ce qu’on pourrait considérer comme une binaire lutte entre le bien et le mal, sauf que voilà l’auteur, à défaut de clairement la révolutionner l’idée, décide d’offrir quelque chose de différent. De duel il y en aura un, certes pas entre Pinhead et D’Amour, mais un combat plus biblique dont je ne dévoilerai rien pour éviter de vous spoiler. Le principal intérêt de cet univers vient par contre dans la plongée en enfer, le héros devant suivre Pinhead dans son monde, et sa découverte au fil des pages. De nouveau un aspect très visuel qui percute, se révélant étrange, angoissant même si certains aspects auraient mérité d’être plus soignés. L’aspect magie qui est l’un des éléments importants du récit, sans se révéler révolutionnaire, s’avère solide avec une mention spéciale aux tatouages dont j’ai trouvé le principe vraiment intéressant.

Alors après, tout n’est pas non plus parfait dans ce roman, l’ensemble se révélant un peu linéaire à mon gout. C’est percutant et incisif, mais on voit les choses arriver en avance, de même j’ai eu l’impression que le voyage de D’amour et ses amis m’a paru un peu trop facile, on ne s’inquiète jamais vraiment pour eux. Ensuite certains passages m’ont paru traité trop rapidement, là ou au contraire un ou deux aspects m’ont paru de trop. Enfin dernier point, comme je l’ai déjà dit ce n’est clairement pas le meilleur roman de l’auteur, on n’y retrouve pas complètement l’impact qu’on retrouvait dans ces anciens écrits. Maintenant soyons clair, oui ce livre n’est pas exempt de défauts, mais il a réussi à me divertir, voir à certains moments à me toucher, se révélant sympathique, bien porté par une plume simple efficace et très visuelle.

En Résumé : J’ai passé un agréable moment de lecture avec ce roman proposant LA rencontre en Pinhead et Harry D’Amour. Alors certes ce n’est pas le meilleur roman de l’auteur, ne retrouvant pas obligatoirement la profondeur que peut mettre l’auteur derrière l’horreur, mais il se révèle percutant et entrainant. L’intérêt principal du récit vient clairement de la rencontre entre ses deux figures habituelles de l’auteur, surtout que l’auteur nous brosses des personnages réussis et terriblement efficace que ce soit dans le frisson avec le Cénobite et attachants avec D’Amour et sa bande. L’univers, se révélant classique dans sa lutte entre le bien et le mal, mais l’auteur offre quelque chose de solide avec un traitement légèrement différent de ce qu’on pouvait attendre, évitant ainsi la bataille finale entre les deux héros. Cela n’empêche pas une belle bataille que je vous laisse découvrir. La plume se révèle simple, efficace et entrainante. Alors après comme je l’ai tout n’est pas non plus parfait, l’ensemble se révélant linéaire, de plus on a du mal a vraiment s’inquiéter pour Harry et ses amis, mais voilà même si c’est loin d’être le roman le plus réussi de l’auteur il a marché avec moi, se révélant sympathique.

 

Ma Note : 7/10

Gretel and the Dark – Eliza Granville

gretel and the darkRésumé : Vienne, 1899. On amène au psychanalyste Josef Breuer une jeune fille maigre, presque morte, le crâne rasé. Le Dr Breuer baptise sa nouvelle patiente Lilie ; il ignore encore qu’il s’agira du cas le plus énigmatique de sa carrière. Lorsqu’elle revient à elle, l’inconnue soutient être une machine destinée à tuer le Monstre : Adi Wolf.
Quelque part en Allemagne, bien des années plus tard. Krysta est une petite fille orpheline de mère qui tyrannise ses gouvernantes et son père, médecin dans un étrange dispensaire. Quand celui-ci disparaît, elle reste seule au monde, sans rien ni personne pour la protéger contre l’enfer qui la rattrape. Elle devra alors plonger dans le souvenir des contes anciens que lui racontait sa nourrice…

Edition : Mirobole Editions

 

Mon Avis : Ce livre a rejoint ma PAL vraiment par hasard. J’ai commencé à en entendre parler pour la première fois en voyant apparaitre sur quelques blogs des avis qui se révélaient en majorité très positifs, de plus je dois bien avouer que je trouve le travail des éditions Mirobole vraiment réussi que ce soit concernant leurs choix de publications comme leurs maquettes. Par conséquent quand on m’a proposé de découvrir ce livre je me suis rapidement laissé tenter. En tout cas je trouve le visuel de couverture très accrocheur. À noter que j’ai légèrement modifié le résumé car je trouve qu’il peut jouer légèrement sur un des retournements important de l’histoire dont je parle dans ma chronique.

Ce récit nous propose de suivre deux lignes d’intrigues, une première qui se situe en 1899 à Vienne, où une jeune fille est retrouvée, presque morte et amnésique, après avoir été agressée et une seconde en Allemagne où on suit le destin de Krysta, véritable peste, qui a perdu sa mère et doit suivre son père, médecin, dans une nouvelle région. Cette double narration se révèle assez cryptique au début, en effet le lecteur a un peu de mal à comprendre le lien qui se lie entre les deux intrigues. Pour autant ce n’est pas une mauvaise chose, ça ne m’a pas empêché de me retrouver accroché à cette histoire qui se révèle sombre, empli de violence et d’horreur, mais happe rapidement le lecteur habitué, sans tomber dans la surenchère ou dans le trop morbide. C’est d’ailleurs une des forces du récit, il ne joue pas complètement sur le visuel, mais plus sur les non-dits, laissant ainsi à chacun le choix de pouvoir s’imaginer de lui-même les choses, de jouer par lui-même sur ses propres peurs. On a vraiment l’impression de rentrer dans un « cauchemar » où vient se mélanger de façon terriblement efficace psychologie, conte et histoire. Certes ce n’est pas la première fois qu’un auteur se sert d’un conte pour jouer sur la cruauté de la vie, mais là Eliza Granville nous offre aussi l’autre penchant du conte : certes comme la vie il peut se révéler cruel, certes comme la vie il peut être injuste, mais voilà les histoires et les récits peuvent aussi avoir une force que ce soit sur l’imagination, sur l’espoir, comme aussi sur nous-mêmes.

Mais voilà, la grande force du récit, celle qui a fait que j’ai quand même pris une petite claque (dans le bon sens du terme), ne m’attendant pas à cela, c’est le twist que nous propose l’auteur vers le milieu du récit. Certes tous les indices étaient présents pour permettre de le voir, au moins en partie, venir, et pourtant j’ai été surpris, car ce retournement de situation va apporter un côté « humain » au ressenti du lecteur, quittant ainsi l’aspect fiction et conte pour quelque chose de plus concret. C’est bien simple, on passe d’un roman qu’on aurait pu prendre pour un simple roman d’horreur, qu’on lit pour se divertir de façon un peu malsaine devant des effets visuels attendus, pour rendre finalement ce récit palpable, ambitieux et réaliste, le replaçant ainsi dans notre Histoire. On se retrouve alors à se lancer dans une véritable réflexion, que ce soit sur la folie de l’Homme, comme sa capacité à aller de plus en plus loin dans la cruauté et la bêtise sans aucune véritable raison, simplement parce-qu’il en a le pouvoir. La peur devient ainsi un peu plus malsaine, mais toujours sans tomber dans le glauque ou le gratuit, c’est vraiment le questionnement du lecteur vis-à-vis de lui-même et des autres qui rend le tout plus sombre. Alors je ne vais pas trop en parler pour éviter de trop en révéler, mais c’est clairement ce twist qui a fait, pour moi, la différence, à chacun de voir quel effet ce retournement de situation lui apportera.

L’univers et l’ambiance que pose l’auteur tout au long du récit se révèle terriblement efficace, à la fois sombre, dérangeante avec son lot d’effroi qui ne manqueront pas de faire frissonner le lecteur sans non plus trop étouffer. L’aspect historique se révèle aussi solide et soigné et je vous le laisse le découvrir pour, de nouveau, éviter de trop vous spoiler. La grande réussite de ce qui est construit ici vient, comme je l’ai dit du mélange conte, réalité, qui apporte ainsi de nombreuses voies possibles aux différentes intrigues, jouant facilement sur l’imagination du lecteur, le tout mâtiné d’un travail sur la psychologie et la philosophie qui ajoutent des aspects vraiment intéressants à l’ensemble et offre par la même occasion quelques débats intéressants. Les personnages se révèlent vraiment soignés et travaillés, possédant une profondeur et une caractérisation que j’ai trouvé abouti. Certes on a parfois du mal à s’attacher à certains des héros, par leurs réactions et leurs façons d’agir, mais très vite on les comprend ; ils ont parfois des raisons de se comporter comme ils le font, certes pas toujours bonnes, mais au moins on peut les appréhender. Mais surtout ils évoluent au fil des pages, ils ne restent pas figés et vont devoir avancer malgré les souffrances, les horreurs et les violences qu’ils vont rencontrer. Les personnages principaux se révèlent ainsi profondément humains et nous touchent, certains, selon moi, ne pouvant laisser indifférent le lecteur, là où d’autres personnages secondaires nous offrent d’effrayant croque-mitaine.

Puis les lignes d’intrigues commencent à se resserrer, les différentes questions trouvent leurs réponses et certaines hypothèses que je m’étais faites s’effondrent pour en ouvrir d’autres, aboutissant ainsi à une conclusion que j’ai trouvé réussi, passionnante et qui offre un point final réfléchi et une lueur d’espoir. Une sorte de rayon de soleil bienvenue dans un récit très sombre et qui nous rappelle aussi le besoin de la mémoire sans non plus tomber dans l’excès. Alors après certains pourraient regretter une démarrage un peu long et nébuleux, ou encore que le récit de Krysta parait trop « adulte » pour son âge, mais franchement pour moi ce ne fut que des détails tant j’ai été pris par ce roman. Par contre, comme je l’ai dit, l’avis de chacun dépendra de votre réaction face au twist. L’ensemble est porté par une plume qui se révèle dense, soignée et qui plonge facilement le lecteur dans l’ambiance angoissante et dérangeant de son récit, sachant jouer avec le lecteur pour mieux le surprendre, tout en cherchant à offrir des réflexions intéressantes. En tout cas je lirai avec grand plaisir d’autres écrit d’Eliza Granville tant celui-ci m’a passionné. Je ne peux que vous conseiller de découvrir ce roman, même s’il n’est pas à mettre entre toutes les mains comme vous vous en doutez.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce récit qui nous propose deux lignes de narrations dont il est, au départ, difficile de comprendre en quoi elles sont liées, mais offrant des intrigues sombres, angoissante et réussi sans non plus tomber dans le gratuit. Puis arrive le twist, celui qui fait passer ce récit du simple roman d’horreur à quelque chose de plus marquant, de plus concret, ramenant le tout dans l’Histoire. C’est ce retournement qui offre, je trouve, une nouvelle grandeur au récit, le rendant encore plus passionnant, nous offrant ainsi de nombreuses réflexions, tout en continuant à nous entrainer dans une ambiance dérangeante et effrayante des plus captivante, le tout sans jamais non plus trop tomber dans le « graphique » ou le sanglant, mais jouant clairement sur les non-dits plus que sur le visuel. L’univers que construit l’auteur est efficace, plein d’imagination, jouant entre conte et réalité, offrant ainsi de nombreuses voies et de nombreuses hypothèses, et en y ajoutant une touche de psychologie ouvrant au débat. Puis les lignes d’intrigues commencent à se resserrer, aboutissant à une conclusion que j’ai trouvé réussi, y amenant un léger rayon de soleil et nous rappelant que les contes peuvent être cruels, mais peuvent aussi offrir une force et une mémoire. Alors on pourrait regretter un démarrage qui prend un peu son temps ou encore sur le récit de Krystal une narration trop adulte pour un récit d’enfant, mais ses défaut ont très vite été balayé par le fait que j’ai été emporté par cette histoire, porté par une plume dense, soignée et immersive.  Je lirai sans soucis et avec plaisir d’autres écrit de l’auteur. Un roman que je ne peux que conseiller, dont le twist est la clé, même s’il n’est pas non plus, à mettre entre toutes les mains de par son côté horreur et son ambiance inquiétante et obscure.

 

Ma Note : 9/10

 

Autres avis : Lune, Cornwall, Mylene, Cajou, …

L’Abomination d’Innswich – Edward Lee

l'abomination d'innswichRésumé : Riche dilettante et fan de Lovecraft, à titre posthume puisque le maître mourut quelques années plus tôt, Foster Morley entreprend une tournée en bus à travers le Massachusetts, cherchant à mieux connaître les lieux qui inspirèrent le Maître.
Jusqu’à ce qu’il tombe sur Innswich, une petite ville côtière qui pourrait bien avoir inspiré à Lovecraft Le Cauchemar d’Innsmouth ! S’attardant en ville, il découvre que l’hôtel dans lequel il réside est le même que celui où le Maître a séjourné. De plus, un douteux photographe l’appâte en prétendant détenir une photo de l’écrivain, preuve incontestable de son passage en ville.
Mais pourquoi toutes les femmes de ce petit port sont-elles enceintes ? Quels rituels sinistres se déroulent au premier étage inaccessible de l’hôtel ? Et si Lovecraft ne s’était pas juste inspiré des lieux ? Certaines de ses créatures les plus grotesques sont-elles uniquement le fruit d’une imagination fertile ?

Edition : Mythologica

 

Mon Avis : Ce livre n’a pas fini dans ma PAL par hasard, il faut dire que le titre m’a tout de suite attiré me rappelant fortement le titre d’un livre de Lovecraft ; Le Cauchemar d’Innsmouth. Une fois en main je me suis rapidement rendu compte que ce n’était pas anodin, que l’auteur est aussi un admirateur de Lovecraft et qu’à travers ce roman il a justement voulu lui rendre hommage. Donc quand Marmotte m’a vu contempler ce livre elle a décidé de me l’offrir pour que je puisse me faire mon avis. À noter la couverture, illustrée par Philippe Jozelon, que je trouve plutôt jolie.

J’avoue qu’au début j’ai eu un peu peur, d’un hommage l’auteur paraissait finalement faire un copier-coller général de l’intrigue en la déplaçant juste d’époque et je me demandais donc si je n’allais pas être déçu. Puis au fil des pages je me suis rapidement laissé immerger par le récit et l’ensemble à commencer à fonctionner et à me donner envie de continuer. L’auteur connait clairement bien ses classiques, il sait faire monter la tension lentement transformant une situation tout ce qu’il y a de plus normal vers quelque chose de beaucoup plus troublant, sombre et violent. Il reprend la recette qui fonctionnait à merveille avec Lovecraft pour faire monter la tension et l’étrange au fur et à mesure de la lecture, mais l’auteur va plus loin, il apporte aussi sa propre touche à l’ensemble car, contrairement à Lovecraft qui restait finalement très puritain dans ces textes, Edward Lee y apporte du sang et du sexe ce qui, je trouve apporte une dose de malaise supplémentaire, sans non plus trop en faire ou tomber dans le graveleux. Le rythme se révèle efficace et fluide, avec de plus en plus de révélations et de rebondissements au fil des pages qui m’ont accroché et se sont révélés percutants.

Le personnage de Foster Morley est un héros assez déplacer par son côté un peu niais, simple et très chrétien ce qui offre un certain décalage et une certaine légèreté entre ce que nous présente le narrateur à travers son regard et ce qu’il pense. C’est d’ailleurs un peu sur cet humour noir et cynique que repose le récit, la façon dont va réagir notre héros face aux différentes monstrueuses découvertes qu’il va rencontrer et cette lente plongée dans l’horreur de la ville qui va considérablement le changer. Les autres personnages qu’ils rencontrent au fur et à mesure ne manque pas d’intérêt, même si finalement ils se révèlent très balisés, pour peu qu’on lise ce genre de récit régulièrement, avec une mention particulière pour Marie qui accroche un minimum le lecteur par ses traumatismes tout en se révélant ambigüe. Concernant cette fameuse ville d’Innswich, l’auteur nous offre une ville en plein changement, abandonnant le petit village de pêcheur pour un complexe beaucoup plus récent où le béton prédomine. Un véritable cauchemar urbain. L’auteur la décrit juste assez pour offrir une ambiance dérangeante, mélange de ville accueillante et déroutante, qui m’a bien captivé.

Alors autant le dire tout de suite, oui cette histoire est plaisante, se lit facilement et offre un bon moment de lecture, mais elle est loin d’atteindre le niveau de Lovecraft. Déjà l’aspect hommage, reprenant les grandes lignes du cauchemar d’Innsmouth, fait que tout du long de ce récit ressort tout de même une impression de déjà-vu, ce qui limite fortement les surprises. Ensuite, certains aspects spécifiques que l’auteur apporte à son récit m’ont paru ne pas servir à grand-chose, certes ce sont des petits clin d’œil à l’œuvre de Lovecraft, mais franchement ici ils n’apportent rien selon moi ; je pense par exemple à cette possibilité de ramener les morts à la vie. Enfin le twist final m’a paru un peu trop gros, l’auteur cherchant alors à en faire de trop et surtout cela amène quelques Deus Ex Machina un peu facile à mon goût tout en offrant aussi une légère confusion.

La plume de l’auteur se révèle simple, efficace et entrainante on se laisse facilement porter par cette plongée au fil des pages dans cette ville qui est loin de se révéler le Paradis sur Terre. Au final on obtient un texte qui, certes, ne révolutionnera pas le genre, mais qui se révèle plaisant à lire, fluide et efficace et m’a donné envie de me pencher plus en avant sur d’autres écrits de l’auteur. Un hommage à Lovecraft qui se révèle sympathique et agréable.

En résumé : J’avoue avoir passé un agréable moment de lecture avec ce texte qui propose ici un hommage à Lovecraft et plus principalement au livre Le Cauchemar d’Innsmouth. L’intrigue, certes classique et déjà-vu, se révèle fluide, efficace et entrainante sachant faire monter lentement la tension au fil des pages malgré un début un peu trop copier-coller à l’œuvre référence. Les personnages se révèlent vraiment intéressants que ce soit à travers Foster Morley, héros niais et simple qui se retrouve en plein cauchemar, ou bien encore Marie qui arrive un minimum à toucher le lecteur. La ville d’Innswich offre un cadre clairement ambigu, qui se révèle trouble et efficace. Le style de l’auteur se révèle simple et entrainant, plongeant assez facilement le lecteur dans son univers. Alors certes on est loin du niveau de Lovecraft, l’ensemble possédant un petit air de déjà-vu ce qui le rend linéaire, certains aspects utilisés n’apportent rien à l’histoire et la conclusion possède un twist que je trouve inutile et qui offre des Deus Ex Machina frustrants, mais dans l’ensemble ça se lit facilement et se révèle vraiment sympathique. Je ne serai pas contre lire d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 7/10

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