
Résumé : Il y a un siècle, un portail s’est ouvert en Amérique Centrale.
Des monstres géants, les Tetzas, sont apparus à travers ce passage et ont changé le monde tel que les humains le connaissaient… pour toujours.
Anita Marr est la meilleure pilote d’Iron Kings, ces robots géants utilisés par les humains dans leur lutte contre les Tetzas. Sa vie bascule lorsqu’on lui propose de tester un tout nouveau prototype révolutionnaire…
Édition : Hi Comics
Mon Avis : On arrive donc à ma dernière lecture de comics scénarisé par Ram V. et ainsi à la fin du cycle de chroniques que j’avais entamé depuis début janvier. Après Toutes les morts de Laïla Starr, Blue in Green, Grafity’s Wall et Le Dernier Festin de Rubin je me lance dans ce Dawnrunner qui, je trouve, change un peu de formule. On abadonne l’Inde et le « fantastique » pour offrir un récit de Mechas et de Kaijus. Personnellement j’ai un petit faible pour les récit de Mechas et, dans une moindre mesure, de Kaijus. Mon adolescence a énormément été bercée par des Gundam, Escaflowne, Evangelion et même si je n’en ai pas lu depuis longtemps, j’avais hâte de voir ce qu’allait proposer nos auteurs avec ce type de récit.
Nous nous retrouvons plongé dans un futur qui a vu apparaitre des monstres, il y a plus d’un siècle de cela, à travers des passages. L’humanité a rapidement dû se réfugier et, surtout, trouver de quoi riposter. Très rapidement des machines géantes ont été inventées et sont devenues la seule solution pour lutter contre eux. On va se retrouver à suivre au fil des pages Anita Marr, la meilleure pilote de mecha actuelle, qui est amenée à tester en conditions réelles un nouveau prototype de robots. Sauf que ce test va s’avérer « étrange ». Franchement, comme je l’ai dit en introduction, ce récit avait tout pour me plaire. Pourtant, une fois la dernière page tournée, je dois bien admettre que je sors mitigé de ma lecture. Il y a des aspects vraiment excellents, c’est vrai, et d’autres qui n’ont jamais réussi complètement à m’accrocher.
La première chose qui m’a franchement marqué lors de la lecture de ce comics, c’est l’aspect graphique. La direction artistique de Evan Cagle est vraiment magnifique, dense et soignée. Il faut aimer prendre son temps à s’arrêter sur chaque case, chaque détail, mais si c’est le cas alors Dawnrunner se savoure tout du long. J’ai clairement pris mon temps pour le découvrir tant c’est de toute beauté. Les dessins sont riches, c’est vibrant, c’est vivant. Chaque personnage, dans ses expressions, ses mouvements, donne une impression d’être présent. Ils ne paraissent jamais figés, je trouve. L’univers qui est représenté est foisonnant, se révélant véritablement immersif et donnant envie d’en découvrir plus que ce soit dans ce futur de l’humanité, comme dans les mechas et les kaijus. Les couleurs vives et dynamiques, ainsi qu’une utilisation de la mise en page fluide et entrainante, accentuent encore un peu plus le plaisir de lecture et l’envie de tourner les pages.
Franchement on était à deux doigts de la perfection. Sauf que voilà un point reste dommageable, selon moi. Les combats. Alors je commence par nuancer un peu mon propos, ce n’est pas dans tous les combats le cas, mais par de nombreux moments l’action est « bordélique ». On se perd dans le combat, c’est brouillon, on ne sait plus trop qui est qui, qui frappe qui. Pour un récit centré sur des Mechas et des Kaijus, donc avec son lot de batailles et d’action, c’est quand même dommage. En soit, pour moi, ce n’est pas obligatoirement très bloquant, loin de là, et je le redis les graphismes sont magnifiques. Pour autant je ne vais pas le nier, se perdre dans ces scènes en particulier, ça a eu tendance à me sortir un peu de ma lecture et m’a obligé, une ou deux fois, à revenir en arrière pour bien comprendre ce qui se passe.
La toile de fond, sans non plus se révéler révolutionnaire, s’avère très efficace. Ce monde futuriste ou les êtres humains se sont barricadés dans des « bulles de villes » cloisonnées. Où les combats de Mechas face aux Kaijus sont devenus des shows télévisés de pur divertissement. On sent une humanité qui est toujours coincée face aux même problématiques, malgré tous les changements forcés qu’ils ont connus. Les inégalités, les jeux de pouvoir, l’importance des corporations et de la tech, sans être révolutionnaire, ces thèmes fonctionnent plutôt bien, se raccrochent au genre et à notre réalité. Visuellement, cette représentation du futur est prenante et marquante tant on remarque le soucis du détail. Sans dire que cet univers est révolutionnaire, loin de là, il coche quand même toutes les cases pour plaire à tout lecteur de SF à la recherche d’une toile de fond solide et efficace.
Concernant les personnages, là il y a du bon et du stéréotype. Concernant les protagonistes principaux, j’entends par là Anita et Ichiro, on sent une vraie envie de construire des personnages denses, touchants. C’est surtout dans le développement des liens qui vont les unir et des révélations qui vont être faites, qu’on va s’accrocher à eux, à leurs histoires. Surtout, chaque personnage possède une sorte de dualité, entre ceux qu’ils sont dans la vie devant les autres et comment ils vont se découvrir dans les passages plus intimes. Ils sont humains. Un peu comme si le monde leur obligeait à porter une sorte « d’armure » et que par moment ils pouvaient enfin être eux-mêmes. Ajouter à cela une tension latente, qui s’accentue au fil des pages, des explications et d’une menace grandissante, cela rend leurs derniers échanges dans le livre plus pressants, stressants et surtout vibrants.
Après concernant les personnages qui gravitent autour des héros, je suis un peu plus mesuré. Entre le nerd qui s’offre une représentation classique voir stéréotypé. Le « concurrent » de notre héroïne qui est classiquement « déjà-vu » (démarrant du « je devrais être premier à ta place », finissant dans un arc de rédemption téléphoné). Un patron de corporation foutrement classique voir stéréotypé, qui fait un peu penser au père de Shinji dans Evangelion. Une scientifique proche des pilotes, qui est très classique voir stéréotypé et qui fait penser à Misato dans Evangelion… Oh attendez, est-ce qu’on aurait pas une complication ?
Oui, pour moi, l’un des soucis de ce comics vient de son scénario. Franchement, une fois la dernière page tournée, je me suis dis ; Ram V. tu ne t’es quand même pas foulé. Tu as regardé Evangelion, tu as regardé Pacific Rim et tu n’as pas cherché plus loin. Je tiens à tempérer légèrement mes propos. Non je ne parle pas à Ram V. tout seul chez moi et, oui, le lecteur avait était, en partie, préparé à cette idée si on suivait la publication. J’avais vu passer des interviews avant d’acheter ce comics. Ils mettaient clairement en avant une envie de rendre hommage à ces œuvres. Donc pourquoi y vois un soucis?
Tout simplement parce-que, ici, l’histoire glisse beaucoup trop de l’hommage vers le simple copié-collé. Certes, certaines thématiques essaient de changer de messages. Oui, la conclusion n’offre pas tout à fait les mêmes réflexions et la même ouverture que les classiques que j’ai cités. Pour autant jamais, tout du long, dans ses mécaniques et son développement, j’ai eu l’impression que Dawnrunner arrivait à amener sa propre voix. Et c’est parfois le soucis de l’hommage, on n’arrive pas à s’en extirper et on offre au final une simple redite. Maintenant attention, le récit n’est pas non plus catastrophique, loin de là. Ça se laisse lire. Sans être saisissant, on tourne les pages et ça fait le taff. Enfin presque.
Parce-que bon, bordel, c’est quoi ce rush à la fin? Les auteurs avaient signé pour environ 150 pages max et on ne leur a pas laissé le droit de faire un chapitre supplémentaire ? On se retrouve dans les dernières pages, avec des pavés de textes et d’explications qui, en plus de recouvrir les magnifiques dessins, viennent clairement casser la fluidité de la lecture. Tout cela pour essayer de nous passer au forceps une explication qui aurait franchement mérité plus de développement. Pas que l’idée de la conclusion soit mauvaise, on est dans le classique mais efficace sur la notion de bien et de mal, de sacrifice, d’importance des choix, mais essayer de faire passer autant de messages et d’émotion dans des blocs de textes assez imposants et en quelque page, c’est frustrant. Et puis, pour un comics qui a quand même tout pour pouvoir montrer les choses (au final ce sont des images avec des bulles de dialogues), transformer la fin en « roman » ça donne une impression de manquer de maîtrise dans son projet.
Au final ce Dawnrunner est un comics qui me laisse un avis mitigé. Je vais le conserver dans ma bibliothèque, car rien que graphiquement je le ressortirai. Pour autant je reste clairement sur ma fin concernant l’intrigue et certains personnages qui, s’ils avaient été peut-être un peu moins « déjà-vu » aurait pu rendre le récit largement meilleur selon moi.
En Résumé : Dawnrunner nous plonge dans un futur où des monstres, appelés kaijus, ont émergé il y a plus d’un siècle. L’humanité a dû se réfugier et développer des machines géantes, les mechas, pour se défendre. Le récit suit Anita Marr, la meilleure pilote de mecha, qui teste un nouveau prototype dans des conditions réelles. Bien que les graphismes soient magnifiques et l’univers immersif, les combats sont souvent confus et brouillons, ce qui peut perturber la lecture. L’histoire, bien que prenant place dans un monde futuriste avec des thèmes classiques de la science-fiction, manque d’originalité et semble trop inspirée par des œuvres comme « Evangelion » et « Pacific Rim ». Les personnages principaux sont bien développés, mais les personnages secondaires sont souvent stéréotypés. La fin, précipitée et trop textuelle, gâche une lecture par ailleurs agréable. En résumé, « Dawnrunner » est un comics visuellement impressionnant mais narrativement un peu plus frustrante.
Ma Note : 6/10
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