Étiquette : aliette de bodard

The Tea Master and The Detective – Aliette de Bodard

Résumé : Once, the mindship known as The Shadow’s Child was a military transport. Once, she leapt effortlessly between stars and planets, carrying troops and crew for a war that tore the Empire apart. Until an ambush killed her crew and left her wounded and broken.
Now the war is over, and The Shadow’s Child, surviving against all odds, has run away. Discharged and struggling to make a living, she has no plans to go back into space. Until the abrasive and arrogant scholar Long Chau comes to see her. Long Chau wants to retrieve a corpse for her scientific studies: a simple enough, well-paid assignment.
But when the corpse they find turns out to have been murdered, the simple assignment becomes a vast and tangled investigation, inexorably leading back to the past–and, once again, to that unbearable void where The Shadow’s Child almost lost both sanity and life…

Edition : Subterranean Press

 

Mon Avis : Cette novella me fait de l’oeil depuis le jour de sa publication il y a quelques mois, n’arrétant pas de la voir passer dans mes différents suivis. Il faut dire que j’ai toujours bien accroché aux écrits d’Aliette de Bodard au point que j’essaie, petit à petit, de rattraper mon retard dans la publication de ses différents textes. D’ailleurs j’ai toujours sa trilogie Aztèque à terminer, dommaqge que la publication VF se soit arrêté. J’avoue que l’accroche, proposant une inspiration de Sherlock Holmes dans un univers galactique très inspiré de la culture asiatique m’avait donné envie de le découvrir. Concernant la couverture, illustrée par Maurizio Manzieri, je la trouve très réussie.

Dominion of the Fallen Book 2, The House of Binding Thorns – Aliette de Bodard

Résumé : As the city rebuilds from the onslaught of sorcery that nearly destroyed it, the great Houses of Paris, ruled by Fallen angels, still contest one another for control over the capital.
House Silverspires was once the most powerful, but just as it sought to rise again, an ancient evil brought it low. Phillippe, an immortal who escaped the carnage, has a singular goal—to resurrect someone he lost. But the cost of such magic might be more than he can bear.
In House Hawthorn, Madeleine the alchemist has had her addiction to angel essence savagely broken. Struggling to live on, she is forced on a perilous diplomatic mission to the underwater dragon kingdom—and finds herself in the midst of intrigues that have already caused one previous emissary to mysteriously disappear….
As the Houses seek a peace more devastating than war, those caught between new fears and old hatreds must find strength—or fall prey to a magic that seeks to bind all to its will.

Edition : Gollancz

 

Mon Avis : Il y a quelques mois, je me suis lancé dans la lecture de ce cycle de Fantasy Urbaine se situant dans un Paris en ruine, dirigé par des anges déchus. Le premier tome m’avait ainsi offert un excellent moment de lecture, proposant un récit efficace et un univers que je trouvais très original et accrocheur (ma chronique ici). Il était donc logique que je me laisse rapidement tenter par cette suite, espérant y retrouver le même plaisir de lecture et de voir ce qu’allait proposer ce second tome. Concernant la couverture, je la trouve très sympathique avec ces épines et qui, finalement, colle bien au récit. Chaque tome peut, je trouve, être lu indépendamment, mais il serait quand même dommage de ne pas les lire dans l’ordre.

Récits en meute ! (3)

Je vous propose ma troisième chronique de ce genre, qui reprend mes avis des nouvelles et novellas que je peux lire à droite et à gauche.

Dominion of the Fallen Book 1, The House of Shattered Wings – Aliette de Bodard

the house of shattered wingsRésumé : Paris in the aftermath of the Great Magicians War. Its streets are lined with haunted ruins, Notre-Dame is a burnt-out shell, and the Seine runs black, thick with ashes and rubble. Yet life continues among the wreckage. The citizens retain their irrepressible appetite for novelty and distraction, and The Great Houses still vie for dominion over France’s once grand capital.
House Silverspires, previously the leader of those power games, now lies in disarray. Its magic is ailing; its founder, Morningstar, has been missing for decades; and now something
from the shadows stalks its people inside their very own walls.
Within the House, three very different people must come together: a naive but powerful Fallen, an alchemist with a self-destructive addiction, and a resentful young man wielding spells from the Far East. They may be Silverspires’ salvation; or the architects of its last, irreversible fall . . .

Edition : Gollancz

 

Mon Avis : De l’auteur, j’ai déjà lu quelques écrits, principalement son premier tome des Chroniques Aztèques, ou encore quelques-unes de ses nouvelles publiées dans différents magazines et anthologies, qui ont toujours réussis à me happer et à me donner envie d’en découvrir plus. N’ayant peu de chance de voir la suite des Chroniques Aztèques en VF, Eclipse ayant changé leur ligne éditoriale, et vu que je voulais vraiment découvrir ce cycle j’ai donc décidé de me lancer en VO. On notera aussi l’illustration de couverture que je trouve vraiment réussie.

Bien, mais alors que nous propose ce roman? On suit ici le destin et les aventures de trois personnages différents, Philippe, Madeleine et Isabelle, dans un Paris uchronique post-apocalyptique, plusieurs années après la grande guerre qui a vu s’entredéchirer des anges « déchus ». Des décès inexpliqués vont alors apparaitre et un nouveau jeu de pouvoir va alors se mettre en place dans les différentes Maisons qui gèrent la ville. On est ainsi plus plonger dans ce que je pourrai considérer comme de la Fantasy Urbaine, si on me demandait de cataloguer ce livre, avec une forte dose d’enquête sur des assassinats inexpliqués qui a vraiment réussi à me fasciner du début à la fin. Surtout que l’auteur arrive à construire le tout de façon concise et percutante, on n’est clairement pas dans un jeu de machination étendus à la Game of Thrones et pourtant malgré cette, on va dire, « simplicité » l’auteur arrive à y intégrer toute un aspect de complexité et de fascination à ce jeu politique qui se développe en fond tout en restant cohérent et compréhensible.

L’auteur joue clairement sur le mystère, obligeant, d’une certaine façon, chaque lecteur à essayer de reconstruire lui-même le puzzle qui se dessine, pour ainsi nous dévoiler une machination beaucoup plus complexe que l’on croit. Alors certes, elle ne révolutionne pas le thème de l’enquête, mais cela ne l’empêche pas de se révèle plus que solide et captivante. J’ai vraiment été happé par ce jeu de faux-semblants entre les différents protagonistes, les différentes maisons qui se battent pour le pouvoir. Un mélange réussi de sous-intrigues qui viennent ainsi tracer au gré du récit une intrigue plus dense et accrocheuse. Surtout que l’ensemble, sans tomber dans une allure frénétique où se perdre dans des longueurs comme cela peut arriver, trouve son rythme à la fois dynamique, dense et envoutant, prenant son temps pour dévoiler ses révélations et poser son récit, tout en n’oubliant d’offrir des scènes d’action vive et percutantes.

Là où par contre le récit gagne pour moi en intérêt, c’est à travers l’univers qui est construit. Cette idée de nous offrir un monde où les anges, chassés du ciel, tombent sur terre est clairement intéressante. Les plus anciens ont ainsi formé des grandes maisons, se battant pour le pouvoir, tout en tentant de récupérer les plus jeunes anges pour les intégrer. Car oui, un Ange déchu n’est pas immortel, même s’il possède une très longue vie. Sauf que voilà ces êtres ont complètement bouleversé le monde que ce soit à travers leurs guerres, mais aussi à travers les dépendances qu’ils créent car il est aussi possible aux Hommes de leur voler leur magie mais en se tuant à petit feu, ou bien encore dans l’air vicié de la ville. Il est difficile de vraiment parler de cet univers tant il se révèle dense, soigné, captivant, et travaillé. On sent ainsi clairement au fil des pages l’imagination de l’auteur qui vient ainsi mélanger plusieurs mythologies de façon efficace et cohérente, car oui les anges ne sont pas les seuls « mythes » sur Terre, mais je n’en dis pas trop pour éviter de trop spoiler. Autre point intéressant c’est l’utilisation de la ville de Paris comme théâtre du récit, pas parce-que je suis français et que je me sentirai chauvin, mais parce-que j’ai trouvé qu’il collait ainsi parfaitement à l’intrigue. Que ce soit dans son ambiance à la fois lumineuse et sombre tout en se révélant gothique, mais aussi dans le système des maisons ou encore dans toute la « géographie » qui permet à l’auteur de poser son récit. Paris devient ainsi, d’une certaine façon, un personnage entier du roman. Mon seul regret et que devant la densité de l’univers construit par l’auteur, je me suis senti un peu frustré tant je voulais encore en apprendre plus, mais je ne doute pas que la suite comble mon attente.

Concernant les personnages il s’agit là aussi d’un autre des points forts du récit tant l’auteur nous propose des personnages soignés, complexes et qui s’avèrent très intéressants à suivre. Elle construit ainsi des personnages vraiment humains que ce soit à travers leurs envies, leurs colères, leurs besoins, leurs haines ce qui fait que leurs réactions et leurs actions sont ainsi parfaitement compréhensibles. Que ce soit Philippe, personnage mystérieux qui déteste profondément les maisons mais qui va se retrouver lié à la plus puissante, les Silverspires, un peu contre son gré, Isabelle jeune ange déchue qui se retrouve complètement perdue liée de façon forte à Philippe pour des raisons que je vous laisse découvrir ou bien encore Madeleine, humaine et alchimiste de la maison Silverspire complète accro à la magie d’ange au point de savoir qu’il ne lui reste plus grand-chose à vivre, chacun d’entre eux nous offre ainsi un point de vue complètement différent et nous fait découvrir cet univers. Les personnages qui gravitent autour ne sont pas non plus en reste s’avérant tous attrayants, énigmatiques et entraînants. Surtout, la grande force et ainsi de ne pas vraiment avoir de héros dans le sens premier du terme, chaque personnage à ses forces et ses faiblesses et personne ne cherche à sauver le monde ou a se lancer dans une quête héroïque, chacun cherchant juste à évoluer et avancer face aux évènements qui apparaissent. Alors après, on pourrait peut-être se sentir légèrement frustré d’un léger manque d’empathie avec le lecteur des protagonistes, voir même parfois une impression qu’ils ont un peu de mal à s’imposer dans le cadre, mais franchement rien de vraiment marquant ou dérangeant tant ils se révèlent passionnants à découvrir.

Alors après on pourrait constater un léger soucis de « lenteur » en approchant de la fin du récit, mais là aussi ce n’est en rien dérangeant tant finalement je me suis retrouvé emporté par l’intrigue. Le tout est aussi porté par une plume agréable, soignée, efficace et vivante qui nous plonge ainsi facilement dans ce livre. À noter que l’intrigue principale de ce tome trouve sa conclusion et peut, je dirai, être lu de façon indépendante, même si de nombreux points des intrigues secondaires restent ouvert. En tout cas je lirai la suite avec grand plaisir.

Ce roman sortira en VF courant 2017 chez Fleuve Noir dans son édition Outre Fleuve traduit par Emmanuel Chastellière.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman qui nous offre une Fantasy Urbaine avec une intrigue de jeux de pouvoirs efficace, entraînante et complexe sans non plus se perdre dans trop d’intrigues. On plonge ainsi avec envie dans un jeu de faux-semblants qui dévoile la vérité lentement pour mieux nous happer. L’univers est le gros point fort du récit nous emmenant dans un Paris uchronique contrôlé par des anges déchus sur terres qui se battent pour le pouvoir. Un univers dense, travaillé, passionnant dont on aurait aimé en apprendre encore plus. Les personnages ne sont pas non plus en reste, se révélant humains, captivants et surtout complexes, chacun d’entre eux ayant ses forces, ses faiblesses, qui fait qu’on comprend leurs réactions et leurs actions. On est loin du héros au sens premier du terme, mais plus dans des personnages qui doivent avancer, évoluer, face aux évènements. On pourrait regretter un léger manque d’empathie et de force par moment, mais rien de vraiment gênant. On pourrait aussi ressentir une légère « lenteur » vers la fin, mais rien de marquant tant j’ai été emporté, le tout avec une plume agréable, soignée et vivante. Je lirai la suite sans soucis et avec grand plaisir.

 

Ma Note : 8,5/10

Galaxie(s) n°25

galaxies 25Edition : Galaxies

 

 

 

 

 

Mon Avis : Je continue ma découverte des revues consacrées à l’imaginaire et, après avoir bien entamé les Bifrost et débuter la nouvelle édition de Fiction, je me lance cette fois dans les Galaxie(s). J’avoue que ce magazine je ne le connais pas vraiment, malgré le fait d’en avoir entendu parler à droite à gauche. J’ai donc décidé de faire rentrer quelques numéros dans ma PAL pour pouvoir me faire un avis plus complet. À noter que ce numéro fête aussi les 60 ans de Galaxie (toutes éditions confondues) et offre un dossier consacré à Pierre Stolze dont j’avoue ne connaitre que sa rubrique dans Bifrost. Ce numéro comporte cinq nouvelles d’auteurs différents.

L’Enfant qui S’avance vers Nous de Gulzar Joby : Je ne connaissais pas l’auteur avant de lire cette nouvelle, ce fût donc une première découverte. J’avoue, une fois le récit terminé je suis loin d’être convaincu. L’auteur nous propose ici pourtant de traiter d’un sujet intéressant qu’est la mère porteuse, dans un futur où la scission des classes sociales atteint un haut niveau et où les technologies ont énormément évolué et se révèlent limite invasives. clairement les idées sont là que ce soit sur l’exploitation des pauvres, de la recherche de l’enfant parfait, l’ingérence des parents, ou encore de la surutilisation de technologies le tout dans un monde qui parait post-apocalyptique. Dommage que le reste ne suit pas, l’auteur nous proposant des personnages tellement froids et peu consistants qu’on ne s’accroche jamais vraiment à eux, certaines scènes n’apportent rien à l’histoire, le style de l’auteur m’a paru manqué de force et d’intérêt, novice, se cherchant encore et voulant trop en faire et le chapitre de conclusion, pour moi, est de trop. J’ai l’impression d’être passé à côté, dommage.

L’Erreur de Rosa Montero : Tout comme la nouvelle précédente je ne connaissais rien de l’auteur avant de me lancer dans la lecture de ce texte. On retrouve ici une nouvelle à chute, cherchant à emmener le lecteur vers une conclusion qui doit normalement le surprendre, le tout dans un univers futuriste totalement automatisé, où les machines ont pris une importance démesurée. Mais que se passe-t-il quand un soucis apparait? Une nouvelle que j’ai trouvé agréable et divertissante, mais qui a du mal à être plus que cela. Il faut dire que la conclusion, malgré quelques axes de réflexions classiques et efficaces, n’a justement pas vraiment rempli son rôle de me surprendre. De plus, il ne faut pas le nier, cette nouvelle en soit n’a rien de révolutionnaire, une impression de déjà-vu m’est resté tout le long de ma lecture. Cela ne l’empêche pas d’être plutôt bien écrite et efficace à découvrir. Je la classe dans la fameux, vite lu, bien apprécié, vite oublié.

Mono no Aware de Ken Liu : J’ai découvert mon premier texte de Ken Liu dans le dernier Bifrost, consacré à Poul Anderson, qui m’a offert un bon moment de lecture. J’avais donc hâte de savoir ce qu’allait bien proposer l’auteur ici. Cette nouvelle nous plonge dans un avenir où une météorite va bientôt percuter la terre et où la population cherche à fuir. Je n’en dévoile pas plus sous peine de trop spoiler, mais pour moi il s’agit du meilleur texte du recueil par son aspect poignant, humain, porté par des personnages désabusés, plein d’espoirs et d’envies d’un futur meilleur tout en cherchant à ne pas oublier le passé. L’auteur nous offre aussi un avenir très contemporain où, malgré toutes les évolutions technologiques, l’Homme restera toujours fidèle à lui-même ce qui est en total contradiction avec la nationalité japonaise du héros; qui recherche la cohésion au point de tout perdre. La fin a beau être logique, elle a réussi à me toucher. Je regrette juste par contre l’aspect un peu caricatural lié à la nationalité du héros, comme si le japon se limitait au Go, à ses kanjis et ses mangas. Mais rien de non plus trop dérangeant. Un très joli texte.

Vaisseau Sœur d’Aliette De Bodard : J’ai lu plusieurs écrits de l’auteur et pour le moment j’avoue que je n’ai jamais été déçu. J’attends d’ailleurs la suite du cycle Les Chroniques Aztèques depuis plusieurs mois maintenant avec impatience. Cette nouvelle nous plonge au milieu d’une famille où un frère et une sœur s’entredéchirent depuis la naissance de cette dernière dont l’accouchement a affaibli leur mère. Sauf que sa sœur n’est pas n’importe qui, elle est l’IA d’un vaisseau spatial avec tout ce que cela implique. Une nouvelle que j’ai trouvé réussi, touchante, sur les éléments de la famille, les bouleversements qu’elle peut connaitre avec l’arrivée d’un nouvel élément. L’ensemble gagne aussi en profondeur et en intérêt avec le background que construit l’auteur, que ce soit aussi bien dans cet avenir futuriste où les IA sont misent au monde naturellement mais aussi dans tout cet aspect culturel et traditionnel qui vient du Vietnam. Un texte profond, entrainant, avec une conclusion efficace.

Taï Chi Chuan à Tchernobyl-sur-Moselle  de Pierre Stolze : Cette nouvelle est la première que je découvre de l’auteur et, j’avoue, je l’ai trouvé très sympathique. L’auteur place son récit à Thionville, ville que je connais bien, dans un futur proche suite à une catastrophe nucléaire qui a vidé les lieux. Pourtant quelque chose détruit les technologies envoyées là-bas. Mis à part la catastrophe qui m’a paru basé sur des aspects un peu facile, même si se basant sur des faits concrets, le reste m’a paru efficace. Ce récit offre au lecteur une réflexion intéressante sur notre monde, l’environnement et les risques qu’il encourt même certains aspects m’ont paru simple, comme celle sur les scientifiques. Un texte nerveux, qui se lit rapidement et se révèle vraiment divertissant avec une conclusion qui offre de l’espoir pour l’avenir même si ce n’est pas gagné. Les personnages se révèlent intrigant et leurs développements réussis. J’ai bien envie de découvrir d’autres écrits de l’auteur maintenant.

 

Le reste du magazine nous propose un long entretien avec Pierre Stolze qui s’est révélé très intéressant, même si je n’ai pas toujours le même point de vue que lui, et qui m’a donné envie de découvrir un peu plus sa bibliographie, même si je pense que certains de ses écrits me paraissent trop barrés pour moi à première vue. Le principe du Projet équateur, travail de l’auteur sur la vision qu’il a de son passé et de son avenir d’écrivain, est intriguant et prenant. On retrouve un article, peut-être un peu court, sur les 60 ans de Galaxie (toutes formules confondues), un article pour nous faire découvrir ou redécouvrir Noëlle Roger, ainsi que le traditionnel cahier critique qu’on retrouve dans tous les magazines. Au final une première plongée intéressante dans cette revue, il ne me reste plus qu’à découvrir les autres qui attendent dans ma PAL.

 

Ma Note : 7/10 (Note ne reposant que sur les nouvelles)

Réalité 5.0 – Collectif

realite 5.0Résumé :  Cinq textes, comme autant d’éclats qui reflètent chacun une vision singulière. Qu’ils soient débutants ou confirmés, cinq auteurs se sont prêtés au jeu de l’écriture autour du thème de la réalité. D’un Paris futuriste sous un Dôme, à un environnement virtuel, d’une station touristique – où la réalité augmentée est prédominante, à une attaque de mannequins en plastique jusqu’au dialogue entre un sexbot et son propriétaire… autant de version d’une réalité, d’échos des possibles.

Edition : Goater

 

Mon Avis : La première chose qui a fait que mon intérêt s’est porté vers cette anthologie ce sont les deux têtes d’affiches que sont Aliette de Bodard et Thomas Geha ; tous deux m’ayant déjà convaincu avec leurs autres écrits. La nouvelle de Aliette de Bodard ayant, en plus gagné, le prix Locus et Nebula a aussi clairement jouer sur mon envie de découvrir ce recueil, espérant par la même occasion, pourquoi pas, découvrir de nouveaux auteurs. Ce recueil comporte donc cinq nouvelles de science-fiction écrites par cinq auteurs différents sur le thème de la réalité.

Ma Douce Colombine de Thomas Geha : Cette nouvelle nous plonge dans la vie d’un homme qui a toujours vécu dans la richesse et qui a toujours profité des bonnes choses, mais en n’ayant connu aucun véritable contact humain. Un texte vraiment intéressant, qui nous offre le portrait d’un personnage, pacha, que son éducation a rendu totalement solitaire, égoïste et vivant sa vie complètement par procuration, le plus souvent de façon virtuel. Un homme détaché de tout et de tout le monde dont la vie va un jour basculé. Une quête du bonheur tout en cherchant à comprendre le bonheur. Un récit humain plein de surprise qui nous rappelle que les technologies ne font pas tout dans la vie et que, parfois, de véritable émotions, factices ou pas, manipulés ou pas, peuvent changer la vie d’un homme.

Les Passerelles d’Elena Avidja : Ce texte nous plonge dans un Paris post-apocalyptique dont une partie de la population s’est retrouvé forcée à vivre sous un dôme pour éviter les radiations qui ont transformées la population extérieure en mutants. Un texte construit de façon intéressante et captivante, offrant plusieurs points de vue qui nous montrent que la vérité n’est pas toujours ce que l’on croit. Une histoire efficace sur  les inégalités toujours présentes, sur les manipulations, mais aussi sur la façon de chacun de survivre et s’adapter dans ce monde. Un univers totalitaire ou la réalité et la vérité sont cachées derrières des mensonges et du cinéma qui, parfois, rappelle clairement notre réalité. Dommage que le récit manque un peu d’émotion, à mon goût, la faute justement à cette multiplication des points de vues dans un texte court ce qui limite l’aspect sentiments.

Immersion de Aliette de Bodard : Cette nouvelle nous plonge à l’intérieur de la station Longevity où la vie est autant réelle que semi-virtuelle grâce à une technologie galactique. Un texte que j’ai trouvé vraiment intelligent et intéressant, principalement dans les problématiques avancées, que ce soit l’acceptation de soi et des autres ou encore les améliorations qu’on cherche à amener sur soi pour aboutir à une perfection aussi bien intellectuelle que physique, qui sont aussi des sujets d’actualités et qui se révèlent traités ici de façon efficace. L’auteur utilise d’ailleurs un jeu de narration réussi entre une présentation à la troisième personne classique et une autre à la deuxième personne plus détachée jouant ainsi fortement sur l’influence de cette technologie normative. Un texte qui m’a vraiment bien accroché dont mon seul regret vient de l’univers qui aurait mérité d’être plus développé à mon goût, mais rien de bien gênant.

Plastique de Sébastien Degorce : Une nouvelle qui nous plonge dans un Paris où une épidémie fait des ravages, obligeant la ville à se retrouver couper en deux, cloisonnant ainsi les malades sous surveillance. On se retrouve alors à suivre un couple d’activiste le jour d’une élection. Un texte vraiment sympathique qui nous offre des réflexions intéressantes sur le pouvoir politique, son image, son importance et son influence ou encore sur la contestation. L’auteur nous offre même une scène haletante qui fait clairement penser à Doctor Who et où on se pose clairement la question de qui est en plastique et qui ne l’est pas, le tout pour aboutir à une conclusion choc et surprenante. Mais voilà selon moi ce texte aurait gagné à être un peu densifié, certains passages se révélant trop rapides et les dialogues m’ont paru parfois un peu plat. Dans l’ensemble tout de même une découverte agréable.

Une Petite Mayonnaise de Pur Plaisir de Jean-Marc Agrati : Cette nouvelle nous plonge dans la vie d’un homme vivant chez lui avec une sexbot, une IA et passant son temps à espionner le voisinage qui respecte de moins en moins la loi. Alors, je l’avoue, je n’ai pas vraiment accroché à ce texte, mais cela vient clairement de mes attentes personnelles. J’en vois pourtant bien les idées, nous présentant une société qui se révèle de plus en plus délétère, où le respect des lois et des autres a complètement disparu, cherchant ainsi à faire réfléchir le lecteur, mais voilà l’auteur utilise une plume assez trash qui a est le genre d’aspect qui a du mal à vraiment m’accrocher. Le côté électrochoc me rentrant dedans, par la violence et la vulgarité, pour me faire visualiser une idée plutôt que d’essayer de me la faire comprendre et accepter ne marche pas avec moi, ce qui a donc fait que je ne suis jamais rentré dans cette nouvelle. Dommage, même si je ne doute pas que sur d’autres lecteurs cette présentation aura plus d’effet.

 

Finalement, je suis bien content de m’être laissé tenter par ce recueil de nouvelles qui m’a offert cinq textes complètement différents en nous présentant des points de vue complètement différents et, souvent, efficaces sur ce qu’est la réalité et ce qu’on est capable d’en faire ou encore de s’en cacher. Même si tous les textes ne sont pas au même niveau, ce recueil m’a aussi permis de découvrir de nouveaux auteurs intéressants.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce recueil de nouvelles qui nous propose de plonger le lecteur dans cinq récits présentant clairement une vision de la réalité complètement différente, souvent intéressantes et palpitantes. Alors, certes tous les textes ne sont pas au même niveau, mais dans l’ensemble ils se révèlent captivants, réfléchis, souvent bien traités avec de bonnes idées et des histoires intéressantes. Je suis bien content de m’être laissé tenter par ce livre qui m’a permis aussi de découvrir des auteurs que je ne connaissais pas.

Ma Note : 7,5/10

 

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