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Fées & Automates – Anthologie 2016 des Imaginales dirigée par Jean-Claude Vantroyen

fees & automatesRésumé : Le thème de l’anthologie des Imaginales 2016 ose le face à face entre deux personnages archétypaux provenant de mondes différents. La fée, figure principale de la rêverie médiévale, du fantastique, de la fantasy, et l’automate, un produit de la culture quasi industrielle, de la pensée scientifique, de la science-fiction. Deux univers qui s’opposent sans doute, mais dont la rencontre est propice à l’imagination et fait jaillir des étincelles. Cette anthologie va vous étonner et vous passionner.

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Si vous suivez régulièrement mon blog, vous commencez sûrement à connaître la musique. Chaque année je vais au festival des Imaginales et je repars avec son anthologie que je lis en Lecture Commune avec d’autres lecteurs. Sauf que cette année on a décidé de faire les choses en grands, puisqu’en plus de Snow, et Mariejuliet nous ont aussi rejoint PetiteTrolle et Rose. Concernant la couverture, illustrée par Hélène Larbaigt, je la trouve superbe donnant envie de la découvrir. Cette anthologie comporte treize nouvelles, ainsi qu’une préface qui, j’avoue, ne m’a pas accroché plus que cela ne retrouvant pas obligatoirement ce que j’espère et j’attends dans une préface.

Smoke et miroirs d’Estelle Faye : Cette nouvelle se décompose en trois scénettes. Trois héroïnes qui ont comme ambition de réussir dans le show-business. J’ai bien aimé cette nouvelle, toujours bien porté par une plume efficace et poétique, elle nous happe ainsi facilement. L’histoire ne manque pas d’intérêt avec cette notion, selon moi, de l’oubli du merveilleux pour un monde plus terre-à-terre voir égoïste dans cette chute assez cynique et percutante. Le récit est aussi très typé cinéma que ce soit dans sa construction, comme dans certains clin d’œil comme, je pense, l’automate qui me fait penser à celui du film Big avec Tom Hanks. Pas obligatoirement la meilleure nouvelle de l’auteur, mais un texte réussi et efficace qui ouvre bien l’anthologie.

Le Rouet Noir de Charlotte Bousquet : Cette seconde nouvelle nous plonge dans l’univers de Jadis que je n’ai pas encore lu et qui m’attend dans ma PAL. La plume de l’auteur est toujours aussi dense et soignée et l’univers construit autour donne vraiment envie d’être découvert, mais, je ne sais pas trop, je n’ai jamais réussi à rentrer complètement dans le texte. Je ne sais pas si c’est le fait de ne pas avoir lu Jadis ou pas, mais j’avais l’impression d’être spectateur d’une histoire dont il me manquait certaines clés. Chronique peut-être à rediscuter une fois lu Jadis.

Le crépuscule et l’Aube de Fabien Cerutti : Cette nouvelle nous plonge dans l’univers du Bâtard de Kosigan et nous fait découvrir le destin des fées. J’ai bien aimé cette nouvelle, on sent bien la maîtrise de l’auteur nous proposant un texte pleine de rebondissements et de surprises qui nous happe facilement. L’ensemble se lit vite et avec un minimum de plaisir et d’envie d’en apprendre plus. Je regretterai juste une présence de trop de personnages, principalement chez les antagonistes, ce qui fait qu’ils ont du mal à vraiment « exister », ainsi qu’une ou deux facilités. Rien de bien bloquant tant l’ensemble s’avère divertissant et plutôt efficace.

Le comte et l’horloger de Benoit Renneson : Cette nouvelle nous fait suivre un horloger qui va être mandaté par un comte de venir réparer son automate. Il va alors découvrir quelque-chose de surprenant. Bon, j’avoue, ce récit ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. L’ensemble m’a paru vraiment trop convenu et manquer de surprises pour vraiment arriver à me captiver. L’ensemble manque je trouve d’émotions et de peps, même si sur l’ensemble elle n’est pas non plus mauvaise. Le récit est ainsi plutôt bien maîtrisé et la plume de l’auteur simple et efficace. Au final un texte qui me laisse sur ma faim avec une fin un peu trop happy-end à mon goût.

L’énergie du désespoir d’Adrien Tomas : On suit ici Kimba, chasseuse professionnelle, avec son automate et un apprenti. Leur quête est simple, chasser et ramener des fées pour pouvoir nourrir en énergie la ville qui a subi un attentat. L’auteur nous offre une histoire efficace, bien rythmé, offrant rebondissements et surprises qui possède même le luxe de nous proposer quelques réflexions intéressantes. L’ensemble se révèle fluide et entraînant, bien porté par des personnages hauts en couleurs et percutants, même si parfois il en fait un peu trop. Par contre je regrette une certaine linéarité dans le récit, ainsi que certains rebondissements facilement devinables, mais rien de non plus trop bloquant. Au final une nouvelle agréable et plus que sympathique.

L’étalon de Paul Béorn : Une nouvelle qui nous fait suivre notre héros, enfermé par une fée depuis tout petit et qui va se rebeller. Bon j’avoue ce texte, en soit, n’est pas mauvais, il se laisse lire facilement, l’histoire s’enchaîne bien et ne manque ni de fluidité, ni de rythme . Les idées sont là, mais voilà il lui manque un petit quelque-chose pour se révéler marquant. L’ensemble m’a paru trop classique et manque de surprises, la conclusion je l’ai vu venir assez rapidement et un des rebondissements m’a paru trop facile. Au final une nouvelle que je classe dans le vite lu, apprécié, vite oublié.

Magie de Noel de Gabriel Katz : Cette nouvelle nous fait suivre un père de famille qui décide de braver la loi pour ramener une fée automate interdite de vente. Concernant ce texte il y a pour moi du bon et du moins bon. J’ai beaucoup aimé l’univers avec tout ce no man’s land du seize à la fois étrange, sombre, angoissant, mais aussi un peu le quartier où on trouve de tout. Le principe de la fée automate interdite par la loi apporte aussi quelques réflexions intéressantes et l’ensemble repose sur un rythme vraiment entrainant et haletant. Mais voilà, la conclusion ne m’a pas accroché, trop bordélique, voulant trop en faire et donnant l’impression de contredire les propres bases de son univers. La chute ainsi que le choix final du héros m’ont aussi surpris par une certaine facilité et une non remise en question. Au final une nouvelle avec du potentiel qui aurait, je trouve, mérité un traitement plus long.

Al’Ankabût de Nabil Ouali : De nouveau une nouvelle qui me laisse un sentiment légèrement mitigé. Franchement, l’auteur nous plonge clairement dans un récit à forte connotation sur notre monde actuel, suivant le destin d’une jeune fille qui va voir sa ville se retrouver plonger d’un coup en pleine guerre et va se retrouver à fuir. On ne reste pas indifférent devant ce destin, le tout porté par une plume efficace et poétique, malgré, j’avoue quelques lignes au début qui ne m’ont pas plus accroché que cela. Sauf que, pour moi, là où l’auteur a manqué le coche c’est dans la tentative de son parallèle entre l’art et la guerre, qu’on retrouve régulièrement, mais qui ici n’a pas la force nécessaire pour marquer vraiment et parait même un peu déconnecté du récit. L’ensemble manque aussi d’explication, de liant, ce qui donne une impression à la fin de manquer de cohérence. Par contre l’auteur offre une conclusion complètement ouverte qui s’avère marquante dans son aspect visuel je trouve.

Le tour de Vanderville de Pierre Gaulon : Cette nouvelle nous fait suivre un inventeur qui va, pour la première fois, dévoiler sa dernière trouvaille dans une foire. Il va alors rencontrer un autre forain. J’avoue cette nouvelle démarrait bien, se dirigeant vers le fantastique jouant sur l’étrangeté des foires même si cela manquait de Freak Show. Mais voilà plus j’avançais dans le récit, plus je trouvais que l’auteur avait peur de vraiment se lancer, restant dans un aspect un peu trop classique. Cela a pour conséquence de rendre finalement l’ensemble facilement devinable et linéaire, le tout dans un univers où il manque un petit truc pour vraiment captiver. Dommage, car l’ensemble avait du potentiel. Là je ressors avec le sentiment d’une nouvelle vite lue, un minimum apprécié, mais vite oublié.

AuTOMate de Pierre Bordage : Cette nouvelle nous fait découvrir une fée qui est tombée amoureuse d’un homme, mais dont le couple va très vite tomberdans la routine. De nouveau une nouvelle qui me laisse un petit sentiment mitigé, les idées sont là dans la tentative de dénonciation sur la dérive de l’Homme concernant la nature, ou encore une dépendance accrue à la technologie, mais voilà j’ai trouvé que l’ensemble manquait de finesse et paraissait mal amené. Le récit va trop vite et cherche trop à imposer ses idées j’ai trouvé. De plus, l’auteur tombe un peu dans des clichés caricaturaux. Dommage, car l’ensemble possédait du potentiel.

Son dernier coup d’échec de Jean-Claude Dunyach & Mike Resnick : Cette nouvelle nous fait suivre un automate champion d’échec qui se lie d’amitié avec une humaine et va se retrouver au milieu d’un conflit d’échec que je vous laisse découvrir. J’ai bien aimé cette nouvelle, la construction est efficace, le message se veut simple et percutant et les personnages sont intéressants à suivre dans leurs aventures. La conclusion offre une surprise efficace tout en ayant en fond une légère pointe de mélancolie. Je ne dirai pas que cette nouvelle est révolutionnaire, mais elle est réussie et offre un bon moment de lecture dont, finalement le seul point qu’on pourrait lui reprocher et la très faible présence de la fée.

Tsimoka de Cindy Van Wilder : Comme toujours avec l’auteur on se retrouve avec un texte bien construit, dense et avec des héroïnes et des personnages secondaires qui ne manquent pas d’attrait et marquent assez facilement le lecteur dans leurs quêtes. L’ensemble se situe ainsi dans l’univers des Outrepasseurs, mais voilà j’ai trouvé l’intrigue un peu convenu et manquant d’un peu de force pour franchement nous offrir plus qu’un simple récit très sympathique et agréable. Par contre, j’ai bien aimé la mythologie que construit l’auteur derrière, avec en message sous-jacent l’esclavage, mais il aurait, je pense, mérité d’être encore plus présent.

Le plateau des chimères de Lionel Davoust : On termine cette anthologie avec un auteur habitué, puisqu’il s’agit de la nouvelle Lionel Davoust qui nous revient dans son univers Evanégyre. J’ai bien aimé cette nouvelle, que ce soit dans sa construction comme dans la confrontation des deux personnages qui se révèlent bien plus que de simples protagonistes, avec, en fond, une confrontation entre la Nature et la Technologie. L’ensemble est ainsi très bien maitrisé, j’ai très vite été happé par ce texte offrant de nombreux rebondissements et quelques surprises tout en nous faisant réfléchir sur nos actes. je regretterai peut-être juste que le retournement de situation sur le fin se révèle facilement devinable. Au final un dernier texte qui conclut de très bonne façon cette anthologie.

En Résumé : J’avoue je ressors moins enthousiasme que les années précédentes avec ma lecture de cette anthologie. L’ensemble n’est pas non plus mauvais, mais j’ai trouvé que, mis à part quelques exceptions, les textes sont moins marquant que les années précédentes, avec des hauts et des bas. Après il faut aussi bien admettre que le thème n’était pas non plus des plus facile, l’association automates et fées tombant au final ici facilement dans le convenu ou dans le mal amené. L’anthologie reste tout de même sympathique à découvrir et à lire et quelques textes sortent assez du lot pour donner envie, mais voilà rien de vraiment mémorable, elle ne dépasse pas le sympathique et divertissant à lire. Cela ne m’empêchera pas pour autant de faire rentrer la version 2017 dans ma PAL.

 

Ma Note : 6/10

Avis de mes collègues de LC : Snow, Mariejuliet, PtiteTrolle, Rose

Autres avis : Boudicca (Bibliocosme), Celindanaé, …

Les Outrepasseurs Tome 3, Le Libérateur – Cindy Van Wilder

outrepasseurs t3 le liberateurRésumé : Un terrible hiver s’abat sur la Grande-Bretagne. Peter, qui a été sauvé par Arnaut, se retrouve seul, car le Chasseur et le lion d’Arnaut sont affectés par la disparition de la magie. Arnaut tombe dans un coma profond, auquel il semble n’y avoir aucune solution. Jusqu’à ce que Peter comprenne que le sous sol de Lion House regorge de ressources cachées…

Edition : Gulf Stream Editeur

 

Mon Avis : Il y a quelques semaines je me suis lancé dans la lecture de cette trilogie dont j’avais entendu beaucoup de bien sur le net et par les retours de Marmotte. Après un premier tome efficace, percutant et intriguant (ma chronique ici) et un seconde tome, peut être un chouïa moins marquant que le premier, mais qui se révélait tout de même très réussi et entraînant (ma chronique ) j’avais hâte de voir ce qu’allait nous proposer l’auteur dans ce dernier tome. De nouveau je souligne le travail graphique effectué sur la couverture que je trouve toujours aussi réussi.

Ce troisième tome nous plonge ainsi directement après les évènements du volume précédent. La magie continue a faire des siennes et les Outrepasseurs sont en pleine implosion, tout cela depuis le retour d’Arnaut. Peter va alors devoir trouver des solutions. Je dois bien avouer que ce troisième tome, sans être mauvais loin de là, m’a paru moins bon que le précédent. Pourtant on y retrouve tout ce qui faisait la réussite du cycle. Une histoire fluide, efficace, bien construite et captivante. Des rebondissements et des surprises percutantes et maîtrisées par l’auteur pour ainsi pousser le lecteur à tourner les pages avec un minimum d’envie d’en découvrir plus. L’ambiance est clairement nerveuse et on sent que tout ne va pas obligatoirement se passer pour le mieux. Ainsi niveau fluidité et intérêt ce tome reste réussi, offrant plusieurs lignes d’intrigues qui vont s’entrecroiser, monter en tension au fil des pages pour aboutir à une conclusion qui ne va pas manquer de se révéler captivante et percutante.

L’univers, sans non plus se révéler révolutionnaire, reste l’un des points intéressants du récit, la façon dont l’auteur a décidé de revisiter l’image des contes et des fés. Il prend ici encore un peu d’ampleur, principalement à travers les ferreux qu’on découvre plus en profondeur ou encore aussi avec Sneizkaïa, sa relation avec Hiver et ses cavaliers. L’auteur continue a nous offrir un univers féérique loin d’être « magnifique », offrant quelque chose de plus nuancé, de plus sombres. De plus, suite aux tomes précédents, les rapports de force ont évolué, les Outrepasseurs ne sont plus les grands gagnants de cette guerre, la mort s’approche aussi d’eux et pas toujours comme on l’imagine. Le jeu de pouvoir est ainsi redistribué et les actions de chacun vont avoir une grande influence sur les évènements. Alors, parfois l’auteur en fait un peu trop, comme cette scène de l’évasion de Glen qui me parait trop peu développé jusqu’à en devenir trop simpliste, mais rien de franchement dérangeant. Le Tombeau, dans son importance, gagne aussi un peu en densité et se révèle, je trouve, vraiment original et efficace. Au final l’auteur a vraiment développé un univers intéressant qui m’a donné envie d’en apprendre plus. Je suis juste un peu déçu que le lien des Outrepasseurs ne soit pas plus développé avec leurs animaux totem, car il y avait un potentiel vraiment intéressant surtout vis-à-vis de la conclusion.

Les personnages se révèlent toujours aussi entraînants et efficaces, que ce soit Peter qui doit faire face à de nombreuses péripéties ainsi que son refus d’être un Outrepasseurs, rejetant ainsi sa particularité pour simplement être une personne normale, le tout se révélant plutôt bien amené et soigné. Ce qui m’avait dérangé sur lui dans le tome précédent disparaît ici et offre un personnage qui doit faire face et doit faire des choix. Sa relation avec Shirley va évoluer de façon efficace sans non plus trop tomber dans les clichés même dans les dernières pages. Les personnages qui gravitent autour de lui ne manquent pas non plus d’intérêt, principalement maintenant que la tension est à son paroxysme et que la « fin » est proche, où chacune révélera sa vraie nature. Le travail sur Noble ne manque pas non plus d’attrait dans son rôle d’antagoniste qui a tout perdu et sombre peu à peu dans une certaine folie. J’attendais peut-être plus du chasseur, mais j’y reviens après. Au final des personnages plus que convaincants, efficaces dont je regretterai finalement le personnage secondaire de Smokey. Elle apparait dans ce tome où, faute de développement conséquent, elle a du mal à vraiment s’imposer, ne servant finalement que d’échappatoire aux héros alors qu’il y avait un tel potentiel.

Pourtant, comme je l’ai dit, j’ai trouvé ce troisième tome un peu moins bon que le précédent. Le premier point qui m’a dérangé c’est l’histoire du chasseur. Autant le côté conte revisité m’a beaucoup plu, autant la construction a chaque début de chapitre m’a frustré et surtout m’a paru manqué de densité et de profondeur. Je ne dis pas que le Chasseur aurait mérité un tome complet sur ses origines, mais là j’ai eu l’impression d’être trop rapidement passé dessus ce qui fait que toutes les nuances présentés ont du mal à me toucher. Ensuite j’ai trouvé la ligne d’intrigue sur Sneizkaïa, sa vengeance et sa traque, un peu trop linéaire. La reine des neiges avait un tel potentiel dans ce qu’ont subi les fés ou encore l’histoire avec son frère, que n’offrir qu’une simple quête de vengeance et de mort qui, certes, offre son lot de combat, de tension et d’action, m’a paru dommage. La bataille finale par contre ne manque pas d’explosivité et offre un passage vraiment percutant. Ces deux points m’ont ainsi donné plus l’impression que l’auteur se dispersait dans des intrigues secondaires, ce qui est légèrement frustrant. Alors attention cela n’empêche pas ce livre de se révéler plus que sympathique et offrir un agréable moment de lecture, mais voilà suite aux deux premiers tomes j’attendais peut-être que certains aspects soient gérés autrement.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi efficace, prenante et percutante ce qui fait qu’on est facilement emporté par les aventures que vont rencontrer nos héros. Au final je suis bien content d’avoir découvert cette trilogie, certes tout n’est pas parfait, mais cela n’a pas empêché cette série de m’offrir des moments plus qu’agréables et de belles découvertes. Je lirai d’autres écrits de l’auteur sans soucis.

En résumé : Ce troisième tome de ce cycle, même si je l’ai trouvé un peu moins bon que les deux premiers, m’a tout de même offert un agréable moment de lecture. L’intrigue se révèle toujours bien menée, entraînante et efficace montant en tension au fil des pages avec ses nombreux fils rouges qui se croisent pour aboutir à une conclusion percutante et intéressante. L’univers, même s’il reste classique dans de nombreux points, reste toujours l’un des points forts du cycle, cette façon de revisiter les contes, nous offrant un monde des fées plein d’ambiguité offrant quelques originalités comme les ferreux qu’on découvre un peu plus en profondeur. Je suis juste un peu déçu que le lien entre les Outrepasseurs et leurs animaux manque de développement car il y avait du potentiel pour plus. Les personnages sont toujours aussi efficaces, convaincants et gagnent encore plus en intérêt maintenant que la fin est proche et qu’ils doivent tous faire des choix. Je regrette par contre un certain manque de densité dans l’histoire du Chasseur qui a eu du mal à franchement me toucher et la ligne d’intrigue avec Sneizkaïa qui ne parait être juste là que pour amener de l’action et du rebondissement. Cela n’empêche pas non plus ce troisième tome de se révéler plus que divertissant, bien porté par une plume soignée, efficace et prenante. Je lirai avec plaisir d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 7/10

 

Autres avis : Ptitetrolle, Phooka, Bambi_slaughter, Sia, Vashta Nerada, …

Les Outrepasseurs Tome 2, La Reine des Neiges – Cindy Van Wilder

les outrepasseurs t2 la reine des neigesRésumé : Les Outrepasseurs viennent enfin de capturer la dernière fée libre, Snezhkaïa la Reine des Neiges. Ils ignorent qu’ils viennent de déclencher une malédiction qui risque de les anéantir. Peter, qui supporte de moins en moins de se plier à la volonté de Noble, tente de retrouver le Chasseur pour mettre fin à cette lutte séculaire?

Edition : Gulf Stream Editeur

 

 

Mon Avis : Après un premier tome qui m’avait offert un bon moment de lecture avec une histoire solide, efficace, construite de façon légèrement différente que ce qui se fait d’habitude, le tout avec des personnages soignés et un univers riche (mon avis ici), c’est sans surprise que je me suis laissé très rapidement tenter par ce second tome qui trainait dans la bibliothèque de la Marmotte. De nouveau je tiens à souligner le travail soigné de l’éditeur, offrant un très bel objet ainsi qu’une couverture que je trouve superbe.

Cette suite nous propose de nous retrouver un an après la fin du tome précédent, la dernière fée libre, la Reine des Neiges, a été capturée. Cette nouvelle, Peter va avoir du mal à l’accepter, lui qui cherche à s’enfuir des Outrepasseurs et qui pour cela est en quête du Chasseur pour lever la malédiction. Tout va alors s’accélérer avec justement le retour du fé en question. Je me suis retrouvé à plonger facilement et rapidement dans cette suite tant l’ensemble va se révéler nerveux, énergique et entraînant. On sent bien que l’auteur maîtrise son récit offrant des rebondissements et des retournements de situations efficaces et percutantes qui font que je me suis retrouvé happé assez facilement et offre une lecture fluide. Surtout qu’en plus d’offrir une histoire nerveuse, elle nous dévoile aussi une image de fond soignée et prenante, sans trop non plus en faire pour éviter de perdre le lecteur. Pourtant j’ai trouvé ce second tome légèrement moins bon que le précédent. Oh attention, j’ai de nouveau bien accroché à ce second tome, mais certains aspects font qu’il m’a légèrement moins accroché, tout en restant efficace.

Déjà, dans les points qui sont toujours intéressants et passionnants à découvrir, l’univers construit par l’auteur continue à se révéler terriblement efficace. Surtout que l’auteur évite la simple confrontation directe entre fés et Outrepasseurs, car ici la guerre touche à sa fin, la dernière fée Snezhkaïa a été capturée et va pouvoir servir. Non, l’intérêt principal vient justement de l’exploitation de ses fés par les Outrepasseurs qui en font soit des esclaves, soit prélèvent leur magie pour la réutiliser ou l’intégrer dans des technologies. Ces êtres magiques deviennent ainsi d’une certaine façon un personnage important du roman, principalement dans les questionnements qu’ils soulèvent. Des êtres, certes souvent monstrueux et violent, mais finalement à la morale différente, mérite-t-il une telle souffrance? Le retour du chasseur va aussi se révéler intéressant venant ainsi rebattre les cartes pour notre plus grand plaisir. Comme on le voit, un univers sombre, efficace et bien porté par un travail de fond de l’auteur qui parait dense et soigné. On sent bien qu’elle a du effectuer de nombreuses recherches que ce soit à travers des références distillées tout du long, ou bien encore sur une mythologie cohérente et clairement intéressante. Cet univers est d’ailleurs, selon moi, le gros point fort du récit, certes pas obligatoirement à mettre entre toutes les mains, mais qui reste très accessible pour les ados et les plus grands et qui donne envie d’en apprendre plus.

Sauf que voilà, là où je ressors légèrement frustré de ma lecture c’est que le premier tome offrait une construction légèrement différente, jouant sur les flashbacks, alors que ce second tome offre une construction classique, voir même trop classique. Cela a pour effet finalement, selon moi, de rendre l’ensemble un peu trop prévisible. Ensuite ce second tome joue clairement le rôle de tome de transition, ce qui se ressent parfois un peu trop dans la construction, principalement dans les dernières scènes. Après cela ne m’a pas empêché d’apprécier ma lecture et de trouver ce second tome efficace.

Concernant les personnages, Peter devient le héros central de ce second tome. Son refus de devenir Outrepasseurs qu’il cache aux autres le rend ainsi , j’ai trouvé, intéressant, loin de l’élu qui accepte facilement son chemin et sa différence. Sauf que voilà, pour moi Peter reprend un peu trop des stéréotypes de l’ado en série jeunesse ce qui m’a parfois légèrement dérangé, même si rien de non plus trop bloquant. Surtout que finalement les personnages qui gravitent autour compensent ce sentiment, principalement les antagonistes. En effet je trouve le travail effectué, que ce soit sur Le Chasseur ou Noble, vraiment fascinant et convaincant, les rendant ainsi ambigus et évitant de tomber dans le méchant, très très méchant, sans raison. En effet le Chasseur à travers sa relation avec Arnaut, qui va tenter de le changer, et de son amour pour lui va se révéler plus humain qu’on peut le croire initialement et Noble dans sa quête familiale et son amour pour sa femme va ainsi atténuer légèrement son côté violent et dominateur. Au final des personnages attachants, denses, avec leurs bons et leurs mauvais côtés. Les autres protagonistes ne sont pas non plus en reste, offrant quelques bonnes surprises, même si j’avoue j’attendais un peu plus de Sherley et d’Hermeline, mais dont je ne doute pas de l’importance par la suite.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi soignée, entraînante et prenante, jouant facilement sur l’émotion et l’énergie pour happer rapidement et facilement le lecteur. La conclusion solide et efficace me donne envie de lire rapidement la suite pour savoir comment vont s’en sortir nos héros. Au final un second tome énergique et entrainant qui, même si je l’ai trouvé légèrement en-dessous du premier, se révèle plus qu’efficace et divertissant.

En Résumé : J’ai de nouveau passer un bon moment de lecture avec ce second tome des Outrepasseurs qui se révèle, efficace, convaincant et percutant, même si je l’ai tout de même trouvé un chouïa moins captivant que le premier. L’intrigue se révèle nerveuse, pleine de rebondissements et de retournements de situations qui font qu’on tourne les pages facilement. L’univers est l’un des gros points forts du récit, selon moi, que ce soit dans toute la mythologie cohérente et travaillée mise en place comme dans la dualité entre les Outrepasseurs et les fés qui s’avère être captivante et donne envie d’en apprendre plus. Concernant les personnages ils se révèlent attachants et intéressants, même si j’ai trouvé que Peter tombait un peu trop dans certains stéréotypes. Cela est compensé par le travail de l’auteur sur les antagonistes réussis, les rendant ambigus et humains. Je reprocherai juste à ce tome un sentiment de tome de transition, principalement dans certaines scènes vers la fin, ainsi qu’une construction un peu trop classique ce qui rend l’ensemble prévisible, mais rien de bien bloquant. La plume se révèle soignée, entraînante et happe facilement le lecteur pour aboutir à une conclusion solide et qui donne envie de découvrir la suite.

 

Ma Note : 7,5/10

Les Outrepasseurs Tome 1, Les Héritiers – Cindy Van Wilder

les outrepasseurs t1 les héritiersRésumé : Londres, 2013.
Peter, un adolescent sans histoire, échappe de justesse à un attentat. Il découvre que l’attaque le visait personnellement et qu’elle a été préméditée par de redoutables ennemis : les fés. Emmené à Lion House, la résidence d’un dénommé Noble, il fait connaissance avec les membres d’une société secrète qui lutte depuis huit siècles contre les fés : les Outrepasseurs. Ces derniers lui révèlent un héritage dont il ignore tout…

Edition : Gulf Stream Editeur

 

Mon Avis : Les Outrepasseurs sont une série jeunesse dont j’entends parler depuis un long moment maintenant, que ce soit sur le net, mais aussi grâce la Marmotte qui la possède dans sa bibliothèque. Si vous suivez ce blog vous devez savoir que je lis un peu de jeunesse, sans non plus en faire ma principale lecture. Comme j’avais un peu envie de changer « d’air » dernièrement je me suis donc décidé de tenter ma chance avec ce premier tome. A noter l’objet en lui même qui est quand même superbe, ainsi qu’une illustration couverture que je trouve très jolie.

On découvre ainsi Peter, jeune adolescent Londonien, qui en rentrant chez lui échappe à une tentative de meurtre, sauvé par un renard dont il va découvrir qu’il s’agit de sa mère. Tout va alors basculer pour lui, emmené dans le manoir d’un homme balafré, sombre et énigmatique qui va, à travers un rituel épuisant, lui dévoiler ses origines à lui et d’autres jeunes présents ainsi qu’une guerre qui couve depuis des siècles. Alors clairement ce roman n’a, dans sa construction, rien de très révolutionnaire avec un héros qui va découvrir qu’un lourd secret pèse sur lui, se trouvant au milieu d’une guerre les fés. De plus ce premier tome n’évite pas un peu le côté tome d’introduction, ne servant principalement qu’à poser les bases de sa mythologie et de cette haine entre les Outrepasseurs et les fés, mais voilà l’auteur arrive clairement à tirer le maximum de ces archétypes pour offrir un récit qui a ainsi réussi à me happer rapidement et dont j’ai eu un peu de mal à lâcher avant d’en connaître la fin.

Il faut dire que l’ensemble démarre fort avec dès le premier chapitre une tension qui se met en place d’emblée, s’accentuant lentement au fil des pages jusqu’à la révélation finale. On se retrouve ainsi à tourner les pages avec plaisir, histoire d’en apprendre plus et de mieux comprendre dans quoi nous plonge l’auteur. L’autre point positif, je trouve, vient de la construction de l’intrigue qui se révèle un peu différente de ce qui se fait en roman jeunes adultes.  Cindy Van Wilder construit ainsi ici un double récit, le premier avec Peter qui va découvrir son histoire et le seconde qui vient se situer en plein Moyen-Age avec les ancêtres des Outrepasseurs et ce qui a amené à cette guerre sanglante. Notre héros n’est ainsi pas encore le centre du récit, évitant ainsi par la même occasion de trop s’imposer et de trop tomber dans l’initiation classique. L’ensemble se révèle ainsi plus qu’efficace et captivant, offrant nombreux rebondissements et de nombreuses surprises malgré une ou deux assez prévisibles. C’est d’ailleurs, je trouve, la grande force du récit ce côté percutant et entraînant.

L’univers construit par l’auteur sans non plus s’avérer révolutionnaire, se révèle tout de même plus que solide et efficace. Que ce soit dans son aspect historique comme dans son aspect mythologique on sent que l’auteur n’a rien laissé au hasard, nous offrant ainsi une construction dense et soignée. Le côté moyen-âge s’avère efficace, bien porté par un changement de style et aussi par un travail de recherche de l’auteur qui parait conséquent, rendant ainsi l’ensemble cohérent et réaliste. L’époque n’a pas non plus été choisie au hasard, la religion étant clairement un élément important de l’intrigue, offrant ainsi un parallèle, une dualité, avec les fés, présenté comme des démons, mais dont il est clair qu’ils vont se révéler plus ambigus que ce qui est dévoilé pour l’instant. L’influence de la religion n’est pas non plus anodine, dans une époque où elle s’impose plus qu’elle ne s’accepte, jugeant ce qu’elle ne reconnaît pas et où les guerres font rage. Concernant ces êtres « féériques », l’auteur nous rappelle d’ailleurs qu’ils ne sont pas obligatoirement bons à la Disney, mais offrant ainsi plus des personnages sournois, jaloux, capricieux avec des envies et des frustrations, n’ayant pas obligatoirement les mêmes prismes que les Hommes. Cela offre aussi un côté assez sombre à cet univers avec aussi son lot de répression, de violence, de haine et de souffrances tout en restant bien entendu pas non plus trop difficile, pour toucher un public vaste allant des jeunes adultes aux plus âgés, sans ainsi les dérouter.

Concernant les personnages, je ne vais pas trop m’avancer concernant ceux du présent qui ne sont finalement que peu présenté, même si cela ne m’empêche pas de les trouver intéressant dans leurs constructions et me donnant envie d’en découvrir plus dans les prochains tomes. Concernant la partie plus historique, que ce soit au niveau des humains comme des fés l’auteur construit des protagonistes qui ne manquent pas d’attraits, se révélant soignés, intéressants et qui surtout évoluent au fil des péripéties. On sent clairement que chacun d’entre ne sortira pas indemne de cette confrontation et que des choix, pas toujours faciles, vont devoir être faits. Même chez les fés rien n’est figé, on sent bien les tensions qui se dégagent, les mouvements sous-jacents de tension qui s’en dégagent offrant ainsi une certaine complexité. Je regrette par contre que certaines émotions, voir certains aspects soient un peu trop extrême, voir un peu trop caricaturaux par certains aspects. De plus je trouve que certains personnages manquent, on va dire, d’empathie ce qui fait qu’il est parfois difficile de complètement s’attacher. Oh attention, rien de non plus trop bloquant ni de trop présent, cela ne dérange en rien la lecture.

La plume de l’auteur se révèle soignée, plaisante, entraînante, nous plongeant ainsi facilement dans son récit le tout à travers un rythme tendu et haletant. Alors certes, certains points m’ont paru traité un peu trop rapidement voir facilement, mais franchement rien de non plus dérangeant tant j’ai été emporté par ce premier tome plus que solide et prenant qui donne envie d’en apprendre plus. Je n’ai plus qu’à plonger rapidement dans la suite qui m’attend déjà.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec le premier tome de cette trilogie qui, certes, ne révolutionne pas le genre, mais se révèle clairement efficace et percutant pour me happer et me donner envie de tourner les pages pour en apprendre plus. Alors certes, le tome d’introduction se ressent tout de même, l’auteur posant surtout ici la mythologie, ainsi que les lignes d’intrigue, mais cela n’empêche pas l’ensemble d’offrir rebondissements et surprises, le tout sur une construction un peu différente de ce qui se fait d’habitude. En effet le récit oscille entre présent, avec Peter, et passé avec ces ancêtres et ce qui a amené à la guerre face aux fés. L’univers mis en place au fil des pages se révèle plus que solide et efficace que ce soit dans la mise en place des mythes comme le travail sur l’époque du moyen-âge qui se réveille soignée et efficace. Les personnages se révèlent vraiment intéressant à suivre, principalement dans leurs évolutions et dans leurs choix face aux péripéties qu’ils rencontrent. Je regretterai juste certains aspects un peu caricaturaux ainsi qu’un léger manque d’empathie qui fait qu’on ne s’attache jamais complètement à eux, mais rien de non plus bloquant. La plume de Cindy Van Wilder se révèle soignée, entrainante et efficace, arrivant rapidement à captiver le lecteur. Alors après certaines résolutions m’ont paru traités rapidement, mais rien de dérangeant tant j’ai été happé. Je vais rapidement lire la suite.

 

Ma Note : 8/10

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