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Time Was – Ian McDonald

Résumé : A love story stitched across time and war, shaped by the power of books, and ultimately destroyed by it.
In the heart of World War II, Tom and Ben became lovers. Brought together by a secret project designed to hide British targets from German radar, the two founded a love that could not be revealed. When the project went wrong, Tom and Ben vanished into nothingness, presumed dead. Their bodies were never found.
Now the two are lost in time, hunting each other across decades, leaving clues in books of poetry and trying to make their desperate timelines overlap.

Edition : Tor

 

Mon Avis : Pour ceux qui suivent ce blog depuis le début, vous devez savoir que Ian McDonald est un auteur je suis depuis longtemps etqui a toujours réussi à m’offrir de bons voir de très bons moments de lecture avec ces différents textes. D’ailleurs, j’attends avec impatience la sortie du troisième tome de Luna qui devrait sortir en VO courant de l’année en espérant le voir en VF en 2019. En attendant l’auteur publie cette novella, Time Was, dont le résumé ainsi que la couverture m’ont rapidement donné envie de la découvrir. Ayant des doutes sur la possibilité d’une publication en VF, il était donc logique que je fasse rapidement entrer cette version VO dans ma PAL.

Luna Tome 2, Lune du Loup – Ian McDonald

Résumé : Sur la Lune, deux ans après les événements qui ont précipité la chute de la famille Corta, les Mackenzie se sont approprié les restes de leur entreprise. Il n’y a donc plus que quatre «Dragons», ces consortiums familiaux qui se partagent l’exploitation des ressources lunaires et, donc, le pouvoir. Pourtant, les Mackenzie se déchirent sur les cadavres encore frais de leurs ennemis de toujours. Les Sun continuent, discrètement, à élaborer des plans visant à affaiblir leurs adversaires. Les Vorontsov vendent toujours leurs indispensables services au plus offrant. Et les Asamoah tentent tant bien que mal de préserver leur neutralité de façade. Mais le statu quo, même sous gravité réduite, n’est jamais acquis. D’autant que les rares survivants de la famille Corta – blessés, en fuite ou sous la protection d’autres Dragons – n’ont pas dit leur dernier mot.

Edition : Denoël Lunes d’Encre
Traduction : Gilles Goullet

 

Mon Avis: Il y a environ un an maintenant, je me suis rapidement plongé dans le premier tome de cette trilogie de Ian McDonald. Il faut dire que l’auteur ne m’avait jamais déçu, proposant des romans toujours prenants, denses, soignés et fascinants et il était donc logique que ce Luna, Nouvelle Lune termine entre mes mains. Et je n’ai pas été déçu, car même si l’auteur proposait un récit dans un genre un peu différent de ce qu’il faisait d’habitude, cela ne m’a pas empêché de passer un excellent moment de lecture avec une histoire efficace, dense et pleine de tension (ma chronique ici). Il était donc logique que je me jette rapidement sur le second tome de ce cycle dès sa publication. Concernant la couverture, illustrée par Manchu, je la trouve très jolie. Par contre, chronique d’un tome 2 oblige, je vais en partie spoiler le tome 1, évitez donc de lire cette chronique si vous n’avez pas lu le premier tome.

Luna Tome 1, Nouvelle Lune – Ian McDonald

Résumé : 2110.
Sur une Lune où tout se vend, où tout s’achète, jusqu’aux sels minéraux contenus dans votre urine, et où la mort peut survenir à peu près à n’importe quel moment, Adrianna Corta est la dirigeante du plus récent des cinq «Dragons», ces familles à couteaux tirés qui règnent sur les colonies lunaires. Elle doit l’ascension météoritique de son organisation au commerce de l’Hélium-3. Mais Corta-Hélio possède de nombreux ennemis, et si Adrianna, au crépuscule de sa vie, veut léguer quelque chose à ses cinq enfants, il lui faudra se battre, et en retour ils devront se battre pour elle…
Car sur la Lune, ce nouveau Far West en pleine ruée vers l’or, tous les coups sont permis.

Edition : Denoël Lunes d’Encre

 

Mon Avis : Dire que Ian McDonald fait partie des auteurs dont j’attends les publications avec impatience est un doux euphémisme. Proposant habituellement une Science-Fiction dense, futuriste aux technologies fascinantes et le tout porté par des personnages captivants et des intrigues soignées j’ai toujours passé d’excellent moments avec les écrits que j’ai lu de lui. C’est donc sans surprise que dès l’instant où j’ai entendu parler du projet de l’auteur d’écrire une trilogie, j’avais hâte de me lancer à sa découverte. J’ai d’ailleurs même failli craquer et le lire en VO, mais j’ai encore un peu de doutes concernant ma capacité de la SF un peu dense. J’ai donc décidé d’attendre sa publication en VF. Concernant la couverture, illustrée par Manchu, je la trouve très sympathique.

La Petite Déesse – Ian McDonald

la petite deesseRésumé : En 2004, Ian McDonald publiait en Angleterre un roman d’une ambition peu commune dans le paysage de la science-fiction contemporaine, Le Fleuve des dieux, un livre monstre de plus de 600 pages, aux multiples intrigues situées dans une Inde de 2047 balkanisée et en proie à une sécheresse sans précédent. Le prix de la British Science Fiction Association a récompensé ce roman qui s’est aussitôt imposé comme le Blade Runner du début de XXIe siècle. Son édition française a reçu le Grand Prix de l’Imaginaire.
En 2009, Ian McDonald a rassemblé sous le titre La Petite Déesse les sept nouvelles et courts romans qu’il avait écrits sur cette même Inde du futur. On y découvre, souvent par le biais du regard d’enfants, un sous-continent où les hommes sont quatre fois plus nombreux que les femmes, où se côtoient puissants, gens d’une extrême pauvreté, intelligences artificielles et stars virtuelles, tous confrontés à des menaces d’un genre nouveau.

Edition : Denoël Lunes D’Encre

 

Mon Avis : Ian McDonald fait partie des auteurs dont je ressors toujours fasciné et conquis par ma lecture de ses différents écrits. Le Fleuve des Dieux est pour moi, à l’heure actuelle, le plus grand roman de l’auteur nous offrant une magnifique fresque d’une Inde en perdition devant lutter contre son histoire, mais aussi contre son avenir. Ce recueil nous propose justement de replonger dans l’univers fascinant de ce roman à travers sept nouvelles. Ce livre n’a donc pas mis longtemps pour rentrer dans ma PAL, puis il faut aussi ajouter la magnifique couverture, illustrée par Machu, qui donne clairement envie de le découvrir.

Sanjiv et Robot-Wallah : On suit à travers cette nouvelle Sanjiv, jeune garçon fasciné par les robots et qui va trouver son heure de gloire en devenant l’aide de camp d’un groupe d’adolescent conducteur de mecha en pleine guerre. Un texte qui traite de façon efficace et pertinente les rêves et les envies de chacun, tout en ramenant tout le monde sur terre une fois la campagne terminée. Comment continuer à avancer quand on a été un adolescent adulé et fasciné par les autres, quand on a connu une vie pleine de frénésie due à la manipulation de ces machines et à la guerre? Un texte qui traite, aussi d’une certaine façon, des enfants guerrier, surtout dans une époque où on manipule les robots de chez soi et où, le plus souvent, ce sont les jeunes qui maîtrisent ce genre de technologie. La grande force du récit est de traiter de la guerre de façon différente, à travers Sanjiv qui n’en voit jamais l’horreur, mais que le côté glamour et classieux, ce qui le pousse limite à tout abandonner en espérant y profiter et sortir grandi et adulé. Le réveil est parfois difficile. L’auteur traite aussi ici de l’Inde, de son impossibilité à se construire ensemble qui amène la guerre, mais aussi de ce mélange de tradition obsolète et de nouvelles technologies qui fausse la vision des jeunes.

Kyle Fait la Connaissance du Fleuve : Cette nouvelle traite de ce qu’on peut considérer comme un choc des cultures, Kyle étant un enfant occidental qui accompagne son père pour la reconstruction du pays et il va rencontrer Salim un enfant local. L’auteur arrive dans ce texte à vraiment bien retranscrire, à travers les yeux d’enfant, cette haine et cette violence qui retombe sur ses étrangers, mais aussi l’impossibilité à eux de s’intégrer vivant dans une zone de cantonnement pour raison de sécurité et aussi par fierté. C’est d’ailleurs ce qui va pousser Kyle à sortir pour découvrir le monde que propose Salim. Il va alors découvrir une Inde exotique et fascinante avec ses traditions, ses cultures, ses façons de vivre et le tout avec en point d’orgue la découverte du fleuve. J’avoue, ce texte m’a paru un peu en dessous des autres, l’auteur me donnant l’impression de se focaliser sur la beauté d’une Inde qu’il construit et oubliant légèrement, sur la fin, ses personnages et ses intrigues. C’est certes magnifique, mais je suis ressorti de ma lecture légèrement frustré de ne pas avoir eu plus.

L’Assassin-Poussière : On retrouve avec ce texte une nouvelle réussie et vraiment efficace qui nous plonge dans les jeux d’intrigues de deux grandes familles indiennes qui contrôlent le commerce de l’eau et qui cherchent à en prendre le pouvoir. La construction du récit est vraiment intéressante, un peu construite comme un mythe, un conte où l’héroïne, façonnée comme une arme par sa famille, va se retrouver à tout perdre puis trouver un nouvel espoir. La relation entre l’héroïne et son ennemi se révèle vraiment ambigu et bien amenée et m’a fait penser un peu au mille et une nuits. Un conte qui va se révéler tragique et cruel dans sa conclusion, certes qu’on devine rapidement, mais qui n’empêche pas d’être fascinante, haletante et qui possède aussi son lot de surprises. Un récit qui se révèle aussi plein d’émotions et de sentiments et qui permet aussi d’en apprendre plus au lecteur sur les neutres, ces personnages qui ne sont ni homme ni femme. De plus l’auteur, à travers ce texte, nous fait réfléchir, d’une certaine façon sur l’environnement, rappelant ainsi que l’eau est une denrée primordiale.

Un Beau Parti : J’avoue, j’ai eu un peu peur en me lançant dans les premières pages de cette nouvelle, le héros se révélant être un playboy assez arrogant et un peu caricatural, je me demandais bien où aller nous plonger l’auteur. Puis finalement, au fil des pages, je me suis laissé emporter par cette critique acerbe sur la recherche de l’amour du personnage principal dans une Inde où, avec les dernières technologies et leurs traditions de privilégier les garçons aux filles, il y a quatre fois plus d’hommes que de femmes. L’auteur nous offre ici ainsi une nouvelle cynique sur le monde de l’amour qui passe par des agences ou encore des conseils qui viennent par exemple d’IA, soit disant mieux au fait des choses de l’amour. D’ailleurs que se passe-t-il quand des IA viennent conseiller des gens? Je vous laisse le découvrir mais, la fin, d’une certaine façon tragique et mélancolique, se révèle vraiment réaliste, passionnante et nous renvoie finalement à nous-même.

La Petite Déesse : Cette nouvelle à gagner le Grand Prix de L’Imaginaire 2013 et je dois dire qu’elle le mérite amplement. Sûrement pour moi la meilleur nouvelle du récit, et rien que pour elle ce recueil mérite d’être lu. On va se retrouver plonger dans le quotidien d’une jeune fille qui respecte les 32 critères de perfection et qui va, après une épreuve sanglante, être considérée comme la réincarnation de la déesse. Jusqu’au jour ou tout bascule et elle doit replonger dans l’anonymat. Un texte vraiment poignant qui nous dévoile la gloire, la chute et la rédemption de cette héroïne qui n’a jamais rien demandé, mais aussi de sa folie, entretenue par toutes les traditions qui ont fait d’elle un être unique, seul et adulé et qui une fois libérée la force à ne devenir qu’un fardeau pour ses parents. Un personnage fort, charismatique, perdue dans la multitude de personnage qu’on la force à être et qui accroche le lecteur à travers sa vie compliquée. Un texte qui vaut aussi beaucoup pour tout le travail que met en avant l’auteur sur cette culture, toujours d’actualité vis-à-vis de cette enfant déesse, tout en y apportant ces éléments technologiques comme les IA. Toujours ce mélange entre tradition et avenir qui ne fait pas toujours bon ménage. On en apprend aussi un peu plus sur les interdictions des aei de niveau 3 et la bataille qui s’en suivra, qu’on retrouve au cœur du Fleuve des Dieux, et qui se révèle vraiment intéressant. Une conclusion réussie et pleine d’espoir vient parfaitement clôturer cette histoire.

L’Épouse du Djinn : Avec ce texte l’auteur nous plonge dans une histoire d’amour un peu particulière entre une humaine, danseuse, et une intelligence artificielle acteur principal des négociations sur l’eau qui ravage le pays. Mais voilà comment un tel amour peut survivre entre un être de chair et un être virtuel et surtout quand les lois font que les aei supérieure à un certain niveau sont considérées comme hors la loi. Ajoutez à cela tous les aspects humains d’une relation dont la jalousie et vous obtenez une nouvelle vraiment vivante, pleine d’énergie et de frustration sur un couple et un amour impossible. L’univers développé par l’auteur se révèle toujours aussi magnifique et dense. Mais voilà je regrette que finalement, devant tout ce que met en avant l’auteur dans ce texte, il se soit simplement consacré à cette histoire d’amour sans jamais vraiment développer les aspects politiques de cette lutte pour l’eau et les conséquences que cela amène. Dommage même si le texte reste vraiment sympathique.

Vishnu au Cirque des Chats : On suit dans cette nouvelle Vishnu, qui propose de découvrir aux gens dans la rue son cirque des chats, ce qui lui sert de prétexte pour ainsi raconter sa vie. Le lecteur va alors plonger dans la vie d’un brahmane, être modifié génétiquement à la longévité exceptionnel, mais dont le corps évolue plus lentement. Cette nouvelle se tient au final sur deux niveaux, le premier plus personnel se basant sur la vie du héros qui a été façonné sans son consentement par des généticiens et qui se révèle être incompris et considéré soit comme un dieu soit comme un démon. On se retrouve d’une certaine façon à la fois fasciné et horrifié par la vie de cet homme dont l’esprit vieillit deux fois plus vite que son corps ce qui l’empêche pleinement de se découvrir. Le second niveau de lecture correspond au 50 années de l’évolution de l’Inde que l’auteur retrace au fur et à mesure de l’histoire du héros. Une histoire, une culture et une technologie toujours aussi profondément lié, mais toujours aussi antagoniste qui offre, d’une certaine façon, un point de vue beaucoup plus large des tenants et des aboutissant du roman le Fleuve des Dieux. Un texte vraiment réussi, mais qui aurait mérité d’être plus longuement développé à mon goût, surtout vis-à-vis de certains choix du héros et de certains rebondissements ne servant qu’à faire avancer l’intrigue.

 

Ce qui me fascine toujours dans les textes de l’auteur c’est le travail effectué pour créer son univer que ce soit sur l’environnement, le mystique, la technologie, les luttes de pouvoir etc… on sent bien que l’auteur ne laisse rien au hasard, mais surtout rend le tout cohérent et, d’une certaine façon, fascinant. On se laisse vraiment plonger dans cette Inde futuriste en plein essor, un pays qui, à travers ses luttes de caste, s’est morcelé et cherche à se reconstruire. L’auteur possède une grande connaissance de cette région et, oui, il faut parfois s’accrocher un peu, mais au final quelle réussite. Chaque texte nous propose de découvrir des personnages vraiment intéressants, travaillés et soignés avec régulièrement des enfants mis en avant, montrant ainsi l’adaptation de générations entre passé et avenir. Par contre, comme Le Fleuve des Dieux, des expressions indiennes parsèment les écrits de l’auteur, moi je trouve cela accrocheur et permet ainsi une immersion totale dans le texte, mais peut en rebuter certains. En tout cas un excellent recueil qui permet de prolonger le plaisir et de replonger dans l’univers du roman, mais qui peut aussi permettre à ceux qui ne connaissent pas l’auteur de le découvrir.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment avec ce livre qui nous propose à travers sept nouvelles de replonger dans l’univers du Fleuve des Dieux et de cette Inde futuriste. On plonge avec plaisir dans des textes toujours aussi denses, soignés et palpitants qui se suivent chronologiquement et permettent ainsi de découvrir, à travers des personnages travaillés et accrocheurs, l’histoire d’une Inde qui a du mal à vivre son statu de puissance. Entre castes, environnement, tradition et technologie on se retrouve dans un univers qui mélange les genres de façon cohérente et surtout fascinante, nous offrant une peinture de ce pays à la fois tragique et magnifique. Ces textes viennent surtout compléter tout le travail qui a été effectué par Le Fleuve des Dieux et permet aussi, parfois, de mieux le comprendre, de mieux en discerner les tenants et les aboutissants, d’y apporter de nouveaux éléments dans cette fresque. Alors certes, un ou deux textes m’ont paru légèrement en dessous des autres, mais franchement rien de gênant tant l’ensemble me confirme que Ian McDonald fait partie des grands de la SF.

 

Ma Note : 8,5/10

 

chalengeChallenge JLNN 24ème lecture

Everness Tome 1, L’Odyssée des Mondes – Ian McDonald

everness 1Résumé : Londres, de nos jours. Everett assiste au kidnapping de son père, par de mystérieux hommes en noir. Pourquoi a-t-on enlevé ce scientifique renommé? Et pourquoi la police doute-t-elle de son récit ? Quand l’adolescent reçoit un fichier qui révèle l’existence de mondes parallèles, il part à la recherche de son père et atterrit dans un autre Londres, silloné de zeppelins, comme « l’Everness ». Le curieux équipage de ce dirigeable – une jeune pilote intrépide, une capitaine courageuse et un second citant la Bible – va l’aider dans sa quête dangereuse…

Edition : Gallimard

 

Mon Avis : Ce livre à un peu fini par hasard aussi rapidement dans ma PAL, en effet je savais que Ian McDonald avait écrit une trilogie, plus jeunesse que ses précédents écrits, mais je ne savais pas qu’une date de publication avait été fixée chez nous. Il a fallu l’aide d’une main innocente pour me mettre ce roman dans les mains par hasard, qui a donc fini directement dans ma PAL tant les écrits de l’auteur ne m’ont jamais déçu jusque maintenant. Puis il faut bien l’admettre je trouve la couverture, illustrée par Benjamin Carré, vraiment magnifique.

J’avoue, je partais quand même avec un léger a priori, ce roman étant la première incursion d’un auteur qui m’a toujours offert des romans adultes vraiment denses, complexes, travaillés et soigné, par conséquent je me demandais bien ce qu’allait pouvoir nous proposer l’auteur à travers ce roman qui cherche à toucher un public plus large. Au final je n’ai pas été déçu de ma lecture qui s’est révélé vraiment efficace, entrainante et rafraichissante. Bien sûr, je ne vais pas le cacher, on ne retrouve pas le même niveau de travail et de complexité de ce que propose les romans adultes de l’auteur, mais il nous livre un roman accessible, à l’intrigue captivante et pleine d’aventures et de surprises. On est très vite emporté par l’histoire de cet adolescent dont la vie va basculer après le kidnapping de son père et qui va découvrir l’existence de mondes parallèles.

Clairement le roman nous happe dès les premières pages, le père du héros se faisant kidnapper dès les premières pages, ne relâchant jamais la tension et le rythme, ce qui fait que le lecteur se laisse vraiment porter au fil des aventures et des pages. L’auteur manie efficacement les rebondissements et les surprises, même si parfois ça va peut-être un peu trop vite et un peu trop facilement ou bien encore certain aspects acceptés un peu trop rapidement, mais rien de gênant. Surtout l’auteur arrive à reprendre des aspects classiques et déjà-vus tout en les intégrant parfaitement dans son histoire et son univers SF, je pense particulièrement à l’équipage du dirigeable qui fait clairement penser à des sortes de pirates avec même un des membres qui cite la bible. L’intrigue est intéressante et efficace avec son lot de surprises même si j’avoue, connaissant l’auteur, j’attendais à quelque chose d’un peu plus complexe, mais, comme je l’ai dit l’auteur, compense cela par un rythme entrainant, rapide et passionnant et surtout ne tombe jamais non plus dans l’excès de facilité.

Mais l’une des grandes réussites de l’auteur est le travail qu’il a effectué sur les mondes parallèles et l’univers qu’il nous propose. Il nous offre ainsi un Londres qui n’a jamais connu le pétrole et vit à l’électricité produite du charbon. Un Londres complètement Steampunk qui se révèle fascinant avec son univers aérien, ses dirigeables, mais aussi le mélange entre les aspects vraiment rétro et les aspects futuristes des technologies. Mais surtout l’auteur, comme à son habitude, met bien en avant les aspects multiculturels, le héros ayant par exemple des origines Indiennes, mais aussi dans le monde parallèle avec son jeu de langage, son jeu de pouvoir ou encore ses différences avec une sorte de frontière entre les « aériens » et les autres. Autre point vraiment intéressant l’auteur ne laisse pas de côté l’aspect scientifique, alors bien entendu il reste facilement abordable, mais je pense que quelques connaissances aident quand même à bien appréhender les choses. Puis bon un roman qui cite Doctor Who c’est toujours sympa.

Concernant les personnages l’auteur nous offre des personnages vraiment intéressants et fascinants au fil des pages, je me suis facilement accroché au jeune Everett par son côté geek et amoureux des sciences. Les personnages qui viennent graviter autour de lui se révèlent aussi tous travaillés et efficaces, que ce soit l’équipe de l’Everness complètement décalé comme par exemple Sen jeune fille branchée et barrée, mais aussi Charlotte Villiers qui offre une ennemie à notre jeune adolescent complètement glaciale et sans pitié. Le seul problème est le fait que le héros à du mal à faire son jeune âge de 14 ans, il est vraiment mature, surtout possède un génie assez impressionnant principalement dans les sciences et possède uns capacité d’assimilation parfois surprenante. Moi personnellement je n’ai pas été dérange plus que cela même si on tique une fois ou deux, mais j’imagine bien que certains lecteurs risquent d’être surpris.

La plume de l’auteur se révèle vraiment entrainante, efficace tout en gardant une certaine complexité, que ce soit dans l’aspect scientifique ou dans les descriptions, même s’il ne faut pas se leurrer on est loin de ce que peut bien proposer l’auteur dans ses romans adultes. Ce qui ne l’empêche pas de nous offrir une histoire vraiment efficace, haletante, sans temps morts et pleine de surprises et de rebondissements maîtrisés et cohérents. Il ne fait aucun doute que je lirai la suite avec plaisir en espérant une seule chose, que l’auteur ne tombe pas trop facilement dans une intrigue à tentative de simple domination de multivers. Dans tous les cas je suis content de ma lecture.

En résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman jeunesse qui nous propose une histoire entrainante, efficace et pleine de surprises. Alors, bien sûr, on n’est pas au même niveau de densité et de complexité que les romans adultes de l’auteur, mais le tout est compensé par un rythme soutenu et reste intelligente et soignée. L’univers développé par l’auteur est l’un des points forts du récit avec un Londres Steampunk des plus fascinant, le tout porté par des personnages travaillés et passionnants, je trouve juste dommage que le jeune héros ne fasse pas son âge par certains comme sa trop grande maturité ou son intelligence. La plume de l’auteur est vraiment entrainante malgré parfois certaines situations débloquées un peu trop facilement. En tout cas je lirai la suite avec grand plaisir.

 

Ma Note : 8/10

La Maison des Derviches – Ian McDonald

la maison des dervichesRésumé : Istanbul, avril 2027.
Sous une chaleur écrasante, la ville tentaculaire fête le cinquième anniversaire de l’entrée de la Turquie dans la Communauté européenne. Quinze ans plus tôt, Israël a frappé les sites nucléaires iraniens avec des missiles thermobariques, provoquant indirectement le pire choc pétrolier et gazier de l’Histoire.
Dans Istanbul en ébullition (l’air conditionné coûte trop cher, l’eau aussi), une bombe explose dans un tramway. Cet événement va bouleverser la vie des habitants de la maison des derviches de la place Adem-Dede : Necdet se met à voir des djinns, le jeune Can utilise son robot pour enquêter sur l’attentat non revendiqué, l’antiquaire Ayse accepte de rechercher un sarcophage légendaire, Leyla se voit chargée du marketing d’une nouvelle technologie révolutionnaire : le stockage bio-informatique.
C’est dans la maison des derviches que se joueront rien de moins que l’avenir de la Turquie et celui du monde tel que nous le connaissons.

Edition : Denoël Lunes D’Encre

 

Mon Avis : Je ne vais pas le cacher, je suis un grand admirateur des oeuvres de Ian McDonald, et cela depuis ma lecture de Roi du Matin, Reine du Jour. Le Fleuve des Dieux est d’ailleurs, selon moi, l’un des meilleurs romans de Science Fiction que j’ai lu ces dernières années (retrouvez ma chronique ici), alors quand est sorti La Maison des Derviches il n’a pas fallu longtemps pour que je l’achète et la fasse ainsi entrer dans ma PAL. Puis il faut dire aussi que l’illustration de la couverture a quelque chose d’hypnotique entre sacré et futuriste, je trouve.

Mais soyons clair, entrer dans un livre de Ian McDonald n’est pas chose aisée et, je pense, n’est pas pour tout le monde. En effet l’auteur, comme à son habitude, nous plonge dans une histoire de Science-Fiction vraiment pointue, dense et d’une grande complexité, mais, si on aime la SF, qui se révèle rapidement passionnante. Mais voilà cette intrigue n’est qu’une partie du livre, car l’auteur met aussi énormément en avant le côté humain des personnages, ce sont les réactions des différents personnages, leurs actes et leurs sentiments au cours de l’histoire, des différentes sous-intrigues, qui s’entrecroisent les unes les autres au fil des pages, qui font que va se dévoiler ainsi, petit à petit, l’écheveau du complot lentement au fil des pages. Le roman se révèle donc posséder un rythme assez lent, ce qui peut, j’imagine, en déranger certain, mais ne m’a pas embêté du tout, car sert parfaitement la construction du récit, surtout devant la richesse  du roman, mais aussi devant sa poésie et sa façon d’offrir au lecteur une réflexion souvent pointue et captivante.

Tout comme Le Fleuve des Dieux je me suis retrouvé happé, immergé dans ce roman, dans cet univers, qui se trouve parfaitement maîtrisé par l’auteur sachant alterner les points de vue des personnages pour garder en haleine le lecteur, jouant avec les rebondissements pour nous faire ainsi facilement tourner les pages. Ce que j’aime aussi avec les romans de l’auteur c’est sa capacité à me pousser à faire des recherches, à me renseigner, certains n’aimeront pas ça, mais moi ça me fascine un roman qui peut me pousser à me remettre en question, à réfléchir, à effectuer des recherches. Au final ce roman est une fresque humaine futuriste où différents destins, à leur façon, vont s’entrecroiser et changer l’histoire. Un roman que j’ai trouvé aussi plus accessible que Le Fleuve des Dieux, ce qui ne le rend pas moins bon, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.

Istanbul va se révéler le cadre idéal pour cette histoire, mélange de culture futuriste, avec une ville qui est le berceau des nano technologies, tout en conservant une certaine culture, un certain passé. Istanbul étant l’une des villes les plus anciennes au monde. Une ville multiculturelle, mais qui peut aussi s’enflammer pour un rien, une ville où la religion à son importance, mais c’est surtout, aussi, une ville à l’architecture passionnante, à l’histoire intrigante et surtout une ville pleine de vie. Je ne me suis jamais vraiment intéressé à Istanbul et pourtant l’auteur a réussi à m’immerger dans cette ville, à me donner envie de la visiter malgré le fait qu’elle soit loin d’être parfaite. L’univers technologique mis en avant par l’auteur est vraiment réussi et cohérent et colle parfaitement à l’intrigue. Le tout nous offre une vision d’un futur vraiment réaliste et plausible tant du point de vue politique que du point de vue économique et la position centrale de la Turquie entre l’Europe et l’Asie possède son importance.

Les multiples personnages qui composent l’histoire de ce roman sont véritablement denses et travaillés du début à la fin. Chaque personnage est différent et surtout permet de nous offrir une vision différente; à chaque fois, de l’histoire, de la ville ou encore d’un point de vue l’évolution sociale et des différentes sociétés. Mais la grande force de ce roman est aussi de rendre les personnages vraiment humains et attachants au fil des pages. On s’accroche vraiment à chacun d’eux de façon différente, chaque personnage ayant son propre comportement, ses propres sentiments et son propre ressenti. Mais surtout chaque personnage possède son histoire, son passé que l’auteur nous conte ce qui permet de mieux les comprendre, de mieux les apprécier au fil des pages même si, je trouve, dans la construction, la séparation aurait pu être plus nette entre les passages du présent et ceux du passé. En tout cas l’auteur nous prouve encore qu’il ne laisse pas le côté humain de côté dans son roman, s’en est même finalement un des points forts et importants de son récit.

L’écriture de l’auteur est toujours aussi dense et soignée qu’à son habitude, mais elle possède toujours ce côté un peu poétique si particulier dans cet univers futuriste si pointu. Mais surtout il développe des thèmes et des axes de réflexions vraiment intéressants et captivants qui nous poussent à réfléchir, tels que les nano technologies, la cohabitation de multiples cultures, la religion, mais aussi la vison de l’avenir de chacun. Encore une fois l’auteur m’a offert un excellent roman, d’une grande force et profondément humain. Un roman peut être moins dense et complexe que Le Fleuve des Dieux, mais tout aussi passionnant à découvrir, malgré une fin peut être, selon moi, qui fini un peu trop bien, mais là je chipote un peu.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce nouveau roman de Ian McDonald qui comme à son habitude nous offre une intrigue dense, soignée et complexe où chaque sous-intrigue s’entremêle pour dévoiler une intrigue globale vraiment travaillé et captivante. Mais surtout l’auteur nous offre aussi un aspect humain vraiment réussi avec différents personnages qui apportent chacun leurs points de vue, leurs sentiments et leurs émotions, des personnages vraiment attachants et prenants. La ville d’Istanbul colle parfaitement à cet univers, mélange d’aspect futuriste et de culture. Un univers qui oscille entre tradition et avenir et qui donne vraiment envie d’être découvert. La plume de l’auteur est toujours dense, passionnante et poétique et nous plonge toujours aussi facilement dans l’histoire. Au final un roman moins complexe que Le Fleuve des Dieux, mais tout aussi réussi, malgré peut être une fin que j’ai trouvé un légèrement trop « happy end » mais franchement rien de bien grave.

 

Ma Note : 9/10

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