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Etoiles Mourantes – Ayerdhal & Jean-Claude Dunyach

etoiles mourantesRésumé : Les AnimauxVilles, gigantesque cités biologiques et conscientes, capables de défier les lois de l’Espace-Temps, ont permis à l’humanité de coloniser l’espace. Mais celle-ci s’est divisée en quatre rameaux, les Mécanistes, les Connectés, les Organiques et les Originels. Entre ces factions que trop de choses séparent, la guerre menace d’éclater.
Face à ce danger, un AnimalVille tente de tracer une autre voie. Les rameaux sont invités à assister ensemble à un spectacle unique : la mort par supernova d’une étoile binaire. Leurs représentants seront-ils à la hauteur de cet événement cosmique ? Et quelles seront les conséquences de ces retrouvailles ?
À la fois porté par un souffle tragique et une réflexion intimiste, hanté par la passion de l’art, le pouvoir mortifère de la technologie ou la quête sans fin de l’immortalité, Étoiles Mourantes dépeint la fresque d’une post-humanité en prise avec son plus grand défi : sa propre extinction.

Edition : Mnemos

 

Mon Avis : Étoiles Mourantes est un roman écrit à quatre mains entre deux très grands auteurs de la Science-Fiction française que sont Ayerdhal et Jean-Claude Dunyach. Dit comme ça, ce livre ne pouvait que me tenter fortement, surtout considérant le fait que je sois complètement passé à côté au moment de sa sortie. Initialement publié en 1999, il a rencontré un fort succès auprès des lecteurs et a même gagné deux prix. Cette période étant pour moi une année « pauvre » en lecture il n’a donc jamais transité entre mes mains. Par conséquent quand j’ai vu que les éditions Mnemos proposait une édition de luxe du livre, disponible aux dernières Utopiales, je n’ai pas mis longtemps a le faire rentrer dans ma PAL. Il est aussi à noter que la couverture ainsi que les illustrations sont réalisées par Gilles Francescano et se révèlent vraiment superbes, même si, j’avoue, j’attendais peut-être un peu plus d’illustrations intérieures.

Le récit démarre alors fort, nous proposant un prologue qui se révèle flamboyant, envoûtant et mystérieux posant les bases d’un profond bouleversement qui va profondément changer les bases de l’univers et happant le lecteur dès les premières pages. La suite se révèle ensuite plus posé, proposant un rythme assez lent permettant de présenter les héros et de mettre en place les bases de l’histoire et de l’univers. On découvre ainsi que l’humanité, au bord de l’explosion devant son incapacité à s’accepter et à s’harmoniser, s’est retrouvé scindé, il y a plusieurs siècles, aux quatre coins de l’univers grâce aux AnimauxVilles, êtres extraterrestres capables de voyager en utilisant les singularités. La première partie du roman va alors nous faire découvrir chaque rameaux que sont les Mécanistes puissants guerriers enfermé dans une armure et à la vision social étriquée, les Originels qui ont eux décidé de rester et qui sont, pour la plupart, des âmes sauvegardées, les Organiques modifiés grâce à un symbiote et qui vivent dans des AnimauxVilles, et les Connectés qui ne peuvent vivre longtemps sans être connecté au réseau, le tout à travers un récit choral nous dévoilant de nombreux personnages. La deuxième partie va se révéler alors plus intense, plus épique, amenant les retrouvailles des différents ambassadeurs choisis pour chaque peuple, ce qui va alors amener son lot de trahisons et de mensonges, jouant avec le lecteur et faisant monter la tension au fil des pages pour aboutir à une conclusion des plus fascinante et éclatante.

Ce livre propose clairement un récit qui cherche à faire réfléchir le lecteur offrant finalement une histoire qui se révèle profondément humaniste, montrant ainsi l’Homme sans artifices et sous son vrai visage, à la fois plein de qualités, mais aussi énormément de défauts et d’incompréhensions, le poussant à s’entre-déchirer, à vouloir dominer tout ce qu’il ne connait pas sans chercher à comprendre pour mieux l’avilir et le transformer en quelque chose d’utile voir une arme. Il cherche aussi à nous montrer l’importance de la communication, du mélange ; les clivages que peuvent entraîner l’absence de discussion, la découverte et le partage, ce qui fige alors obligatoirement les relations dans des « images », portant souvent son lot de haine et de différences, qui se retrouvent ainsi véhiculées à travers les générations. Il nous fait aussi réfléchir sur de nombreux autres points comme par exemple sur le fait de ne pas confondre société et individualité, tout un peuple n’est pas toujours coupables, mais aussi sur le pouvoir et les aspects générationnels qui bousculent les certitudes, la jeunesse se révélant finalement l’avenir, ou encore sur la peur de la mort et de l’extinction. Il s’agit d’un récit clairement dense, complexe, soigné et terriblement efficace, mais qui demande un minimum de concentration lors de la lecture, demandant à être assimilé  à la fois par les idées qu’il véhicule, mais aussi par les nombreuses manipulations qu’il propose.

L’univers développé tout du long se révèle vraiment soigné, captivant, travaillé et entraînant, le tout basé sur des aspects scientifiques pointu, mais pourtant compréhensible à travers des explications claires et accessibles. On sent bien aussi que les auteurs possèdent une belle imagination, nous dévoilant finalement deux univers séparés entre les organiques, avec les AnimauxVilles, les symbiotes et les évolutions génétiques, et les technologiques avec armures, intelligences artificielles ou encore vaisseaux spatiaux. Une dualité qui n’est pas sans conséquence. L’ensemble donne clairement envie d’en apprendre plus, d’en découvrir plus et surtout ne tombent jamais dans l’absurde ou même dans la caricature. Les différentes sociétés qui nous sont dévoilés ne manquent pas non plus d’attraits chacune possédant ses avantages et ses inconvénients, ses défenseurs et ses détracteurs. Comment ne pas se retrouver à avoir envie de naviguer sur ces immenses et magnifiques AnimauxVilles et découvrir leurs mœurs, revêtir ces armures qui deviennent indissociables de son propriétaire ou encore de pouvoir se connecter à une base de données aussi gigantesque que celle des Connectés. Chaque caste, chaque planète, chaque ville, tout se révèle détaillé et passionnant à imaginer. J’aurai aimé que le récit soit plus long rien que pour continuer à le visiter.

Concernant les personnages ils ne manquent pas non plus d’attraits, se révélant travaillés, complexes, efficaces et entraînants. Chaque personnage, de chaque société, possède ainsi sa propre individualité, sa propre vision des choses et sa propre façon de penser. C’est d’ailleurs sur cette différence que joue les auteurs pour nous faire comprendre qu’avancer est toujours plus facile et pratique ensemble, que séparément, apportant ainsi des émulsions. J’avoue avoir eu une préférence pour les protagonistes des Organiques ainsi que Tecamac des Mécanistes là où j’ai peut-être eu un peu plus de mal avec les Connectés qui, justement, m’ont paru trop s’enfermer sur eux-mêmes. C’est le but, je le sais bien, mais voilà l’héroïne Nadiane a parfois eu un peu de mal à me toucher. J’attendais peut-être aussi plus du Charon ou du frère de Nadiane. Mais bon rien de bloquant. Par contre je regrette certaines facilités au niveau de l’évolution des relations de certains d’entre eux, principalement quand on approche de la conclusion, ainsi que parfois un certain manque d’émotion qui se dégageaient d’eux, comme si les sentiments étaient voilés par l’écriture et la philosophie proposée. Rien de bloquant, mais parfois légèrement frustrant.

Alors après autant le dire tout de suite, si vous cherchez un roman plein de frénésie et d’action, passez votre chemin ce récit n’est sûrement pas fait pour vous, même s’il possède quelques scènes pleines d’adrénaline. Finalement, les seules reproches que je pourrai faire au roman sont : une première moitié de roman peut-être un chouïa trop verbeuse par moment, ainsi qu’une conclusion légèrement trop happy-end même si, c’est vrai, elle colle parfaitement à ce que veulent faire passer les auteurs. Peut-être mon côté un peu trop cynique. En tout cas des broutilles, tant je me suis retrouvé plongé dans ce récit qui nous fait réfléchir et nous offre une image cohérente et réaliste de l’Homme.

J’avais un peu peur, concernant le mariage du style des deux auteurs, que l’ensemble soit un peu haché, mais finalement il se révèle efficace, entraînant et riche où les points politiques, qui me paraissent venir d’Ayerdhal, se marient parfaitement bien avec le travail scientifique et détaillé de Jean-Claude Dunyach. J’ai passé un excellent moment avec ce livre dont j’aurai aimé, tout de même, qu’il dure plus longtemps. J’ai vu que le Roman Étoiles Mortes, se passait dans le même univers mais plusieurs siècles avant, je pense qu’il va prochainement finir dans ma PAL pour continuer à découvrir et voyager avec ces AnimauxVilles.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman qui nous propose de découvrir une histoire dense, complexe, qui force le lecteur à réfléchir, proposant de nombreux axes de réflexion, principalement sur l’Homme, et qui et ne laisse pas indifférent. Un récit humaniste et efficace, bien porté par un univers pointu et des plus captivant, détaillé, qui se dévoile avec plaisir à l’imagination du lecteur sans jamais le perdre grâce à des explications abordables. Comment ne pas tomber sous le charme de ces AnimauxVilles, ces armures, ces vaisseaux etc… Les personnages ne manquent pas d’attraits et se révèlent soignés et entraînants même si j’ai trouvé que parfois l’aspect émotionnel était un peu voilé par le message que cherche à faire passer les auteurs. La plume des auteurs se révèle efficace, vivante, riche, faisant monter la tension au fil des pages pour un final explosif, immersif et flamboyant. Je regretterai juste peut-être une première partie légèrement verbeuse ainsi qu’une conclusion qui s’offre quelques facilités dans les relations des personnages et un petit peu trop happy-end par certains aspects, mais franchement des broutilles tant je me suis retrouvé happé par ce texte.

 

Ma Note : 8,5/10

Le Jeu des Sabliers – Jean-Claude Dunyach

le jeu des sabliersRésumé : De mystérieux sabliers. Une étrange prophétie. Et des cartes de tarot, qui contiendraient peut-être la clé de l’énigme… Mais, au cœur d’un monde où le temps est parcouru de crevasses béantes, les ombres laissées par les anciens dieux rôdent toujours… Alliés de circonstance, un jongleur errant, une guerrière aussi jeune que dangereuse et un bouffon étrangement savant se voient remettre, par un singulier vieillard, une carte à leur image. Devenu leur employeur et mentor, l’homme les entraîne dans un jeu mortel où tout est trompeur. Malgré leur méfiance réciproque, exacerbée par une rivalité à fleur de mots et volontiers de lames, pourront-ils déjouer les obstacles et parvenir au bout de leur quête ?

Edition : Multivers
Poche : Folio SF

 

Mon Avis : Jean-Claude Dunyach fait partie des auteurs majeurs de la Science-Fiction française, avec énormément de textes à son actif et pourtant je dois bien avouer que, à ce jour, je n’ai lu que quelques-unes de ses nouvelles, effleurant à peine son œuvre. Il y a quelques mois j’ai donc décidé de rectifier le tir en me laissant tenter par ce roman, annoncé comme le premier de l’auteur, et ainsi découvrir plus en profondeur sa bibliographie. Il faut bien avouer aussi que la couverture, illustrée par Bruno Wagner, se révèle intrigante et donne envie d’en apprendre plus. Il est à noté que ce roman, je ne le savais pas au démarrage de ma lecture, est la réédition d’un diptyque publiés en 1987 et 1988 chez Fleuve Noir.

On se retrouve à travers ce livre à suivre le destin de Jern, un jongleur qui traverse la vie sans se soucier ni s’intéresser à rien, qui va être contacté par Olym, poète, qui a besoin de lui pour mener à bien sa quête permettant de retrouver trois sabliers bien spécifiques. L’histoire dans son ensemble reste, il faut bien l’avouer, très, voir trop, classique avec ce mélange de quête, de héros assez stéréotypés et de prophétie. On sent bien que, ce qui devait être captivant à l’époque de sa première publication, a aujourd’hui perdu de son originalité pour devenir assez courant voir même limite caricatural. Pourtant, cela n’empêche pas l’auteur d’arriver à rendre cette intrigue finalement un minimum intéressante par le fait que le roman se révèle somme toute assez court, ce qui offre ainsi à l’histoire un rythme soutenu et permet de maintenir un minimum de tension tout du long. Mais voilà l’intérêt est aussi contrebalancé par cette impression que l’auteur suit à la ligne un script pré-écrit, ce qui a la mauvaise impression de rendre l’ensemble plutôt linéaire et surtout, marquant quand même de surprise, le lecteur arrivant à deviner à l’avance la plupart du temps les coups de théâtres que le roman cherche à amener.

La force du roman finalement ne réside en fait pas dans l’intrigue, qui ne sert en définitive que de vaisseau à ce que je cherche à faire partager l’auteur, que ce soit aux travers de réflexions, comme des idées qu’il propose. En effet les nombreuses images philosophiques qu’il construit autour de cette quête se révèlent complexes, soignées et en feront réfléchir plus d’un avec, par exemple, ses nombreuses religions qui portent toutes un message plus profond qu’on peut le croire, ou encore cette lente quête initiatique qui va faire évoluer nos héros à chaque épreuve qu’ils vont rencontrer. On en trouve aussi dans ce qui transparait des héros, les différentes peurs sous-jacentes qu’ils développent au fil des pages et qu’on ressent à travers les nombreux non-dits allant de la perte de contrôle, passant par ce besoin de tenter d’avancer et de s’améliorer, mais également l’impression d’inutilité dans ce monde. Ce sont clairement les différentes possibilités de lecture de cette histoire qui ont fait que j’ai continué à tourner les pages avec l’envie d’en apprendre plus. Plus on avance plus on se rend compte que la quête est d’ailleurs viciée, qu’une vérité s’y cache plus profonde, plus intime, mais plus destructrice. Un jeu de manipulation qui aboutit à une conclusion désabusé, sur le dépassement de soi et où tout est un cycle.

Autre point qui se révèle très intéressant c’est l’univers qui est construit dans ce livre, un monde de Science-Fantasy alternant les voyages inter-galactiques, les armes futuristes avec des mondes plus archaïque, très typé Fantasy, avec leurs cultes, leurs sociétés et leurs façons d’avancer. L’ensemble se révèle réussi et ne manque pas de charme, plongeant même, plus on avance dans l’histoire, vers quelque chose qui oscille entre onirisme magique et dureté qui, j’avoue, m’a fasciné et m’a donner clairement envie d’en apprendre plus. Entre la planète chef-d’œuvre de sculpture, la religion des Lanceurs de Pierre qui croient que la pierre est sacrée, l’animal-temple qui se construit dans la chair et les os ou encore ce monastère bien étranger, le lecteur se trouve franchement intrigué par l’ensemble et devant l’imagination de l’auteur qui arrive surtout à rendre le tout cohérent et tout à fait captivant. On sent qu’il y a  derrière tout cela pas mal de densité pour développer d’autres histoires. L’utilisation du tarot apporte aussi un plus, offrant des parallèles métaphysiques qui ne manquent pas d’attraits. D’ailleurs la découpe des chapitres n’est pas anodine, chaque chapitre offrant l’explication d’une lame de tarot.

J’ai trouvé par contre que les personnages étaient l’un des gros points faibles du récit. D’une ils se révèlent caricaturaux, entre la guerrière qui résout quasiment tout par la force et qui la considère comme pièce maitresse de la vie, l’ancien manipulateur et poète qui, vieillissant, recherche la vie éternelle, Dorian qui joue la pièce du bouffon, un nain au savoir sans commune mesure ; seul Jern m’a paru sortir un peu du moule, jongleur qui possède le « mal du pays » et qui ne cherche qu’à passer à travers sa vie sans lumière. Pourtant, il y a quand même de bonnes idées comme par exemple cette idée de symbiote avec Aléna ainsi que les traditions de sa planète, ou encore la façon dont Dorian est devenu un puits de connaissance, mais l’ensemble reste finalement traité que de façon superficielle. Surtout que les héros, selon moi, doivent être moteurs de l’histoire la permettre d’avancer, en premier lieu par les péripéties qu’ils doivent affronter et ensuite à travers leurs backgrounds et leurs constructions qui doivent alors marquer le lecteur et c’est là que je les trouve trop léger. Ils manquent clairement de profondeur et de densité, on aimerait bien gratter cette couche pour savoir qui ils sont vraiment, mais cela n’arrive jamais complètement, c’est frustrant. De plus j’ai trouvé que par moment ils étaient portés par des dialogues trop répétitifs et, de plus, le triangle amoureux me parait manquer d’intérêt.

La plume de l’auteur se révèle, je trouve, soignée, fluide, plutôt efficace et entrainante. Au final je pense que si j’avais lu ce livre il y a une dizaine d’années quand je me suis remis à la lecture, ou bien durant mon adolescence je l’aurais sûrement trouvé bon, mais le lire aujourd’hui avec tout mon passif en littérature de l’imaginaire fait que l’ensemble se révèle très classique et aussi je voyais beaucoup trop de choses arriver à l’avance, l’ensemble manquait donc de surprise. Et pourtant le roman se lit de façon plutôt agréable, porté par les nombreuses réflexions intelligentes, bien posés par l’auteur, ainsi que par son univers qui donne envie d’en apprendre plus et par la plume de l’auteur. Une lecture finalement sympathique, avec ses qualités et ses défauts. En tout cas j’ai toujours envie de découvrir d’autres textes de l’auteur.

En Résumé : Je ressors finalement de ma lecture de ce roman avec un sentiment mitigé mais plutôt positif. L’intrigue se révèle très classiqu,e reprenant des aspects comme la quête initiatique, l’équipe constituée pour la résoudre ou bien encore la prophétie qui tourne autour, mais pourtant l’ensemble a réussi à me donner envie de tourner les pages, principalement par les différentes réflexions efficaces, intelligentes et bien amenées que propose l’auteur, aussi bien sur les personnages que sur les différents peuples qu’ils rencontrent, ou bien encore par l’univers dense et efficace qui se dévoile au fil des pages et donne clairement envie d’en apprendre plus. Concernant les personnages j’avoue que je les ai trouvés un peu trop stéréotypés et surtout manquant cruellement de profondeurs malgré quelques bonnes idées, ce qui fait qu’on a parfois du mal à s’attacher complètement à eux. La plume de l’auteur se révèle fluide, efficace, soignée et plutôt entrainante. Au final un roman intelligent qui, sur la forme, a du mal à se sortir de son aspect très conventionnel, mais cela reste plutôt agréable à lire et en tout cas m’a donné envie de découvrir les autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : Rhi-Peann, …

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