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Sharp Ends – Joe Abercrombie

Résumé : The Union army may be full of bastards, but there’s only one who thinks he can save the day single-handed when the Gurkish come calling: the incomparable Colonel Sand dan Glokta.
Curnden Craw and his dozen are out to recover a mysterious item from beyond the Crinna. Only one small problem: no one seems to know what the item is.
Shevedieh, the self-styled best thief in Styria, lurches from disaster to catastrophe alongside her best friend and greatest enemy, Javre, Lioness of Hoskopp.
And after years of bloodshed, the idealistic chieftain Bethod is desperate to bring peace to the North. There’s only one obstacle left – his own lunatic champion, the most feared man in the North: the Bloody-Nine …

Edition : Gollancz

 

Mon Avis : Pour ceux qui suivent mon blog depuis un petit moment, vous avez du vous rendre compte que je suis fan des différents écrits de Joe Abercrombie. Que ce soit les romans qui se situent dans l’univers de La Première Loi ou même ses romans plus adolescents, j’ai toujours bien accroché à ces récits souvent sombres, bien porté par des personnages charismatiques et efficaces. C’est donc sans surprises que ce recueil de nouvelles, venant s’intégrer à nouveau dans son univers de La Première Loi, ait rapidement trouver une place dans ma PAL. Concernant la couverture, je la trouve très sympathique. A noter que ce livre comporte treize nouvelles et qu’on retrouve certains personnages dans plusieurs textes, ainsi que certains de ses romans.

Dangerous Women, Part 1 – Anthologie dirigée par George R.R. Martin & Gardner Dozois

Dangerous WomenRésumé : All new and original to this anthology, the twenty-one stories in Dangerous Women include work by twelve New York Times bestsellers, and seven stories set in the authors’ bestselling continuities-including a new « Outlander » story by Diana Gabaldon, a tale of Harry Dresden’s world by Jim Butcher, a story from Lev Grossman set in the world of The Magicians, and a 35,000-word novella by George R. R. Martin about the Dance of the Dragons, the vast civil war that tore Westeros apart nearly two centuries before the events of A Game of Thrones.
Also included are original stories by Brandon Sanderson, Joe Abercrombie, Sherrilyn Kenyon, Lawrence Block, Carrie Vaughn, S. M. Stirling, Sharon Kay Penman, and more.

Edition : Tor Books

 

Mon Avis : Cette anthologie, je dois bien avouer que je la traine depuis un petit moment dans ma PAL en VO. Pourtant, le sujet a de quoi se révéler vraiment intrigant sur les femmes dangereuses, les auteurs au sommaire ne manquent pas non plus de me donner envie de la découvrir, mais voilà il s’agit quand même d’un beau pavé et ma lecture en Anglais était plutôt lente ces derniers mois. J’ai donc décidé sur un coup de tête de finalement me faire mon avis sur ce livre qui sort actuellement en VF en deux parties. Ce livre comporte 21 nouvelles, exceptionnellement je vais donc scinder ma chronique en deux et sur deux jours, sinon le pavé de ma critique serait ingérable à lire.

Some Desperado de Joe Abercrombie : Cette nouvelle est très typée western où l’on se retrouve à suivre Shy, une jeune femme poursuive par des chasseurs de primes et qui va se battre pour survire. L’histoire en soit n’a rien de révolutionnaire, mais Joe Abercrombie la rend efficace par un traitement haletant, percutant, sauvage et tendu du début à la fin. On y retrouve clairement la patte de l’auteur dans la construction de cette héroïne à la fois sombre et complexe, même si l’intensité du récit fait qu’on en sait peu sur elle, proposant en contrepartie une bonne dose d’action terriblement efficace. Une nouvelle réussie et entrainante qui ouvre l’anthologie de façon efficace.

My Heart is Either Broken de Megan Abbott : Celle nouvelle contemporaine nous plonge dans le quotidien d’un couple, à travers le regard du mari, après la disparition de leur enfant dans des circonstances mystérieuses. Ce texte j’avoue je l’ai trouvé très intéressant et solide dans sa faon de malmener les normes et la morale de notre monde, dans la façon dont les gens vont juger cette femme qui ne parait pas avoir des réactions considérées comme « logiques » suite à la perte de son enfant. Le mari, au milieu de tout cela, qui aime sa femme et la connait, va pourtant peu à peu sous la pression se retrouver à douter. Un texte qui marque vraiment dans la vision de l’humanité et de son besoin de se mêler de la vie des autres. Je regretterai juste une fin peut-être un peu convenue et facile et un léger manque d’émotion qui vient, je dirais, du fait que le texte est un peu court à mon goût.

Nora’s song de Cecelia Holland : Ce texte nous propose un récit historique puisqu’on on plonge à l’intérieur de la famille du roi Henri II. On suit Nora, une des filles du Roi et d’Aliénor d’Aquitaine, et jeune sœur de Richard connu comme le futur roi Richard 1er, Cœur de Lion. On plonge dans un univers familial tendu, empli de mensonges et de trahisons où la jeune Nora va découvrir que le monde des adultes n’est pas si magnifique ni aussi simple qu’elle le croit. Sauf que voilà je n’ai jamais réussi à complètement entrer dans ce récit, l’auteur cherche à trop en faire que ce soit dans les personnages comme dans les informations qu’elle transmet et surtout le récit demande clairement une bonne connaissance de l’aspect historique je trouve, malgré quelques erreurs assez surprenantes. J’ai aussi eu l’impression que ce texte se glissait dans un récit plus grand, comme si l’auteur proposait plus un synopsis d’un roman qu’elle comptait écrire. Cela n’empêche pas ce récit d’avoir des aspects intéressants, comme ce jeu de manipulation ou cette conclusion percutante, mais je reste plutôt mitigé.

The Hands that are not There de Melinda Snodgrass : On quitte l’historique pour de la SF, ce texte nous plongeant dans un avenir lointain. L’espace a été conquis et une jeune recrue qui se trouve mal considérée par ses camarades va finir dans un bar où un homme va lui raconter une histoire étrange. J’avoue je suis mitigé avec ce texte. D’un point de vue construction il est solide évitant de trop en faire. Au niveau des idées, que ce soit sur la position de la femme comme de la façon dont nous traitons les autres il y a de quoi offrir quelques réflexions efficaces et pourtant, même si j’ai plutôt bien apprécié ma lecture il lui manque un petit quelque-chose pour se révéler plus percutant et plus marquant. Peut-être un peu trop old school et trop linéaire à mon goût, je ne saurais dire. Au final un récit sympathique mais qui rentre dans le vite lu, apprécié, mais vite oublié.

Bombshells de Jim Butcher : Ah, alors cette nouvelle se plonge dans l’univers de Dresden et je vais vous offrir deux points de vue de ma lecture. La première, du lecteur lambda, j’ai trouvé cette lecture terriblement fun et entrainante, offrant une histoire efficace, percutante avec des héroïnes intéressantes. L’image de fond, que ce soit dans la magie comme dans les système de cour, s’avère franchement solide et efficace. C’est un texte que je qualifierai de pop-corn, détente, mais qui remplit parfaitement son rôle rythmé, trouvant le ton juste selon moi. Maintenant mon point de vue de lecture de la série Dresden en VF, qui sait que la suite ne verra jamais le jour chez nous et dont j’ai la VO dans ma PAL que je n’ai pas encore lu. C’est simple je me suis fait spoiler à mort. Il faut dire aussi qu’un texte qui se situe entre le tome 13 et 14 du cycle alors que j’en suis au tome 5, je ne peux que m’en mordre les doigts et je suis le seul à blâmer. L’effet positif c’est que ça me motive à me bouger pour enfin relire cette série en VO et découvrir rapidement la suite.

Raisa Stepanova de Carrie Vaughn : Cette nouvelle nous plonge en plein conflit de la seconde guerre mondiale où l’on suit Raisa Stepanova, une femme pilote Russe. J’avoue cette nouvelle je l’ai apprécié, l’auteur nous propose un sujet originale avec l’histoire de cette femme dans l’aviation Russe tout en offrant en toile de fond une image de ce pays assez rude et intéressante se révélant à la fois avancé sur certains aspects et tellement conservateurs sur d’autres. On y retrouve aussi deux ou trois aspects sur la position de la femme à l’époque qui ne manquent pas d’attraits et de réflexions. Mon seul regret et que l’ensemble est, je dirai, un peu trop académique. L’histoire est bonne, mais voilà elle a un petit convenue, comme si elle manquait d’un peu de folie, de liberté. Bon après je chipote un peu, le texte reste efficace et je pense mérite d’être découvert.

 Wrestling Jesus de Joe R. Lansdale : Ici pas vraiment d’héroïne présente au premier plan. Lansdale comme à son habitude, nous dépeint une Amérique loin des clichés et de ses idées reçues de grandeur. La « femme dangereuse » est plus ici une femme fatale, entre deux hommes amoureux, présence qui sert ainsi à faire avancer l’intrigue. Au final une nouvelle plus que sympathique, principalement à travers son panel de personnages qui se révèle vraiment complexe et intéressant ainsi que pour son image de fond. Sauf que voilà j’ai trouvé que l’ensemble manquait peut-être un peu de marquant et aussi de surprises, l’ensemble se révélant tout de même assez linéaire. Cela n’enlève en rien la quête initiatique du jeune héros qui devient adulte qui se révèle efficace. Un texte agréable et divertissant.

Neighbors de Megan Lindholm : Cette nouvelle nous plonge dans le quotidien d’une femme âgée qui voit le monde changer autour d’elle et traite de la vieillesse, la façon dont on la gère, la démence ou encore Alzheimer. Un excellent texte selon moi, que j’ai trouvé parfaitement maîtrisé sachant jouer avec le lecteur pour faire monter la tension jusqu’à la révélation finale. L’auteur s’amuse ainsi entre réalité et fantastique pour mieux nous faire réfléchir sur la maladie et offre aussi des personnages qui sonnent juste, que ce soit la vieille dame qui se sent perdue ou bien ses enfants qui l’aiment, mais veulent la faire entrer dans une maison spécialisée pour personnes âgées pour éviter de s’inquiéter. Un texte humain, intelligent et étrange qui ne laisse pas indifférent.

I Know how to Pick ‘Em de Lawrence Block : Cette nouvelle nous fait découvrir un homme dans un bar, qui va rencontrer une magnifique jeune femme et va repartir avec elle. S’ensuit alors un jeu psychologique où vont se dévoiler de nombreuses révélations. L’auteur joue clairement sur le côté récit noir, avec un soupçon d’élément dérangeant, cherchant clairement à marquer le lecteur. C’est bien écrit, je ne le nie pas, mais voilà le texte en soit n’a pourtant pas réussi à me captiver plus que cela. Je l’ai trouvé très prévisible et cherchant à trop en faire dans le troublant pour vraiment me happer. De plus il m’a paru vraiment court et la conclusion manque un peu de mordant.

Shadows for Silence in the Forests of Hell de Brandon Sanderson : Cette nouvelle nous plonge dans un univers où la nuit, si on ne respecte pas certaines règles simples on peut très mal finir face aux ombres. Silence va devoir briser les règles pour sauver sa famille. La grande force de Sanderson vient quand même régulièrement de ses univers, et de nouveau il fait mouche. Certes l’ensemble peut paraitre simple, jouant sur la terreur du noir, le remplaçant ici par des ombres meurtrières, mais l’ensemble se révèle solide, efficace et percutant. Un univers qui donne clairement envie d’en apprendre plus, proposant une mythologie intéressante. Il vient alors construire une histoire très western avec bandits, chasseurs de primes, armes à feu et violence qui s’avère entrainante et bien porté par des personnages efficaces et prenants. Je pourrai reprocher une intrigue un peu convenue, mais franchement rien de dérangeant tant j’ai lu l’ensemble d’une traite.

A Queen in Exile de Sharon Key Penman : On replonge ici dans la nouvelle historique avec le destin de la reine Constance de Sicile donnée en mariage au prince allemand. Sauf que la mort prématurée et sans descendant du roi de Sicile va pousser son mari à un conflit pour récupérer ce trône et y mettre Constance. Franchement, d’un point de vue historique j’ai apprécié cette nouvelle qui se révèle dense et solide, offrant de nombreux détails et me faisant découvrir une époque que je connais peu. Sauf que voilà, tous ses détails n’apportent pas toujours grand chose au récit, et le fait que l’héroïne manque un peu de force pour une « femme dangereuse » font que ce récit n’a pas non plus réussi à me happer complètement. Ce n’est en soit pas une mauvaise nouvelle, qui se laisse lire facilement, mais qui aurait pu offrir beaucoup plus selon moi. Qui sait, peut-être sur un format plus long si un jour l’auteur a envie de développer.

 

Retrouvez la suite de ma chronique ici concernant les 10 dernières nouvelles.

Shattered Sea Book 3, Half a War – Joe Abercrombie

half a warRésumé : Princess Skara has seen all she loved made blood and ashes. She is left with only words. But the right words can be as deadly as any blade. She must conquer her fears and sharpen her wits to a lethal edge if she is to reclaim her birthright.
Only half a war is fought with swords
The deep-cunning Father Yarvi has walked a long road from crippled slave to king’s minister. He has made allies of old foes and stitched together an uneasy peace. But now the ruthless Grandmother Wexen has raised the greatest army since the elves made war on God, and put Bright Yilling at its head – a man who worships no god but Death.
Sometimes one must fight evil with evil
Some – like Thorn Bathu and the sword-bearer Raith – are born to fight, perhaps to die. Others – like Brand the smith and Koll the wood-carver – would rather stand in the light. But when Mother War spreads her iron wings, she may cast the whole Shattered Sea into darkness…

Edition : Harper Voyager

 

Mon Avis : Il y a un peu plus d’un an, je me lançais dans la lecture de ce cycle où l’auteur cherche à viser un public plus large, allant de l’adolescent, au jeune adulte voir même les lecteurs rompus au genre. Après un premier tome efficace, sombre et entrainant (ma chronique ici), un second tome tout aussi percutant et captivant et que j’ai trouvé légèrement mieux maîtrisé (ma chronique ) je me suis donc assez rapidement lancé dans ce troisième tome. A noter, une illustration de couverture que je trouve un peu moins réussie que celles des tomes précédents, mais qui a le bon ton de mettre directement dans l’ambiance.

De la même façon que les tomes précédents, on va ici découvrir un nouveau point de vue et, après Thorn et Yarvi, on va cette fois suivre le destin de Skara, jeune héritière du Throvenland qui va subir de plein fouet la guerre par la destruction de son pays. Comme toujours avec ce cycle, le récit va se révéler initiatique, transformer un personnage principal, souvent adolescent, vers l’âge adulte et de façon brutale, le confrontant à de nombreux choix qui ne se révèlent pas toujours facile. Ici Skara va ainsi être une des rares survivante de son pays qui vient de subir l’ire du Haut-Roi et qui va tenter de reconstruire son pays. On quitte donc une guerrière, Thorn dans le tome précédent, pour suivre une histoire qui va plus nous faire plonger dans les jeux de pouvoirs, les manipulations et tout ce que cela peut entrainer. L’auteur n’oublie pas non plus pour autant l’aspect guerrier du récit, faisant ainsi monter la tension au fil des pages, de cette terrible vengeance entamée dès le premier tome, qui a clairement changé les forces en place. Il nous propose aussi quelques scènes de batailles qui ne manquent pas de se révéler épiques et percutantes. L’histoire que va construire l’auteur va se révéler sombre, cynique, sans concessions pour l’ensemble des personnages où la guerre va amener son lot de rebondissements, de morts et de surprises. La conclusion ne manquera pas de se révéler captivante, incisive, offrant ainsi de nombreuses surprises et révélations étonnantes, offrant ainsi un final réussi même si j’ai trouvé que certains aspects sur GrandMother Wrexen ou bien encore sur le Haut Roi m’ont paru traité un chouïa trop rapidement.

La grande force de l’auteur, est qui se ressent un peu plus dans ce cycle selon moi, c’est sa capacité à brosser des personnages qui ne laissent pas indifférents, se révélant charismatiques et accrocheurs. Surtout que dans ce dernier tome rien ne va être aisé pour eux. Ils vont ainsi connaitre des pertes, des souffrances, des joies, parfois éphémères parfois non, mais surtout vont devoir faire face à des choix qui vont les changer, les bouleverser, aux conséquences parfois sanglantes. C’est d’ailleurs, je trouve, un des points intéressants de l’histoire, de voir l’évolution des héros que l’on a côtoyé mais d’un oeil différent. Cela se ressent principalement avec Yarvi qui va peu à peu se laisser emporter par son besoin de vengeance au point limite de s’y perdre. Skara, malgré une première prise de contact un peu passive, plus par le besoin de l’auteur de maintenir ces nombreuses lignes d’intrigues intacts, ce qui fait qu’elle a un peu de mal à s’imposer dans les premiers chapitres, va finalement, au fil des pages, se révéler une héroïne intéressante. De nouveau l’auteur nous propose ainsi une héroïne complexe, avec ses forces et ses faiblesses, qui va devoir grandir trop vite et devoir se battre avec ses mots pour s’imposer au milieu des loups et faire ce qui lui parait le plus juste. Comme toujours les personnages secondaires qui gravitent autour se révèlent eux aussi intéressants à découvrir, proposant des protagonistes soignés dont on retrouve les aventures avec plaisir, même si c’est parfois légèrement frustrant de voir en retrait certains personnages importants des tomes précédents. Dans tous les cas des personnages ambigus qui évoluent de façon intéressantes, pas toujours comme on l’attendait et qui ne manquent pas parfois de surprendre et nous happent facilement dans leurs intrigues.

Concernant l’univers, ce tome étant le dernier du cycle, il vient donc y apporter son lot de réponses, principalement concernant les Elfes dont on entend parler depuis le premier tome. En effet toutes les grandes questions que l’on se posait sur eux, leurs importances, leurs influences, trouvent ici leurs réponses, même si certains points restent encore ouvert sur leurs disparitions. Qui sait, peut-être pourquoi pas à travers un nouveau récit dans ce monde. On voyage par contre peut-être un peu moins que dans les précédents romans, mais cela n’empêche pas l’ensemble de se révéler toujours solide et efficace, typé vikings dans les régions comme dans les coutumes. J’ai bien apprécié l’idée de pouvoir séparer en deux entre le roi du royaume qui doit parler pour la guerre et du ministre qui doit parler pour la paix, même si cela n’est clairement pas toujours le cas. On en apprend aussi plus sur la magie, ces conséquences, sa puissance et aussi son coût. Dans tous les cas un univers qui donne envie d’en apprendre et où je retournerai avec plaisir si l’auteur décide d’y revenir.

Par contre j’ai constaté une ou deux longueurs, principalement vers le milieu du récit où l’auteur tente de tirer un peu l’intrigue, mais rien de non plus trop dérangeant ainsi que, comme je l’ai dit, deux ou trois points qui m’ont paru traité rapidement sur la fin ainsi qu’une certaine linéarité. La plume de l’auteur se révèle clairement entrainante, efficace et percutante, bien porté aussi par un sens du dialogues et de l’action qui fait qu’on tourne les pages facilement. Au final un troisième tome réussi, dans la lignée des tomes précédents, qui m’a offert un bon moment de lecture, épique et efficace.

A noter que ce troisième tome a été publié en VF par Bragelone sous le titre La Mer Éclatée Tome 3, La Moitié d’une Guerre.

En Résumé : J’ai de nouveau passé un bon moment de lecture avec le troisième tome de ce cycle qui vient clore l’histoire de façon efficace et entrainante. On suit avec plaisir Skara, nouveau personnage principal du récit, même si elle a un peu de mal à s’imposer dans les premières pages tant l’intrigue de fond est présente. Cela ne l’empêche pas au fil des pages et à travers son évolution de se révéler intéressante et surtout d’offrir un regard différend sur des personnages qu’on a déjà croisé. C’est d’ailleurs la grande force du récit, la caractérisation des différents protagonistes. L’intrigue monte ainsi en tension au fil des pages, entre jeux politiques et manipulations, avec de scènes de batailles épiques et percutante pour aboutir à une conclusion réussie avec son lot de surprises, même si certains points auraient, selon moi, mérité plus de développement. L’univers se dévoile aussi enfin, principalement sur les zones d’ombres que sont les Elfes et donne toujours autant envie d’en apprendre plus. Je regretterai peut-être quelques longueurs, principalement vers le milieu ou encore une certaine linéarité, mais rien de non plus trop bloquant. La plume de l’auteur se révèle toujours aussi efficace et percutante bien porté par des dialogues toujours aussi savoureux.

 

Ma Note : 7,5/10

Shattered Sea Book 1, Half a King – Joe Abercrombie

half a kingRésumé : Prince Yarvi has vowed to regain a throne he never wanted. But first he must survive cruelty, chains and the bitter waters of the Shattered Sea itself. And he must do it all with only one good hand.
Born a weakling in the eyes of his father, Yarvi is alone in a world where a strong arm and a cold heart rule. He cannot grip a shield or swing an axe, so he must sharpen his mind to a deadly edge.
Gathering a strange fellowship of the outcast and the lost, he finds they can do more to help him become the man he needs to be than any court of nobles could.
But even with loyal friends at his side, Yarvi’s path may end as it began – in twists, and traps and tragedy…

Edition : Harper Voyager

 

Mon Avis : C’est bien simple, de Joe Abercrombie j’ai lu tous ses romans et je dois bien avouer que je n’ai jamais été déçu. Ils m’ont toujours offert des histoires terriblement efficaces, pleine de cynisme et de surprises qui ont toujours su m’entraîner tout en revisitant les codes de la Fantasy. Cette fois l’auteur a décidé de se lancer dans une nouvelle trilogie, mais un peu plus jeunesse ou, pour être un peu plus précis, Young Adult. J’ai longtemps hésité à commencer ce cycle en VO, la sortie VF étant annoncé en octobre chez Bragelonne je pensais pouvoir attendre jusque là, mais j’avoue, j’ai été convaincu de le lire en anglais après avoir découvert l’illustration de couverture que je trouve vraiment réussie.

Ce roman nous propose donc de découvrir et de suivre le Prince Yarvi, second fils du roi de Gettland, rejeté par son père face au handicap d’une de ses mains qui le rend infirme et par conséquent considéré comme faible, qui va voir sa vie bouleversée lorsque son père et son frère se font assassiner par un roi voisin. Il n’a d’autre choix alors, poussé par sa mère, que de porter la couronne. Mais cette idée ne plait pas à tout le monde et il va se retrouver rapidement trahi et abandonné. Ce qui est vraiment intéressant avec l’auteur c’est qu’il nous plonge directement dans l’intrigue, le lecteur se retrouve donc happer par le nouveau destin qui s’ouvre devant ce prince, devenu roi dès les premières pages, et se retrouve à tourner les pages avec envie pour en apprendre plus. On sent d’ailleurs bien tout son talent de conteur avec un début un peu lent, qui sert de présentation, court et entrainant et qui se révèle alors par la suite au fil des pages de plus en plus haletant, prenant et sans temps morts offrant ainsi son lot de surprises, de révélations et de rebondissements. Le héros, lui qui n’a connu que la vie de château et les études qui ont développé son esprit mais pas vraiment son corps, va se retrouver plonger dans un monde dur, violent, sauvage et il va devoir faire face à des péripéties qui vont le changer complètement, mais aussi se faire des alliés à sa cause.

Alors, Je ne vais pas le cacher, globalement l’histoire n’a rien de révolutionnaire. Une histoire de vengeance, d’envie et de jeux de pouvoirs qui vont amener leurs lots de trahisons, en Fantasy cela reste assez classique. D’ailleurs dans les grandes lignes on voit quand même quelques passages arriver à l’avance, avec ce voyage initiatique de Yarvi qui va de la trahison, à la découverte d’amis improbables qui vont l’aider à tenter de reconquérir son trône. Mais voilà l’ensemble est porté par ce qui fait la force de l’auteur : son côté sombre, cynique où rien n’est rose, rien n’est acquis, où tout le monde peut souffrir. L’auteur a toujours poussé ses héros au maximum, devant se battre à chaque instant et côtoyer la mort régulièrement pour obtenir ce qu’ils veulent ; et personne n’en sortira intact. C’est justement ce dont j’avais un peu peur, que l’auteur, devant son envie d’écrire un récit un peu plus jeunesse, s’assagisse de trop et perd un peu de son côté noir et violent qu’on retrouve dans ses romans adultes, mais il prouve que non. Attention ne me faites pas dire non plus ce que je n’ai pas dit, c’est loin d’être aussi sauvage, sanglant et de prendre autant aux tripes que ces livres plus matures. Obligatoirement ce Half a King est un peu plus « sobre », mais il évite clairement le côté gentillet qui m’aurait dérangé. Ce qui est une très bonne chose.

Concernant l’univers construit tout au long du roman il se révèle solide, efficace et surtout appelle clairement à en apprendre plus, même s’il reste pour le moment assez classique pour un lecteur de Fantasy. L’auteur nous offre ainsi un monde typé moyenâgeux avec une couche viking, constitué de plusieurs pays avec leurs us et coutumes, chacun possédant leur Roi et le tout sous la gouvernance du Haut-Roi. L’aspect du pouvoir est intéressant avec donc le souverain guidé par son ministre, formé pour être toujours à ses côtés, qui possède les connaissances. Concernant tout le côté mythologique, on retrouve ici quelque-chose qui se révèle simple, assez vaste et qui, j’espère, sera plus développé dans les prochains tomes, comme par exemple devant tous les dieux qui nous sont esquissés. Il s’offre aussi un peu de mystère avec ce peuple elfique disparu qui a laissé des constructions indestructibles, ce qui fait légèrement penser à Locke Lamora et son Verre d’Antan, et qui donne envie d’en apprendre plus. Au final un univers efficace qui garde encore son lot de mystères de par devers lui, qui j’espère seront étoffés par la suite.

Concernant les personnages ils ne manquent pas d’attraits. On s’attache finalement assez facilement à Yarvi, rejeté pour sa différence, impossible de vraiment s’imposer dans son monde, et qui va au fil des épreuves se fortifier et devenir un véritable leader. C’est cette transformation qui d’ailleurs joue beaucoup sur le fait qu’on continue à suivre avec envie ses aventures, le fait que le héros ne reste pas figé, obligé d’apprendre la vie et d’évoluer à travers les coups qu’il reçoit. Les personnages secondaires qui entourent notre héros sont nombreux, soignés, ayant leurs propres convictions et leurs propres envies que ce soit à travers les compagnons du héros, comme ses ennemis, chacun s’avère humain. Je regrette peut-être juste qu’un ou deux des protagonistes possèdent certains traits de caractère parfois un peu trop proche de certains héros qui apparaissent dans ses autres séries, mais franchement rien de bien bloquant non plus.

La plume de l’auteur se révèle incisive, efficace et percutante, nous entrainant dans son récit avec facilité pour faire découvrir les nombreuses péripéties que va rencontrer le héros. Au final on obtient un roman, visant un public assez large, qui se révèle solide, certes avec certains aspects classiques, mais dont l’auteur apporte sa touche personnelle pour offrir un ensemble qui ne manque pas d’intérêt et dont on tourne facilement les pages. La conclusion de ce premier tome apporte d’ailleurs sont lot de révélations et de surprises tout en donnant envie d’en apprendre plus. Je lirai la suite sans soucis qui devrait normalement sortir en Anglais début 2015.

À noter que ce livre sera publié en France par Bragelonne, le 22 octobre 2014, sous le titre La Mer Éclatée Tome 1, La Moitié d’un Roi.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce premier tome de la nouvelle trilogie de l’auteur. Il nous offre une histoire solide, entrainante et captivante qui nous happe dès les premières pages. J’avais un peu peur que Joe Abercrombie, devant son envie d’écrire aussi pour un public plus jeune, perde de son côté sombre et violent, mais il n’en est rien. Alors certes ça reste plus « sage » que ce qu’il propose en adulte, mais il sait toujours aussi bien rendre la vie compliquée à tous ses héros. L’univers développé se révèle intéressant et possède encore son lot de mystères que j’espère voir développer par la suite. Concernant les personnages on s’attache assez facilement à Yarvi rejeté la faut à son handicap et qui va devoir évoluer dans la douleur et la souffrance. Les personnages secondaires sont aussi intéressants à découvrir, même si une ou deux fois certains traits de caractère nous rappellent des héros d’autres séries de l’auteur. La plume est toujours aussi incisive et percutante, nous entrainant avec facilité dans son histoire pour aboutir à une conclusion réussie, pleine de révélations et de surprises. Au final un premier tome plus que solide qui vient poser l’univers et les personnages et qui me donne envie de lire la suite.

 

Ma Note : 7,5/10

Pays Rouge – Joe Abercrombie

pays rougeRésumé : Farouche Sud aurait aimé oublier son passé une fois pour toutes.
Mais lorsque son frère et sa sœur sont enlevés et sa ferme réduite en cendres par une bande de hors-la-loi, il est temps pour elle de reprendre ses anciennes habitudes. En compagnie du vieux Nordique qui l’a adoptée, un homme lui aussi marqué par ses démons, Farouche entame un long voyage à travers les plaines désertiques. Un voyage qui les emmène jusqu’aux bas-fonds d’une ville cauchemardesque, frappée par la ruée vers l’or, puis dans les montages inexplorées, qu’on dit hantées. Sur leur chemin, règlements de compte, alliances douteuses et trahisons amères se succèdent à la vitesse d’une flèche de barbare.
Car même lorsqu’on croit avoir tout perdu, au Pays Lointain le passé ne reste jamais enterré…

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Ce n’est une surprise pour personne si vous suivez régulièrement mon blog, je suis un fan des écrits de Joe Abercrombie qui, à travers ses différents romans, reprend des thèmes assez classiques, aussi bien en Fantasy, qu’en général, voir du cinéma, pour offrir quelque chose de sombre, de cynique et de terriblement efficace. Que ce soit aussi bien sa trilogie La Première Loi (Tome 1, Tome 2, Tome 3), Servir Froid (Ma chronique ici) ou bien Les Héros (Ma chronique ) je n’ai jamais été déçu. C’est donc logique que Pays Rouge a rapidement rejoint ma PAL. Concernant l’édition on a de nouveau un très joli livre en reliure cuir avec une très jolie couverture couverture de Didier Graffet. Par contre, je vais pousser un petit coup de gueule concernant la relecture, j’ai rencontré plusieurs erreurs que ce soit des fautes d’orthographe, de mots voir même parfois des lettres qui manquent. Franchement des fois je préfère attendre 2 à 3 mois supplémentaires et obtenir une édition propre.

Pour en revenir au roman, j’ai une nouvelle fois passé un excellent moment avec ce roman. Après avoir traité de la vengeance puis de l’absurdité de la guerre, cette fois l’auteur se lance dans un mélange de Western et de fantasy avec toutes les thématiques qui tournent autour et principalement celle du rachat. L’intrigue principale concernant Farouche et son père, qui partent à la recherche de son frère et sa sœur enlevés. Une quête qui va le mener à traverser le Pays Lointain, un voyage brutal, sanglant, sauvage, dans un territoire en pleine conquête de l’ouest et sans fois ni loi. Nos deux héros vont devoir tout donner s’ils espèrent retrouver les enfants, mais vont aussi devoir parfois dévoiler ce qui se cache au plus profond d’eux. C’est d’ailleurs une des grandes thématiques du livre sous tous ces aspects, ce besoin de rédemption, de faire mieux, de vouloir s’améliorer alors qu’au final on est qui on est. On aura beau essayer de le cacher autant que l’on veut, que ce soit à soi-même ou aux autres, cela ne changera rien au final. Contrairement à ses deux précédents one-shot l’auteur ne se lance pas cette fois de façon effréné dans l’histoire, il nous offre un rythme plutôt calme qui va s’élever doucement au fil des pages et des parties,  jouant avec la tension et les combats ; un peu comme une lente plongée en enfer. Enfer de violence et de doutes. J’ai été vraiment happé par cette histoire que l’auteur maîtrise efficacement de la première à la dernière page.

Mais surtout un des points vraiment intéressant vient de la peinture que l’auteur construit autour de cette intrigue de kidnapping d’enfants. Comme à son habitude il va nous offrir quelque chose de sombre, de cynique et rempli d’humour noir concernant cette conquête de l’ouest qui est loin de l’honneur, de la fraternité et de l’héroïsme qu’on peut rencontrer parfois. On retrouve plus ici une galerie de personnages aux rêves brisés qui cherchent à fuir un passé souvent encombrant et ennuyeux, espérant un monde meilleur, mais qui vont de nouveau buter face à l’humanité dans toute sa splendeur quand on la laisse totalement libre de droit. Ce sentiment de liberté, de pouvoir, de puissance qui a embrasé toute une population devant la découverte d’or, comment ne pas s’accrocher a ces hommes et ces femmes qui, finalement, ne cherchent qu’à améliorer leurs vies, celles de leurs familles, mais dont seuls les plus chanceux et surtout les plus futés s’en sortiront vraiment. On est ainsi loin du rêve des pionniers et du nouveau monde ; ce qui n’empêche pas non plus l’auteur de teinter ces textes d’un peu d’espoir, de romance et de magie. Il ne cherche pas à tout briser, simplement il offre un regard lucide et montre que rien n’est acquis et rien n’est simple.

Concernant l’univers l’auteur continue à développer le monde de la trilogie La Première Loi, et après avoir découvert l’Union, le Nord ou encore la Styrie cette fois il nous emmène dans le Pays Lointain état sauvage et sans véritable pouvoir.. On y retrouve aussi tout ce qui fait le western avec les voyages, le dépaysement, les diligences, les indiens appelés ici Fantômes des êtres à la peau pâl et aux cheveux clairs, les batailles tout y est, juste les armes à feux sont remplacées par des épées et des arcs. Il continue aussi à apporter des informations sur la ligne de fond qu’il développe depuis le début avec de nouvelles informations sur l’Union et aussi quelques découvertes concernant l’Empire. Un univers de Dark Fantasy toujours aussi solide, sombre, violent et désabusé que ce soit à travers les indiens un peuple rabaissé, en perte d’honneur et d’estime, qui souffre et tombe dans les pires travers ou encore à travers la conclusion de ce roman, vraiment réussi, et qui démontre bien que la magie et le mystère dépendent clairement de qui les a entre les mains et peut se révéler aussi bien synonyme d’évasion que de déception. L’auteur arrive clairement à rendre son monde intéressant, ambigu et donne vraiment envie d’en apprendre plus.

Comme souvent, concernant les personnages, ils se révèlent toujours un des gros point fort des romans de l’auteur. Il arrive vraiment à construire des héros qui peuvent se révéler aussi bien héroïques que pourris quelques pages après, vraiment loin de tout manichéisme, ce qui fait qu’on arrive à s’accrocher, d’une certaine façon, un minimum à tous. Que ce soit Farouche au passé sombre qui ne cherche finalement qu’à retrouver son frère et sa sœur ou encore Placide qui cacha bien des choses, ou bien Temple le personnage lâche, blasé et intelligent en manque de reconnaissance  ou aussi Nicomo Cosca, qu’on ne présente plus, le mercenaire désabusé qui ne recherche que l’argent. Même les personnages secondaires se révèlent denses, soignés et vraiment captivants. Comme je l’ai dis ce sont tous des personnages qui cherche tout simplement à être différents, à améliorer leurs vies, mais tout le monde ne pourra pas y arriver. On retrouve aussi de nombreux personnages des autres séries et même un personnage important, et un de mes préféré, de la Première Loi mais je n’en dis pas plus. D’ailleurs justement vu les raccords avec les différents autres romans je ne suis pas sûr qu’il soit intéressant de lire ce roman en premier, certes il peut être lu de façon indépendante sans soucis, mais risque de spoiler tout de même légèrement les autres.

Au final les seuls (légers) reproches que je peux faire à ce roman vient d’une seconde partie (sur cinq), celle du voyage vers l’Ouest de nos héros, que j’ai trouvé un peu longue et un peu trop linéaire. Rien de bien gênant devant l’ensemble mais j’avoue j’ai légèrement moins accroché à ce passage. Je trouve aussi que la conclusion cherche aussi un peu trop le rebondissement, quasiment chaque page il doit se passer quelque chose, toutes les lignes d’intrigues se recroisant, et je trouvais que ça faisait parfois un peu trop. Mais bon ce ne sont que de petits points tant dans l’ensemble ce roman m’a de nouveau emporté.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi efficace, entrainante, cynique et pleine d’humour, amenant le lecteur dans un voyage qui va se révéler sauvage, violent et qui va lui révéler aussi bien le meilleur que le pire de l’homme. L’auteur n’oublie pas non plus de nous offrir quelques réflexions vraiment intéressantes au fil des pages comme sur la rédemption qui est en, d’une certaine façon, le thème principal. Un roman, certes au rythme plus calme que Les Héros ou Servir Froid, mais qui se révèle toujours aussi fascinant et haletant. En tout cas j’attends avec impatience maintenant le prochain roman de l’auteur, normalement il quitte cet univers et ce sera du YA, la sortie étant prévue en VO cette année.

En résumé : J’ai de nouveau passé un excellent moment avec ce dernier roman de l’auteur publié en France qui offre une histoire, certes au rythme peut-être plus calme que les deux derniers, mais qui nous plonge dans une histoire de fantasy et de western vraiment efficace, violente, sauvage et toujours aussi passionnante. L’intrigue se révèle habilement menée, même si un peu classique, et l’auteur continue à manier le cynisme et l’humour de façon vraiment efficace. L’univers se révèle toujours aussi solide et intéressant et l’auteur continue à développer le fil rouge qu’il travaille depuis La Première Loi. Les personnages sont toujours un des gros points forts de ses récits, se révélant à la fois sombre et héroïques selon les circonstances, mais souvent désabusés ce qui les rend vraiment attachants. Une histoire de rêve brisé et de protagonistes qui cherchent à s’améliorer vraiment fascinante. J’ai juste trouvé que la seconde partie était un peu longue et linéaire et la conclusion, explosive, offrait un peu trop de révélations en peu de temps, mais franchement rien de bien gênant tant l’ensemble est réussi et bien porté par une plume entrainant, vive et percutante. Je lirai d’autres romans de l’auteur sans soucis.

Ma Note : 8,5/10

Les Héros – Joe Abercrombie

les herosRésumé : Trois hommes. Une bataille. Pas de héros.
Selon la légende, Dow le Sombre aurait tué plus d’hommes que le pire des hivers et conquis le trône du Nord en semant le chaos derrière lui. Jaloux, son voisin le roi de l’Union lui envoie ses armées : des milliers d’hommes bardés de fer se dirigent ainsi vers un cercle de pierres oublié, sur une colline sans intérêt, dans une vallée sans importance.
Bremer dan Gorst, fine lame disgraciée, Calder, prince sans couronne, et Curnden Craw, dernier honnête homme du Nord, se retrouvent inexorablement entraînés dans une guerre sans honneur.
Trois jours de bataille sanglante scelleront le destin du Nord. Cependant, entre les conspirations, les querelles et les jalousies mesquines, il y a peu de chances que ce soient les coeurs les plus nobles, ni même les bras les plus forts, qui l’emportent.
Malheur aux peuples qui ont besoin de héros.

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Je ne présente plus Joe Abercrombie qui fait partie des auteurs dont j’adore découvrir les romans, offrant une Fantasy vraiment sombre, cynique, violente et efficace et qui, pour le moment, m’a toujours convaincu que ce soit aves sa trilogie La Première Loi (Ma chronique tome 1, tome 2, tome 3) ou son one shot Servir Froid (mon avis ici). Il n’a donc pas fallu longtemps après la sortie de ce livre pour qu’il finisse entre mes mains. D’ailleurs comme Servir Froid il s’agit d’un très beau livre avec carte sur les rabats, couverture cuir et une jaquette très réussie illustrée par Didier Graffet et Dave Senior.

Contrairement à Servir Froid qui se ressentait clairement comme un roman indépendant, malgré la présence de quelques personnages de La Première Loi, ici on peut considérer ce livre un peu comme la suite de la trilogie, même s’il se lit de façon indépendante sans problème. On retourne donc dans le Nord à peine une dizaine d’année après la fin du cycle La Première Loi pour la dernière bataille entre l’Union et les peuples barbares du Nord dirigés par Dow le Sombre. Comme à son habitude l’auteur nous offre ici une histoire qui va se révéler vivante, efficace et entrainante. Il maitrise parfaitement son histoire, sachant rebondir au bon moment et jouant avec la tension et l’intensité de son histoire de façon efficace pour qu’on ne s’ennuie jamais, alternant de façon passionnante les phases d’attentes et de mise en place de stratégies ainsi que les phases de batailles. Le lecteur se retrouve à tourner les pages avec plaisir pour suivre cette bataille sur trois jours qui se révèle vraiment épique, sanglante et captivante.

Mais ce qui fascine surtout c’est tous les axes de réflexions que met en avant l’auteur de façon censé, cohérente, intelligente et passionnante. Alors bien sûr rien non plus de nouveau sous le soleil, mettant surtout en avant l’absurdité de la guerre qui finalement ne sert que quelques personnes bien placées, mais voilà l’auteur arrive à nous présenter clairement les choses de façon entrainante et fascinante, principalement grâce à la mixité des personnages. On y retrouve le héros qui croit avoir une destinée, la jeune recrue qui rêve de gloire, des vétérans qui se font rattraper par l’âge ou qui se retrouvent désabusés et d’autres encore.

Tous ces personnages vont apporter leurs points de vues, ce qui offre un panel de réflexions vraiment prenantes et soignée. Car finalement tout le monde rêve, ou a rêvé d’être un héros, ce qui n’est au final jamais une décision personnelle. La guerre décide. Des héros meurent, des lâches survivent, des hommes brillants n’évoluent jamais là où des personnages ambitieux, mais sans intelligence, se retrouvent Général; voilà ce qu’est la guerre, voilà ce que sont les héros, des hommes avec des forces et faiblesse dont les chants et les contes ne font que glorifier quelques passages. Voilà ce que nous présente l’auteur, le tout de façon toujours aussi sanglante, réaliste, cynique, sans concession et efficace.

Concernant l’univers on retrouve avec plaisir le Nord qu’on avait déjà visité dans la première trilogie. On sent aussi clairement que cette bataille de trois jours n’est pas non plus totalement fantasmé, faisant référence à la bataille de Gettysburg, bataille importante aux USA. La magie se révèle toujours présente même si on est loin des mages qu’on retrouve classiquement dans la fantasy, mais là je vous laisse découvrir. Bayaz le premier mage est d’ailleurs un personnage toujours aussi fascinant. En tout cas comme à son habitude avec l’auteur on retrouve un roman de Dark Fantasy efficace et surtout bien porté par les différentes visions misent en avant par les personnages et par des scènes de batailles se révélant vraiment épiques, sanglantes et comme souvent en temps de guerre vide de sens. On retrouve toujours aussi cette ligne de fond, développée depuis le début, cette lutte entre les mages et le prophète qui se révèle intéressante.

Pourtant, je dois bien l’avouer, malgré toutes les qualités que j’ai mis en avant depuis le début de cette chronique, ce roman se révèle clairement un ton en dessous de Servir Froid. Déjà il faut bien l’avouer ici il n’y a pas vraiment d’histoire, on ne fait que suivre l’évolution de cette bataille qui va définir un gagnant. Alors, certes l’histoire de Servir Froid se révélait aussi assez simple, mais il y avait tout un fond dense d’influence politique et de pouvoir qu’on ne retrouve pas forcément ici ou à trop petite échelle. On se retrouve donc légèrement frustré, une fois la dernière page tournée, surtout qu’il y avait sûrement quelque chose à faire entre cet aspect de guerre, pour soit disant libérer un pays oppressé, alors que dans l’ombre c’est bien plus que cela. De plus l’auteur nous avait habitué à une galerie de personnages tous fascinants, alors que dans ce roman quelques-uns se révèlent clairement ternes et ont du mal à s’imposer, un peu comme ce gamin du nord qui espère devenir héros comme son père, mais qui va découvrir la réalité de la guerre, personnage qui a eu du mal à me convaincre. Ce roman reste un bon récit, mais, sans ces quelques aspects qui m’ont frustrés, il aurait été excellent.

Le style de l’auteur se révèle toujours aussi efficace, cynique, percutant et entrainant nous plongeant avec facilité dans cette fresque sanglante d’une bataille sans logique. Mais surtout la réussite de l’auteur repose sur cette cohérence entre les différents personnages qui nous offrent ainsi une réflexion vraiment intelligente et intéressante. Surtout que la conclusion est loin de ce qu’on pouvait attendre et réserve son lot de surprises même si, une fois qu’on connait l’auteur, on arrive à voir certains retournements arriver. Mon seul reproche est toujours cette utilisation parfois légèrement abusive des onomatopées, mais rien de bien méchant. En tout cas même si ce roman est un ton en dessous de son précédent que j’ai lu, j’ai tout de même passé un bon moment de lecture. Je continuerai à lires des romans de l’auteur sans soucis.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui, certes, se révèle clairement un ton en dessous de Servir Froid, mais qui nous offre trois jours de bataille qui se révèlent vraiment intenses, épiques et passionnantes. Surtout l’auteur manie les rebondissements et le rythme de façon vraiment efficace pour emporter le lecteur. L’auteur nous offre aussi une réflexion vraiment intéressante sur la guerre, son importance, son existence et surtout son utilité. Des idées amenées de façon vraiment pertinentes et efficaces par les différents points de vues des personnages qui se révèlent cohérents et intelligents. On retrouve avec plaisir l’univers déjà visité dans la trilogie avec un retour dans le Nord, mais aussi la magie avec la présence de Bayaz personnage toujours aussi fascinant. Mais voilà je reproche tout de même à ce roman au final l’absence d’intrigue, le roman se limitant à cette bataille, et la présence de personnages qui se sont révélés assez ternes là où l’auteur m’avait clairement habitué à mieux. La plume de l’auteur se révèle toujours aussi sombre, cynique et efficace même si elle continue à légèrement abuser des onomatopées, mais rien de bien gênant. Dans tous les cas je continuerai à lire des romans de l’auteur.

 

Ma Note : 7,5/10

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