le porteur de lumiere t2 le couteau aveuglantEn Résumé : Chaque lumière dissimule un secret. Chaque secret porte en lui une révélation.
Gavin Guile se meurt. Il croyait encore avoir cinq ans de répit avant de succomber au sort de tous les Prismes. En vérité, il lui reste à peine une année… À travers le monde, la magie des couleurs devient incontrôlable et menace de destruction les sept satrapies. Les anciens dieux reviennent à la vie, levant une implacable armée de spirites. L’unique salut pourrait se trouver du côté du frère renégat de Gavin. Celui dont il a volé la liberté il y a seize ans…

Edition : Bragelonne

Mon Avis : Brent Weeks, grâce à sa première trilogie La Voie des Ombres, m’avait vraiment fait passer un très bon moment nous offrant un cycle efficace, vif et sans temps  morts le tout rempli de surprise et de rebondissements malgré un certain relâchement vers la fin du cycle. Il y a un peu plus d’un an sortait le premier tome de la nouvelle trilogie de l’auteur (qui depuis est devenue une tétralogie), un premier tome qui avait du mal à démarrer, mais se révélait au final sympathique même si un ton en dessous de sa première trilogie (retrouvez ma chronique ici). J’étais donc curieux de voir ce qu’allait me proposer l’auteur pour la suite. En tout cas je trouve la couverture, illustrée pas Miguel Coimbra, sympathique malgré le fait que je la trouve trop proche d’Assassin’s creed.

La première trilogie de l’auteur possédait cette qualité de se révéler nerveuse, enlevée et bien portée par une intrigue, certes pas la plus dense qui existe, mais pleine de surprises et de rebondissements le tout sans temps mort. Pour cette tétralogie l’auteur a décidé de tenter de jouer sur une intrigue plus complexe avec son jeu de pouvoir, ses intrigues et ses complots. C’est peut-être là que le bât blesse, l’auteur a encore du mal a vraiment poser une intrigue dense, complexe et efficace car, soit il la sabote au bout de quelques chapitres, soit il la fait durer trop longtemps, créant ainsi des longueurs ce qui provoque finalement un démarrage de tome en demi-teinte. Surtout que l’auteur possède toujours ce côté nerveux et incisif dans son écriture ce qui crée une sorte de léger décalage avec l’envie de l’auteur de mettre en avant des intrigues lentes et travaillées et son envie d’aller vite dans son histoire et dans son développement.

Second point noir à soulever, par rapport à ce second tome, c’est l’aspect initiatique, surtout vis-à-vis du personnage de Kip. C’est dommage car l’auteur avait vraiment réussi à éviter d’envoyer Kip découvrir la magie à l’école dans le premier tome, évitant ainsi le syndrome Harry Potter, mais il plonge en plein dedans dans ce second tome envoyant le personnage en cours avec tout ce qui en découle, que ce soit concernant le relationnel ou l’apprentissage, et tombe parfois aussi dans une légère caricature, surtout du point de vue du pauvre adolescent mal aimé de la classe. Ajouter à cela certains chapitres de remplissage qui nous présente vaguement des personnages qui meurent deux chapitres plus loin et vous obtenez mes principaux arguments sur ce qui m’a le plus dérangé dans ce livre.

Et pourtant au final ce tome n’est pas complètement mauvais ou lourd, car, après une première moitié laborieuse avec juste quelques coups d’éclats qui maintiennent l’attention, l’auteur retrouve peu à peu la vivacité et la nervosité dans son histoire et nous happe clairement dans un dernier tiers efficace, plein de surprises et de rebondissements, pour aboutir ainsi à une conclusion accrocheuse et qui donne bien envie de lire la suite. Dommage au final que le démarrage manque de fluidité et se révèle parfois frustrant, où l’auteur essaye de trop en faire, de trop développer certains points qui auraient mérité d’être épurés voir même parfois abandonnés vu que l’auteur parfois l’auteur coupe des lignes d’intrigues secondaires de façon brusque et frustrante.

L’univers reste l’un des points forts de cette série, principalement par son système de magie qui se révèle toujours aussi intéressant et baser sur les couleurs. L’auteur continue justement à développer cette magie, qui repose sur la possibilité d’absorber la lumière et la transformer en luxine, mais nous offrant aussi de nouvelles variations sur le spectre des couleurs qui se révèlent intéressantes et devraient prendre une place importante pour la suite. L’auteur nous fait aussi découvrir, parfois de façon un peu trop exhaustive, la garde noire, mais aussi tout ce qui tourne autour des anciens dieux et des spirites. Le pouvoir de la Chromerie y gagne un peu en développement, même si je trouve que les manipulations de Gavin pour obtenir ce qu’il veut rabaisse un peu ce pouvoir. Mais l’aspect le plus intéressant, à mon avis dans ce tome, c’est le développement du jeu de cartes, le jeu des neuf rois, qui se révèlent vraiment captivant et intrigant dont j’espère un peu plus de développement dans les prochains tomes. Un univers vraiment intéressant qui mérite d’être découvert et dont on a envie d’en savoir plus.

Concernant les personnages la plupart gagnent en profondeurs dans ce second tome, que ce soit Gavin toujours aussi arrogant, charismatique et fougueux qui offre un personnage vraiment plein de vie, peut être même parfois un peu trop, et dont on suit l’intrigue avec plaisir. Kip est, dans ce tome, un personnage intéressant, problème, il est complètement à l’opposé de ce qu’il était dans le premier tome où, au début, il se révélait le roi des boulets, incapable de quoi que ce soit et alignant connerie sur connerie, dans ce tome il se révèle un personnage plutôt intelligent, efficace et qui tient tête, parfois de façon violente, aux fauteurs de troubles. Le soucis c’est qu’il n’y a aucune logique dans ce passage d’un personnage qui rate tout et ne sait pas se défendre, à un personnage plus complexe avec un minimum d’intelligence et capable de se défendre face à certains des plus forts. Concernant Liv par contre je n »ai pas trouvé ces passages très intéressants et le personnage donne l’impression de stagner quasiment tout au long du tome. Pour les personnages secondaires on alterne entre les personnages intéressants et captivants et les personnages qui n’apportent pas grand-chose. Malgré cela les personnages restent tout de même un minimum sympathiques et agréables.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi vive, efficace et nerveuse malgré son côté très simple. Elle arrive même à happer le lecteur dans un dernier tiers vraiment haletant, plein d’action et de surprise, dommage que le début de ce tome soit parfois long et certains aspects mal travaillés. Par contre, je reprocherai à l’auteur un problème dans certains dialogues trop simplistes et aussi un aspect trop familier, comme s’il n’existait aucune hiérarchie. Finalement je pense que si l’auteur avait effectué des coupes adéquats dans les deux premiers volumes et avait rassemblé le tout, on aurait pu avoir, alors, un premier tome entrainant, sans temps morts et efficace. Au final on se retrouve avec deux premiers tomes tout juste sympathiques. Ça ne m’empêchera pas de lire la suite pour savoir où va nous amener l’auteur, surtout après le cliffhanger de fin, mais je suis un peu déçu de ne pas retrouver le plaisir que j’avais à lire L’Ange de la Nuit.

En Résumé : J’avoue ce deuxième tome offre au final une lecture moyenne voir tout juste sympathique la faute à l’auteur qui cherche à densifier et à offrir des intrigues complexes alors qu’il est un habitué des intrigues vives et sans temps morts, ce qui amène des longueurs et surtout parfois des intrigues secondaires inutiles, car coupé de façon brusque. Pourtant, après une première moitié laborieuse, malgré quelques coups d’éclats, l’auteur retrouve peu à peu sa plume vive et efficace pour aboutir à un dernier tiers vraiment intéressant, sans temps morts, vif et rempli de surprises et de rebondissements. Un travail de coupe aurait sûrement dû être fait pour mieux harmoniser le tout. Concernant l’univers par contre il se révèle vraiment intéressant et donne envie d’en savoir plus, surtout du point de vue du jeu de carte le jeu des neuf rois. Les personnages gagne, certes, en profondeur, mais Liv manque clairement d’attrait sur ce tome et Kip passe de boulet incapable en personnage intéressant, intelligent et combatif sans véritable logique, ce qui n’empêche pas de les rendre un minimum attachants. Au final un tome moyen, lent à démarrer qui s’en sort bien, surtout dans son dernier tiers, mais je lirai la suite rien que pour le cliffhanger laisser par l’auteur à la fin de ce tome.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : Zina, …