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Le Sang des Princes Tome 2, L’Éveil des Réprouvés – Romain Delplancq

Résumé : Tandal est en fête. Tandal est en transe. Tandal ignore tout du cancer installé au cœur même de ses noces princières.
Esclave d’un jeu inconnu, le peintre Mical est aux oubliettes, et autour de sa cellule les couteaux s’aiguisent. Sa famille d’adoption Austroise fourbit ses stratagèmes pour l’en libérer. Les étranges Spadelpietra, oscillant de la sagesse à la monstruosité, font tanguer le pays entre grandeur et catastrophe.
Que le secret de ce théâtre de marionnettes se trouve dans la science volée des Austrois, dans les reliques de l’enquête de l’homme à l’œil de givre et d’une hérétique de l’Ouest ou sous les murs d’une citadelle recluse dans les montagnes de l’Est… la clef pour lui survivre reste encore à découvrir, quelque part dans les sombres angles du clair-obscur.

Edition : L’Homme Sans Nom

 

Mon Avis : Je m’étais lancé dans la lecture du premier tome de ce dyptique il y a plus de deux ans maintenant. J’avais passé un bon moment de lecture à l’époque avec ce roman, à travers une intrigue entraînante, qui était maîtrisée et avec un intérêt tout particulier pour cet univers, qui n’était pas sans rappeler la Renaissance, qui était assez rare en Fantasy. J’avais hâte de découvrir la suite et de savoir comme l’auteur allait s’en sortir, surtout avec le cliffhanger qu’il laissait à la fin de son premier tome. Bon après comme souvent avec ma PAL, j’ai eu un peu de mal à l’en faire sortir, mais il y a peu j’ai enfin décidé de savoir quelle conclusion allait connaître ce cycle. Par contre, je souhaitais soulever le même point que j’ai fais il y a quelques mois sur un autre roman de l’éditeur, il y a un petit manque, je trouve, sur le travail de relecture et de correction. Je suis loin d’être la personne qui remarque le plus les fautes et erreurs de typo dans un livre, donc quand j’en vois un certain nombre qui me font réagir c’est qu’il y a peut-être un point à améliorer.

Le Sang des Princes Tome 1, L’Appel des Illustres – Romain Delplancq

le sang des princes t1 l'appel des illustresRésumé : Le destin des ducs Spadelpietra est assuré. Inexorable. Une ascension déterminée vers le pouvoir, vers la couronne, vers la place qui leur revient de droit à l’avant-garde du monde. Ils sont les pacificateurs, les bâtisseurs, les gouverneurs de Slasie. Ils sont les Illustres.
Mais les nomades Austrois y font à peine attention. Leur monde n’est fait que de théâtre, de musique, d’art et d’inventions dont ils gardent jalousement les secrets. Leur vie est une routine maîtrisée, à l’image de leurs automates.
Et pourtant, un tout petit hasard vient gripper la mécanique de l’histoire. Trois fois rien. Une toile découverte par les Spadelpietra qui catapulte son peintre, le jeune Mical, dans une longue fuite… Et pousse le pays, son peuple, ses nobles et ses artistes dans les premiers vents de la plus grande tourmente de leur histoire.

Edition : L’Homme Sans Nom

 

Mon Avis : J’ai découvert ce livre lors d’une soirée consacrée à des éditeurs indépendants où l’auteur était présent pour en faire la promotion. J’avoue que le résumé, ainsi que la façon dont il m’a été vendu, ont fait que j’ai assez facilement craqué, proposant un univers qui s’éloignait un peu de la Fantasy, on va dire, « classique » et du médiéval. Ajoutez à cela une couverture, réalisée par Emile Denis, qui est forte sympathique et il a donc rapidement terminé sa course dans ma PAL.

On suit ici les aventures de Mical, jeune peintre prodige, qui va se retrouver traquer pour des raison obscures par une famille noble. Il va devoir fuir son foyer et va se retrouver à croiser la route des Austrois, peuple de nomade, d’ingénieur et d’artiste. Je dois bien avouer que cette lecture m’a agréablement surpris, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais j’ai trouvé que l’auteur a réussi à construire une intrigue  intéressante et captivante. L’auteur joue clairement sur les mystères de son histoire de façon efficace, s’amusant aussi avec le lecteur qui va se poser de nombreuses questions sur l’importance de Mical et son rôle dans le jeu de pouvoir qui se déroule en arrière plan. On se retrouve ainsi à tourner les pages avec l’envie d’en découvrir et d’en apprendre plus. Surtout que l’auteur maîtrise plutôt bien son récit, offrant ainsi surprises, rebondissements et révélations, ce qui fait qu’on ne se sent jamais frustré de ne pas tout comprendre et maintient ainsi tout l’intérêt du récit. Le rythme se révèle plutôt efficace et entraînant, sans non plus tomber dans le tout action, alternant de façon solide des passages nerveux avec des passages plus calmes de repos et de révélations, le tout avec quelques bonnes idées très intéressantes. Alors après, c’est vrai, certains passages paraissent tirer tout de même un peu en longueur, comme si l’auteur voulait garder la révélation de son cliffangher final, au demeurant percutant et surprenant, le plus tard possible. Cela offre parfois des intrigues secondaires moins intéressantes, un peu convenues, même si rien de non plus trop bloquant ou dérangeant tant le fil rouge me donne envie de lire la suite.

Le gros point fort du livre vient, selon moi, de l’univers que construit l’auteur tout du long. Prenant racine dans un monde fictif très typé renaissance, il se révèle solide et très attrayant. On sent que l’auteur l’a travaillé longtemps pour offrir quelque chose de dense et de soigné. Le plus grand intérêt pour moi vient du peuple Austrois, à la fois ingénieur et artiste, qui est connu aussi bien dans sa capacité à divertir les gens, que dans la qualité des travaux, voir des idées et des constructions qu’ils peuvent réaliser. Un peuple à la fois fascinant et complexe, basé sur le mode de vie plus nomade et reposant sur des familles avec tout ce que cela peut entrainer de conflits et de questionnement. Ils donnent clairement envie d’en apprendre plus sur eux. L’aspect politique n’est pas non plus en reste et, à défaut de se révéler original, ne manque pas de s’avérer plus que solide et entrainant, comme par exemple cette royauté en perte de vitesse suite aux dernières guerres, des familles nobles aimées de tous mais qui cachent de terribles secrets ou encore à travers pas mal de zone encore floues comme certaines batailles, le mystère sur l’appel ou encore ce qui caractérise Mical et attisent notre curiosité pour la suite. L’auteur construit son univers de façon envoutante, offrant des descriptions efficaces et colorées, dévoilant et plongeant le lecteur dans un monde fascinant, même si parfois, j’avoue, il en fait peut-être un peu trop dans les métaphores à rallonge. Rien de non plus dérangeant. Par contre, ce qui est légèrement dommage c’est qu’autant le peuple Austrois et la famille Spadelpietra se dégage fortement, autant certains peuples et certains aspects paraissent à peine esquissés, rien de bien frustrant, mais dont j’espère en apprendre plus par la suite tant il y a du potentiel.

Les personnages ne manquent pas non plus d’attraits, chacun d’entre eux va se révéler travailler, construit, dense et va, au fil des pages, se révéler intéressant et attachant. Surtout on ne tombe jamais dans le manichéisme, avec les méchants d’un côté et les gentils de l’autre, ce qui fait que, même si deux visions différentes se détachent, il est difficile de ne pas non plus comprendre la vision adverse. Alors après il est encore un peu tôt pour pouvoir juger tous les personnages, la révélation finale venant rebattre les cartes présenté et relancer l’intrigue de façon clairement percutante. En tout cas chacun d’entre eux sort son épingle du jeu à un moment ou à un autre et, même si parfois ils se révèlent légèrement caricaturaux, ils ne manquent pas de force et d’intérêt. Une mention spécial à Mical qui nous offre un héros principal proche de nous, humain, dont son talent principal est la peinture.

La plume de l’auteur s’avère soignée, efficace, entrainante, même si on sent le premier roman, cherchant par moment à trop en faire, à vouloir offrir la phrase trop belle au détriment de la fluidité, même si ce n’est en rien dérangeant tant  elle arrive tout de même à se détacher et à happer le lecteur. Alors après, il s’agit clairement d’un roman d’introduction, posant les bases de l’univers ainsi que les nombreux mystères qui tournent autour de Mical, sans répondre aux questions. C’est le but, ça marche plutôt bien et me donne justement envie de lire la suite, tant il a réussi à aiguiser ma curiosité, mais cela pourrait peut-être en bloquer certains. A chacun de voir.

Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce premier tome qui vient offrir une intrigue efficace jouant de façon percutante sur les mystères et les non-dits. L’auteur maîtrise clairement son sujet, offrant rebondissement et surprises pour ne pas perdre le lecteur, même si parfois il traine un peu en longueur histoire de retarder au maximum son cliffangher. L’univers est l’un des gros points forts du roman, se révélant soigné, travaillé et efficace, proposant un monde fictif typé renaissance où les Artois, un peuple d’artiste et d’ingénieur, ont la part belle au milieu de jeux de pouvoirs, même si certains aspects auraient, selon moi, mérité plus de développement. Les personnages se révèlent humains, complexes, entrainants et on s’attache finalement assez rapidement à eux, même si parfois certains tombent un peu dans une légère caricature. La plume de l’auteur est soignée, envoûtante, même si quelques fois on sent le premier roman et l’envie de trop en faire. Ce qui peut, par contre, se révéler un peu frustrant c’est que ce tome fait un peu trop tome d’introduction, n’offrant que des questions et peu de réponse, mais de mon côté cela m’a donné envie de lire la suite surtout au vu de la conclusion surprenante.

 

Ma Note : 7,5/10

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