Étiquette : leo henry

Hildegarde – Léo Henry

Résumé : Le roman sur la vie d’Hildegarde de Bingen et son époque Religieuse, visionnaire, scientifique, poétesse et compositrice, l’abbesse Hildegarde de Bingen n’a cessé, depuis sa mort, d’inspirer femmes et hommes. Figure totale du Moyen-âge européen, elle déborde des limites du 12è siècle et de la vallée Rhin où elle vécut : depuis sa berge de fleuve, entre Mayence et Cologne, Hildegarde rayonne sur l’univers entier. Née au moment où la première Croisade arrive à Jérusalem, elle meurt tandis que naissent les premiers chevaliers de romans. À son expérience de femme de pouvoir, son œuvre mêle observations et visions, unissant sous une même énergie vitale les mondes réels, imaginaires et divins.

Léo Henry crée, autour de Hildegarde, un livre-monde qui emprunte ses formes autant au récit épique, qu’à l’hagiographie ou au roman picaresque. Une fresque, qui court de la création du monde à l’Apocalypse, et explore l’intrication du temps qui passe et des histoires que nous nous racontons.

Edition : La Volte

 

Mon Avis : De Léo Henry, j’ai déjà lu plusieurs de ces livres, que ce soit ses romans ou bien encore ses recueils de nouvelles. J’ai toujours trouvé que l’auteur possédait une imagination particulière et originale, le tout porté par une plume efficace et envoutante. Alors parfois, il m’arrivait de passer à côté d’un texte, mais je trouve toujours qu’il y avait quelque-chose qui se dégageait de ses écrits. Pour autant je ne savais pas trop si j’allais me laisser tenter par ce Hildegarde, la vie de la sainte ne m’intéressant pas obligatoirement. Pour autant, lors des dernières Imaginales et après une discussion avec l’auteur j’ai quand même décidé de tenter ma chance avec ce livre et de voir ce qu’il allait proposer. Concernant la couverture, je la trouve sobre et très réussie, attirant facilement le regard.

Bifrost n°74 – Spécial Léo Henry

bifrost 74 leo henryEdition : Le Bélial

 

 

 

 

 

Mon Avis : Je continue ma découverte du magazine Bifrost avec, cette fois, la lecture du dernier magazine en date consacré à Léo Henry. De l’auteur je n’avais lu que son recueil de nouvelle Le Diable est au Piano (chronique ici) que j’avais trouvé plutôt sympathique mais qui n’a pas réussi à me convaincre complètement, ainsi que Sur le Fleuve (ma chronique ) court roman qui, lui, m’avait happé dès les premières pages pour ne plus vraiment me lâcher. Ce 74ème numéro du magazine m’a donc permis de continuer ma découverte d’un auteur au style unique et dense, proposant souvent des histoires uniques et parfois déroutantes. À noter la couverture, illustrée par Stéphane Perger, que je trouve vraiment sympathique par son aspect légèrement kitsch. Ce recueil contient deux nouvelles inédites de Léo Henry ainsi que deux autres textes de Olivier Caruso et Daryl Grégory.

Le Cas Julien Declercq-Costa de Léo Henry : Cette nouvelle nous plonge dans un univers qui n’est pas sans rappeler des univers télévisuels connus des années 90, je pense principalement à la série X-Files ou encore les films MIB. Un texte qui va nous plonger dans une enquête un peu spécial et nous faire découvrir un personnage solitaire, morne mais qui au final paraît loin de ce qu’on peut supposer et qui cache bien des choses. Un texte sympathique, où le surnaturel prend son temps pour se révéler, laissant monter l’ambiance et la tension au fil des pages. L’ensemble se lit facilement et se révèle agréable, mais voilà il lui manque un petit truc pour se révéler marquant, car au final on a là un texte divertissant, mais qui rentre dans le vite lu, apprécié, vite oublié.

Pantin de Olivier Caruso : Concernant cette nouvelle j’avoue que je reste réservé et ne sait toujours pas vraiment quoi penser de ce texte. Après l’explosion d’une bombe, deux pouvoirs gouvernent la ville ; les Russes et les Invisibles. Le héros en a marre de sa vie et décide de trouver un boulot peinard et qui rapport. Il veut être cadre, mais se retrouve à masturber de pantin. Niveau barré rien à dire, l’auteur connait bien son sujet et l’ensemble devrait accrocher pour peu qu’on apprécie ce genre d’histoire qui part dans tous les sens sans aucune limite. Le problème selon moi vient de tout le reste qui est à peine esquissé alors qu’on sent bien que l’auteur cherche à offrir pas mal de réflexions, que ce soit par exemple sur la place dans la société ou encore sur la nature humaine. Mais voilà le tout n’est pas assez développé selon moi et surtout le peu qui est travaillé se retrouve étouffé par cette ambiance bizarre et un peu glauque, ce qui m’a empêché d’accrocher. Reste un certain potentiel je trouve.

Dead Horse Point de Daryl Grégory : Cette nouvelle nous fait découvrir Venya qui part retrouver son ancienne coloc Julia  et son frère Kyle, après un appel désespéré de celle-ci. On découvre alors que Julia est une scientifique de renom, mais que pour résoudre ses nombreuses équations elle s’enferme dans son propre monde et devient ainsi complètement fermée aux autres. Surement le meilleur texte du recueil, pour moi qui nous plonge, dans une histoire poignante, pleine de sentiments et de surprises avec des personnages vraiment attachants et prenants. La conclusion m’a véritablement surpris. Une nouvelle qui me donne vraiment envie de découvrir plus de textes de l’auteur.

Le Major dans la Perpendiculaire de Léo Henry : Cette nouvelle rentre un peu dans les nouvelles « hommages » dont j’ai parfois du mal à accrocher offrant ici comme personnage principal Boris Vian. Au final, j’avoue, j’ai bien accroché à ce texte qui nous propose une version alternative modifiée par une technologie inconnue où la SF serait devenue le genre de référence en France et aurait changé la vie entière de la planète. Un texte assez étrange, cyclique qui se laisse lire avec plaisir et qui se révèle vraiment divertissant où les héros deviennent des aventuriers. On y retrouve aussi des éléments importants de la vie de Boris Vian. Mais voilà , j’avoue, je ne connais pas vraiment Vian autrement que par ses romans et quelques controverses, ce qui joue quand même un peu sur ma vision de ce texte car c’est, selon moi, un texte agréable pour tout lecteur, mais qui gagne peut-être encore plus en intérêt si on connait bien cette époque et les personnages.

 

Concernant le reste du magazine on y retrouve comme d’habitude le cahier des critiques à la fois de livres et de magazine, Pierre Stolze qui nous plonge dans l’univers de Stefan Wul à travers ses adaptations récentes en BD ; auteur dont il faut d’ailleurs que je pense à rentrer certains de ses écrits dans ma PAL. Parole de libraire offre une interview intéressante aux libraires de chez Charybde. Concernant le dossier sur Léo Henry, le long échange se révèle vraiment intéressant et permet de mieux découvrir l’auteur, le portrait fait par Alain Damasio se révèle aussi attrayant même si peut-être un peu long et parfois un peu redondant avec des aspects déjà énoncés. Léo henry offre aussi un hommage à Jacques Mucchielli avec qui il a écrit pas mal de textes en collaborations et qui a  disparu il y a peu. Enfin l’article scientifique décide de se pencher sur Gravity. Un numéro de Bifrost agréable et qui permet de découvrir un auteur singulier, même si j’ai un peu moins accroché aux nouvelles que dans les numéros précédents.

Ma Note : 7/10 (Note ne reposant que sur les nouvelles)

Sur Le Fleuve – Léo Henry & Jacques Mucchielli

sur le fleuveRésumé : On suit les aventures d’une expédition européenne, menée par un noble castillan, à la recherche des cités d’or en terres indiennes. Un voyage qui va se révéler plein de dangers.

 

Edition : Dystopia

 

Mon Avis : Ce livre j’en ai énormément entendu parler suites à différents avis, souvent positifs, et principalement par le retour de lecture de Lelf qui m’a vraiment donné envie de découvrir ce roman. Pourtant de Léo Henry je n’ai lu qu’un seul recueil de nouvelles qui, certes, ne m’avait pas totalement accroché, mais possédait tout de mêmes des aspects vraiment intéressants qui me donnait envie de découvrir plus d’écrits de l’auteur. Ce livre a donc tout logiquement rejoint ma PAL. Concernant la couverture, illustrée par Stéphane Perger, je la trouve vraiment magnifique.

Une chose est sûre c’est que dès les premières pages on est tout de suite plongé dans l’ambiance sombre et entrainante de cette histoire et le lecteur se met à tourner les pages avec l’envie de savoir ce qui va arriver à nos explorateurs. En effet on démarre fort, dans la violence et le sang, avec le massacre d’indiens par nos chercheurs d’or. À partir de là tout va très vite dégénéré, nos héros se retrouvant pourchassés par un ennemi mystérieux et sauvage qui semble être un jaguar. Ce court roman devient très vite addictif, offrant un récit enlevé, angoissant par certains aspects, et sans aucun temps morts, tout en ne négligeant pas pour autant les personnages et leurs interactions. Quasiment chaque chapitre apporte son lot de rebondissements, d’action, de violence et de surprises qui se révèlent souvent efficaces et entrainantes. Les péripéties que vont rencontrer les personnages vont se révéler souvent sanglantes et les amener à se dévoiler, pour le meilleur ou pour le pire, et à repousser les limites d’eux-mêmes.

L’histoire reprend clairement les classiques des histoires d’aventures avec explorateurs, forêt, cité d’or et indiens, aspects qu’on retrouve souvent au cinéma, mais là où les auteurs arrivent vraiment à sortir leurs épingles du jeu c’est premièrement dans les descriptions de cette jungle vraiment riche, luxuriante, vivante et colorée mais qui surtout se révèle sauvage, poisseuse, sans pitié et mystérieuse. Il ne suffit pas de venir en conquérant pour l’abattre, elle est insaisissable. Au milieu de tout cela coule un fleuve, gigantesque, puissant, magnifique et d’une certaine façon indomptable qui va pousser au plus loin nos héros. Ce roman offre  aussi la lutte entre l’aspect cartésien, supérieur, des hommes blancs du 16ème siècle, fort de leurs avancées technologiques et de leurs croyances, face à ces indiens qu’ils considèrent comme rebelles et arriérés. Le petit plus vient aussi clairement de l’aspect fantastique qui est distillé lentement, se révélant de plus en plus présent, angoissant au fil des pages. Un univers qui donne autant envie d’être découvert par sa beauté et son aspect intrigant,  que d’être fui devant les nombreux secrets et magies qui se cachent au fin fond de cette forêt.

Ensuite, l’autre aspect qui fait que j’ai été happé par cette histoire c’est par le travail complexe qui a été effectué sur les différents protagonistes. On découvre au fil des pages que chaque personnage n’a pas fait ce voyage pour rien, certes il y a l’or au bout, mais des raisons plus intimes les poussent à avancer ; entre la recherche d’une rédemption, l’envie d’être connu et reconnu, l’envie de suivre un être cher ou encore l’envie d’oublier un passé sanglant, chaque héros possède sa propre raison de suivre cette aventure. Entre haine, amour et oubli ils sont loin de tout manichéisme. C’est cette caractérisation des personnages, très bien porté par une narration multiple, vu qu’on se retrouve à suivre au moins une fois chaque personnage, qui fait que très vite ils deviennent intéressants et qu’on comprend ce qui les pousse à avancer. On s’attache d’une certaine façon vraiment à eux, même s’ils se révèlent lâches, assassins ou fous.

Autre point qui se révèle intéressant et captivant, c’est la façon dont ils voient, tous, cette douce plongée dans l’abîme, leurs façons de réagir face aux dangers invisibles qui les guettes et les tourmentes. On retrouve aussi des passages plus poétiques qui permettent de faire la connaissance de petit frère que je vous laisse découvrir, mais qui apporte une touche de douceur et de mysticisme dans ce malaise et cette folie.

Il n’y a que deux petits points qui m’ont légèrement dérangés durant ma lecture. Le premier vient du fait qu’il y a énormément de personnages sur à peine 200 pages, j’avoue que sur les 50 premières pages, parfois, je me suis senti perdu et me suis retrouvé obligé de revenir au lexique des personnages, surtout que certains des héros se ressemblent un peu trop. Cela a eu pour effet de casser un peu le rythme de l’ensemble. Rien de bien gênant, mais un peu perturbant, qu’on oublie une fois qu’on a bien pris connaissance d’eux. L’autre point vient de la conclusion qui se révèle finalement assez classique et sans surprise. Pas qu’elle ne soit mauvaise, loin de là, elle se révèle efficace, mais voilà j’attendais peut-être quelque chose de différend, d’un peu plus percutant je pense. Ce ne sont que des petites broutilles, car dans l’ensemble j’ai été happé par ce roman d’aventure, de mystères et de fantastique.

Concernant la plume des auteurs je l’ai trouvé vraiment entrainante, riche, vive et captivante, arrivant à nous faire visualiser de façon efficace, réaliste et limite cinématographique les différentes scènes, les différents lieux, les différentes souffrances et même cette folie. Elle arrive vraiment à plonger le lecteur dès le début dans cette histoire sombre et sanglante pour ne le lâcher qu’à la toute dernière page. J’ai passé un très bon moment avec ce livre dont la tension est présente du début à la fin, qui certes est classique sur le fond mais qui, au final, se révèle réussi, nous plongeant dans une histoire prenante et haletante où la bête fantastique rejoint la bête humaine et où les quêtes de chacun, à travers ce voyage, se révèlent plus profondes qu’on le pense. Je lirai avec plaisir d’autres écrits des auteurs.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce court roman qui nous plonge dans une histoire, certes classique, d’explorateurs à la recherche d’or en Amérique du Sud, mais qui se révèle bien menée, sans temps morts tout en faisant monter au fil des pages une tension et un léger malaise qui happe le lecteur. Une des grandes forces du récit vient de ses personnages qui se révèlent soignés, que ce soit dans leurs émotions comme dans leurs motivations et leurs envies, mais surtout les auteurs arrivent à rendre tangible cette douce folie qui les prend au fil des pages. L’autre aspect intéressant vient aussi de cette forêt, de ces descriptions riches, vivantes, mais aussi angoissantes qui rendent cet endroit autant magnifique, colorée que sauvage, indomptable et sanglant. La plume des auteurs se révèle vraiment soignée, vive et entrainante, happant facilement le lecteur qui tourne les pages avec envie. Mes seuls légers regrets viennent d’un nombre important de personnages qui fait qu’on a, sur le début, du mal à parfois se retrouver et une conclusion trop classique vis-à-vis de mes attentes. Rien de bien dérangeant non plus, loin de là.

 

Ma Note : 8/10

 

Autres avis : Lelf, Tigger Lilly, Lhisbei, etc…

Le Diable est au Piano – Léo Henry

le diable est au pianoRésumé : 1844 : le sorcier Aleister Crowley, revenu dans le temps, offre à Edgar Poe son plus fameux poème. 1927 : Blaise Cendrars et Corto Maltese passent les fêtes à Rio sur la piste d’un serial killer. 1936 : George Orwell et Indiana Jones s’allient contre le fascisme espagnol. En des temps plus incertains, on exhume des textes inédits du cerveau d’écrivains comateux, on se rend à Prague pour surmonter ses phobies littéraires ou on échange, avec le Diable, son talent contre une âme (et non l’inverse). On trouvera aussi, dans ce recueil de nouvelles fantastiques, fantasques, borderlines ou pleinement réalistes (souvent les plus étranges) : une machine à piéger les paroles, un pionnier de l’aviation, des pirates surinamiens, des dieux égyptiens et hindous, des filles peu vêtues (dont une est un robot), des explorateurs de terres lointaines, des fous de toutes sortes et quelques vrais fantômes.

Edition : La Volte

 

Mon Avis : De Léo Henry je ne connaissais finalement que peu de chose, seulement deux nouvelles que j’avais lues et qui m’avaient bien accrochées. Une dans le Bifrost sur G.R.R Martin et une autre dans le recueil sur La Guerre (ma chronique du recueil ici). Puis un jour je suis tombé sur cette couverture, illustrée par Stéphane Perger, qui m’a vraiment accroché et je suis reparti avec ce recueil qui me permettait aussi de découvrir un peu plus l’auteur. À noter que ce recueil comporte vingt nouvelles.

Révélations du Prince de Feu : Cette nouvelle nous plonge dans une histoire policière sur fond de mysticisme brésilien et le tout est porté par Blaise Cendrars et Corto Maltese. Une histoire vraiment noire, dense et complexe mais que j’ai trouvé par moment un peu lourde. De plus le mélange de réalité et fiction avec les différents personnages ne m’a pas accroché.

Quand j’ai voulu ôter le masque, il collait à mon visage : Un texte qui plonge dans le fantastique et vient nous présenter la vérité sur Poe. Un texte court, agréable, mais qui selon moi est vite lu, vite oublié, malgré toutes les qualités de l’écriture.

Je suis de mon enfance comme d’un pays : Une nouvelle qui va nous plonger dans la vie de Saint-Exupéry, un très beau texte, efficace, captivant, poignant et émouvant. Un des seuls qui a réussi à m’émouvoir et m’accrocher dans ces textes « hommages ».

L’Invention de Guthmann : J’avoue être resté plutôt de marbre face à ce texte qui est pourtant écrit de façon fascinante et passionnante, mais qui n’a jamais  réussi à vraiment me happer. Comme s’il me manquait des clés de compréhension.

Indiana Jones et la phalange du troisième secret : Un texte hommage à l’aventurier, où l’auteur mélange fiction et réalité (Jones rencontrant Orwell par exemple) et surtout offre une critique froide sur l’absence de conviction politique de l’archéologue. C’est plein d’aventures mais j’avoue j’accroche jamais à ce genre particulier de textes.

Kiss kiss, bang bang : De nouveau un texte hommage, mais cette fois à James Bond. J’ai un peu plus accroché à cette nouvelle, principalement parce que James Bond n’en est pas le héros, mais plus la victime qui se retrouve figé dans une sorte d’immortalité cinématographique qui le détruit.

Fragments retrouvés dans une poubelle de salle de bains, hôtel Venceslau, chambre 604 : On retrouve ici un texte sympathique, qui revisite en rendant hommage à sa façon la Métamorphose de Kafka. Agréable, surprenant qui offre un divertissement agréable sans non plus se révéler exceptionnel.

Je me permets de faire une digression pour essayer d’ajouter un élément de compréhension au fait que je n’ai pas vraiment accroché à ces premiers textes. En effet, je n’ai jamais été passionné par les écrits qui rendent hommage à tel personnage connu ou de fiction en le reprenant et lui offrant une nouvelle histoire, une nouvelle aventure.

Un festin de pierre : Une belle nouvelle, qui nous offre un axe de réflexion vraiment intéressant sur la ville et son absence de besoin des hommes pour vivre, évoluer et exister. Peut-être un peu court mais vraiment poétique et captivant.

Soixante-dix-huit pin-up : Un texte mineur du recueil, qui vient conter la vie et la nostalgie d’un condamné qui va vire ses relations à travers le papier glacé des pin-up. Frustrant, car trop court, j’en attendais plus.

À bord du Gergelim : Une attaque pirate bien écrite, efficace et nerveuse le tout accompagné de rebondissements mais dont la conclusion, je l’avoue, m’a échappé.

Nataraja : Un texte que j’ai trouvé très beau, qui sous ses airs d’un conte hindou nous présentent la lutte entre deux divinités, tout en élevant le problème à l’univers industriel, à l’environnement tout en montrant la problématique du cycle répétitif des actions. Un texte réussi et efficace.

L’Envers du Diable : Cette nouvelle se révèle être une variation vraiment réussie sur le thème de Faust et de l’âme avec la plongée en abime d’un rocker. Un texte plein de surprises, fascinant et très bien écrit, offrant une conclusion de renouveau vraiment surprenante.

Arbre sec, arbre seul : Une nouvelle qui propose de plonger le lecteur dans le thème de la folie et ses variations, le tout se révélant fascinant, déroutant et écrit de façon captivante.

Supplément au Bibliophage (1994 -2003) : Une nouvelle au style différent, qui nous présente la biographie de trois personnages différents, le tout dévoilant en toile de fond une histoire sur le Bibliophage. Un texte déroutant, surprenant dans sa façon de présenter l’histoire, mais frustrante, donnant envie d’en savoir plus.

Les trois livres qu’Absalon Nathan n’écrira jamais : Une nouvelle vraiment réussie dans un futur fascinant ou on peut mesurer le potentiel de créativité d’une personne ou plonger dans l’esprit d’une personne. Un texte passionnant sur l’écriture, le travail de création et la peur qui l’entoure. Une excellente nouvelle.

Goudron mouillé, prière dérisoire : On retrouve ici un texte vraiment poignant qui rend hommage à une personne chère à l’auteur et offre une belle réflexion sur le deuil et son acceptation.

Laisse couler, bonhomme : Un texte vraiment nébuleux dont j’avoue, je n’ai jamais vraiment réussi à rentrer dedans.

La  pelle et le pétrin : Une nouvelle nous plongeant dans un monde futuriste où l’obtention d’un enfant passe par une loterie. Une réflexion sur la difficulté d’avoir un enfant qui aurait pu se révéler intéressante, mais qui au final est frustrante tant l’auteur se laisse parfois trop porter par ses chemins cryptiques que par le récit.

Sur le chemin du retour : Texte déjà lu et chronique dans l’anthologie La Guerre, Anthologie d’une Belligérance. Une seconde lecture toujours aussi intéressante.

Au carrefour agenouillé : Une nouvelle intéressante dans un  univers SF western ou vivent robots et humains. Un texte qui ne manque pas de charme et d’attrait, mais qui, après la dernière page tournée, demande à en savoir plus ce qui est frustrant. L’auteur devrait d’ailleurs retourner dans cet univers.

 

Ce qui fascinant, une fois la dernière page de ce recueil tournée, c’est le travail d’écriture de l’auteur qui possède toujours ce côté, captivant, dense, poétique tout en étant déroutant et parfois même dérangeant. On sent bien que l’auteur aime la plume et l’écriture, mais que le tout n’est pas facile. Pourtant je ressors de ma lecture avec un avis je dirai mitigé. La faute peut-être a la grande diversité des textes qui offre ainsi une première partie de récits « hommages »,  chose dont je n’accroche pas, ce qui a pu m’influencer pour la suite. Il m’est aussi arrivé d’être dérouté ou frustré devant certains textes, ce qui est dommage. Et pourtant, ce recueil regorge aussi de quelques pépites qui, à elles seules, méritent d’être découvertes. En tout cas le style particulier de l’auteur m’a accroché et même si tous les textes ne m’ont pas captivé je lirai d’autres écrits de l’auteur.

En Résumé : J’avoue ressortir de ma lecture avec un sentiment mitigé concernant ce recueil de vingt nouvelles. Déjà, la première partie repose sur des textes hommages à des personnes ayant existé ou fictives, histoire dont je n’accroche jamais vraiment. Ajouter à cela un aspect parfois frustrant de certains textes dont on aurait aimé en savoir plus, ou d’autres dont le style est magnifique, mais qui se révèlent trop nébuleux pour vraiment rentrer dedans, vous comprendrez que je n’ai pas vraiment accroché à près d’un tiers des nouvelles. Et pourtant je ressors fasciner par le style de l’auteur dense, d’une grande complexité, réfléchi et qui se révèle fascinant. Ne vous trompez pas non plus, il y a aussi d’excellents textes dans ce recueil et qui valent d’être découverts. Peut-être que si je n’avais pas buté sur cette première partie mon avis aurait été différent. En tout cas je lirai d’autres écrits de l’auteur, car même si tous les textes ne m’ont pas convaincu, il y a un quelque chose qui m’a tout de même clairement accroché.

 

Ma Note : 6,5/10

 

chalengeChallenge JLNN 14ème lecture

© 2010 - 2024 Blog-o-Livre