les foulards rouges 1 lady bang and the jackRésumé : Plongez avec Lara dans l’enfer de Bagne, planète-prison où le danger se cache partout, au cœur de chacun de ses sinistres habitants, et même derrière chaque goutte d’eau, chaque ressource naturelle de cette terre irradiée.
Sur Bagne, Lara traverse les étendues désertiques pour remplir ses contrats et ses missions. Car Lara est une Foulard Rouge, appelée à faire régner la loi à grand renfort de balles. Et sur cette planète-prison où les deux-tiers de la population sont des hommes, anciens violeurs ou psychopathes, c’est une vraie chance pour une jeune femme comme elle de ne pas avoir fini dans un bordel. En plus, elle fait son boulot plutôt bien – on la surnomme même Lady Bang. Mais Lara n’a pas obtenu ce job par hasard – tout comme elle n’a pas atterri dans cet enfer par hasard. Elle doit tout ça à quelqu’un en particulier, quelqu’un à qui elle en veut profondément… et qui, pourtant, a peut-être quelque chose de nouveau à lui offrir, une chose qui n’a pas de prix. Acceptera-t-elle de baisser un peu sa garde pour écouter ce que son envoyé, le mystérieux Renaud, a à lui proposer ?

Edition : Snark (Bragelonne)

 

Mon Avis : Il faut bien l’avouer je n’étais pas obligatoirement partant pour me lancer dans cette série ayant déjà lu un roman de l’auteur, Quadruple Assassinat dans la Rue de la Morgue Tome 1, Les Nécrophiles Anonymes, qui ne m’avait pas accroché du tout. Il faut admettre aussi que je me suis un peu fait avoir, car la couverture n’annonçait en rien une histoire de Bit-Lit. Puis plusieurs avis sont apparu concernant cette nouvelle série sur le net, principalement sur le site d’Escroc-griffe, qui ont fait que j’ai laissé une chance à ce cycle, surtout que l’univers SF post-apo décrit dans le résumé me correspondait plus. Ajouter le fait que ce premier épisode est disponible gratuitement et une couverture possède un côté punchy et Steampunk vraiment intéressant, il a donc fini sur ma liseuse.

Pourtant, une fois la dernière page de cet épisode tournée j’avoue que je ressors quand même mitigé de ma lecture. Certes j’ai largement plus accroché à cette histoire que celle proposée dans Les Nécrophiles Anonymes, l’intrigue, classique, se révèle un minimum intéressante et entrainante faisant que l’ensemble se lit plutôt bien, de façon fluide et sans temps morts. La présentation à la façon épisode se révèle efficace avec son introduction et sa conclusion en forme de twist qui appelle à lire la suite est dans l’ensemble maîtrisée offrant ainsi une histoire qui ne manque pas de nervosité et d’action, façon western spatial. Mais voilà je me suis rendu compte que je ne suis pas le type de lecteur pour ce cycle. La faute à un aspect romance qu’on voit arriver rapidement et qui tombe dans tous les stéréotypes du genre, mais je reviendrai dessus par la suite.

L’univers développé par l’auteur ne manque pourtant pas non plus de charme, avec cette planète-bagne ou la durée de vie se compte en quelques années tant la planète se révèle polluée, irradiée et faisant un peu penser à la série Firefly. Elle ajoute aussi un système de caste, certes sans surprise, mais solide et efficace avec bien entendu tous les jeux politiques autour et les possibles rébellions qui sont à peine esquissé ici, mais qui, je pense, devraient prendre de l’ampleur. Il y a juste deux points qui m’ont paru incompréhensible. Le premier est personnel et technique, et vient de l’eau. Planète irradiée, pluies très fortement acides, germes, l’eau est loin d’être potable mais, dans mes études ayant étudié à fond les traitements de l’eau, pour moi l’auteur simplifie beaucoup trop les choses à mon goût ce qui m’a légèrement frustré. Comme je l’ai dit c’est un point technique et qui ne dérange peut-être au final que moi.

L’autre point qui m’a dérangé est plus global et concerne la présentation des castes. Bagne la planète est composée a 80% d’hommes, les femmes qui arrivent là-bas deviennent donc des putes, sous la caste des foulards roses, et n’ont aucun autre choix ; Renaud notre héros patron des foulards roses, l’ayant bien justifié devant trois nouvelles recrues leur annonçant qu’elles étaient obligées d’accepter leurs sorts sinon leurs vies deviendront un enfer. Là où j’ai été surpris c’est que, quelques pages après, le même Renaud frappe un mec qui a osé chercher à deviner l’ancienne catégorie sociale d’une fille et le tout en se lançant dans un débat enflammé que les classes sociales c’était le monde avant le bagne parlant même de ségrégation visant à contrôler, diriger, limiter et aliéner qui n’a pas lieu d’être à Bagne. C’est vrai qu’obliger des filles à devenir prostituées, ne leur proposant aucune alternative, n’est en rien ségrégationniste et aussi à coucher avec toutes pour vérifier leurs compétences et leurs niveaux doit bien leur permettre, à ces demoiselles, de se sentir libre. Non aucune contradiction ici, cela doit venir du charisme du personnage. Malgré ces aspects l’univers se révèle quand même sympa par son côté aride, violent et sauvage, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.

Mais voilà le point principal qui fait que j’ai moyennement accroché au récit, c’est la caractérisation des personnages. Déjà on nous présente Lara comme une chasseuse de prime douée dans un monde où elle n’a pas le droit à l’erreur, pourtant dès le premier contrat on se rencontre que c’est Candy au pays de OZ (la série, pour ceux qui connaissent, pas le magicien). J’entends par là qu’elle est tellement sentimentale et n’a tellement pas envie de provoquer de morts, tremblant presque, qu’on se demande comment elle a survécu tant de temps. Ensuite pour moi on tombe dans les clichés qui annoncent une romance avec bien entendu une héroïne sexy et solitaire au passé troublé, un héros, Renaud, sombre, charismatique et mystérieux et ce n’est pas du tout mon style. Je reviens d’ailleurs sur l’aspect mystérieux, je l’ai déjà dit avec La Maîtresse de Guerre et je le redis ici, un homme dont on ne connait rien et qui ne veut rien dévoiler sur lui ne le rend pas, selon moi, mystérieux et charismatique, même s’il est bâti comme une divinité aux muscles saillants et souples, cela en fait juste un mec qui, dans l’intimité, doit avoir autant de conversation qu’un rocher.

Le style de l’auteur se révèle simple, agréable et entrainant construisant un épisode plus dense et complexe que ce que m’avait proposé l’autre livre Snark que j’ai lu, Le Rêve Oméga, mais voilà le fond a beau être plutôt bon l’histoire entre l’apollon sombre mais humain dans son petit cœur, avec l’héroïne sexy, fougueuse mais en manque de relation me bloque très rapidement. Au final donc une lecture mitigée et je m’arrête là avec les histoires de Cécile Duquenne me rendant compte que je ne suis pas du tout le public cible recherché pour ce genre de récits.

En Résumé : J’avoue je ressors mitigé de ma lecture. L’histoire en soi se lit assez facilement avec son lot de rebondissements et de surprises, le tout à un rythme nerveux et sans temps morts. L’univers se révèle solide sans non plus révolutionner le genre, faisant d’une certaine façon penser à Firefly, même si l’auteur se contredit sur certains points, principalement sur le côté caste et classe sociale qui me frustre un peu. Non le principal problème vient de la caractérisation des personnages, déjà Laura donne l’impression d’être Candy au pays des Loups et on se demande bien comment elle peut survivre, mais surtout les personnages de Laura et Renaud sont calibrés pour une romance, cela saute aux yeux. On tombe ainsi limite dans la caricature avec l’héroïne sexy, au passé trouble et le héros charismatique, beau et mystérieux. Le genre de choses qui me laisse de marbre, pire me bloque. Le style de l’auteur se révèle fluide, simple et entrainant. Au final je me rends bien compte que je ne suis pas le public visé par ce genre d’histoire, je ne lirai donc pas la suite.

 

Ma Note : 5/10

 

Autres avis : Cajou, Galleane, Frankie, Escroc-griffe, etc…