metro 2033Résumé : 2033. Une guerre a décimé la planète. La surface, inha­bitable, est désor­mais livrée à des monstruo­sités mutantes. Moscou est une ville aban­don­née. Les survi­vants se sont réfu­giés dans les pro­fon­deurs du métro­politain, où ils ont tant bien que mal orga­nisé des micro­sociétés de la pénurie.Dans ce monde réduit à des stations en déli­quescence reliées par des tunnels où rôdent les dan­gers les plus insolites, le jeune Artyom entre­prend une mission qui pour­rait le conduire à sauver les derniers hommes d’une menace obscure… mais aussi à se découvrir lui-même à travers les rencontres improbables qui l’attendent.

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Métro 2033 fait partie des livres qui traînent dans ma bibliothèque depuis un long moment maintenant et dont j’en annonce régulièrement la lecture sans jamais me lancer. Lelf pourra d’ailleurs confirmer, déjà en avril 2013 je postais sur son blog qu’il fallait que je le fasse sortir de ma PAL c’est dire si j’ai pris mon temps, vu qu’on est quand même en octobre 2014. Comme je l’ai déjà dit ce genre de livre, à force de trainer, commencent à rentrer au fil du temps dans la catégorie « monstres de bibliothèque », ces livres qu’on a achetés avec une envie et un état d’esprit particulier, mais qu’on n’est pas sûr de retrouver au moment de la lecture. Cette peur d’être déçu du livre qu’on aurait pas lu au bon moment. En tout cas la couverture, à travers son illustration assez simple et efficace et cette carte du métro qu’on retrouve dans les rabats, donne envie de lui laisser une chance.

On plonge avec ce roman dans un univers post-apocalyptique où, suite à une grande guerre nucléaire qui empêche toute vie à la surface, l’humanité est obligée d’aller se terrer sous terre et plus précisément dans le métro. On va donc se retrouver à suivre le voyage de Artyom, qui est choisi un peu contre son gré, à travers une quête pour sauver sa station de métro, voir même toutes les stations, de l’invasion de mutants. À partir de là l’auteur se met à construire une intrigue, certes assez classique dans sa construction, avec ce héros qui avance au fil des péripéties pour trouver comment lutter contre une invasion de mutant, mais qui se révèle très efficace. Le rythme, qui se révèle posé, offrant tout à tout de façon réussi des scènes d’action, de tension, d’adrénaline et de frissons, avec des passages plus calmes alternant entre une description dense de son univers ou bien encore les introspections du héros face à ce qu’il découvre, son évolution et aux nombreuses aventures qu’il va vivre. L’ensemble se laisse lire avec plaisir et on tourne les pages assez facilement pour en apprendre plus sur cette histoire sombre et parfois déroutante, remplie de rebondissements et de surprises.

L’un des points intéressant de ce récit vient, je trouve, de son univers. Alors certes, il demande un peu de temps pour être apprivoisé, principalement face aux nombreuses stations de métro russes aux noms imprononçables sans entrainement qui fait qu’il n’est pas toujours facile de s’y repérer, mais il offre un monde qui se révèle finalement complexe, angoissant, effrayant, oscillant entre rêve et réalité et dont il vaut mieux parfois ne pas trop explorer profondément pour éviter de mauvaises surprises. Il ne faut d’ailleurs pas trop être claustrophobe tant la représentation des voyages dans les tunnels du métro se révèlent parfois assez oppressante et visuelle. Je comprends d’ailleurs parfaitement que cet univers se soit retrouvé adapté en jeu vidéo tant l’aspect survival-horror y est très présent, offrant ainsi une ambiance qui devient de plus en plus dense et lugubre au fil des pages et qui devrait ravir les fans de frissons. Vient aussi s’y ajouter une couche d’aberrations suite aux radiations offrant ainsi quelques monstres des plus effrayants que je vous laisse découvrir. Mais voilà l’auteur ne cherche pas non plus qu’à nous faire peur, loin de là, il nous propose aussi un travail prenant et soigné sur cette humanité forcée d’aller vivre, ou plutôt survivre, sous terre et la façon dont elle a évolué pour essayer de continuer à avancer.

C’est d’ailleurs l’autre point que j’ai trouvé réussi, cette façon de présenter l’humanité qui, devant son besoin de continuer à avancer, finalement retombe dans tous ses travers. Notre héros va ainsi découvrir tout le long de son voyage des stations communistes, capitalistes, néo-nazis voir encore scientifiques. Lui qui ne connaissait rien d’autre que sa station va alors se rendre compte de la diversité qui compose l’Humanité, que ce soit en bien ou en mal, et l’impossibilité pour elle d’arriver à s’entendre, source de conflits réguliers. L’auteur balaie ainsi une belle partie de l’Histoire, cherchant aussi à faire réfléchir le lecteur sur les différentes idéologies, religions et autres aspects mystiques qui ont ainsi amenés les peuples à se déchirer et l’Homme vers l’apocalypse ; tout en restant  neutre dans la présentation. C’est à chacun de se faire son propre avis sur cette population hétérogène, où chacune possède ses qualités et ses défauts, où parfois comprendre les différences de l’autre et de les lui dévoiler est plus difficile que de le juger. On y retrouve aussi, comme souvent avec des romans post-apo, une réflexion simple mais efficace sur la technologie, ce besoin d’aller toujours plus loin. Il n’oublie pas pour autant d’y insérer une certaine dose d’espoir, principalement à travers Artyom, ses rêves et ses découvertes.

Concernant les personnages, Artyom se révèle vraiment intéressant à découvrir à travers son voyage initiatique. Au départ il est un peu « vierge » de tout idéologie, mais il va devoir évoluer devant les différentes personnes qu’il va croiser et les différentes aventures qui vont parfois le mener très loin, voir même très près de la mort. D’ailleurs son aspect assez innocent joue beaucoup sur le fait qu’on s’accroche à ce personnage, car tout comme lui on découvre ce monde, à travers ses yeux, sans les interférences qui pourraient parasiter ses réflexions. Je lui reproche juste par moment d’être un peu trop passif, il donne clairement l’impression de subir éternellement sans jamais ne rien faire pour changer cela, mais rien de vraiment dérangeant non plus. Les personnages secondaires se révèlent eux aussi intéressants et surtout vraiment hétéroclites, chacun ayant un point de vue complètement différent que ce soir sur la guerre, l’humanité ou encore la survie. Ce sont justement ses différentes rencontres qui portent aussi le récit, amenant une certaine diversité de point de vue. Par contre je suis déçu de l’absence de personnage féminin un minimum construit, les femmes sont à peine présentes sur 10 pages et tombent facilement dans la caricature.

Mais voilà pourtant certains points m’ont quand même dérangé dans ce roman. Déjà j’ai trouvé qu’en avançant dans le récit, l’auteur tournait un peu trop en rond dans sa construction. C’est bien simple c’est un peu toujours la même chose, j’avance, je découvre une station, un problème apparait, problème réglé, j’avance. C’est dommage je trouve surtout que vers la fin l’histoire donne en plus l’impression de tirer un peu en longueur. Rien de non plus très méchant, tant l’ensemble se révèle au final efficace, mais qui se ressent tout de même légèrement. Concernant la conclusion, en soit elle n’est pas mauvaise, mais je l’avais deviné quasiment dès le premier quart du roman ce qui gâche finalement l’effet de surprise. Dommage.

Le style de l’auteur m’a un peu dérouté au début, il se révèle certes efficace, entrainant et soigné, mais il me paraissait assez froid. C’est principalement dans les dialogues entre les personnage que j’ai remarqué une certaine distance, je sais que cela vient, selon moi, du fait que l’auteur soit Russe ou la familiarité est sûrement moins présente, mais il m’a fallu un petit moment d’adaptation. Rien de bien méchant tant une fois dans le roman l’ensemble se révèle fluide. Au final j’ai passé un bon moment de lecture avec ce livre et je lirai la suite sans souci qui d’ailleurs m’attends justement dans ma PAL.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui nous plonge dans les profondeurs du métro Russe. L’histoire se révèle, certes classique dans sa construction mais efficace et bien mené, suivant le voyage du héros dans sa quête pour sauver sa station d’une grande menace. L’univers qui est développé au fil des pages est vraiment réussi, à la fois sombre, angoissant, troublant, cachant de nombreux secrets dans les ombres. Ce n’est d’ailleurs pas sans raison qu’il a été adapté en jeux-vidéos. Mais surtout l’auteur se sert de ses lignes de métro pour nous faire réfléchir sur l’Homme sa diversité, son impossibilité à s’entendre complètement, à toujours croire avoir raison ce qui a amené l’apocalypse. Les personnages se révèlent intéressant, soigné et efficace et on s’attache rapidement à Artyom. Je regrette par contre l’absence de personnages féminins, les seuls femmes qu’on croise tombant rapidement dans la caricature. La plume de l’auteur, malgré un côté un peu distant et froid, se révèle soignée et entrainante. Je regrette par contre certaines longueurs vers la fin ainsi qu’une conclusion que j’avais devinée dès le début et qui gâche un peu la surprise. Rien de non plus bloquant, tant l’ensemble a été efficace et je lirai la suite sans souci.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Herbefol, Lelf, Tesrathilde, Livre-un-jour, etc…