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Trolls et Licornes – Anthologie 2015 des Imaginales dirigée par Jean-Claude Dunyach

trolls et licornesRésumé : Quoi de commun entre la lourdeur disgracieuse d’un troll et la noble légèreté d’une licorne ? Entre une créature que la légende populaire associe à la virginité et une autre qui patauge dans la boue des bas-fonds ? Dix auteurs (dont un bicéphale) ont imaginé des rencontres improbables entre ces deux figures classiques de l’imaginaire, pour bousculer un brin les évidences et rappeler que les contes sont faits pour être détournés. L’anthologie comporte des textes plus gais que désespérants, l’époque ayant bien besoin de tendresse, d’humour et de licornes. De trolls aussi, soyons justes…

Edition : Mnemos

 

Mon Avis : Ceux qui ont l’habitude de suivre ce blog savent que la lecture de l’anthologie du festival des Imaginales se révèle une tradition que je perpétue depuis maintenant quelques années. Il faut dire qu’elle permet de découvrir des textes variés des grandes plumes de l’imaginaire français, tout en confrontant deux figures mythiques. Ces deux dernières années j’ai effectué une Lecture Commune de ce recueil avec Snow et Mariejuliet. A noter un changement tout de même avec cette édition 2015 puisque ce ne sont plus Lionel Davoust & Sylvie Miller qui dirige l’anthologie mais Jean-Claude Dunyach. Cette anthologie comporte 10 nouvelles, ainsi qu’une préface pleine d’humour qui ouvre de façon efficace ce recueil .

 Jötnar de Jeanne-A Debats : On plonge ici dans une nouvelle fortement teintée de mythologie, principalement nordique, dont le peuple voit sa culture disparaitre face à la guerre au Christien. Un texte que j’ai trouvé efficace, bien écrite, sombre, mâtiné légèrement de Science-Fiction, qui possède son lot de rebondissements et aussi une bonne petite dose de réflexion, peut-être même un peu trop sur certains aspects, avec un léger pied-de-nez en guise de conclusion sur le mythe de la licorne. Un texte très sympathique mais qui par contre dénote complètement par rapport à la préface bourrére d’humour.

La Chasse à la Licorne d’Estelle Faye : Cette nouvelle nous fait découvrir deux aventuriers qui cherchent à capturer une Licorne. Un texte qui se révèle assez sympathique à lire, bien écrit, mais qui m’a paru manquer quand même d’effet de surprises. J’ai trouvé ça assez linéaire et prévisible ce qui est un peu dommage. cela n’empêche pas cette nouvelle de se lire facilement, mais je la classerai dans la catégorie vite lue, appréciée, vite oubliée.

Ekasrinn de Pierre Bordage : Cette nouvelle se démarque complètement par rapport aux autres puisque notre troll est un jeune caïd et la licorne une jolie jeune fille que notre héros cherche à tout prix à mettre dans son lit, de gré ou de force. Franchement l’aspect original est là, l’auteur souhaitait visiblement partir sur quelque chose de différent, sauf que voilà je ne suis jamais rentré dedans. Notre caïd tend un peu trop vers la caricature et l’histoire m’a paru trop simple et trop stéréotypée. Si encore notre héros avait une vraie prise de conscience, mais on a du mal à la voir.

Bienvenue à Magicland de Lionel Davoust : On découvre ici un troll, grand fan des licornes, qui se retrouve à travailler dans un parc animalier pour se rapprocher d’elles. Une très bonne nouvelle que nous propose l’auteur, avec une véritable réflexion sur les parcs animaliers, la liberté et la société, bien porté par les échanges entre le troll et son psy ainsi que l’évolution de leurs relations. La conclusion se révèle vraiment surprenante et intéressante. Au final j’ai passé un très bon moment avec cette nouvelle, bien écrite, portée par son humour et ses idées.

Touellerezh d’Olivier Paquet : On plonge avec ce texte dans la Bretagne médiévale où un magicien part en mission pour retrouver la fille de son seigneur kidnappée par un troll. Un texte assez classique et linéaire dans sa construction mais que j’ai tout de même trouvé sympathique à lire, bien porté par une densité historique soignée et avec quelques réflexions intéressantes. Au final pas un excellent texte, mais un divertissement agréable.

Le Troll Médecin de Silène Edgar : L’auteur nous propose avec cette nouvelle une variation sur un texte de Molière qui se révèle assez sympathique et intéressante, principalement dans le message qu’elle cherche à faire passer sur la lecture, mais surtout sur le choix des livres qu’on peut imposer à quelqu’un pour débuter. Un texte agréable qui se lit facilement, avec une dose d’humour légère, mais qui manque quand même d’un peu de mordant pour se révéler plus marquant.

Le Double Destin du Taquin de Raphaël Albert : L’auteur nous propose ici un poème et, je dois bien avouer qu’il s’agit pour moi du meilleur texte du recueil que ce soit dans sa construction ou encore le travail sur les rimes, mais aussi par l’humour, le cynisme et la fluidité qui s’en dégage. Je ne suis pas pourtant un grand fan de poésie, mais ce texte se lit très facilement et se savoure.

Les Yeux du Troll de Sophie Jomain : Sophie Jomain nous propose ici de découvrir un jeune garçon qui se fait raconter un conte par sa grand-mère. Un texte pas mauvais, enfantin, à la morale gentillette sur l’importance de l’imagination et du cœur, et qui se lit assez facilement, même s’il n’est pas non plus marquant. Finalement, je trouve qu’il détonne un peu par rapport au reste l’anthologie, ou tout du moins vis-à-vis de son placement. Je l’aurai, je pense, plus apprécié en ouverture permettant ainsi de rentrer dans ce recueil tout en douceur.

Trolls, Licornes et Bolognaise d’Adrien Tomas : L’auteur nous propose de plonger dans une univers de Fantasy Urbaine où Tia doit mener l’enquête sur un meurtre dans le milieu surnaturel. Franchement ce texte a du potentiel, je ne le nie pas, mais l’auteur tombe un peu trop dans les stéréotypes du genre de la fantasy urbaine et surtout le texte est bien trop court. En effet la résolution de l’enquête se fait un peu par magie et frustre le lecteur tant le deus ex machina est un peu dur à admettre. Quelques pages de plus aurait été appréciées. Cela n’empêche pas le texte d’avoir des qualités et qui sait l’auteur reviendra peut-être dans cet univers.

Dans la Tête de Georges Trollevitch de Sylvie Miller & Philippe Ward : Cette nouvelle, qui vient clôturer l’anthologie, nous plonge dans un univers parallèle qui lance un grand festival en honneur de l’Human Fiction. Un texte de nouveau sympathique, avec une dose d’humour et de détente agréable, malgré parfois un humour scatologique qui me laisse perplexe. Un récit qui contient de nombreuses références qui devraient toucher les habitués du festival, tout en restant accessible aux autres lecteurs, et qui offre une conclusion avec une réflexion intéressante au moment de reposer ce livre. Au final une histoire divertissante et qui se lit facilement.

En Résumé : J’attendais avec impatience de voir ce qu’allait proposer cette anthologie opposant les Trolles et les Licornes et j’avoue que, sans m’avoir offert un moment inoubliable, elle se révèle assez sympathique à lire et à découvrir. Les nombreuses variations sur le thème se révèlent souvent intéressantes voir originales, ne manquant pas de se révéler sombres, pleines d’humour, critiques, voir cyniques. Tous les textes ne sont pas au même niveau, certains ayant eu du mal à me convaincre, là où d’autres se sont révélés excellents à découvrir et sortent vraiment du lot, mais au final une anthologie 2015 plutôt agréable. C’est donc sans surprise que j’annonce que l’anthologie 2016 viendra rejoindre ma PAL l’année prochaine.

 

Ma Note : 7/10

 

Avis de mes collègues de LC : Snow, Mariejuliet.
Autres avis : Bibliocosme, …

CRAAA

Challenge CRAAA 2ème lecture

Star Ouest – Anthologie 2015 des Imajn’ère

star ouestRésumé : Les cowboys, les Indiens, les shérifs, les hors-la-loi, les saloons, les colts, les duels, les fils qui chantent et le cheval de fer, le désert et la poussière, les villes fantômes, la ruée vers l’or, vers l’Ouest, les règlements de compte dans un coral ou dans un autre, les chevaux qui galopent, la cavalerie qui arrive au dernier moment, les cactus… Pas de doute nous sommes dans un western.
Pourtant, en ouvrant ces pages, il vous faudra abandonner vos idées préconçues sur ce folklore. S’il est bien présent dans cet ouvrage, ses auteurs ont pris plaisir à la détourner pour nous offrir des textes originaux se rattachant au polar, à la science-fiction ou au fantastique, et quelques inclassables qui raviront les amateurs de littérature populaire.
Bienvenue dans le monde de Star Ouest.

Edition :

 

Mon Avis : Ah ! La conquête de l’Ouest, avec ses cow-boys, ses indiens, ses déserts, ses saloons, ses colts ou encore ses fameuses scènes de duels avec ses virevoltants, un univers que tout le monde connait un minimum. C’est donc sur ce postulat de base que le festival Imajn’ère a décidé de construire son anthologie. À défaut d’avoir pu aller à ce festival (mais un jour j’irai), il m’a été proposé de découvrir son anthologie à la couverture, illustrée par Gilles Francescano, qui se révèle, je trouve, sympathique même si un peu trop chargé à mon goût. À noter aussi que plusieurs illustrations d’illustrateurs différents sont aussi présents et viennent égayer la lecture. Ce recueil contient ainsi 19 textes.

Juarez 1911 de Marc Villard : Cette nouvelle nous fait découvrir Jim Parker qui, pour payer une dette de jeu, va accepter d’aller libérer la femme de son débiteur au Mexique en pleine révolution. Un texte plutôt sympathique, qui se lit facilement et avec un minimum de plaisir, mais qui se révèle un peu trop prévisible, linéaire et contenant parfois quelques clichés faciles. Un texte que je classe dans le vite lu, divertissant, vite oublié, mais qui permet d’ouvrir en douceur cette anthologie et de rappeler vers quoi on se dirige.

Du grabuge sur Montana de Romuald Herbreteau : On suit à travers cette nouvelle Claudia, sur une planète surnommée Montana, qui est à la recherche de papiers importants. Sa quête va l’amener à rencontrer de nombreux problèmes. Une nouvelle efficace, nerveuse, qui pose rapidement son univers pour après permettre de faire parler la poudre et les colts pour le grand plaisir du lecteur. Certes ça ne révolutionne pas le genre, mais ça se lit bien et facilement. Dommage que le dernier chapitre tombe dans le twist trop facile.

Mosquito Toast de Jeanne-A Debats : Cette nouvelle nous propose de découvrir un nouveau fragment de la vie du vampire Navarre, que je retrouve toujours avec grand plaisir. Cette fois il part en chasse de Gilles son ancien maître. Une nouvelle qui se révèle vraiment efficace, toujours bien porté par le charisme et la répartie de Navarre, un univers efficace avec son lot de magie et de divinités et à la conclusion, je trouve, pleine d’humour. Alors après, ce n’est peut-être pas la meilleure histoire du cycle de Navarre, mais elle se révèle captivante et entrainante, offrant un très bon moment de lecture.

Regarde au coin de la rue, fiston, si le clebs à trois pattes cavale à reculons de Justin Hurle : On suit dans cette nouvelle deux hommes qui débarquent dans une petite ville pour faire fortune aux cartes. Bon, je dois bien l’avouer je ne suis jamais rentré dans ce texte. L’auteur cherche à jouer la carte du texte décalé, voir absurde, sauf que voilà l’absurde, l’accroche se fait souvent selon les affinités de chacun et j’avoue que, de mon côté, je suis resté à quai ; surtout que l’épilogue me laisse plus que perplexe. Dommage.

Le shérif de Slone Street City de Francis Carpentier : Cette nouvelle nous plonge au milieu de Slone Street City à la découverte de son shérif et de ses compagnons. Une nouvelle que j’ai trouvé réussie, offrant un rythme lent et jouant sur les révélations et les twists pour mieux tenter de surprendre le lecteur le tout avec humour et ironie. L’auteur s’amuse aussi, d’une certaine façon, à prendre à contre-pied la fameuse scène de duel. Un bon moment de lecture efficace.

Bounty Hunter de Patrice Verry : Une nouvelle plus classique, qui nous fait suivre la traque menée par un chasseur de prime. Sauf qu’on va rapidement se rendre compte que quelque chose de louche se passe. Un texte pas mauvais, qui se laisse lire, mais qui a du mal à se sortir de ses archétypes et qui, en plus, offre une conclusion un peu trop facile à mon goût.

Mars prey de Jean-Hugues Villacampa : Une courte nouvelle qui se révèle très sympathique, cherchant à jouer avec le lecteur pour tenter de mieux le surprendre sur la fin, offrant un mélange habile de SF et de . Dommage que de mon côté j’avais deviné la conclusion un peu trop rapidement. Cela n’empêche pas à ce texte d’offrir un sympathique moment de lecture.

Duel à Keralam de Jérôme Nédélec : Une nouvelle vraiment intéressante qui se propose déjà de modifier le cadre en offrant une ambiance western à une histoire médiévale, tout en y ajoutant une pointe de fantastique des plus savoureuses. Un texte qui se révèle tendu, au rythme efficace et offrant des personnages intéressants qui aboutit à une conclusion des plus mordante et ironique. Un très bon texte.

Cahen crépuscule de Yaël-July Nahon : Cette nouvelle nous fait suivre Myra, qui part à la recherche de son père parti vivre dans le grand Ouest. Un texte que j’ai trouvé très réussi, plus intimiste avec cette relation tendue et ombrageuse entre une fille et son père, mais  qui n’oublie pas pour autant tout l’aspect western en offrant de nombreuses scènes de fusillades. La conclusion se révèle surprenante mais qui, finalement, colle parfaitement au récit.

Éclair Noir d’Arnaud Cuidet : Cette nouvelle va nous plonger au milieu de la transe de Nuwanda, le tout dans un univers futuriste. Un texte pas mauvais, mais comme plusieurs dans cette anthologie, a du mal à vraiment se départir de ce côté classique, malgré l’univers SF que cherche à mettre en avant l’auteur. Cela n’empêche pas ce texte de se révéler un minimum divertissant, mais rien de non plus marquant.

San City de Sylvie Jeanne Bretaud : Une nouvelle où vient se mélanger le fantastique et le western de façon assez sympathique, offrant une lecture agréable et divertissante tout en cherchant à prendre à contre-pied le lecteur sur l’intrigue. Sauf que j’ai eu du mal à voir l’intérêt de l’aspect fantastique qui, certes joue sur l’histoire, mais n’apporte pas obligatoirement grand-chose à l’ensemble.

L’aurore nous attend de Pierre Gardier : Une nouvelle qui va se révéler efficace, certes de nouveau sans surprises, mais offrant un rythme nerveux et sans temps mort où Jack, notre héros, se lance dans une vengeance. Une lecture entrainante et fluide qui se lit avec plaisir, bien porté par une ambiance sombre et captivante.

Chasseur de légende de Pierre-Marie Soncarrieu : Cette histoire nous fait découvrir un nécromant en pleine chasse d’un monstre. Un texte qui vient mélanger mythe et magie de façon intéressante et entrainante, mais qui tombe un peu trop dans la facilité. Reste la conclusion, en forme de clin d’œil que je vous laisse découvrir, mais dont il faut avoir un minimum de connaissance de la période ou western, ou faire quelques recherches sur internet.

Pique-nique chez les Indiens de Brice Tarvel : Ce texte nous fait suivre un groupe de voyageurs coincé par la faute d’une panne de leur diligence à vapeur. La variante Steampunk n’ayant pas encore été utilisée, c’est maintenant chose faite avec ce texte qui aurait pu se révéler sympathique, n’eut été ces nombreuses facilités, voir ces anomalies qui m’ont à chaque fois déconnecté du récit.

La dernière cible de Claude Jégo : Une nouvelle qui nous envoie à Quimper où de nombreux assassinats sont commis. Ce récit se veut, si j’ai bien compris, un hommage à Clint Eastwood, le tout avec une bonne dose d’ironie, sauf que j’ai trouvé que l’ensemble faisait un peu trop cliché, ce qui fait que j’ai que moyennement été emporté. Dommage, car il y avait un certain potentiel.

La cité des ombres de Patrick Ferrer : Une nouvelle qui vient lorgner vers le fantastique, légèrement angoissant, le tout avec un certain intérêt, mélangeant mythe et monstres. Un texte qui se laisse lire facilement, se révélant prenant et entrainant.

Inadaptée de Jérome Verschueren : Ce récit nous propose de suivre Kaitlin, une inadaptée de la technologie, qui avance vers l’Ouest. Un texte que j’ai trouvé très réussi et surtout original, apportant quelque chose de différent à la thématique du Western et offrant même quelques axes de réflexions qui se révèlent vraiment intéressants.

Les marionnettes de la mort d’Irène Maubreuil & Robert Darvel : Cette nouvelle nous propose de plonger au cœur d’une vengeance qui va se révéler captivante, bien portée principalement par son atmosphère tendue et nerveuse, qui fait que le lecteur se retrouve à tourner les pages avec plaisir pour en apprendre plus.

La nuit de la Calamitaine de Sarah Doke & Ayerdhal : Une nouvelle étrange que celle-ci, à la fois poétique et envoutante, nous plongeant dans un univers SF hétéroclite à suivre le destin d’une héroïne aux nombreux atouts, souvent violents. Un texte qui aussi, selon moi, cherche à offrir une réflexion sociale intéressante même si je ne suis pas sûr d’avoir tout compris.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture assez sympathique avec cette anthologie de 19 textes qui nous propose de revisiter le grand Ouest et le Western. Tous les textes ne sont pas au même niveau, certains m’ayant même laissé de marbre, mais dans l’ensemble elle se révèle plutôt équilibrée et surtout offre un panel assez large de thèmes pour contenter tout lecteur qui voudrait se lancer dans la lecture. Je regrette par contre qu’il n’y ait pas de textes véritablement marquant, même si cela n’enlève en rien l’aspect divertissant de cette anthologie.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : Ours Inculte, …

Bardes et Sirènes – Anthologie 2014 des Imaginales dirigée par Sylvie Miller & Lionel Davoust

bardes et sirènesRésumé : Ensorceleuses précipitant les marins à leur perte, ou symboles d’un amour inaccessible, les sirènes fascinent autant que les abysses dont elles sont issues. Pour ces maîtresses du chant, la rencontre du barde est inévitable ; artisans des mots et de la musique, usés par la route et les tragédies, ils tissent eux même sur le cœur des hommes leurs propres enchantements… Toutes les nuances de la fantasy sont au rendez-vous de Bardes et Sirènes : des racines médiévales du genre à notre époque désenchantée, onze rencontres épiques, émouvantes, drôles ou cruelles vous attendent !

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Depuis 2011 environ j’ai l’habitude de craquer, assez facilement c’est vrai, pour l’anthologie des Imaginales. D’une cela me permet de faire le tour des auteurs présents (d’ailleurs dommage que tous les écrivains au sommaire ne soient pas toujours présents) et de deux elle permet de découvrir une variété de textes, souvent plaisants, sur un thème bien précis. Cette année le thème choisi m’a surpris, j’avoue, il s’agit de Bardes et Sirènes. J’avais donc hâte de découvrir ces différentes nouvelles. Comme l’année dernière cette lecture a bénéficié d’une LC avec Snow et Mariejuliet, aux emplois du temps de Ministres, mais qui c’est révélé très agréable avec de bonnes discussions. À noter que ce recueil comporte au sommaire 11 nouvelles, ainsi qu’un préface qui effectue un peu le bilan de l’anthologie depuis ses débuts ; un passage de flambeau pour les prochains anthologistes .

La Boite à Musique de Carina Rozenfeld : On se retrouve dans cette nouvelle à suivre un barde qui commence à se faire une réputation grâce principalement à sa boite à musique qui reproduit le chant d’une sirène. J’avoue que j’ai trouvé cette nouvelle assez sympathique, nous proposant un récit plutôt efficace et charmant, avec aussi quelques réflexions sur le besoin de l’homme de ne pas reconnaitre le bonheur là où il est, mais plutôt passer son temps à chercher la gloire et la reconnaissance. Dommage que l’ensemble soit peut-être un peu trop gentil, surtout pour la conclusion. Je trouve que cette nouvelle ouvre bien ce recueil, offrant un texte assez doux, agréable et calme.

Plaie Etoilée de Samantha Bailly : Ce texte nous fait découvrir un barde qui possède une drôle de plaie étoilée sur le front. Je suis plutôt mitigé sur ce texte, pourtant dans l’ensemble je l’ai apprécié, mais voilà pour moi il y avait énormément de potentiel que l’auteur ne fait finalement qu’esquisser, comme par exemple cette plaie sur le front ou encore les fameuses « histoires » misent en flacons, l’ensemble aurait pu apporter tellement plus que ça en est légèrement frustrant. Maintenant cela n’empêche pas ce texte de se révéler sympathique à lire, bien rythmé et quand même efficace, amenant le lecteur vers une conclusion certes sans surprise mais intéressante.

Tant que nous Demeurons Ensemble de Yann de Saint-Rat : Cette nouvelle se révèle assez intéressante sur certains points, nous faisant découvrir des sirènes guerrières qui kidnappent régulièrement des humains pour en faire des esclaves ou comme réserve de nourriture. J’avoue que l’idée de transformer les sirènes en monstre guerrier plutôt qu’en tentatrice par leurs charmes ou leurs voix m’a paru intéressant, faisant des humains du bétail apeuré, mais le reste se révèle très (trop) classique j’ai trouvé, avec une conclusion qu’on voit venir dès le début. Un texte tout de même agréable, mais qui, comme les précédents, a du mal à complètement m’emporter et à se dégager.

La Tête de Singe d’Estelle Faye : J’ai énormément apprécié cette nouvelle, sûrement selon moi une des meilleures du recueil, nous proposant de découvrir la fuite d’une jeune fille qui va faire face à de nombreux obstacles. La force du récit est, cette fois, de ne pas mettre le barde et la sirène au milieu de l’intrigue, mais comme simple élément d’évolution pour l’histoire. L’intrigue joue avec le lecteur, l’amenant vers des fausses pistes, des rencontres déroutantes, pour mieux rebondir et happer le lecteur. L’univers mis en place par son aspect mythologique est clairement dense et soigné, avec cette originalité sur les sirènes, et le tout est magnifiquement porté par une plume que j’ai trouvé superbe et sensuelle. Les personnages se révèlent intéressants et surprenants par bien des aspects. Certes l’ensemble reste, sur certains aspects, ouvert, mais je trouve que cela ajoute du charme au récit et à l’imagination. Une nouvelle réussie.

Au Bar des Sirènes de Frédéric Petitjean : J’avoue, je n’ai pas du tout accroché à ce texte. Il nous fait découvrir un barde solitaire dans un univers ou les êtres de légende disparaissent de plus en plus. Le début se révélait pourtant sympathique, proposant une vision du monde féérique pleine d’ironie et de perdition, mais l’ensemble se révèle très rapidement trop simpliste et surtout un peu trop guimauve et rose bonbon à mon goût. De plus j’avoue que certaines réactions de personnages m’ont paru des plus étonnantes et déroutantes. L’univers décrit par l’auteur m’a aussi paru un peu trop surfait, un peu trop cinéma hollywoodien je pense, ce qui n’est pas illogique vu que l’auteur a travaillé sur des séries américaines, mais qui ne m’a pas accroché plus que cela. Dommage.

La Mise en Pièces de Maïa Mazaurette : Comme souvent l’auteur nous propose une nouvelle qui se révèle efficace, entrainante, sanglante, sombre et pleine de surprises et de rebondissements. On suit ici un barde, amant d’une reine sanguinaire et décadente, qui lui conte une histoire sur les sirènes, mais qui est dans l’attente de quelque chose de bien particulier. La tension monte lentement au fil des pages, de l’attente du héros et des révélations qui se dévoilent, pour mieux captiver le lecteur, le dérouter, et même si la conclusion est devinable dans les grandes lignes ça ne l’empêche pas de se révéler percutante et surprenante. La caractérisation des personnages est bien réussie, qu’on les apprécie ou pas on tourne les pages avec envie de savoir ce qui va leurs arriver. Un texte que j’ai trouvé au final très réussi, bien porté par une plume vive et efficace.

Tant qu’il y Aura des Sirènes de Régis Goddyn : Cette nouvelle m’a un peu dérouté par certains aspects et, j’avoue, au final j’en ressors avec un sentiment mitigé même si plutôt positif. En fait j’ai trouvé que les idées sont là avec ce concept de nous présenter les sirènes comme en voie d’extinction dans un monde futuriste qui se délétère, mais voilà la présentation, sur trois lignes temporelles, m’a paru par moment trop brusques, manquant parfois de logique et le style ainsi que la narration m’ont paru par moment un peu trop hachés pour complètement m’accrocher. Au final un texte pas mauvais, plein de potentiel, mélange des genres, avec de bonnes idées et des réflexions intéressantes sur l’écologie, mais qui sur la forme m’a parue un peu trop bancal pour complètement me happer.

Le Chant des Autres de Mélanie Fazi : L’auteur, comme à son habitude, nous propose ici un texte que j’ai trouvé excellent et magnifique. Une nouvelle clairement originale, principalement par sa représentation du barde et de la sirène qui se révèle franchement surprenante, accrocheuse et passionnante dans un univers de fantasy urbaine qui se révèle passionnant et très intéressant à découvrir avec ses règles et ses limitations. Surtout une nouvelle poignante, touchante portée par des personnages qui se révèlent profondément humains avec leurs joies et leurs souffrances, souvent remplis de colère et de douleurs, qui doivent faire des choix. J’ai de nouveau été emporté par la plume poétique, pleine de finesse et sensible de l’auteur. Elle rentre clairement dans les meilleures nouvelles du recueil.

Le Chant du Solstice de Pierre Bordage : On retrouve ici une nouvelle que j’ai trouvé très intéressante, où on découvre un barde en manque d’inspiration, qui doit pourtant effectuer le grand chant du solstice. Mais tout va changer pour lui quand les villageois vont capturer une sirène. Un texte simple et qui se révèle efficace avec son lot de rebondissements et de retournements de situation qui font qu’on tourne les pages pour découvrir la suite même si dans l’ensemble il se révèle assez linéaire. La plume de l’auteur se révèle entrainante et efficace et les personnages offrent leur lots de surprises. Par contre, ce qui dessert un peu cette nouvelle c’est son positionnement dans l’anthologie, elle aurait gagné à être plus vers le début selon moi, et aussi, peut-être, un léger manque de profondeur dans l’ensemble.

Ci-gît mon Cœur d’Anne Fakhouri : Une nouvelle que j’ai trouvé réussie, qui nous propose de découvrir un barde qui par « chevalerie » va se retrouver à aider une sirène dont il est tombé amoureux. Mais tout n’est pas toujours ce que l’on croit. L’ensemble se révèle très bien rythmé, haletant, qui se lit assez facilement, rapidement et avec plaisir, qui happe doucement le lecteur au fil des pages pour lui donner l’envie d’en savoir plus aboutissant alors à une conclusion qui risque d’en surprendre plus d’un tant j’ai trouvé que la révélation finale était inattendue, décalée, cruelle et surtout terriblement efficace. L’ensemble se révèle maîtrisé et bien porté par une plume rythmée et haletante et où les personnages ne sont pas toujours ce qu’ils paraissent être.

Le Guetteur de Nuages de Thomas Geha : Cette nouvelle nous plonge dans un univers où les nuages sont des ennemis envahisseurs et où un barde utilise son chant pour les faire disparaitre. Mais un jour un nuage différent et beaucoup plus résistant apparait. Un texte qui m’a paru intéressant, vif et entrainant à travers cette possibilité, en méditation, de pénétrer dans les nuages et alors les faire résonner grâce au chant pour les dissoudre. L’idée de la sirène se révèle clairement originales et surprenante. Le texte possède aussi une certaine musicalité qui m’a bien accroché, ainsi qu’une légère dose d’ironie avec ce passage sur la sagesse des anciens et la fougue des plus jeunes. Là où j’ai un peu décroché c’est dans la conclusion, l’auteur ayant pris le parti pris d’offrir une sorte de happy-end, c’est un choix, mais je me dis qu’au vu du récit un final peut être un peu nuancé aurait apporté un plus à l’ensemble. Au final un texte agréable et efficace qui se lit bien.

 

Je dois bien avouer que j’ai trouvée cette cuvée 2014 un peu en dessous que celle des années précédentes. Il y a bien quelques textes qui sortent du lot mais les autres se révèlent soit simplement sympathiques sans être vraiment marquants, soit ne m’ont pas complètement accroché. Il faut aussi dire que le sujet était peut-être un peu particulier, pas obligatoirement le premier qu’on pense en parlant Imaginaire. Alors attention la lecture de ce recueil se révèle tout de même agréable et m’a aussi permis de découvrir de nouvelles plumes, juste que dans l’ensemble je l’ai trouvé un petit peu moins accrocheuse que les années précédentes.

En Résumé : J’avoue que j’avais hâte de voir ce que la cuvée 2014 allait bien proposer avec ce sujet sur Bardes et Sirènes, mais voilà, une fois la dernière nouvelle terminée je dois bien avouer que je l’ai trouvé légèrement en-dessous des années précédentes. Alors attention l’anthologie ne se révèle pas mauvaise pour autant et se révèle agréable à lire, avec quand même la présence de quelques textes qui sortent franchement du lot, mais le reste se révèle soit juste sympathique sans non plus être très marquant, soit ne m’ont pas complètement accroché malgré la variation d’idées sur le sujet. Cela vient peut-être aussi justement du choix du sujet. Cela ne m’empêchera de faire entrer dans ma PAL l’anthologie l’année prochaine.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Les avis de mes collègues de LC : Snow, Marijuliet.

Naissance : Anthologie – Collectif

naissance anthologieRésumé : Recueil illustré de quatre images, l’anthologie Naissance vous propose huit nouvelles dans des genres différents :
Anticpation
Science-Fiction
Epouvante/Horreur
Thriller

Edition : Cyngen

 

Mon Avis : J’avoue, avant ma lecture de ce recueil, je ne connaissais pas du tout cette maison d’édition qui cherche à faire découvrir de jeunes auteurs de l’imaginaire. J’ai donc eu la chance de pouvoir découvrir ce livre qui regroupe huit nouvelles autour du thème de la naissance. Je dois bien avouer que les illustrations, que ce soit celle de couverture ou celles séparant chaque genre, se révèlent vraiment sympathiques.

Le Sang des Inférieures de Anne Feugnet : On se retrouve avec cette nouvelle dans un monde futuriste où notre héros se réveille sans mémoire et forcé à travailler pour évoluer vers le monde d’en haut. Une nouvelle sympathique qui offre un monde post-apocalyptique intéressant et qui se base sur des réflexions, certes déjà-vu tel que la supériorité de certains sur d’autres ou encore sur les notions d’environnement, qui se révèlent efficaces. Le style froid et neutre est à double tranchant, permettant d’offrir un monde et une société glaciale, mais empêchant de s’attacher aux héros. Un texte sympathique qui aurait pu être meilleur s’il y avait eu un travail d’édition plus poussé, en effet l’auteur plonge trop dans les descriptions, ce qui parfois est inutile et se révèle frustrant, mais aussi offre un peu trop de répétitions, retrouver 3 à 4 fois par pages le prénom du héros c’est trop. Un texte tout de même agréable.

Lucy de Gaëlle Dupille : Bon, j’avoue, je ressors mitigé de ma lecture de cette nouvelle. J’ai bien aimé le point de vue original que nous propose l’auteur en nous offrant comme narrateur le fœtus qu’est Lucy. De plus l’auteur crée quelque chose de vraiment intéressant autour de cette « naissance » avec cette histoire de vaccin qui va dégénérer où l’auteur reprend les aspects des zombies, mais aussi de la perte totale de procréation. Le background est vraiment intéressant et donne envie d’en savoir plus. Alors bien sûr quelques aspects ici ou là paraissent trop tirés par les cheveux, mais là où m’a un peu perdu l’auteur c’est, d’un point de vue personnel, quand elle s’est mise à mélanger l’aspect religieux à tout ça, cherchant trop la surprise finale qui viendra estomaquer le lecteur. J’ai trouvé cela de trop.

L’Enfer dans les Yeux de Nicolas Saintier : Je ressors de ma lecture de cette nouvelle avec un sentiment assez moyen, la faute à une première partie beaucoup trop stéréotypée. On suit dans ce texte Norman, enfant non désiré, rejeté par ses parents et ses professeurs qui, bien entendu, va finir dans le gothique, devenir fan des vampires et se retrouver considéré comme gay, car différent. Comme je l’ai dit énormément de clichés dans ces premières pages selon moi, que j’ai trouvé en plus assez mal amenés, trop brusques. Puis arrive cette conclusion, ce rêve brisé qui va pousser notre héros à bout, offrant une fin que j’ai trouvé réussi et efficace, mais qui ne sauve pas non plus complètement l’ensemble, dommage. Par contre, avis personnel, le thème épouvante/horreur est mal choisi pour cette nouvelle.

Cynogenèse de Selène Meynier : Cette nouvelle traite de la naissance de façon un peu spéciale, à la façon Alien le film. En effet on suit le parcours d’un homme qui a été parasité, ainsi que de l’être qui se développe à l’intérieur de lui. Concernant le côté glauque et sanglant, rien à redire, l’auteur s’en sort bien avec des descriptions réussies, sanglantes et percutantes. Côté histoire et sentiment l’auteur a un peu plus de mal. On ne s’accroche jamais aux héros et, j’avoue, j’ai eu du mal à croire au rejet du héros par les siens. Une histoire correcte qui vaut le coup pour sa partir horreur réussie; mais qui, à mon goût, est vite lue vite oubliée.

Le Jour où tu es Née de Caroline Rochas : Cette nouvelle nous raconte l’histoire d’un généticien qui travaille dans un laboratoire et qui un jour se retrouve coincé à l’intérieur avec une jeune fille inconnue qui n’est pas venue là par hasard. L’idée de départ se révèle intéressante et plutôt bien amené par l’auteur, cherchant à jouer avec le lecteur, faisant monter la tension au fur et à mesure des surprises révélés. Mais des dialogues un peu plat, des révélations trop rapides, une réflexion sur l’éthique un peu poussive et une conclusion beaucoup trop ouverte ont fait que je n’ai pas plus accroché que cela à ce texte.

Le Projet Janus de Robin Maillard : J’ai bien apprécié cette nouvelle qui nous plonge dans l’histoire de scientifiques qui cherchent à démontrer la possibilité de la téléportation. Une histoire de SF qui essaye de jouer avec la hard-science, tout en restant assez soft, reposant sur les mathématiques de Pythagore et de l’anti-terre et qui se révèle vraiment intéressante. Un texte efficace bien rythmé et porté par une héroïne assez charismatique, forte qu’on se plait à découvrir. Mon seul regret et que le tout soit finalement très prévisible, mais rien non plus de dramatique.

Alchimie Humaine de François Cedelle : J’ai bien aimé ce texte qui nous offre une histoire policière sur fond de psychopathe un peu mystique. L’auteur sait parfaitement jouer avec la tension et les rebondissements pour que le lecteur reste accrocher à ce récit et se retrouve à tourner les pages pour en découvrir la conclusion. Une conclusion qui se révèle vive et percutante. Un mélange d’action et de surprises efficace et bien porté par des personnages intéressants à découvrir. Je reprocherai juste une sorte de triangle amoureux, ainsi que des éléments fantastiques qui ne servent à rien dans ce récit, mais rien de bien dérangeant non plus.

La Chose de Muriel Georges : Surement l’un des récit les plus angoissant du recueil. Cette nouvelle nous propose de plonger dans la vie d’une héroïne qui a été agressée, s’est retrouvée enceinte et cherche à se venger. Un texte vraiment sombre, violent à la tension palpable tout du long, qui nous plonge dans la vision d’enfer du personnage principal sans jamais non plus tombé dans le voyeurisme ou le trop sanglant. Un texte que j’ai trouvé réussi, prenant et surprenant.

 

Au final on retrouve ici un recueil assez disparate au niveau des textes, certains m’ayant vraiment accrochés là où d’autres m’ont laissé assez perplexes voir de marbre. Il y a tout de même, selon moi, quelques plumes qui se détachent du lot et qui méritent d’être découvert. Un travail d’édition plus poussé sur certains textes aurait peut-être pu aussi gommer certaines lacunes.

En Résumé : J’avoue ressortir de ma lecture avec un sentiment plutôt mitigé tant les textes se sont révélés hétérogènes. Certains des textes ont réussi à me convaincre et à me passionner, là où d’autres ont beaucoup trop peiner à me faire entrer dans leurs univers voir même ne m’ont pas accrochés. Il faut dire que pour beaucoup ce sont de jeunes auteurs méconnus et le tout manque peut-être aussi de travail d’édition. Le Thème principal de la naissance est bien respecté et se révèle présenté de façon assez large, allant de la simple naissance classique à la naissance d’une planète, évitant ainsi les répétitions. Au final, certains auteurs sortent du lot et méritent d’être découverts selon moi. Maintenant à vous de voir.

 

Ma Note : 5,5/10

 

chalengeChallenge JLNN 21ème lecture

Les Coups de Coeur des Imaginales – Anthologie dirigée par Stéphanie Nicot

les coups de coeur des imaginalesRésumé : Dirigée par Stéphanie Nicot, cette anthologie rassemble les dix écrivains français distingués, depuis 2004.
Retournez dans le Vieux Royaume avec Jean-Philippe Jaworski, alors que les morts semblent se relever sur les champs de bataille ; marchandez avec Sire Cédric et le père d’Eva Svärta, un commerçant albinos qui saura combler jusque vos plus étranges désirs ; plongez au cœur de Narthécia en compagnie de Samantha Bailly, une cité encerclée de forêts dangereuses où la justice passe par l’empathie ; accompagnez Jérôme Camut dans un petit village des Pyrénées où la vie semble s’être arrêtée à la fin du xixe siècle ou partez avec l’héroïne demi-elfe de Rachel Tanner au Kosovo enquêter sur un trafic d’organes…

Edition : Actu SF

 

Mon Avis : Depuis plusieurs années maintenant je repars avec l’anthologie des Imaginales que je lis même en mini Lecture Commune. Mais cette année fut une année un peu spéciale, car une seconde anthologie a été publiée sur les coups de cœur des Imaginales. Chaque année, le festival désigne son auteur coup de cœur, cette anthologie reprend donc tous ses auteurs et nous permet de les découvrir ou redécouvrir. Ce recueil contient dix nouvelles, une par auteur. À noter que la présentation de chaque texte est vraiment intéressante avec une préface nous expliquant pourquoi l’auteur a été désigné comme coup de cœur et une postface où l’auteur raconte la naissance de son texte. Concernant l’illustration de couverture, par contre, je reste perplexe.

Une Simple Promesse de Thierry Di Rollo : Voilà une nouvelle qui vient nous présenter Wilbur, sorte de chevalier immortel, qui va trouver un ermite pour l’aider à réaliser une promesse. On retrouve ici une nouvelle sombre, nostalgique, emplie de tristesse et de mélancolie. L’univers se révèle vraiment et donne envie d’en apprendre plus. Mon seul regret et que finalement l’histoire soit très classique dans son déroulement et sans véritable surprise.

Le Secret de Parsigou de Jérôme Camut : Cette nouvelle va nous faire découvrir le village de Parsigou, lieu étrange où les habitants vivent d’un point de vue technologique avec un siècle de retard et paraissent avoir une longévité hors-norme. Un récit, mélange des genres, qui se révèle bien mené, cynique, efficace et qui nous offre aussi pas mal de réflexions comme par exemple l’influence de la nouvelle technologie qui va pousser ce village a faire un choix, ou encore l’influence de son petit confort. Une nouvelle réussie et qui m’a surpris par rapport aux autres écrits que je connais de l’auteur.

Le Chirurgien de Erik Wietzel : Une nouvelle fantastique qui se révèle plutôt efficace, qui parle d’un chirurgien qui se retrouve à subir les opérations qu’il mène. Un texte sympathique qui se lit vite et bien et offre un agréable moment même si parfois un peu trop froid à mon goût. Mon regret est que, je ne sais pas pourquoi, je croyais que les nouvelles étaient toutes inédites, hors ce texte je l’avais déjà lu il y a des années, car disponible gratuitement sur le blog de l’auteur, ce qui m’a un peu frustré.

La Stratégie du Chasseur de Rachel Tanner : Une nouvelle qui nous emmène au Kosovo où l’héroïne, une demi-elfe, va se lancer dans une mission pour récupérer une juge qui se trouve en danger. Un texte qui vaut surtout pour son impact politique sur la situation au Kosovo dont les médias ne parlent peu. Un message percutant, dommage que j’ai, au final, moyennement accroché sur la forme où tout va trop vite, se révèle sans surprise et où l’héroïne se sent obligé d’avoir un avis sur tout. Je ressors mitigé de ma lecture de ce récit.

Trois Renards de Mélanie Fazi : Pour moi sûrement l’un des meilleurs textes de ce recueil et où Mélanie Fazi confirme tout le bien que je pense de sa plume. Un texte subtil qui nous parle d’une femme, musicienne, qui est plongée dans une relation destructrice. Un texte vraiment efficace, surprenant et magique le tout porté par un style vraiment poétique et captivant. Le lecteur est happé par cette héroïne à la vie dure et compliquée, le tout dans une ambiance féerique, triste et qui délivre un message fort ainsi qu’une conclusion pleine de mystère et de liberté. L’apparition du fantastique se révèle toujours aussi réussi et cohérent.

Profanation de Jean-Philippe Jaworski : Cette nouvelle rentre aussi dans les réussites de ce recueil. Elle nous plonge dans le procès d’un pilleur de cadavre sur les champs de bataille. Le héros essaye tant bien que mal de se défendre des accusations qui lui sont portées. Un texte toujours aussi magnifiquement porté par un style et un travail d’écriture fascinant, mais qui offre aussi une histoire passionnante, cynique et pleine de surprises.

Séréna de Sire Cédric : Un court texte ou un homme riche passe un contrat avec un trafiquant pour lui trouver un quelque chose d’introuvable. L’auteur revisite ici de façon sympathique l’idée du pacte qui tourne à l’horreur, tout en proposant de découvrir le père d’Eva, personnage récurent des romans de l’auteur. Agréable à lire, sans non plus être exceptionnel.

La Nuit sur le Plateau de K’fên de Charlotte Bousquet : Dans cette nouvelle l’auteur nous propose de suivre une femme qui tente de fuir un mariage arrangé, un mari dominateur et violent. J’avoue n’être jamais vraiment rentré dans ce texte, l’histoire se révélant une fuite classique, sans surprises et l’héroïne n’arrivant jamais vraiment à m’accrocher. De plus la conclusion m’a laissé perplexe, reposant sur un Deus Ex Machina dont je n’ai pas tout compris et aboutissant de façon tellement brusque que je me suis demandé s’il ne me manquait pas des pages.

Derrière les Barreaux de Lionel Davoust : Encore une excellente nouvelle qui nous propose ici de mieux comprendre la vie et la quête d’un autiste qui a été soigné par des dauphins. Un texte vraiment troublant, touchant avec un héros poignant, ou les sentiments et les émotions affleurent et qui happe le lecteur pour l’embarquer dans sa vie. Une histoire qui possède aussi une certaine dureté, nous présentant un monde surprenant et qui pousse à réfléchir, le tout teinté d’environnement.

Élixir de Samantha Bailly : Ce texte nous plonge dans un univers qui se sert d’empathes pour déterminer la vérité et juger les gens. Un texte vraiment sympathique, bien écrit et foisonnant, jouant sur la notion de liberté, mais aussi sur l’aspect de la psychologie. Un texte qui, certes, ne révolutionnera pas le genre et possède un aspect de déjà-vu, mais qui offre un agréable moment de lecture et un univers que j’espère retrouver dans d’autres textes de l’auteur.

 

Au final une anthologie qui se révèle vraiment agréable à lire, mais dont je regrette un peu l’absence de véritable ligne directrice. En effet l’imaginaire est, certes, très présent dans ce livre, mais on peut y retrouver aussi bien du fantastique que de la SF, de la Fantasy ou encore du thriller. C’est dommage on a un peu l’impression de sauter d’un texte à l’autre, mais loin d’être vraiment problématique ou bloquant non plus.

En Résumé : J’avoue avoir passé un agréable moment de lecture avec cette anthologie qui nous permet de découvrir, ou redécouvrir, les coups de cœur des Imaginales depuis leur création. Alors, certes, tous les textes ne sont pas au même niveau, certains se révélant excellents là où d’autres n’ont pas réussi à m’accrocher, mais dans l’ensemble un recueil de nouvelles qui s’est révélé très sympathique à lire. J’ai retrouvé avec plaisir des auteurs que j’apprécie j’ai aussi découvert certains auteurs sous un jour nouveau. Dommage par contre qu’aucun véritable thème n’ait été défini, ce qui donne l’impression de passer d’un style à l’autre selon les nouvelles et le tout sans aucune véritable ligne conductrice.

 

Ma Note : 7/10

Autres avis : Ptitetrolle, Xapur, ptitelfe, Vert, Tigger Lilly, …

chalengeChallenge JLNN 19ème lecture

Trolls & Légendes l’Anthologie, Semi-Hommes – Dirigée par Denis Labbé & Valérie Frances

anthologie semi-hommeRésumé : Sept textes furent confiés aux auteurs, maîtres dans l’art des mots, Sept dessins le furent aux illustrateurs, seigneurs du graphisme, Une couverture pour l’esthétique de l’ouvrage, un thème pour canaliser imagination et création : autour d’un festival où règnent toutes les fantasy. Une anthologie pour les rassembler tous, une anthologie pour les dénicher, Une anthologie pour les consacrer tous et par l’encre et le papier . les relier, au festival Trolls & Légende où s’étend le pouvoir de l’imaginaire. Sept illustrateurs et sept auteurs parmi les plus grandes figures de l’imaginaire. Tous réunis pour illustrer le thème des semi – hommes

Edition : Asgard

 

Mon Avis : Lors du dernier festival de Trolls & Légendes je suis passé plusieurs fois devant cette anthologie qui était la toute première mise en place par le festival en associations avec les éditions Asgard. J’ai quand même longtemps hésité avant de me laisser tenter par ce recueil, le sujet des Semi-Hommes étant un sujet vu et revu, j’avais un peu peur d’être déçu, mais vu que j’ai déjà pris les anthologies des Imaginales et des Utopiales autant tenter sa chance aussi avec celle là. Concernant la couverture, illustrée par Mathieu Coudray, je la trouve assez sympathique même si vraiment très classique.

Ale Wisp Nick de Pierre Dubois : Voilà une nouvelle qui nous raconte l’histoire d’un esprit diablotin et qui va un jour se venger en faisant des blagues. On sent, à travers le récit, que l’auteur possède une très grande connaissance sur le monde féerique, ses règles et tout ce qui tourne autour de ces êtres. L’auteur a donc décidé de présenter son histoire à la façon d’un conte, et tout y est, que ce soit sur la forme ou le fond. Pourtant, je suis loin d’avoir complètement accroché à l’histoire. Le conte peut être soit raconté de façon orale soit écrit et, je pense,  parfois, un conte raconté mis par écrit y perd beaucoup; c’est ici le cas. Les blagues de Ale Wisp Nick se seraient révélées passionnantes conter oralement et porté avec emphase par la voix, mais par écrit l’histoire de ces petites blagues se révèlent juste sympathique.

Le Monstre de Shaerten de Olivier Peru : Cette nouvelle se situe dans l’univers de Martyrs, mais bien des années avant l’histoire du roman. C’est l’histoire de deux gnomes qui vont élever un dragon. L’histoire sur le fond se révèle assez sombre, manipulatrice et cynique, nous présentant, certes de façon assez simple, la fourberie et la cruauté des semi-hommmes. Mais voilà, sur la forme j’avoue ne pas avoir complètement accroché à l’histoire l’auteur cherchant à nous présenter l’histoire tel un conte alors qu’on sent bien que ce n’est pas trop son domaine de prédilection. De plus, mettre ce conte après celui de Pierre Dubois, qui, pour lui, le conte est sa passion, y joue aussi pour beaucoup dans la différenciation des deux textes.

Vous Serez Immortelle d’ Emmanuelle Nuncq : L’auteur vient nous offrir ici l’histoire d’une poupée humaine qui a la vie éternelle, du moins tant que quelqu’un est là pour la réparer. J’avoue que ce texte possède une mélancolie vraiment intéressante et la plume de l’auteur joue énormément dans le fait qu’on se laisse entrainer par cette histoire. Mais voilà il manque, à mon avis, certains aspects qui permettraient de mieux comprendre le choix final de l’héroïne, peut être que l’auteur a eue un peu peur du format Nouvelles et ne s’est concentré que sur le fil de vie de sa poupée en mettant de côté les évènements qui la font évoluer et la rendre « plus sage ».

Prédatrice de Mathieu Gaborit : L’auteur nous offre ici une nouvelle sombre, violente et plutôt efficace avec l’histoire simple d’un couple qui, pour se reconquérir l’un pour l’autre, partent en vacances et se retrouvent dans un hôtel pour une fête un peu particulière. L’auteur joue vraiment avec le lecteur nous offrant une histoire assez surprenante pleine de rythme et de surprises avec son lot de magie et de mystères. Mais voilà il y a quand même un ou deux points qui m’ont dérangé principalement dans la différenciation hommes / femmes, à croire que toutes les femmes sont des papillons et tous les hommes des prédateurs et l’histoire m’a paru assez linéaire.

Quarante-Huit pour Cent de Adrian Thomas : Cette nouvelle se situe dans l’univers du Sixième Royaume et vient nous parler des changeurs, de la façon dont ils ont été crées. Un texte intéressant, cruel et sauvage qui vient nous montrer la vérité sombre sur cette race à part dans le roman de l’auteur. L’auteur joue bien sur les sentiments et les émotions des personnages qui ne manquent pas de toucher le lecteur, mais voilà l’histoire se révèle sans véritable surprise et un peu linéaire surtout vu que j’ai déjà lu le sixième royaume.

Une Surprise de Petite Taille de Simon Sanajuhas : L’auteur nous est présenté comme étant influencé par un auteur comme Howard, ce qui se ressent dans l’histoire. On retrouve un guerrier, dans un tournoi, qui va devoir battre tous ces adversaires pour devenir chevalier. Une histoire simple, mais plutôt efficace avec en conclusion une surprise pleine d’humour et de cynisme. Mais voilà même si l’histoire se laisse lire de façon sympathique elle manque quand même de puissance, de surprises et surtout un peu de profondeur je trouve. Cela n’empêche en rien cette histoire de se révéler divertissante malgré son côté simple.

Babillante Babiole de Nathalie Dau : Comme tout semi-homme qui se respecte, à chaque anniversaire on se fait des cadeaux, mais ici le cadeau sera bien surprenant. L’auteur a décidé de nous offrir une histoire pleine d’humour, de malice et le tout qui aboutit à une conclusion efficace et pleine d’esprit. Un texte peut-être un peu court, mais qui ne manque pas de charme et d’attrait et dont l’auteur arrive à en tirer le maximum.

 

Je reste sur un sentiment mitigé après avoir fini cette anthologie, une lecture plutôt moyenne sans non plus être complètement mauvaise. Au final j’ai plus eu l’impression de lire des textes de découvertes, qui pourraient permettre de faire découvrir la fantasy aux novices, plutôt que des textes pour tout lecteur de fantasy. Peut-être que c’était le but de l’anthologie, en tout cas pour moi, même si la lecture ne s’est pas révélé complètement mauvaise, elle ne m’aura pas marqué non plus. Aucun texte n’a non plus vraiment réussi à sortir du lot. Par contre, concernant les illustrations je dois dire qu’elles se sont révélées vraiment plaisantes.

En Résumé : J’avoue ne pas avoir complètement accroché à la lecture de cette anthologie qui m’a offerte au final une lecture plutôt moyenne. Il faut dire que le sujet, étant un classique de la fantasy, il n’était pas obligatoirement simple de se l’approprier. On retrouve sept textes qui offrent une vision différente du semi-homme, mais qui n’arrivent jamais complètement à convaincre et paraissent un peu trop simple. Comme si les écrivains cherchaient plus à offrir des textes de découvertes pour un lectorat novice que des textes pour tout public. Je ne suis pas vraiment déçu non plus de ma lecture, car les nouvelles restent un minimum plaisantes à lire, mais voilà aucun texte ne m’a vraiment marqué. À noter par contre les très belles illustrations qui viennent égayer ce recueil.

 

Ma Note : 6/10

 

chalengeChallenge JLNN 9ème lecture

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