ex machinaRésumé : Bienvenue à bord de l’Ex machina !
Notre plan de vol comportera quatorze étapes dans les fumées de vapeur où tout participe de la machine : prothèses, automates humains et animaux, et même dragons, engins volants, flottants, submersibles…
Le voyage nous conduira depuis les toits de Paris jusqu’aux étranges Royaumes d’Égypte, en passant par les territoires américains et les confins de l’empire spatial britannique.
Sachez que cette croisière n’est pas seulement géographique : nous y explorerons des XIXe siècles uchroniques et féeriques, mais aussi des anticipations angoissantes et des passés parallèles.
Les rêves eux-mêmes n’y échappent pas…
Alors, qu’attendez-vous pour embarquer ?

Edition : Elenya

 

Mon Avis : J’ai fait rentrer ce livre dans ma PAL, il y a plusieurs mois maintenant, tout d’abord attiré par la couverture, illustrée par Mathieu Coudray, que je trouve franchement réussie. Ensuite, j’avoue, qu’un recueil collectif de nouvelles steampunk a le don de ne jamais me laisser indifférent. J’ai donc facilement craqué pour ce livre qui, comme souvent, a par contre attendu un petit moment dans ma PAL grandissante, de bénéficier d’un bon de sortie. A noter qu’il s’agit de l’anthologie officielle de l’édition 2014 du salon fantastique et qu’elle comporte 14 nouvelles.

Outis Emoï Onoma de Fabien Clavel : Le premier texte de ce recueil revient au parrain du salon, Fabien Clavel, qui nous propose une nouvelle avec un mélange de mythologie grecque, de mythe littéraire et de rouages. L’auteur joue assez facilement avec le lecteur jusqu’à nous amener à une fin que j’ai trouvé  intéressante, venant ainsi lier deux mythes inattendus. C’est bien écrit et les personnages ne manquent pas d’intérêt dans ce monde en pleine changement, mais voilà j’ai trouvé que le texte manquait peut-être légèrement de « force » pour clairement s’imposer, surtout par rapport à d’autres textes que j’ai lu de l’auteur. Une bonne histoire tout de même, qui se révèle très plaisante à lire.

Manifestation de la Quintessence d’Anthony Boulanger : Cette nouvelle nous emmène à la préparation de l’exposition universelle de 1889 à Paris où un descendant de Vidocq va devoir résoudre une série d’attentats. Une enquête qui se révèle franchement percutante, jouant énormément sur les rebondissements et les révélations avec une fin surprenante et frappante. Sauf que voilà j’ai trouvé le texte trop court, l’auteur développe beaucoup d’idées intéressantes qui ne restent qu’au stade embryonnaire. De nouveau un bon texte, incisif, qui se lit avec grand de plaisir.

L’Avaleur de Nuages de Tiphaine Levillain : Cette nouvelle nous fait découvrir Panaille, un lutin qui c’est donné pour but d’inventer une machine qui lui permettra de rejoindre le royaume du ciel. Sauf que sa machine ne laisse pas certains investisseurs indifférents. Une nouvelle gentillette, offrant un texte qui n’a, selon moi, rien de révolutionnaire, parfois un peu simpliste et linéaire, mais qui se lit tout de même avec un minimum de plaisir. La fin est aussi peut être un peu trop happy end à mon goût. A entrer dans le vite lu, un minimum apprécié, mais vite oublié.

De Rouages et de Sang d’Emilie Milon : On suit ici une équipe de mercenaire qui ont pour mission de traquer des chirurgiens qui posent des greffes mécaniques sans autorisations. Sauf que leur dernière mission ne va pas se passer comme prévu. L’auteur manie bien la tension de son récit, offrant ainsi un rythme haletant et efficace  ainsi qu’une ambiance sombre, où l’on tourne les pages avec l’envie d’en apprendre plus. Rien de révolutionnaire dans cette traque, mais quelques bonnes surprises sur la fin percutante. Dommage que l’ensemble manque peut-être de densité, principalement dans son univers. Un texte qui au final se révèle sympathique.

Le Dragon Mécanique de Doris Facciolo : On plonge ici dans une nouvelle teintée de fantasy et SF, nous proposant des héros qui, dans un monde qui a survécu à une guerre destructrice, se lance dans une quête pour rencontrer un dragon. Un voyage assez classique dans sa construction, mais qui se révèle plutôt réussi, accrocheur, bien porté par des personnages que j’ai trouvé intéressants et efficaces. La fin, certes un peu convenu, colle parfaitement au récit. Je regretterais par contre un côté un peu trop « classique » dans la plume de l’auteur. Une bonne nouvelle qui se lit avec plaisir.

Le Fabuleux Royaume du Prêtre Jean de Danny Mienski : Ce récit nous fait découvrir un missionnaire qui se lance dans une grande quête. J’ai eu un petit soucis avec cette nouvelle, en soit elle n’est pas mauvaise, mais elle n’a pas non plus réussi à me convaincre complètement. L’auteur vient ainsi mélanger fait historiques, mélanges de cultures et de religions et le tout avec une petite dose de Steampunk sauf que l’ensemble m’a paru légèrement trop foisonnant et surtout manquait un peu de profondeur. La surprise de fin se révèle plutôt réussi et un minimum percutante.

L’Ile aux Machines de Pascaline Nolot : Cette nouvelle nous fait plonger dans une intrigue ou se mélange monde des rêves et de la réalité. J’ai trouvé cette nouvelle très efficace dans sa construction et tout ce qu’elle développe concernant les faux-semblants, la réalité et la folie. La conclusion se révèle clairement efficace avec une fin ouverte. Une nouvelle de bonne facture qui se lit avec plaisir.

La Poursuite de Dominique Lemuri : Une petite nouvelle fort sympathique qui décide de prendre le sujet par le ton de l’humour, et d’aboutir à une chute des plus surprenante et de dérision. Un texte efficace qui offre un petit moment de détente bienvenu en plein milieu de cette anthologie.

Les Promenades Nocturnes de Floriane Soulas : Une nouvelle qui nous plonge dans une Angleterre Steampunk du 19ème siècle. On découvre ainsi un frère et une soeur, elle devant lui écrire des récits et lui récoltant la célébrité dans un monde où les femmes ne sont pas égales aux hommes et où elle n’a pas du tout son mot à dire. Enfin presque pas. Franchement le texte en soit est intéressant avec un côté sombre et mystérieux, un jeu du chat et de la souris qui ne manque pas d’attrait, mais voilà l’auteur en fait trop ce qui fait que la fin est devinable beaucoup trop tôt et enlève une grosse partie du charme de la nouvelle je trouve.

Brumes Boréales de Feldrik Rivat : Une nouvelle qui nous plonge dans un monde ou le faune a quasiment disparue, remplacée par des équivalents mécaniques et où une expédition est lancée pour explorer les fonds marins. J’avoue, la nouvelle en soit ne manque pas d’idées intéressantes, sauf que voila beaucoup trop de personnages, un déroulement un peu confus et un style un peu trop guindé ont fait que je n’ai jamais réussi à entrer dans ce récit.

For Queen and Country ! d’Olivier Beaufay : Cette nouvelle nous offre un mélange de steampunk et de science-fiction, nous proposant une intrigue pleine de complots et de jeux de pouvoir sur Mars. J’avoue avoir eu du mal à complètement accrocher à ce récit, c’est dommage car elle avait un petit côté SF à « l’ancienne » le tout mâtiné de Steampunk qui aurait pu se révéler intéressant, mais j’ai trouvé que l’auteur cherchait à trop en faire. Attention cette nouvelle n’est pas complètement mauvaise, mais je trouve qu’elle aurait pu se révéler plus marquante. Là, je la rentre dans le vite lu, apprécié, vite oublié.

Le Nouvel Employé de Camille Courtain : Cette nouvelle nous fait découvrir un voyageur qui prend le train et va faire une rencontre qui va se révéler surprenante et le bouleverser. Un texte agréable qui nous offre une réflexion plutôt intéressante sur la conscience et les machines. Certes cela a un côté déjà-vu mais j’ai trouvé que l’auteur s’en sortait bien et que l’histoire se lisait facilement et avec un minimum de plaisir, sans non plus révolutionner le genre.

Le Bleu du Ciel de Charles-Edouard Garcia : J’avoue, cette nouvelle ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Une histoire sur fond de piraterie, de quête et d’amour, jouant sur la frontière entre réalité et imagination. Sauf que voilà entre la fin de ma lecture et le moment d’écrire cette chronique je ne me souvenais plus de grand chose au point de devoir ressortir le livre. Une nouvelle qui m’a paru manquer de force et d’intérêt, un peu confuse. Je pense être passé à côté, dommage.

Dernière Absinthe à Paris de Dean Venetza : Cette dernière nouvelle et celle coup de coeur de Fabien Clavel et je dois bien admettre qu’elle sort un peu du lot. L’auteur nous propose ici quelque-chose de complètement différent à travers un dialogue entre deux personnages sur les toits de Paris pendant la Commune. Un texte philosophique qui ne manque pas d’attrait, offrant aussi en fond de nombreuses réflexions, à travers deux héros qui vont se rendre compte avoir besoin, le temps d’une nuit, de l’un de l’autre pour se ressourcer. Alors certes, certains aspects se révèlent parfois légèrement faciles, mais au final une très bonne nouvelle qui clôture en beauté ce recueil.

En Résumé : Je ressors avec un sentiment plutôt positif de ma lecture de ce recueil de nouvelles, mais rien de non plus trop marquant. Le thème sur le steampunk est bien respecté et offre de nombreux testes variés sur le sujet, flirtant avec les nombreux genres de l’imaginaire, mais j’ai trouvé qu’il manquait à ce recueil une ou deux nouvelles clairement percutantes et frappantes pour y gagner en intérêt. Cela ne veut pas dire que les nouvelles sont mauvaises, loin de là, mais elles ont du mal à franchement dépasser ce côté juste sympathique à lire. De plus tous les textes ne sont pas non plus au même niveau, un ou deux ayant eu du mal à complètement me convaincre. Au final un recueil qui offre tout de même un moment de lecture assez divertissant, qui pourrait plaire aux amoureux du steampunk à la recherche d’un peu de légèreté ou, pourquoi pas, à ceux qui souhaiterait découvrir le genre. Si vous cherchez par contre des textes qui dénotent sur le sujet, je ne suis pas sûr que ce recueil corresponde à vos attentes.

Ma Note : 6/10

CRAAA

Challenge CRAAA 16ème lecture