redemptionRésumé : Quand un vieux médaillon et quelques documents anciens révèlent à Noâm les soupçons de collaboration qui pèsent sur son arrière-grand-père, son monde bascule. Comment accepter et vivre avec cette honte ? Il veut comprendre. Avec son meilleur ami, il se rend au Château de Noisy, là où son aïeul fut aperçu pour la dernière fois.
Sur place, ils sont victimes d’un éboulement. Ils se réveillent en 1944 à la veille de la Bataille des Ardennes. Noâm voit là l’occasion de restaurer l’honneur de sa famille, au risque de changer le cours de l’Histoire. Et si, justement, celle-ci avait déjà changé ?

Edition : Editions du Riez

 

Mon avis : Bon, je dois bien l’admettre, le premier élément qui m’a attiré vers ce roman c’est sa couverture, illustrée par Aurélien Police, que je trouve vraiment superbe et qui met directement dans l’ambiance. Ajouter à cela un résumé que je trouvais accrocheur, parlant de voyage dans le temps et de seconde guerre mondial, il est donc logique que ce roman ait rejoint ma PAL. Bon après, comme souvent, il a un peu traîné, mais ayant envie d’un peu d’imaginaire historique je me suis laissé tenter à enfin le lire et le découvrir.

On se retrouve ainsi à suivre Noâm, jeune étudiant en psychologie féru d’histoire, qui va apprendre que son arrière grand-père a joué un rôle lors de la bataille des Ardennes, pire que cela il est soupçonné de collaboration ce qui va le bouleverser. Pour en apprendre plus il va aller avec son meilleur ami au Château de Noisy, mais là tout va basculer et ils vont se retrouver envoyé dans le passé. Sauf que voilà, l’Histoire ne serait pas la bonne. Bon autant être franc, je n’ai jamais vraiment accroché à ce roman, pas tant la faute du livre, que plutôt de ce qui me parait être un rendez-vous manqué. Déjà premier point, quand j’ai lu le résumé et vu la couverture je m’attendais à un roman adulte, pourtant dès le premier chapitre je vais être surpris. Il ressemble plus à un roman jeunesse. Ce que la suite va me confirmer au fil des pages et je ne m’y attendais pas du tout. Je n’ai rien contre les livres jeunesses, j’en lis, mais ils ne traitent pas de l’intrigue de la même façon et donc je n’avais pas obligatoirement les mêmes attentes. Encore plus quand il s’agit d’un roman mélangeant imaginaire et historique. Cela va ainsi se ressentir directement ici puisque le fil des évènements va se révéler assez simpliste et manichéen, ce qui a provoqué au cours de ma lecture une certaine frustration. Cela n’a clairement rien à voir avec l’auteur, par contre je trouve dommage que l’éditeur ne l’ait jamais mis en avant. Après, d’autres points sont aussi venus me déranger  au fil de ma lecture.

Le point fort du récit vient ainsi de son rythme, une chose qu’on ne peut pas enlever à ce livre c’est sa façon d’offrir un récit percutant, sans temps mort, avec de nombreux rebondissements et des surprises. On ne peut pas nier que si on se laisse happer, on se retrouve alors à tourner les pages avec un minimum d’envie d’en apprendre plus. Les scènes de batailles et de violences liées à la période ne manquent pas de se révéler percutantes et très visuelles, même si l’auteur s’en sert de façon un peu trop répétitive voir incohérente par moment. Après le premier point qui m’a dérangé vient de l’intrigue, elle est finalement assez simple, linéaire au possible et surtout manquant de profondeur. Tout tourne vraiment trop autour de Noâm qui va à travers ce voyage initiatique découvrir que dans la vie tout n’est pas toujours blanc ou noir mais que parfois c’est beaucoup plus complexe que cela. Mais je reviendrai là-dessus un peu plus tard car je n’ai pas complètement accroché au traitement de l’auteur.

Concernant l’univers, je suis sorti frustré. Certes on sent que l’auteur aime son pays, la Belgique, qu’elle offre des descriptions intéressantes et efficace, mais écrire un roman sur la seconde guerre mondiale sans développer un peu l’image de fond qui reste trop superficielle me dérange. Je suis peut-être un peu exigeant, je n’en doute pas, mais voilà ici clairement cela manque d’explication. C’est bien simple nos héros se retrouvent ainsi dans le passé et dans un monde parallèle en effet on se situe en 1944, juste avant la bataille des Ardennes et Staline et Hitler sont de nouveau alliés. Comment? J’avoue ne pas avoir bien compris, le sont-ils depuis le début de la guerre vu qu’il s’agit d’un monde parallèle? Se sont-ils de nouveau alliés? Si oui, il va vraiment falloir me dire comment tant, si on se remet dans le contexte et malgré quelques tentatives, cela parait improbable sans une explication solide. Et justement d’explication il n’y en a pas, l’auteur met en place les esquisses de son univers et le lecteur n’a d’autres choix que de faire avec. J’ai eu ma période où j’ai vraiment étudié l’époque, sur laquelle j’ai beaucoup lu, de plus pour moi la mise en place d’un univers ne doit pas être qu’une simple image de fond, elle doit avoir une crédibilité et une cohérence, là rien ne le permet. C’est dommage. Ensuite, l’auteur considère le conflit comme quelque-chose d’assez binaire avec les méchants d’un côté et les gentils de l’autre sans aucune véritable nuance. C’est frustrant, car il y a tout de même du potentiel dans ce que met en avant l’auteur et elle arrive vraiment à mettre en place une ambiance un minimum angoissante et stressante.

Concernant les personnages, ils se révèlent entraînants dans leurs aventures, leurs péripéties et la façon dont ils gèrent ce qui leur arrive. Sauf que voilà, n’espérant pas un roman jeunesse je suis sorti frustré par leur manque de profondeur, mais aussi leur manque de nuance. L’exemple qui, pour moi, retranscrit le mieux ce que je viens de dire c’est Noâm. Il ne va jamais accepter que son arrière grand-père, membre de la résistance, arrêté par les Allemands ait pu lâcher des informations, comme si la torture ne pouvait pas faire parler les gens. Il lui faudra remonter le passé et se rendre compte que tout n’est pas toujours comme on peut l’imaginer, que parfois des choix doivent être faits, pour qu’il ouvre les yeux. Vraiment. Si encore le héros avait 12 ans ce serait plus que compréhensible, mais là il est quand même sur la vingtaine. L’auteur a aussi du mal à rentrer dans l’émotion, pourtant elle offre quelques scènes intenses avec violence et mort qui vont marquer les héros, mais voilà je ne sais pas ça a du mal à fonctionner. Comme s’il manquait un petit quelque-chose pour se rendre compte qu’ils souffrent. Ajouter à cela des personnages un peu trop caricaturaux à mon goût et d’autres n’ayant que peu d’utilités et j’avoue, même s’ils ne manquent pas d’offrir rythme et révélations, ils m’ont plutôt laissé froid.

Je regrette aussi que l’ensemble soit parfois traité un peu trop rapidement et facilement, les évènements s’enchainent trop vite ce qui fait que, parfois, leurs résolutions sont soit trop simplistes, soit reposent sur des Deus Ex Machina trop faciles. La plume de l’auteur ne manque pas de se révéler vive, entraînante et vivante ce qui fait que le lecteur se laisse un minimum porter par le rythme et l’ambiance. Au final certes je suis passé à côté de ce roman, la faute à un rendez-vous manqué la faute à une incompréhension, ce roman se classant plus dans le jeunesse, mais je pense qu’il pourra peut-être plaire à d’autres, principalement à un public plus jeune.

En Résumé : Au final je dois bien admettre que je suis passé à coté de ma lecture dont, j’avoue, rien n’indiquait qu’il s’agisse d’un roman jeunesse. Vu que je ne m’y attendais pas, je n’ai jamais pu rentrer dedans et j’ai commencé à tilter sur les autres petits points. Pourtant le rythme du récit se révèle prenant, offrant de nombreux rebondissements et retournements de situations. Sauf que voilà, le côté simpliste ainsi que le fait que le roman soit traité trop rapidement ce qui offre de nombreuses facilités ou des deus ex machina font que je me suis senti frustré. L’univers a du potentiel mais voilà l’auteur ne fait que l’esquisser et n’offre parfois que peu de réponses aux questions qu’on se pose. Comme si le seule intérêt du récit était la quête de Noâm, ce qui est dommage. Concernant les protagonistes il m’ont paru clairement manqué de profondeur et de nuance, un héros qui a la vingtaine et qui a du mal à imaginer que la vie est plus complexe que l’on croit, cela a un côté regrettable. Ajouté à cela quelques personnages secondaires stéréotypés, voir inutiles et j’avoue ils ont eu du mal à me marquer. La plume de l’auteur se révèle pourtant plutôt vive, entrainante et vivante, mais voilà ce roman et moi c’est l’histoire d’un rendez-vous manqué.

 

Ma Note : 4/10