le devoreurRésumé : Sommes-nous les jouets des astres ? Qu’est-ce que ces choses lointaines éveillent en nous, qui nous anime et nous pousse à agir d’une façon qui nous étonne nous-mêmes ?
Au-dessus de la demeure de Vidal, l’éleveur d’ânes, une planète brille trop fort ; le comportement de cet homme paisible s’en ressent. Son amie Aube assiste, impuissante, à sa transformation. Parviendra-t-elle à l’arracher à cette influence néfaste, ou faudra-t-il attendre l’aide de Peyr Romo, le magicien des Monts de Soufre ?
Dans la vallée de Pélagis, de vieux instincts s’éveillent, prêts à dévorer toute humanité dans le cœur des êtres…

Edition : Moutons Electriques

 

Mon Avis : Pour ceux qui ne connaîtraient pas Stefan Platteau, il est l’auteur de Manesh, premier tome du cycle Les Sentiers des Astres, dont je ne peux que vous conseiller la découverte tant je l’ai trouvé dense, passionnant et abouti (ma chronique ici). Dévoreur est ainsi une courte novella qui se situe dans le même univers que son cycle, mais qui peut se lire indépendamment. Il est à noter que l’objet en lui-même se révèle vraiment réussi et magnifique, avec couverture cartonnée et plusieurs illustrations intérieures et extérieures de Melchior Ascaride. Les Moutons Electriques ont vraiment bien fait les choses. Après reste le prix, mais là je laisse chacun faire son propre choix.

L’histoire que va nous proposer ici l’auteur se dirige plus vers le conte, certes un conte pour adulte voir grands enfants tant l’ensemble peut se révéler assez sombre et violent. On découvre ainsi le destin tragique de Vidal qui va se retrouver emporter par des influences néfastes qui vont le transformer et dont ses amis, Aube et Peyr, vont tout faire pour l’aider. Une fois la dernière page tournée je dois bien avouer que j’ai passé un moment de lecture assez sympathique et agréable avec ce court récit même si certains aspects m’ont moins accroché. On peut ainsi séparer ce roman en deux grandes parties, une tournant autour de Aube et Vidal et l’autre sur Peyr et Vidal auquel vient s’ajouter une conclusion apportant des explications à la tragédie. Concernant les deux parties, je dois bien admettre qu’elles ne m’ont pas autant accroché l’une de l’autre. J’ai ainsi trouvé le passage sur Aube moins captivant que celui sur Peyr. Pourtant la première partie possède ce côté vraiment intéressant, permettant de faire monter lentement la tension face à la transformation de Vidal, la peur qui commence sournoisement à se dégager du récit devant ce que va affronter l’héroïne ; sauf que voila Aube est le genre de personnage qui dès qu’il ne faut pas faire une action, elle le fait quand même, ce qui m’a légèrement frustré. Au contraire de la Partie sur Peyr, qui peut paraitre plus classique dans sa construction, mais m’a plus facilement accroché par sa nervosité et tant les actes des uns et des autres paraissent plus cohérents. Ce ressenti n’empêche par contre nullement l’ensemble de se révéler fluide et un minimum entrainant ce qui fait qu’on tourne les pages assez facilement, bien porté par un côté court, qui finalement colle parfaitement bien au récit, et une intrigue simple et efficace.

 Concernant l’univers, j’avoue que c’est pour moi l’un des gros points forts de ce récit. Tout en restant indépendant de Manesh, il vient clairement développer un système de magie et aussi de « façon de vivre » liés aux étoiles. J’avoue avoir trouver l’idée vraiment originale, plusieurs étoiles représentant notre moi profond où chacun peut y puiser ses émotions et voir bien plus, ça donne clairement envie d’en apprendre plus, qui sait, par la suite dans d’autres écrits. Concernant le monde, certes il n’a rien de non plus très original, mais cela ne l’empêche pas de pleinement remplir son rôle et d’offrir un décor vraiment intéressant, solide et efficace aux aventures de nos héros. J’avoue même avoir plus accroché à la grandeur et l’immensité de la montagne de la première partie, là où le donjon parait plus classique dans la seconde partie, mais là je chipote un peu. La variation donné par l’auteur sur le mythe de l’ogre ne manque pas d’attrait je trouve.  Dans tous les cas un univers où j’ai hâte d’y retourner. Les personnages remplissent parfaitement leurs rôles, que ce soit dans les aventures comme dans les aspects plus émotionnels, et on s’attache ainsi très rapidement à eux, à leurs souffrances et leurs envies? Même le personnage de Vidal possède un petit quelque chose d’accrocheur.

Concernant la plume de l’auteur elle se révèle toujours aussi soignée, poétique, entrainante même si c’est vrai l’auteur en fait parfois trop, mais bon on lui pardonne assez facilement tant l’ensemble se révèle envouteur. Au final on a là un conte qui se révèle vraiment sympathique, agréable et entrainant, certes j’ai senti certaines imperfections ici ou là, mais franchement pas non plus de quoi se révéler bloquant ou frustrant. Une petite « mise en bouche » efficace et dont maintenant j’attends la suite de Manesh avec impatience.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture agréable et sympathique avec cette novelle en forme de conte qui nous fait replonger dans l’univers de l’auteur tout en restant indépendant. L’intrigue se révèle solide et efficace, revisitant de façon intéressante l’idée de l’ogre et même si je n’ai pas autant accroché aux deux parties du récit, l’ensemble se révèle fluide, efficace et entrainant. L’univers est l’un des gros points forts du récit, nous proposant un système de magie vraiment original et qui donne envie d’en apprendre plus. L’ambiance sombre et légèrement dérangeante colle parfaitement au récit. Les personnages remplissent parfaitement leurs rôles entre sentiments, émotions et nervosités et on s’atache finalement assez rapidement à eux. La plume de l’auteur se révèle toujours aussi soignée, poétique, travaillée et entrainante et, même si parfois il cherche à un peu trop en faire, on se laisse ainsi facilement emporter par ce petit conte fort sympathique. De quoi patienter dans de bonnes conditions, dans l’attente de la suite de Manesh.

 

Ma Note : 7/10

 

Autres avis : Lune, Lorhkan, Julien, Xapur, Boudicca, Dup, …

CRAAA

Challenge CRAAA 7ème lecture