Résumé : À votre tour, vous allez pousser la porte de la vieille bâtisse hantée qu’est la Maison de la Sorcière, rejoindre un mystérieux festival où l’on célèbre un rite impie, découvrir une cité antique enfouie sous le sable, ou échouer dans une ville portuaire dépeuplée dont les derniers habitants sont atrocement déformés…Ce recueil inclut des illustrations originales ainsi que le portfolio « Les terres de Lovecraft en images » : 16 pages de photographies des paysages et des lieux dont s’est inspiré le maître de l’effroi.
Le mythe de Cthulhu n’a jamais été aussi réel…
Edition : Bragelonne & Sans-Détour
Mon Avis : H.P. Lovecraft fait partie de ses auteurs que j’aime, de temps en temps, découvrir ses textes sombres et glauques. Il fait partie, pour moi des grands auteurs de fantastique et de frisson, des textes qui font souvent froid dans le dos et qui marque avec une facilité déconcertante le lecteur, pour peu qu’on arrive à se laisser emporter. Après avoir lu il y a quelques mois Par-Delà le Mur du Someil (chronique ici) je me suis facilement laissé tenter par cette anthologie sur le mythe de Cthulhu proposé par Bragelonne et Sans-Détour. De plus je dois bien avouer que la couverture, illustrée par Goomi, est vraiment réussie et magnifique. Cette anthologie regroupe une introduction à Lovecraft ainsi que neuf textes agrémentés de quelques illustrations, le tout complété par un portfolio de photographies.
Introduction : Cette introduction de Jérome Bouscaut sur Lovecraft se révèle vraiment intéressante, permettant aux novices comme aux habitués de situer ou resituer la vie et l’œuvre de Lovecraft. Une introduction peut être parfois un peu trop didactique par moment, mais qui se révèle vraiment complète sur l’oeuvre de l’auteur, ses influences mais aussi son influence sur d’autres auteurs.
La Cité sans Nom : Premier texte de cette anthologie, il s’agit d’une courte nouvelle qui nous fait découvrir une cité disparue ou se terre l’horreur. Un texte court, sombre nous dévoilant une cité effroyable à la géométrie surprenante qui nous plonge dans un abime de dédales et de cultes. Un texte sympathique, mais qui manque un peu d’impact par son côté un peu trop court ce qui empêche de pleinement sombrer dans la folie que cherche à nous partager l’auteur. Un texte tout de même prenant et intéressants et surtout il s’agit du premier texte ou apparait le Necronomicon.
Le Festival : Encore une courte nouvelle qui nous plonge dans un festival, un culte, bien particulier, un festival obscur qui va plonger dans la folie un héritier bien particulier. Ce texte possède un peu les mêmes défauts et qualités que le précédent, il est sympathique, possède ce côté prenant, mais parait trop court pour vraiment plonger dans cette lente descente dans l’enfer et la folie. Il reste agréable à découvrir.
L’Appel de Cthulhu : On rentre cette fois avec ce texte, dans le vif du sujet et la présentation de Cthulhu et les Grands Anciens à travers l’enquête d’un jeune homme sur la vie et la mort de son grand oncle, universitaire. Un texte angoissant, fluide et qui nous plonge doucement dans l’abyme de la découverte de ces Grands Anciens, monstres intemporels et angoissants. On croirait presque en leurs existences et on se met à frissonner au fil des pages ou la tension et l’horreur monte doucement.
L’Horreur à Dunwich : Selon moi l’un des meilleurs textes de ce recueil où on rentre tout de suite dans un lieu corrompu avec une famille d’abominations qui vont vouer un culte dépravé. La tension et la folie monte crescendo au fil des pages jusqu’à la découverte d’une vérité impossible et une sorte de lutte dérisoire qui ont fait que j’ai même retenu mon souffle, emporté par le texte.
Celui qui Chuchotait dans le Noir : Un texte vraiment intéressant sur la correspondance entre un universitaire et un érudit d’un petit village sur l’existence d’êtres surnaturels dans une forêt sombre. Un texte sombre, monstrueux qui va nous dévoiler les pires cauchemars qui peuvent se tapir dans les forêts les plus denses. Un texte efficace et prenant jouant sur les non-dits pour nous dévoiler le pire. Dommage que l’auteur casse le rythme de sa conclusion selon moi ce qui m’a gâché légèrement ma lecture, mais rien de vraiment dérangeant tant on est pris par l’histoire.
Le Cauchemar d’Innsmouth : Un texte sûrement important dans le mythe des Grands Anciens avec cette ville complètement corrompue, dépravée en pleine corruption par des pouvoirs plus obscurs que va découvrir un jeune garçon en voyage. Un voyage ou l’horreur va le guetter au fil des pages et le transformer complètement jusqu’à une conclusion complètement déroutante et frappante. Un excellent texte, l’un des meilleurs de ce recueils.
La Maison de la Sorcière : Un texte qui va nous plonger dans la lente folie d’un jeune homme qui a décidé d’habiter dans l’ancienne chambre d’une sorcière. Un texte vraiment efficace, prenant qui plonge peu à peu dans l’abysse de l’horreur, mais je trouve un peu dommage que certains aspects sur la sorcière paraissent un peu désuète tout de même de plus je ne sais pas pourquoi et j’ai du mal à mettre le doigt dessus mais il me manquait un petit quelque chose dans ce texte qui l’aurait fait passer du bon texte à l’excellent. Rien de grave.
Le Monstre sur le Seuil : Nouvelle déjà lu dans l’anthologie Par-Delà le Mur du Sommeil, chronique ici.
Celui qui Hante les Ténèbres : Nouvelle déjà lu dans l’anthologie Par-Delà le Mur du Sommeil, chronique ici.
Au final Lovecraft fait, et je le dis clairement, parti des auteurs que soit on adore ou on déteste. Soit on se laisse emporter par son écriture un peu vieillotte et son style simple, dense, mais si particulier qui nous plonge lentement, au fil des pages, dans une folie de plus en plus prenant et sombre soit on s’ennuie rapidement. Moi, personnellement j’adore la vision de l’auteur sur cette folie, et la place de l’homme qui n’est pas obligatoirement tout puissant. De plus Lovecraft a cette facilitée à poser une ambiance sombre, qui monte devient de plus en plus angoissante et stressante au fil des pages nous faisant réévaluer certaines régions et espace et le tout sans gore ni sang nous offrant une réalité différente de ce qu’on cherche à croire. Des textes fascinants avec peu de dialogues qui jouent souvent sur les absences de descriptions que sur les descriptions elles-mêmes pour faire frissonner le letceur et jouer son imagination. Au final une anthologie vraiment intéressante même si les textes ne sont pas tous au même niveau.
En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec cette anthologie de neuf textes de Lovecraft qui vont nous plonger dans la folie des mythes des Grands Anciens et du Necronomicon. Des textes, certes pas toujours au même niveau, mais qui nous offrent une ambiance qui plonge lentement dans la folie la plus sombre et la plus glauque au fil des pages. Pour peu qu’on se laisse entrainer et emporter par ces textes alors préparez-vous à être retourné et à frissonner. Mais si vous n’accrochez pas à l’auteur alors arrêtez-vous car l’auteur possède toujours la même construction pour ces histoires, ce qui est un peu son défaut quand on lit trop de textes de l’auteur à la suite. Pour moi une anthologie vraiment efficace qui s’adresse aux amoureux de l’auteur comme à ceux qui voudraient découvrir son univers.
Ma Note : 8/10