metrozone 1 l'equation de la vieRésumé : Samuil Petrovitch est un rescapé. Il a survécu aux retombées nucléaires de l’Armageddon, et se cache aujourd’hui dans la Metrozone londonienne, la dernière ville d’Angleterre. Il a survécu car c’est un homme de règles et de logique. L’une de ces règles est de ne jamais s’impliquer. Mais lorsqu’il sauve la vie de la fille d’un chef yakuza, Samuil se retrouve malgré lui au coeur d’une équation complexe. Et quand la mafia russe s’en mêle, et qu’une intelligence artificielle s’appelant la Nouvelle Machine du Jihad prend le contrôle de la Metrozone, il doit prouver que la survie n’est pas qu’une affaire de calcul. Car Samuil a toujours un plan, il n’est juste pas convaincu que ce soit le bon…

Edition : Eclipse

 

Mon Avis : Je me suis laissé tenter par ce roman un peu sur un coup de tête. Je me suis tout d’abord laissé tenter par cette illustration de couverture que je trouve attirante. Il faut dire aussi que les mondes futuristes, qui plus est ceux qui se révèlent post-apocalyptique comme l’annonce le résumé, me donnent toujours envie. Ensuite, le quatrième de couverture m’a convaincu avec ce mélange de yakusas et de héros en rédemption. Ajoutez à cela un prix Philip K. Dick 2012 et ce livre a donc terminé sa course dans ma PAL, avant que je l’en fasse sortir il y a quelques jours pour le découvrir.

Pourtant, une fois la dernière page tournée je n’ai pas le sentiment d’avoir été complètement convaincu. Dans l’ensemble c’est assez sympathique mais clairement un sentiment d’inabouti transparait selon moi. Déjà cadrons le sujet, si vous cherchez un roman de SF dense, intelligent et scientifique voir Hard-Science alors arrêtez-vous là, car ici l’auteur a décidé de nous offrir un roman de SF qui ne cherche que l’aspect pur divertissement. Pour expliquer en quelques lignes ce roman, prenez notre monde après une grande catastrophe nucléaire où certains pays et continents sont devenus invivables et où le réfugiés ont envahi les pays encore debout, puis prenez la franchise cinéma Die Hard pour son héros grande gueule, sa capacité à se mettre dans les pires situations et pour l’action et l’explosif, ajoutez quelques idées et vous visualisez ce qu’est ce roman. Au cinéma on appelle cela un fils pop-corn, en littérature on utiliserait peut-être plus le terme page turner.

Car oui une chose est sûre c’est que le récit que nous propose l’auteur se révèle vraiment sans temps mort, chaque chapitre apportant son lot de révélations, de rebondissements et de surprises ce qui fait que le lecteur n’a pas le temps de souffler et se laisse entrainer à tourner les pages pour en apprendre plus. L’action, les explosions, les courses poursuites s’alignent pour notre plus grand plaisir et, même s’il a parfois du mal à se sortir de certains poncifs du genre, qui se révèlent trop caricaturaux, dans l’ensemble il remplit pleinement son rôle de pur divertissement fun et rempli d’adrénaline.

Mais voilà c’est aussi un peu sa faiblesse, car l’auteur cherche beaucoup trop par moment le plaisir et le sensationnel que le développement de son intrigue. Il y a pourtant pas mal d’idées dans cette histoire, que ce soit le développement des différents mafieux, le cloisonnement dans ces rues de Londres des immigrés, la sur-utilisation de la technologie, mais voilà l’auteur ne reste toujours qu’en surface et ça devient par moment frustrant. Beaucoup trop d’aspects restent au stade d’embryon et seul l’intrigue principale, qu’on va retrouver tout au long de la trilogie, concernant cette théorie mathématique, se révèle plus dense et dont ce premier tome sert principalement poser les bases. Tout dépend après de ce qu’on recherche dans un livre mais je pense que le prix Philip K. Dick a du aussi m’induire en erreur, je m’attendais à une histoire plus profonde et plus soignée et non un roman d’action.

Concernant l’univers il se révèle assez intéressant à découvrir. On se retrouve dans un Londres post-apocalyptique qui se relève de cette catastrophe naturelle et qui a été envahie par les immigrés fuyant des pays devenus invivables, formant ainsi la Métrozone. Le background qui se dévoile lentement au fil des pages se révèle solide, et donne envie d’en savoir plus sur cette tragédie, connaitre ses tenant et ses aboutissants pour savoir ce qui a poussé l’humanité à une telle folie nucléaire. Le jeu de pouvoir entre les différentes parties se révèle efficace même si parfois un peu trop « grossier » dans sa présentation. L’aspect technologique se révèle intéressant dans un monde où elle prend de plus en plus d’ampleur et où tout est commandé par électronique. On tend aussi légèrement vers le Cyberpunk avec des aspects tels que le hacking et les IA. Au final un univers qui ne révolutionnera pas le genre, mais qui se révèle assez solide et intrigant pour donner envie d’en apprendre plus et l’auteur offre quelques bonnes idées comme cette nonne guerrière.

Concernant les personnages pour ce qui s’agit de Petrovitch il se révèle plutôt intéressant à découvrir en tant que héros au passé louche qui cherche, d’une certaine façon, à se racheter une conscience. C’est un personnage efficace, entrainant à la gouaille percutante et directe et on suit ses aventures avec plaisir même si sa capacité à creuser sa tombe par son répondant donne envie parfois de la secouer. Concernant les personnages qui gravitent autour de lui je reste plus mitigé, car autant certains personnages m’ont accroché comme Chain le flic désabusé qui contrôle tout mais ne peut pas faire grand-chose, ou encore Oshicora en yakuza sobre et inquiétant ; autant les autres restent cantonnés dans leurs rôles sans jamais vraiment en sortir ni vraiment se développer. Pas qu’ils soient inintéressants ou ennuyeux, juste on en sait trop peu sur eux pour vraiment s’y attacher un minimum, ne servant au final qu’à faire avancer l’intrigue et surtout l’action, comme cette nonne guerrière au fort potentiel et qui finalement n’est que le bras armé de Petrovitch.

La plume de l’auteur ne manque pas d’énergie, d’envie et se révèle simple et entrainante, offrant surtout des scènes très visuelles qui plongent facilement le lecteur, se laissant ainsi aller à travers cette histoire bourré d’adrénaline. Par contre je lui reproche parfois de vouloir trop en faire, contextualisant un peu trop certains aspects qui sont déjà très explicites. Je prends l’exemple du héros, c’est un solitaire, l’auteur se sent, on ne sait pas pourquoi, l’obligation de mettre quelques scènes inutiles pour bien le faire comprendre au lecteur ce qui est dommage. Autre point qui m’a dérangé, Petrovitch est russe il lui arrive donc d’utiliser des expressions russes quand il parle dont les traductions se trouvent dans un lexique. Pourquoi pas, j’avoue ça aurait pu être intéressant, dévoiler quelque chose, mais toutes les 2-3 pages on se dirige vers le lexique pour se rendre compte finalement qu’à chaque fois qu’il parle en Russe c’est simplement pour lâcher une insulte. Mouais. Au bout d’un moment j’en ai eu marre j’ai arrêté de lire le lexique, ça ne servait à rien et ça cassait le rythme.

Globalement on peut définir ce livre comme un roman sans prise de tête, qui aligne esbroufe, explosion, action, le tout avec frénésie. Ce n’était pas forcément ce que j’attendais, je voyais une intrigue plus dense et plus complexe surtout devant le Philip K. Dick Award, mais dans l’ensemble c’est divertissant et ça se lit bien entre deux romans plus denses. Est-ce que je lirai la suite, oui sûrement si je cherche une histoire fun et j’aimerai aussi en savoir plus sur cette équation mathématique, mais pas ce ne sera pas une lecture prioritaire.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture divertissant avec ce roman sans non plus avoir été conquis, loin de là. L’intrigue nous offre une récit sans temps mort bourré d’action et d’adrénaline, mélange de SF et de « Die Hard », ce qui fait qu’on tourne les pages facilement. Mais voilà l’ensemble manque parfois de profondeur, que ce soit aussi bien dans les aspects politiques, de machinations et de background, comme si l’auteur ne cherchait à nous offrir que la partie fun occultant légèrement le reste. L’univers en soi se révèle solide, même s’il ne révolutionnera pas le genre, il donne envie d’en apprendre plus. Le personnage de Petrovitch se révèle intéressant et possède une gouaille percutante même, si par moment il cherche un peu trop les ennuis . Les personnages secondaires son soit intéressants soit trop calibrés pour attacher le lecteur. La plume de l’auteur se révèle simple, efficace et surtout très visuelle, je lui reproche juste de parfois trop en faire pour nous faire comprendre certaines idées. Au final un roman divertissant, sans prise de tête, je lirai je pense la suite pour me distraire, mais ce n’est pas ma priorité.

Ma Note : 6/10