les manteaux de gloireRésumé : Le roi est mort. Désormais considérés comme des traîtres, les Manteaux de gloire, son fidèle ordre, ont été séparés. Falcio Val Mond et ses amis Kest et Brasti en sont réduits à travailler comme gardes du corps pour un noble qui refuse de les payer. Cependant la situation pourrait être pire : leur employeur pourrait être étendu au sol, baignant dans son sang, au cœur d’une mise en scène faisant du trio le coupable idéal.
Ah, attendez, c’est exactement ce qui vient de passer…
Mais ce n’est que le début des réjouissances : une conspiration se trame dans la cité la plus corrompue du monde et menace tout ce pour quoi Falcio et ses alliés se sont battus. S’ils veulent déjouer le complot et réunir les Manteaux de gloire, les trois amis ne pourront compter que sur leurs épées et le serment qu’ils ont prêté…

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Comme tous les ans la maison d’édition Bragelonne nous propose son roman révélation de l’année. Cette année il s’agit du livre Les Manteaux de Gloire de Sébastien De Castell. Alors c’est vrai que depuis quelques temps je prends cette information avec des pincettes, ayant eu quelques déceptions précédemment, mais cette année ce livre partait quand même sur de bonnes bases avec un résumé qui se révélait accrocheur et une couverture, illustrée par Xavier Collette, que je trouve vraiment superbe. Alors, quand Babelio a proposé de découvrir ce livre en avant-première, j’ai rapidement tenté ma chance et j’ai eu la chance d’être sélectionné. Je remercie donc les éditions Bragelonne et Babelio pour m’avoir fait découvrir ce roman.

On se retrouve ainsi à suivre dans ce roman trois amis, anciens manteaux de gloire, ordre qui faisait régner la loi du roi envers le peuple face au joug tyrannique des ducs. Sauf que voilà le roi est mort, les Manteaux de Gloire n’ont rien fait pour arrêter cela et sont maintenant dissous et considéré comme des traitres et des lâches. Nos héros cherchent ainsi à redorer le blason de leur ordre, mais vont se retrouver en pleine machination. Je dois bien avouer qu’on rentre rapidement dans le récit par son rythme, qui se révèle enlevé et sans temps morts, mais aussi par son ton qui se veut nerveux, mais surtout mordant, principalement quand nos trois héros se retrouvent ensemble ce qui ne manque pas de faire sourire le lecteur face à leur humour et offre un peu de légèreté à l’ensemble. L’histoire se révèle ainsi nerveuse, où l’action et l’aventure sont bien présentes et où le lecteur n’a jamais vraiment le temps de se poser tant l’ensemble s’enchaîne de façon assez fluide. On se retrouve donc à tourner les pages avec un minimum de plaisir et l’envie d’en apprendre plus sur la menace qui pèse sur nos héros. L’intrigue, pleine de jeux politiques et de manipulations, n’est pas mauvaise, même si elle manque peut-être un peu de densité et de complexité, mais vu que l’auteur cherche principalement le côté divertissement, cela ne gêne en rien la lecture.

Concernant l’univers on y retrouve un peu de l’univers de Dumas et des Trois Mousquetaires dans ce livre, avec nos trois héros bretteurs, qui cherchent à ramener l’ordre et la justice dans un univers plutôt assez sombre où le peuple n’a aucun droit, ne servant que le bon vouloir des ducs. Le système politique entre les ducs, le roi et tout ce qui gravite autour se révèle assez intéressant, offrant de nombreuses surprises et de nombreuses machinations qui font que ce récit est bourré de rebondissements et de coups de théâtres. Les combats se révèlent terriblement efficaces ; il faut dire que l’auteur parait s’y connaitre et s’être fortement renseigné ce qui lui permet d’offrir des scènes efficaces, percutantes et surtout très visuelles. Reste la magie et, sur ce point en particulier, je reste assez circonspect. Pour moi c’est un peu un point faible du monde car premièrement elle ne parait, du moins dans ce tome, ne rien apporter à l’histoire, deuxièmement ne servir que quand l’auteur en a besoin et surtout troisièmement ne repose sur rien ;  entre poudre et amulettes magiques on ne la comprend jamais vraiment. De plus je reste perplexe concernant le cheval, mais je vous laisse découvrir. A croire que l’auteur a mis de la magie dans son récit que parce-que ça faisait Fantasy. Maintenant reste à voir comment il va s’en servir par la suite.

A propos des personnages, je dois bien avouer que l’alchimie entre nos trois héros marche à la perfection ce qui fait qu’on s’attache assez rapidement à eux, nous offrant un trio assez  cynique et aux dilaogues plein d’humour. Entre le bretteur d’exception, l’archer qui ne rate quasiment jamais sa cible et le stratège, ils se révèlent aussi complémentaires. Falcio le personnage principal se dévoile comme être un être torturé, au passé sombre et violent, symbole d’un monde qui est sans loi et qui cherche à offrir un peu d’honneur et de règles au peuple face aux puissants. Sauf que voila Falcio étant le narrateur, on se rend très rapidement compte que ces compagnons, eux, sont éclipsés et manquent un peu de profondeur. Ce n’est pas trop gênant devant le côté nerveux de ce premier tome, mais j’espère que par la suite ils seront quand même un peu plus développés. Juste un léger reproche, peut-être plus personnel, mais faire le héros principal un fin tacticien est une bonne idée, mais il faudrait que l’auteur soit un peu plus roublard dans sa construction du personnage car quand le lecteur parait dans la majorité des cas plus fin que Falcio, c’est un tout petit peu frustrant. Concernant les personnages secondaires, ils tombent parfois un peu dans la caricature et manquent aussi de profondeur, mais remplissent parfaitement leurs rôles, rythmant les aventures de nos héros de coups de théâtres et de révélations.

Sauf que voilà malgré le côté nerveux et entrainants ainsi que les points positifs que j’ai souligné précédemment, ce roman est loin d’être parfait. Utiliser le viol comme ressort dramatique, en soit n’a rien de nouveau, sauf qu’ici c’est mal amené et surtout l’auteur m’a paru passer complètement à côté de ce qu’il cherchait à montrer, le passage manquant d’émotion. Ensuite j’ai trouvé que certaines révélations étaient facilement devinables. Enfin, et c’est là que je trouve le roman m’a le plus frustré, c’est concernant la conclusion. Pour terminer son récit l’auteur n’a rien trouvé de mieux que de nous offrir une ellipse sur un combat d’une importance capitale, ce qui a eu le don de me faire râler, et surtout quelques pages plus loin d’offrir limite un Deus Ex Machina trop facile. C’est franchement dommage, car jusqu’à ce point là l’ensemble se lisait assez bien et offrait un bon moment de divertissement. Attention, ça ne veut pas dire que l’ensemble est mauvais, le livre reste plutôt sympathique à découvrir et offre tout de même de bons moments, mais voilà ces défauts l’empêchent d’être plus que cela.

La plume de l’auteur se révèle simple, percutante, efficace et entrainante nous plongeant facilement dans une histoire fun et sans temps morts. Au final un roman avec ses défauts et ses qualités, qui possède tout de même du potentiel malgré les défauts que j’ai soulevé. Certes il est loin, pour moi, d’être la révélation de l’année, mais je pense lire la suite un jour, pour voir comment s’en sort nos héros et en espérant que Sebastien de Castell ne tombe pas dans les mêmes erreurs, mais ce ne sera pas une priorité.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture assez plaisant avec ce livre qui, certes, est loin de se révéler, pour moi, la révélation de l’année en Fantasy, mais qui offre une histoire divertissante, nerveuse, bourrée d’action et se révélant sans temps morts. L’aspect politique offre son lot de manipulation et de trahisons, même si elle manque, pour moi, d’un peu de densité et de complexité. L’univers se révèle solide, se révélant parfois un hommage aux trois mousquetaires, principalement porté par des combats réussis, vifs et surtout très visuels. Je regretterai par contre le système de magie qui n’apparaît que quand l’auteur en a besoin et parait ne reposer sur rien. Les trois personnages principaux se révèlent complémentaires et marchent à la perfection, principalement dans leurs cynismes et leurs humours, même si Falcio, étant le narrateur, éclipse facilement les deux autres. Concernant les protagonistes secondaires ils manquent un peu de profondeur, mais remplissent parfaitement leurs rôles. Je regretterai par contre certains ressorts dramatiques mal amenés, une certaine prévisibilité de l’intrigue et surtout une conclusion s’offrant le luxe de s’offrir le combo ellipse d’un combat capital et deus ex machina. La plume de l’auteur se révèle simple, fluide et entrainante, offrant un récit qui se révèle fun et enlevé, mais qui possède aussi ses défauts ce qui l’empêche de se révéler une lecture marquante. Je lirai peut-être la suite, mais ce ne sera pas, je pense, une priorité.

Ma Note : 6,5/10

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