les ames envoleesRésumé : L’automobile n’a jamais été inventée. On parcourt le monde en ballons, dirigeables et autres aérostats. En cette année 1912 monsieur Louis Lépine, préfet de Seine et père du célèbre concours, s’embarque dans une drôle d’affaire. Des morts qui s’animent et enlèvent de belles dames et de savants messieurs (ou l’inverse). Des moteurs étranges qui soufflent le feu et le froid. Des automates fous et des mécaniques hantées. Une conspiration qui éclaire sinistrement les enjeux secrets de la Première Guerre mondiale.

Edition : Les Moutons Electriques

 

Mon Avis : J’ai fait rentrer ce roman dans ma PAL, j’avoue, car il proposait un roman mélange d’uchronie et de steampunk qui, sur le principe, me tentait grandement. Il faut bien avouer aussi que le résumé donnait clairement envie, annonçant aventures, action et secrets. Ajouter à tout cela, comme toujours avec la maison d’édition les moutons, un objet magnifique avec couverture toilé et une illustration vraiment superbe réalisée par Melchior Ascaride, franchement comment ne pas craquer. Bon après comme souvent avec ma PAL il s’est un peu perdu et il a fallu l’annonce de la sortie prochaine du second tome pour que je me l’en fasse sortir. Déjà je ferai une petite remarque concernant l’orthographe, je ne suis pas un psychopathe de la traque aux coquilles, je les vois rarement surtout si je me laisse emporter, mais là, franchement, entre les virgules mal placés, des points qui apparaissent sans raison et des fautes qui m’ont parfois fait relire deux fois certaines phrases, je pense qu’un travail de relecture supplémentaire aurait pu être réalisé.

On va donc se retrouver plongé à suivre les aventures de Louis Lépine, préfet de police connu et reconnu et qui va se retrouver tirer de sa retraite pour enquêter sur une mystérieuse affaire de disparition. Les investigations vont très rapidement dévoiler un complot plus vaste et plus sanglant. Le récit est ainsi construit comme un roman populaire de l’époque, ce qui lui offre un certain cachet appréciable je trouve. Soucis, j’avoue ne jamais être vraiment réussi à entrer dans le récit et je sors même légèrement déçu de ma lecture. Attention le roman est loin d’être raté et possède même de nombreuses qualités, mais l’alchimie n’a jamais complètement pris avec moi. Peut-être n’étais-je tout simplement pas le bon public. Pourtant tout démarrer fort, avec un premier chapitre nous présentant la fin des criminels de la bande à Bonnot par le préfet Lépine, un passage intense, nerveux qui happe directement le lecteur. Par la suite on va très vite se rendre compte que c’est le principal attrait du récit qui va se révéler bourrer d’aventures, de rebondissements et de surprises. Il ne se passe pas un chapitre, voir même une page, sans qu’on y trouve un coup de théâtre ou un retournement de situation. Soit on accroche pleinement à cette idée de se laisser entrainer par la folie et l’intensité de l’action, soit comme moi, on se retrouve rapidement perdu, voir même perturbé tant j’ai trouvé que l’auteur oubliais parfois un peu le reste ce qui se révèle parfois frustrant.

C’est bien simple, pour vous donner une idée une fois la dernière page tournée il me serait compliqué de vous expliquer les tenants et les aboutissants de l’intrigue tant l’ensemble m’a paru noyé sous l’action et le rythme beaucoup trop tendu et haletant, ne prenant pas vraiment le temps d’expliquer certains points, certains actes ou encore certains comportements. Un peu comme s’il avait peur de perdre son lecteur s’il ralentissait, sauf que pour moi qui aime un minimum comprendre où je vais, je me suis senti un petit peu déçu. Attention, ça ne veut pas dire qu’il faut tout me dévoiler pour me captiver, mais voilà il faut trouver un juste milieu entre révélations et mystère que l’histoire ici ne trouve pas, selon moi, préférant jouer sur le mystère total pour essayer de mieux surprendre. Pareil concernant les personnages, franchement ils ne sont pas mauvais, Lépine est un héros charismatique au grand coeur et à la forte capacité de déduction et il va se retrouver entourer de personnages souvent efficaces et hauts en couleur comme par exemple la baronne Léontine, première pilote de France, ou encore Anthelme Jullien l’horloger. Sauf que voilà, là où j’ai trouvé qu’ils péchaient ce sont dans les sentiments et les émotions qu’ils cherchent à faire passer. Que ce soit concernant les histoires d’amour, d’amitié, de haine ou de trahison l’auteur ne développe jamais vraiment, on a l’impression que tout tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. L’exemple le plus flagrant selon moi est l’histoire d’amour que vit notre héros dont j’ai eu du mal à accrocher tant elle ne repose sur rien d’autre qu’un croisement de regard et un tomber dans les bras. Enfin autre point qui m’a légèrement dérangé vient de quelques facilités ici ou là et d’une impression que les différentes parties ne sont pas au même niveau tant la dernière m’a paru trop brusque.

L’univers est par contre l’un des gros points forts du récit, plongé dans ce monde Utopique où la voiture n’a jamais existé et où on se ballade en ballons se révèle vraiment efficace bien porté par la découverte de lieux attrayants et des descriptions accrocheuses. L’ensemble se révèle clairement dense, soigné et travaillé. On sent bien que l’auteur n’a rien laissé au hasard et qu’il a du effectuer de nombreuses recherches pour rendre son monde cohérent et fascinant à découvrir. Mais surtout il offre un aspect Steampunk que j’ai trouvé différent, loin des aspects souvent poisseux et étouffants qu’on connait, proposant quelque chose d’ainsi plus lumineux, plus vivant et qui donne envie d’être découvert, surtout qu’on va clairement se retrouver à voyager allant de la France au Tibet. L’histoire se retrouve clairement ancrer dans l’époque du début du 20ème siècle en nous faisant rencontrer des personnages connus d’époque comme Aleister Crowley, Alexandra David-Néel, les Bonnot ou bien encore par exemple Marie Curie qui viennent apporter un plus à l’ensemble. On sent que l’auteur a construit quelque chose de vraiment complexe, qui devrait se développer encore plus dans les prochains tomes. Le tout est aussi saupoudré d’une touche de zombies qui, en soit, n’est pas mauvaise, mais manque peut-être un peu de profondeur et d’explication, mais rien de non plus trop dérangeant.

La plume de l’auteur se révèle clairement vive, percutante possédant aussi une bonne dose d’humour et d’ironie et qui fait que, quand on arrive à se laisser emporter, on est facilement happé par l’ensemble. Dommage qu’au final j’ai eu l’impression que l’ensemble était un peu trop désordonné et que le récit cherchait un peu trop à éviter de trop en révéler en espérant continuer à happer le lecteur, ce qui a plutôt eu l’effet de me déconnecter en partie du récit. Je pense ne pas être le bon lecteur pour ce genre de récit, mais si vous appréciez les aventures, l’action et l’absence de temps mots, alors peut-être qu’il plaira plus qu’à moi. Dans tous les cas je ne lirai pas la suite.

En Résumé : Au final je ressors de ma lecture avec un sentiment de légère déception de ma lecture. Le roman en soit n’est pas complètement mauvais, se révélant sans temps morts du début à la fin avec son lot de rebondissements et d’action, mais voilà je trouve que l’auteur se base un peu trop là-dessus oubliant parfois un peu le reste. Ainsi l’intrigue m’a paru parfois oublié et dilué dans le côté nerveux, ce qui est dommage, et l’aspect émotionnel et sentimental des personnages à du mal à se révéler dans une telle frénésie d’action. Je regrette aussi certaines facilités, ainsi que des parties inégales. Pourtant l’univers en soit est l’un des gros points forts du roman, nous proposant un steampunk différent, saupoudré de « zombies », et nous plongeant dans un monde uchronique fascinant bien porté par des descriptions efficaces et attrayantes. La plume de l’auteur se révèle vive, entrainante et percutante, avec une bonne dose d’humour. Au final je pense ne pas être le bon public pour ce roman et je ne lirai pas la suite, mais si vous appréciez ce genre de récit laissez-vous tenter.

 

Ma Note : 5/10