Étiquette : regis goddyn

Le Sang des 7 Rois, Livre Trois – Régis Goddyn

le sans des 7 rois, livre 3Résumé : Monte dans la vallée, celle que tu verras à ta droite en arrivant dans le septième royaume. Tu te trouveras dans un cul-de-sac. On peut escalader la falaise, elle ne mesure pas même trois cents pieds. Il y a des prises, mais en montant sur la gauche, après les grandes chutes d’eau. Puis, une fois dans la vallée suspendue, marche environs deux semaines en collant la montagne sur le flanc nord. Tu trouveras un passage. Il sera probablement bouché par les arbres et les ronces, ça dépend des moments, mais je sais qu’Odalrik se débrouillera pour te faire venir à lui… Si ce vieux chameau est bien luné.

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Après quelques mois de pause concernant ma lecture de ce cycle, j’ai décidé de sortir, enfin, ce troisième tome de ma PAL. Vous devez vous demander (ou pas), pourquoi avoir attendu aussi longtemps? Pour la simple raison que ce cycle se déroulant sur sept tomes je savais que j’avais un peu de temps devant moi. Sauf que voilà, le dernier tome étant maintenant annoncé pour le milieu de l’année prochaine, il est maintenant temps de rattraper mon retard en me lançant dans ce troisième livre et voir ce que peut bien proposer l’auteur après deux premiers volumes intéressants et efficaces (chronique du Tome 1, Tome 2). Concernant la couverture, toujours illustrée par Yann Tisseron, je la trouve très réussie avec ce noir et blanc fascinant.

J’avoue, après plus d’un an suite à ma lecture du tome 2, j’avais un peu peur d’avoir du mal à rentrer de nouveau dans ce cycle. Finalement, tout c’est parfaitement bien passé, j’ai replongé avec plaisir dans ce monde et à la suite de ses personnages et de leurs aventures, l’ensemble étant présenté de telle façon que je ne me suis jamais senti perdu ou dérangé. On se rend ainsi compte que la domination du sang bleu se fait de plus en plus sentir, le peuple subit cette violence sans pouvoir se défendre et nos héros continuent leurs voyages pour essayer de changer les choses. Sauf que voilà, une fois la dernière page tournée et malgré ma facilité à replonger dans l’histoire, je dois bien avouer que ce troisième tome m’a paru un petit peu plus faible que les précédents. Oh rien de non plus dérangeant, où qui fait que je vais me détourner de ce cycle, car on continue à y retrouver les qualités des premiers livres avec une intrigue qui se révèle toujours aussi vive, sans temps morts où l’auteur ne s’embrasse pas de chichi pour se consacrer à l’essentiel à travers de nombreux rebondissements et de nombreuses révélations. De nombreux mystères restent présents, que ce soit au niveau des manipulations de l’ombre, des compagnons du verrou ou encore sur ce passé en partie perdu, ce qui fait qu’on continue à tourner les pages avec envie d’en découvrir plus. La narration multiple, qui certes se révèle à double tranchant, permet toujours de découvrir de nombreux points de vue, d’avoir des visions et des réflexions différentes et permet ainsi d’offrir une vision d’ensemble plus large.

Concernant l’univers, certes avec un troisième tome on perd l’aspect entrainant  et charmant de la découverte, mais cela ne l’empêche pas de se révéler solide et de continuer à se développer de façon intéressante ; à se densifier. Ce qui partait sur une lutte des classes se révèle ainsi finalement une lutte liée au sang (certes ça reste une lutte des classes, mais d’un autre point vue) qui s’intensifie dans la souffrance et la violence, ce qui amène les rebelles à se dévoiler. De nouveaux peuples, de nouvelles castes se dévoilent aussi, permettant par la même occasion de lever doucement le voile sur certains pans de l’histoire et rend encore plus intéressant l’ensemble. La magie continue à se dévoiler par petite touche, principalement par l’apprentissage d’Oldarik, et apparait toujours aussi intéressante à découvrir, même si je suis toujours un peu inquiet de la « surpuissance » des mages, ce qui les rend quasiment invincible et enlève assez rapidement toute tension lors de certains combats. A voir comment ça se développe dans les prochains tome. Au final un univers qui a gagné son rythme de croisière et dont on replonge avec plaisir avec l’envie d’en apprendre plus, même si j’avoue, parfois sur certains aspects j’aurai encore aimé en savoir plus.

Concernant les personnages ils sont toujours aussi intéressants à suivre au fil des pages, certes on commence à les connaitre, à visualiser leurs réactions, leurs façons d’évoluer et pourtant ils arrivent toujours assez facilement à nous emporter et à nous entrainer. Surtout l’auteur ne s’arrête pas avec les personnages que l’on connait, il continue à en y ajouter d’autres qui ne manquent pas d’attrait, que ce soit par exemple la vicomtesse ou encore Luigi, ce qui permet ainsi d’apporter du sang frais à l’ensemble et à ne pas ennuyer le lecteur. Le fait de suivre plusieurs personnages offre d’ailleurs un certain intérêt puisqu’il permet de développer de nombreux points. Après cela joue un peu sur l’empathie, ce qui fait que quand certains meurent, on n’a pas obligatoirement touché de la même façon que si on s’immergeait dans deux, trois héros. Certes certains protagonistes sont un peu en retrait, là où on aurait aimé les voir plus en avant, mais ça ne dérage en rien tant on sait qu’on va bientôt les revoir.

Sauf que voilà comme je l’ai déjà dit, j’ai trouvé ce troisième tome un chouïa en dessous des précédents. Déjà, il faut bien l’admettre une fois la dernière page tournée, il fait un peu tome de transition. On arrive quand même au milieu de l’intrigue et on sent que l’auteur fait tout pour ne pas non plus trop en révéler, ce qui parfois se ressent. Certes l’ensemble va quand même représenter 7 tomes et près de 3000 pages ce n’est donc pas illogique de ralentir l’intrigue, mais voilà par moment ça frustre légèrement. Ensuite comme je l’ai dit la narration multiple possède quelques désavantages comme cette impression, sur certains personnages comme Rosa, de ne pas vraiment avancer depuis le premier tome, même s’il apparait, je pense, que cela risque de changer dans le prochain. Enfin un dernier point qui se fait ressentir, c’est une certaine simplicité qui se dégage de l’ensemble, que ce soit dans l’intrigue, comme par exemple cette absence de réaction du peuple qui me laisse toujours perplexe dans un laps de temps si court, ou que ce soit dans la caractérisation des personnages qui rentrent clairement dans une case et n’en sortent jamais vraiment, du moins pour le moment.

Concernant la plume de l’auteur elle se révèle entrainante, certes assez simple, mais qui ne manque pas de porter le lecteur et le plonger dans son récit et son univers. Je regretterai juste des dialogues qui paraissent quand même un peu trop figé, donnant l’impression de trop se reposer dessus pour faire avancer l’intrigue et aussi de se sentir obligé de toujours mettre le nom de son interlocuteur. J’ai eu ainsi l’impression que certains dialogues manquaient de fluidité, mais rien de non plus trop bloquant. En tout cas un troisième tome, qui certes n’a pas pour moi le niveau des deux premiers, mais reste sympathique et divertissant à découvrir, offrant quelques réponses et donnant envie de lire la suite pour en apprendre plus sur les mystères qui restent en suspens.

En Résumé : Je dois bien avouer que, même si ce troisième tome se révèle m’a un chouïa moins captivé que les deux premiers, j’ai passé un moment de lecture divertissant et sympathique. L’intrigue continue à se développer sur cette lutte de sang de plus en plus violente et s’avère toujours aussi entrainante et efficace malgré un sentiment de tome de transition qui se fait légèrement ressentir. L’univers, même s’il perd son aspect découverte, se révèle toujours aussi solide et continue à se complexifier lentement au fil des tomes, offrant de nouveaux mystères. Les personnages continuent à s’avérer intéressant à découvrir dans leurs aventures et dans leurs évolutions, surtout l’auteur n’hésite pas à rajouter des personnages, apportant ainsi du sang neuf, même si la multiplication fait que certains restent peu développés. Je regrette finalement, comme je l’ai dit, un aspect un peu tome de transition, où on commence à sentir que certaines réponses se font attendre, ensuite une certaine simplicité se dégage comme certaines réactions, ou plutôt absence de réactions, face à certains évènements et aussi des dialogues qui manquent un peu de fluidité ; un peu trop protocolaires. La plume de l’auteur se révèle toujours aussi entrainante, certes un peu simple, mais qui porte assez facilement le lecteur. Il ne me reste plus qu’à faire rentrer le quatrième tome dans ma PAL.

 

Ma Note : 7/10

 

Autres avis : Ptitetrolle, Lelf, Mariejuliet, joyeux-drille, Miss Reading, …

Bardes et Sirènes – Anthologie 2014 des Imaginales dirigée par Sylvie Miller & Lionel Davoust

bardes et sirènesRésumé : Ensorceleuses précipitant les marins à leur perte, ou symboles d’un amour inaccessible, les sirènes fascinent autant que les abysses dont elles sont issues. Pour ces maîtresses du chant, la rencontre du barde est inévitable ; artisans des mots et de la musique, usés par la route et les tragédies, ils tissent eux même sur le cœur des hommes leurs propres enchantements… Toutes les nuances de la fantasy sont au rendez-vous de Bardes et Sirènes : des racines médiévales du genre à notre époque désenchantée, onze rencontres épiques, émouvantes, drôles ou cruelles vous attendent !

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Depuis 2011 environ j’ai l’habitude de craquer, assez facilement c’est vrai, pour l’anthologie des Imaginales. D’une cela me permet de faire le tour des auteurs présents (d’ailleurs dommage que tous les écrivains au sommaire ne soient pas toujours présents) et de deux elle permet de découvrir une variété de textes, souvent plaisants, sur un thème bien précis. Cette année le thème choisi m’a surpris, j’avoue, il s’agit de Bardes et Sirènes. J’avais donc hâte de découvrir ces différentes nouvelles. Comme l’année dernière cette lecture a bénéficié d’une LC avec Snow et Mariejuliet, aux emplois du temps de Ministres, mais qui c’est révélé très agréable avec de bonnes discussions. À noter que ce recueil comporte au sommaire 11 nouvelles, ainsi qu’un préface qui effectue un peu le bilan de l’anthologie depuis ses débuts ; un passage de flambeau pour les prochains anthologistes .

La Boite à Musique de Carina Rozenfeld : On se retrouve dans cette nouvelle à suivre un barde qui commence à se faire une réputation grâce principalement à sa boite à musique qui reproduit le chant d’une sirène. J’avoue que j’ai trouvé cette nouvelle assez sympathique, nous proposant un récit plutôt efficace et charmant, avec aussi quelques réflexions sur le besoin de l’homme de ne pas reconnaitre le bonheur là où il est, mais plutôt passer son temps à chercher la gloire et la reconnaissance. Dommage que l’ensemble soit peut-être un peu trop gentil, surtout pour la conclusion. Je trouve que cette nouvelle ouvre bien ce recueil, offrant un texte assez doux, agréable et calme.

Plaie Etoilée de Samantha Bailly : Ce texte nous fait découvrir un barde qui possède une drôle de plaie étoilée sur le front. Je suis plutôt mitigé sur ce texte, pourtant dans l’ensemble je l’ai apprécié, mais voilà pour moi il y avait énormément de potentiel que l’auteur ne fait finalement qu’esquisser, comme par exemple cette plaie sur le front ou encore les fameuses « histoires » misent en flacons, l’ensemble aurait pu apporter tellement plus que ça en est légèrement frustrant. Maintenant cela n’empêche pas ce texte de se révéler sympathique à lire, bien rythmé et quand même efficace, amenant le lecteur vers une conclusion certes sans surprise mais intéressante.

Tant que nous Demeurons Ensemble de Yann de Saint-Rat : Cette nouvelle se révèle assez intéressante sur certains points, nous faisant découvrir des sirènes guerrières qui kidnappent régulièrement des humains pour en faire des esclaves ou comme réserve de nourriture. J’avoue que l’idée de transformer les sirènes en monstre guerrier plutôt qu’en tentatrice par leurs charmes ou leurs voix m’a paru intéressant, faisant des humains du bétail apeuré, mais le reste se révèle très (trop) classique j’ai trouvé, avec une conclusion qu’on voit venir dès le début. Un texte tout de même agréable, mais qui, comme les précédents, a du mal à complètement m’emporter et à se dégager.

La Tête de Singe d’Estelle Faye : J’ai énormément apprécié cette nouvelle, sûrement selon moi une des meilleures du recueil, nous proposant de découvrir la fuite d’une jeune fille qui va faire face à de nombreux obstacles. La force du récit est, cette fois, de ne pas mettre le barde et la sirène au milieu de l’intrigue, mais comme simple élément d’évolution pour l’histoire. L’intrigue joue avec le lecteur, l’amenant vers des fausses pistes, des rencontres déroutantes, pour mieux rebondir et happer le lecteur. L’univers mis en place par son aspect mythologique est clairement dense et soigné, avec cette originalité sur les sirènes, et le tout est magnifiquement porté par une plume que j’ai trouvé superbe et sensuelle. Les personnages se révèlent intéressants et surprenants par bien des aspects. Certes l’ensemble reste, sur certains aspects, ouvert, mais je trouve que cela ajoute du charme au récit et à l’imagination. Une nouvelle réussie.

Au Bar des Sirènes de Frédéric Petitjean : J’avoue, je n’ai pas du tout accroché à ce texte. Il nous fait découvrir un barde solitaire dans un univers ou les êtres de légende disparaissent de plus en plus. Le début se révélait pourtant sympathique, proposant une vision du monde féérique pleine d’ironie et de perdition, mais l’ensemble se révèle très rapidement trop simpliste et surtout un peu trop guimauve et rose bonbon à mon goût. De plus j’avoue que certaines réactions de personnages m’ont paru des plus étonnantes et déroutantes. L’univers décrit par l’auteur m’a aussi paru un peu trop surfait, un peu trop cinéma hollywoodien je pense, ce qui n’est pas illogique vu que l’auteur a travaillé sur des séries américaines, mais qui ne m’a pas accroché plus que cela. Dommage.

La Mise en Pièces de Maïa Mazaurette : Comme souvent l’auteur nous propose une nouvelle qui se révèle efficace, entrainante, sanglante, sombre et pleine de surprises et de rebondissements. On suit ici un barde, amant d’une reine sanguinaire et décadente, qui lui conte une histoire sur les sirènes, mais qui est dans l’attente de quelque chose de bien particulier. La tension monte lentement au fil des pages, de l’attente du héros et des révélations qui se dévoilent, pour mieux captiver le lecteur, le dérouter, et même si la conclusion est devinable dans les grandes lignes ça ne l’empêche pas de se révéler percutante et surprenante. La caractérisation des personnages est bien réussie, qu’on les apprécie ou pas on tourne les pages avec envie de savoir ce qui va leurs arriver. Un texte que j’ai trouvé au final très réussi, bien porté par une plume vive et efficace.

Tant qu’il y Aura des Sirènes de Régis Goddyn : Cette nouvelle m’a un peu dérouté par certains aspects et, j’avoue, au final j’en ressors avec un sentiment mitigé même si plutôt positif. En fait j’ai trouvé que les idées sont là avec ce concept de nous présenter les sirènes comme en voie d’extinction dans un monde futuriste qui se délétère, mais voilà la présentation, sur trois lignes temporelles, m’a paru par moment trop brusques, manquant parfois de logique et le style ainsi que la narration m’ont paru par moment un peu trop hachés pour complètement m’accrocher. Au final un texte pas mauvais, plein de potentiel, mélange des genres, avec de bonnes idées et des réflexions intéressantes sur l’écologie, mais qui sur la forme m’a parue un peu trop bancal pour complètement me happer.

Le Chant des Autres de Mélanie Fazi : L’auteur, comme à son habitude, nous propose ici un texte que j’ai trouvé excellent et magnifique. Une nouvelle clairement originale, principalement par sa représentation du barde et de la sirène qui se révèle franchement surprenante, accrocheuse et passionnante dans un univers de fantasy urbaine qui se révèle passionnant et très intéressant à découvrir avec ses règles et ses limitations. Surtout une nouvelle poignante, touchante portée par des personnages qui se révèlent profondément humains avec leurs joies et leurs souffrances, souvent remplis de colère et de douleurs, qui doivent faire des choix. J’ai de nouveau été emporté par la plume poétique, pleine de finesse et sensible de l’auteur. Elle rentre clairement dans les meilleures nouvelles du recueil.

Le Chant du Solstice de Pierre Bordage : On retrouve ici une nouvelle que j’ai trouvé très intéressante, où on découvre un barde en manque d’inspiration, qui doit pourtant effectuer le grand chant du solstice. Mais tout va changer pour lui quand les villageois vont capturer une sirène. Un texte simple et qui se révèle efficace avec son lot de rebondissements et de retournements de situation qui font qu’on tourne les pages pour découvrir la suite même si dans l’ensemble il se révèle assez linéaire. La plume de l’auteur se révèle entrainante et efficace et les personnages offrent leur lots de surprises. Par contre, ce qui dessert un peu cette nouvelle c’est son positionnement dans l’anthologie, elle aurait gagné à être plus vers le début selon moi, et aussi, peut-être, un léger manque de profondeur dans l’ensemble.

Ci-gît mon Cœur d’Anne Fakhouri : Une nouvelle que j’ai trouvé réussie, qui nous propose de découvrir un barde qui par « chevalerie » va se retrouver à aider une sirène dont il est tombé amoureux. Mais tout n’est pas toujours ce que l’on croit. L’ensemble se révèle très bien rythmé, haletant, qui se lit assez facilement, rapidement et avec plaisir, qui happe doucement le lecteur au fil des pages pour lui donner l’envie d’en savoir plus aboutissant alors à une conclusion qui risque d’en surprendre plus d’un tant j’ai trouvé que la révélation finale était inattendue, décalée, cruelle et surtout terriblement efficace. L’ensemble se révèle maîtrisé et bien porté par une plume rythmée et haletante et où les personnages ne sont pas toujours ce qu’ils paraissent être.

Le Guetteur de Nuages de Thomas Geha : Cette nouvelle nous plonge dans un univers où les nuages sont des ennemis envahisseurs et où un barde utilise son chant pour les faire disparaitre. Mais un jour un nuage différent et beaucoup plus résistant apparait. Un texte qui m’a paru intéressant, vif et entrainant à travers cette possibilité, en méditation, de pénétrer dans les nuages et alors les faire résonner grâce au chant pour les dissoudre. L’idée de la sirène se révèle clairement originales et surprenante. Le texte possède aussi une certaine musicalité qui m’a bien accroché, ainsi qu’une légère dose d’ironie avec ce passage sur la sagesse des anciens et la fougue des plus jeunes. Là où j’ai un peu décroché c’est dans la conclusion, l’auteur ayant pris le parti pris d’offrir une sorte de happy-end, c’est un choix, mais je me dis qu’au vu du récit un final peut être un peu nuancé aurait apporté un plus à l’ensemble. Au final un texte agréable et efficace qui se lit bien.

 

Je dois bien avouer que j’ai trouvée cette cuvée 2014 un peu en dessous que celle des années précédentes. Il y a bien quelques textes qui sortent du lot mais les autres se révèlent soit simplement sympathiques sans être vraiment marquants, soit ne m’ont pas complètement accroché. Il faut aussi dire que le sujet était peut-être un peu particulier, pas obligatoirement le premier qu’on pense en parlant Imaginaire. Alors attention la lecture de ce recueil se révèle tout de même agréable et m’a aussi permis de découvrir de nouvelles plumes, juste que dans l’ensemble je l’ai trouvé un petit peu moins accrocheuse que les années précédentes.

En Résumé : J’avoue que j’avais hâte de voir ce que la cuvée 2014 allait bien proposer avec ce sujet sur Bardes et Sirènes, mais voilà, une fois la dernière nouvelle terminée je dois bien avouer que je l’ai trouvé légèrement en-dessous des années précédentes. Alors attention l’anthologie ne se révèle pas mauvaise pour autant et se révèle agréable à lire, avec quand même la présence de quelques textes qui sortent franchement du lot, mais le reste se révèle soit juste sympathique sans non plus être très marquant, soit ne m’ont pas complètement accroché malgré la variation d’idées sur le sujet. Cela vient peut-être aussi justement du choix du sujet. Cela ne m’empêchera de faire entrer dans ma PAL l’anthologie l’année prochaine.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Les avis de mes collègues de LC : Snow, Marijuliet.

Le Sang des 7 Rois, Livre Deux – Régis Goddyn

le sang des 7 rois livre 2Résumé : – Tu n’es pas une fille Rosa, tu es un miracle. Fernest se pencha et cueillit une petite fleur qu’il lui glissa dans les cheveux.
– Pourquoi m’aimes-tu?
– Je t’aime… parce que tu en as besoin.
– Ce n’est pas une raison.
– Alors je t’aime parce que j’en ai besoin.
Rosa essaya de voir les voyageurs en contrebas. Ils étaient trop loin, et dissimulés par le relief. Elle ferma les yeux et sentit leur présence, leurs émotions, leurs douleurs et leurs peines. Elle s’écarta pour regarder Fernest, puis elle détourna le regard comme pour se mesurer au glacier, colossal nuage pétrifié sur le flanc de la crête. Elle resta ainsi longuement avant de reprendre la parole.
– On ne m’a jamais aimée, Fernest.

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Il y a quelques mois je me suis lancé dans la lecture du premier tome de ce cycle qui se révélait vraiment intéressant, offrant une histoire efficace et pleine de surprise malgré un début un peu lent (ma chronique ici). Je n’ai donc pas mis longtemps avant de faire entrer ce second tome dans ma PAL et, vu que le troisième vient d’être publié il y a peu, j’ai décidé de le sortir de ma bibliothèque pour savoir ce que nous offre cette suite. À noter toujours que ce cycle devrait contenir 7 tomes. En tout cas je trouve la couverture, illustrée par Yann Tisseron, toujours aussi magnifique.

Après un premier tome qui nous permettait de poser les bases, que ce soit des personnages, de l’univers et de l’intrigue, on rentre avec ce livre deux dans une histoire qui se révèle plus soutenue, plus vive et plus entrainante. En effet suite aux différents complots nos héros se retrouvent en fuite pour différentes raisons et vont tout tenter pour survivre et continuer à avancer. La narration multiple permet clairement à l’auteur de varier les points de vues offrant à l’ensemble un rythme vraiment efficace et entrainant, même si, j’avoue, j’ai moins accroché aux passages sur Rosa dont j’attendais beaucoup, mais qui, dans ce tome, n’évolue pas vraiment et se consacre à cette histoire d’amour que je trouve bancale. L’auteur nous offre dans l’ensemble pas mal de rebondissements, d’action mais aussi des révélations surprenantes qui viennent ajouter quelques pièces au puzzle de l’intrigue qui continue à se dessiner, même si on n’a pas encore de vue d’ensemble. Surtout l’auteur offre aussi quelques surprises que je vous laisse découvrir et qui redistribuent clairement les cartes sur les idées qu’on avait et les forces en présence.

L’univers présenté par l’auteur se révèle toujours aussi solide et continue à s’étoffer lentement au fil des pages. Ce tome nous permet ainsi d’en découvrir plus sur ce fameux sang bleu, les mages et les avantages que tout cela procure, mais on découvre aussi plus en profondeur le monde des rebelles qui est différend de ce qu’on pouvait croire avec aussi de ce côté des luttes de pouvoir internes et des machinations. L’auteur continue aussi à travailler sur cette différenciation entre les couleurs du sang amenant à une supériorité des uns sur les autres ainsi que son lot d’horreur et de tortures. Il offre ainsi un large panel de réflexion sur l’aspect génétique et ses conséquences, l’inquisition et ses méthodes ou encore sur l’élimination de masse de population considérée comme inférieure. Au final un univers efficace et intéressant, dont beaucoup de questions restent encore en suspens. Mon seul soucis vient des pouvoirs magiques des mages comme Orville ou Rosa, on tombe un peu trop dans le « super-pouvoir » qui les rend limite invincibles leur permettant ainsi de sortir trop facilement des dangers. À voir comment ça évolue par la suite.

Concernant les personnages ils sont toujours intéressants à découvrir et, même si je trouve que Rosa n’évolue pas assez dans ce tome nous donnant l’impression qu’on se retrouve au même point que le précédent, les autres se dévoilent au fil des pages. On s’attache à eux et on suit leurs péripéties avec plaisir et envie d’en apprendre plus. Orville continu à prendre de l’ampleur dans ce tome dévoilant un personnage avec ses forces et ses faiblesses qui cherche toujours à faire du mieux qu’il peut, mais qui se laisse porter par le courant. Mais surtout l’auteur apporte de nouvelles têtes qui se révèlent intéressantes, principalement chez les gardiens. En plus de continuer à en apprendre plus sur Sylvan on découvre Aldemond, fasciné par les énigmes. Heureusement d’ailleurs qu’on les découvre car concernant les autres gardiens ils me paraissent un peu trop construit sur le même moule, sauvage, violent et trop téméraire, aspect qui ne dérange pas quand on parle de soldat, mais qui m’ennuie un peu avec un personnage comme Lothar considéré comme le chef des gardiens qui devrait quand même posséder plus de charisme.

Je regrette aussi quelques aspects, je pense à tous les passages entre Orville et Petrus l’un cherchant à cacher ses pouvoirs de mage alors qu’il s’en sert à tout va et l’autre qui est tellement crédule qu’il croit tout ce qu’on lui dit ce qui rend certaines scènes un peu improbable du genre « tu as vu ce monstre marin découper tous nos ennemis en tranche et couler le bateau en à peine 1s et pouf il a disparu, car non ça ne peut pas être moi » »Oui Orville je te crois ». Rien de bien méchant non plus, mais ça m’a surpris. Autre point, l’auteur nous offre un résumé en début de roman, ce qui est toujours intéressant et permet le rappel de ce qui c’est passé précédemment, mais pourtant de nombreux passages reviennent aussi sur les évènements précédents dans le corps du roman, j’ai trouvé que cela faisait un peu trop de redite. Dernier point c’est la présentation des personnages que je trouve un peu trop protocolaire, façon CV, le personnage arrive et sur un voir deux paragraphes on a son age, son lieu de naissance et les faits importants de sa vie qui s’alignent, j’accroche moyennement.

Concernant la plume de l’auteur elle se révèle toujours aussi simple, efficace et entrainante, même si cette fois je lui ai trouvé quelques maladresses, principalement dans les dialogues voir même la sur-utilisation des dialogues. En effet j’ai trouvé que certains se révélaient parfois trop creux ou tombaient un peu trop à plat, je pense principalement au moment où on se retrouve devant les 12 conseillers pour juger un des héros et qu’il va se retrouver défendu par deux de ses amis. Les discussions m’ont paru alors manquer de conviction, de profondeur et de passion, franchement si un jour je dois être défendu par eux je préfère fuir. Ce genre de dialogue se retrouve une ou deux fois. Alors attention, ce n’est pas méchant et cela n’empêche en rien de se laisser porter par l’histoire surtout quand on sait que c’est un premier roman, mais à voir par la suite.

Au final j’ai de nouveau passé un bon moment avec ce second tome, malgré quelques petits défauts ici ou là, et je lirai la suite rapidement, principalement aussi vis-à-vis d’un passage, dont je ne vous parle pas, déjà pour ne pas spoiler et aussi, car pour le moment, il n’est qu’à peine ébauché et qu’il est donc trop tôt pour que je me fasse une idée précise.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce tome qui se révèle au final plus haletant et plus rythmé que le précédent qui servait à poser les bases. L’intrigue continue à s’étoffer entre révélations et surprises et on a hâte d’en apprendre plus. Concernant l’univers il se révèle toujours aussi solide, nous offrant des axes de réflexion intéressants. La magie continue à prendre de l’ampleur même si je trouve les mages un peu trop puissants. Concernant les personnages, dans l’ensemble, ils se révèlent intéressants même si je trouve dommage que Rosa n’évolue pas vraiment, se concentrant plus sur une histoire d’amour que je trouve bancale. Certains points m’ont tout de même dérangé, Orville passe son temps à se servir de ses pouvoir et fait croire à Petrus que c’est la chance ou le hasard alors que bon, au bout d’un moment il a bon dos le hasard et je trouve aussi qu’il y a trop de répétitions concernant les évènements du tome précédent avec le résumé et les différents dialogues. Concernant le style il est toujours aussi simplement et entrainant même si je l’ai trouvé un peu maladroit principalement dans certains dialogues un peu trop creux et plats ou encore dans la présentation un peu trop CV des protagonistes. Rien de non plus gênant car ce second tome m’a donné envie de lire la suite.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Ptitetrolle, Mariejuliet, etc…

Le Sang des 7 Rois, Livre Premier – Régis Goddyn

le sang des 7 rois livre 1Résumé : 25 juillet 806
Deuxième jour de traque. Depuis le départ du château, la pluie n’a pas cessé de tomber. Je profite d’une roche en surplomb pour abriter le journal et écrire ce premier compte-rendu. Arrivés sur les alpages, nous avons suivi la crête pour trouver des indices. Rien ne nous avait préparés à ce que nous avons trouvé là. Un autre campement avait été édifié à cinquante pas à vol d’oiseau du premier et tout indique qu’alors que nous pensions notre retard considérable,ses occupants s’en étaient allés quelques heures auparavant.

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Ce livre j’en entends énormément parler depuis sa sortie et quasiment toujours en bien. Il faut dire que c’est un sacré cycle que nous propose ici L’Atalante avec pas moins de 7 tomes de prévu et, qui plus est, écrit pas un écrivain français. J’ai donc fait rentrer assez rapidement ce livre dans ma PAL avant de le ressortir récemment pour enfin savoir ce qu’allait bien pouvoir me proposer ce récit. Il faut aussi dire que je trouve que la couverture, illustrée par Yann Tisseron, se révèle vraiment magnifique avec son aspect crayonné en noir et blanc.

Et pourtant, j’avoue, en lisant les premières pages, j’ai cru que je n’allais pas du tout apprécier à ce livre. Déjà l’absence de nom concernant les royaumes de la carte ne m’a pas accroché plus que cela. Premier royaume, Deuxième royaume etc… ça m’a paru banal, même si c’est vrai, en soit, ça ne dérange en rien la lecture. Le premier chapitre qui m’a aussi légèrement fait douter, je l’ai trouvé lourd, trop porté par des descriptions beaucoup trop longues et mal amenées, genre entre deux phrases de dialogue on trouve trois à quatre paragraphes sur le CV d’une personne. Je me suis alors dit que ça allait être compliqué de vraiment plonger dans cette histoire et finalement je me trompais. Très vite l’histoire se développe et se révèle intéressante à travers la traque d’Orville pour suivre des kidnappeurs d’enfants, le tout agrémenté de chapitre qui nous dévoile une machination et des mystères qui viennent accrocher le lecteur.

Au fil des pages on se rend compte que l’histoire propose bien plus que ce que me laissait présager le début et le tout se révèle sympathique, même si légèrement redondant, principalement dans cette chasse aux kidnappeurs, qui offre un peu toujours le même schéma pendant une centaine de page du « j’avance, je tue, je réfléchis et j’évolue ». Ce qui n’empêche pas ces passages de se révéler plaisant avec son lot de rebondissements, d’action et aussi de révélations. Mais c’est surtout environ à la moitié du livre que je me suis vraiment senti happé, déjà par la variation dans l’intrigue qui tourne autour d’Orville quittant cette traque pour un aspect beaucoup plus complexe que je vous laisse découvrir, mais aussi par l’arrivée du personnage de Rosa comme personnage principal qui vient offrir ainsi un nouveau point de vue vraiment intéressant sur ses luttes qui viennent de nouveau déchirer les pays. Une seconde partie qui se révèle ainsi beaucoup plus haletante et captivante.

L’univers mis en place par l’auteur se révèle finalement assez classique dans ce genre de roman offrant un contexte moyenâgeux un peu à la Trône de Fer avec différents royaumes ayant chacun leurs rois. L’intérêt principal réside en fait dans cette idée de sang bleu qui créé des différences entre les gens et offre aussi une certaine critique sociale, certes déjà vue, mais tout de même intéressante. Cela se retrouve par la différenciation sang bleu, sang rouge, mais aussi par un travail un peu plus complexe sur le sang bleu de noble et celui de la population. Le sang bleu offre aussi des aspects magiques qui donnent envie d’en apprendre plus. Le tout n’est pour le moment qu’à peine esquissé, mais offre pas mal de bonnes choses, en attendant de voir sur la durée. Concernant le monde en soit, il se révèle agréable, les différents paysages ne manquent pas de charme et se révèlent plaisant à découvrir. Les prochains tomes devraient normalement permettre le développement de plus de royaumes, j’ai donc hâte de voir cela.

Clairement ce premier tome se révèle être un tome d’introduction, il sert à poser les bases de l’univers ainsi que les différentes machinations qui se mettent en place, ce qui offre un rythme plutôt lent à l’histoire. Ce n’est en rien gênant, il s’agit quand même d’un cycle de sept tomes qui a l’air de chercher à construire quelque chose de vraiment dense, soigné et pas obligatoirement quelque chose de frénétique. Donc tout dépend de ce que vous recherchez comme lecture. Par contre, certains points m’ont dérangé dans ma lecture comme par exemple ce héros qui va tomber éperdument amoureux d’une femme en ne l’ayant vu que 30 secondes et sans jamais lui avoir parlé, ou bien encore cette idée de reconstituer le sang bleu noble par tous les moyens même violents, ce qui signifie un travail sur plusieurs générations, alors que la guerre a l’air de frapper aux portes du royaume, ou bien encore ce groupe d’intellectuels qui n’y connait rien au travail manuel et qui miraculeusement arrivent à peu près à tout faire. Alors ce sont certes de petites simplicités, cela ne dérange en rien la lecture, mais se ressent tout de même.

Concernant les personnages ils vont, certes, ne pas révolutionner non plus le genre mais se révèlent intéressant à suivre au fil de leurs aventures et de leurs évolutions. Orville le guerrier un peu désabusé de sa condition, à la vie bien remplie et où tout va basculer pour lui ne manque pas d’attrait même si, je trouve, il manque un peu de charisme, mais rien de bien méchant. Ou encore Rosa la jeune fille un peu simple, mais qui se révèle pleine de mystères et devrait prendre énormément d’importance dans les prochains tomes, chaque personnage se révèle développé et ne manque pas d’attrait. Concernant les personnages secondaires, même si certains tombent un peu dans une caricature, ils se révèlent tout de même travailler et offrent aussi pas mal d’explications et de questions dont on a envie d’en apprendre plus. Je pense principalement au roi et à ses conseillers.

Concernant la plume de l’auteur elle se révèle simple, construite et efficace, ne laissant rien au hasard, développant lentement son univers et ses personnages pour vraiment captiver le lecteur. Parfois certaines longueurs apparaissent ici ou là, ou des descriptions s’attardent un peu, mais rien de non plus complètement dérangeant. Au final ce premier tome sert d’introduction à une série qui s’annonce solide et dont le premier tome m’a offert un très agréable moment de lecture. Certes je ne suis pas non plus autant convaincu que certains avis que j’ai survolé sur le net, mais il y a du fort potentiel dans ce récit et j’ai hâte de voir ce que va proposer le second tome.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec le premier tome de ce cycle qui nous offre une histoire, certes qui a un peu de mal à démarrer, mais qui au fil des pages happe doucement le lecteur et le plonge dans une intrigue pleine de surprises et de rebondissements. La seconde partie, avec l’arrivée de Rosa, apporte d’ailleurs son lot d’interrogation et de rebondissement efficace. L’univers développé par l’auteur se révèle classique, pour ce genre de fantasy, mais offre des idées intéressantes comme ce sang bleu. Les personnages sont travaillés, complexes et, même s’ils ne révolutionnent pas non plus le genre, on a envie de suivre leurs aventures. Je reprocherai aussi certaine facilités, comme cette histoire d’amour précipité et ne reposant sur quasiment rien ou encore cette idée de relancer la lignée pure alors que la guerre a l’air d’arriver, mais aussi des nom de royaume que j’ai trouvé trop banal. La plume de l’auteur, malgré quelques longueurs parfois, se révèle simple, efficace et entrainante. Un premier tome d’introduction qui se révèle donc solide avec son lot de mystères et qui m’a donner envie de lire la suite.

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Lauryn, Ptitetrolle, nyméria, Herbefol, Lelf, Sia, …

© 2010 - 2024 Blog-o-Livre