La Grande Route du Nord, Tome 2 – Peter F. Hamilton

la grande route du nord 2Résumé : Deux mois se sont écoulés depuis le meurtre d’un clone North à Newcastle. Son identité exacte demeure un mystère et toutes les hypothèses restent ouvertes. Sur place, l’inspecteur Sidney Hurst et son équipe soupçonnent la pègre locale. Et la lutte pour le contrôle du marché transstellaire du biocarburant pourrait bien provoquer des dissensions au sein du clan North.
Sur la planète St Libra, les « accidents » suspects s’accumulent pour l’expédition de l’ADH, partie à la recherche d’un potentiel assassin d’origine extraterrestre. Isolés en terrain hostile, coupés de leurs bases arrière, les survivants sont plus que jamais en situation critique. Une seule certitude : la clé de l’énigme réside dans le passé trouble de la mystérieuse Angela Tramelo, qui fait partie de la mission. Le dénouement de cette histoire sera… explosif !

Edition : Bragelonne
Poche : Milady

 

Mon Avis : Il y a quelques mois je me suis laissé tenter par le premier tome de ce récit qui, malgré un démarrage un peu long à mon goût, se révélait offrir une intrigue sympathique, efficace et fluide (ma chronique ici). L’éditeur ayant décidé de scinder ce roman en deux, j’ai donc fait rapidement entrer cette « suite » dans ma PAL, qui a finalement attendu plusieurs semaines avant que je l’en fasse sortir comme souvent quand un livre vient se perdre dans ma PAL. J’avoue que j’avais quand même hâte de savoir ce qu’allait proposer l’auteur pour conclure son récit. Concernant la couverture, illustrée par Fred Augis, je la trouve moins intéressante que la première, même si elle reste dans l’ensemble assez sympathique.

Le soucis qu’on peut imaginer quand on se lance dans un livre scindé en deux pour la VF, et que j’ai attendu quelques mois pour me lancer dans la suite, vient du fait de pouvoir rentrer dans l’histoire sans se sentir perdu ou avoir l’impression d’avoir oublié des points importants. Sauf que voilà, contrairement à mes craintes je me suis tout de suite retrouvé dans cette suite, certes il m’a fallu parfois faire cogiter mes neurones pour me souvenir de quelques informations, mais dans l’ensemble j’ai de nouveau été facilement plongé dans ce récit qui va se révéler tout du long fluide, entrainant, où le jeu de pistes de mensonges et de vérités continue à se développer à un rythme assez efficace. Que ce soit entre l’aspect policier, avec l’enquête de la mort d’un North, où l’expédition sur St Libra à la recherche d’une possible présence extraterrestre, mais qui va connaitre de nombreux soucis et de nombreux accidents, l’auteur sait bien tenir le lecteur en haleine, jouant avec les tensions, les révélations et les retournements de situations, ce qui fait qu’on ne s’ennuie jamais vraiment dans ce second tome. Il faut aussi dire que l’ensemble commence à se décanter, les révélations se font la vérité se dévoile enfin au fil des pages. Sauf que voilà au final, malgré que l’ensemble se laisse lire facilement, je n’ai jamais non plus été complètement emballé par ce que nous propose l’auteur. Certes c’est divertissant, mais de nombreux points m’ont laissé perplexes, voir m’ont frustrés.

Déjà, pour ceux qui connaissent Peter F. Hamilton, il faut dire, du peu que j’ai lu de lui, qu’il n’est pas l’auteur de SF le plus fin et le plus complexe qui soit. Est-ce que c’est une mauvaise chose? non loin de là, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, une intrigue plutôt simple n’empêche pas d’aboutir à des romans efficaces, entrainants et percutants et de se lire avec grand plaisir. Sauf que voilà, pour cette Grande Route du Nord l’intrigue a la finesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Que ce soit dans ce jeu de tension entre l’existence ou pas de l’alien ou le fond de l’enquête, j’avoue que l’ensemble est un peu trop prévisible. Ensuite l’auteur a un peu de mal avec certains aspects logiques, que ce soit le militaire qui voit ses hommes décédés mystérieusement, qui demande de l’aide et qu’on lui refuse sans véritable raison cohérente, ou bien le hacker qui hack le hacker qui hack le hacker sans que personne ne se rend compte de rien alors que le tout nous est présenté comme extrêmement risqué, ou encore les grosses ficelles concernant les relations de quelques personnages, j’avoue que cela m’a laissé parfois perplexe. Enfin un dernier point qui m’a dérangé ce sont les longueurs, j’en avais déjà constaté dans le premier tome, mais j’ai trouvé que dans ce second tome il y en avait aussi pas mal, soit l’auteur se perd un peu dans ses descriptions offrant d’ailleurs de nombreuses répétitions, soit des passages m’ont paru très peu utiles, soit j’ai trouvé qu’il se perdait dans des flashbacks pas toujours intéressant. Cela n’empêche pas l’ensemble d’être divertissant, mais c’est dommage.

Surtout qu’on y retrouve clairement ce qui fait les qualités d’Hamilton dans ce roman, cet univers d’une grande densité et qui surtout lui permet de mettre en avant une grande imagination principalement d’un point de vue technologique, avec les trous de ver, le clonage, le maillage intelligent, la surveillance par caméra et autres qui collent parfaitement à l’ensemble. Il n’oublie pas non plus pour autant de développer l’image de fond en nous proposant un avenir ou la politique libérale, capitaliste, où les entreprises et la finance occupe une place importante, où la politique repose plus sur l’image que sur le fond. Alors certes c’est parfois pas d’une grande finesses, mais rien de dérangeant et surtout l’ensemble reste plausible. L’ensemble est bien porté par des descriptions simples et efficaces, même si parfois l’auteur se perd un peu trop en répétition, nous rappeler une dizaine de fois comment marche une technologie ne la rendra pas plus réel. Là où par contre je suis légèrement déçu, c’est dans la volonté de vouloir offrir à l’histoire une réflexion plus environnementale, pousser le lecteur à se poser des questions sur notre consumérisme, notre capacité à tout vouloir maintenant, à détruire pour notre propre évolution sans jamais se soucier de ce que l’on fait, sauf que là aussi l’ensemble est trop caricatural, trop simpliste et binaire pour complètement m’emballer. Je ne spoilerai pas la conclusion, mais de ce point de vue environnementale elle se révèle assez étrange. Dommage car sur ce point il y avait du potentiel.

Concernant les personnages on reste dans la continuité du tome précédent avec des personnages assez intéressants, soignés, dont on suit les péripéties avec un minimum de plaisir, mais dont, comme dans le premier tome, il manque un vrai personnage qui sorte du lot. Ils ne sont pas mauvais, on s’attache même avec certains d’entre eux, mais voilà il y a toujours un moment ou un autre où ils tombent un peu dans les stéréotypes, ce qui les dessert légèrement par moments. Par contre autant les personnages principaux, pas de soucis que ce soit Sid, Angela, Vance, malgré leurs défauts on voit ce qu’ils apportent au récit, autant certains personnages secondaires ne paraissent rien apporter, comme Saul, ou bien offre parfois des passages qui ont clairement du mal à se révéler crédible comme Ian. Alors rien de bien gênant, mais comme je l’ai dit cela offre un sentiment que l’auteur s’est trop laissé aller dans les détails et que là ou l’éditeur aurai dû faire quelques coupes il ne l’a pas fait.

La plume de l’auteur se révèle simple, efficace, entrainante et plonge finalement le lecteur assez facilement dans son intrigue. Il montre qu’il connait parfaitement les mécanismes pour offrir un récit qui, a défaut de vraiment emballer le lecteur la faute à ses quelques défauts, se révèle tout de même fluide et divertissant et se laisse lire avec un minimum d’envie d’en apprendre plus et de connaitre la fin. Concernant la fin d’ailleurs, je regretterai peut-être un peu le côté happy-end facile, mais rien de bloquant ou de dérangeant. Au final dans l’ensemble je ne pense pas que ce roman soit le meilleur de l’auteur, mais il reste divertissant et assez sympathique. J’ai encore d’autres romans de l’auteur qui m’attendent dans ma PAL.

En Résumé : Ce second tome, malgré ses défaut, m’a offert une lecture qui s’est révélé tout de même divertissantes. L’auteur connait bien les mécanismes pour offrir une histoire qui se révèle fluide,entrainante et efficace. Alors certes j’ai trouvé l’intrigue par moment trop simpliste et prévisible, certains aspects m’ont paru mal traités voir ne rien apporter et quelques longueurs se font encore ressentir, mais voilà cela n’empêche pas le lecteur de tourner les pages avec un minimum d’envie d’en apprendre plus. L’univers développé est toujours aussi dense, permettant à l’imagination de l’auteur de s’épanouir, collant parfaitement au récit. Je reprocherai juste l’aspect environnemental que cherche à mettre en avant l’auteur de se révéler trop simpliste et binaire pour réussir à me toucher. Concernant les personnages ils sont intéressants à découvrir, faisant vivre et avancer l’intrigue de façon efficace, même si certains personnages secondaires m’ont paru ne rien apporter, ou avoir certaines réactions un peu trop surprenantes pour se révéler cohérentes. La plume de l’auteur se révèle toujours aussi simple, fluide et efficace, aboutissant à une conclusion qui n’est pas mauvaise malgré un happy-end un peu facile et un aspect que j’ai trouvé étrange, mais bon rien de bloquant. Au final pas le meilleur de Peter F. Hamilton selon moi, mais qui se laisse lire. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 6/10

 

Autres avis : Herbefol, …

Précédent

The Ice Dragon – George R.R. Martin & Luis Royo

Suivant

Les Fantômes d’Ombria – Patricia A. McKillip

  1. voyageurgalactique95

    une chronique plutot intéressante 🙂 si je cherche de l’action,( poursuites bagarres, fusillades bref dans ce style) serais je comblé? ^^ ca fait un bail que j’ai cet auteur dans mon viseur 🙂

Répondre à BlackWolfAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

© 2010 - 2024 Blog-o-Livre