La Stratégie des As – Damien Snyers

la strategie des asRésumé : Pour vivre, certains choisissent la facilité. Un boulot peinard, un quotidien pépère. Humains, elfes, demis… Tous les mêmes. Mais très peu pour moi. Alors quand on m’a proposé ce contrat juteux, je n’avais aucune raison de refuser. Même si je me doutais que ce n’était pas qu’une simple pierre précieuse à dérober. Même si le montant de la récompense était plus que louche. Même si le bracelet qu’on m’a gentiment offert de force risque bien de m’éparpiller dans toute la ville. Comme un bleu, j’ai sauté à pieds joints dans le piège. L’amour du risque, je vous dis. Enfin… c’est pas tout ça, mais j’ai une vie à sauver. La mienne.

Edition : Actu SF

 

Mon Avis : J’avoue que j’ai été tenté par ce livre dès la toute première fois que j’en ai entendu parler lors de sa promotion par l’éditeur sur les réseaux sociaux. Le premier point qui m’a attiré est, bien entendu comme souvent, la couverture, illustrée par Dogan Oztel, que je trouve superbe. Ensuite, le résumé avait de quoi se révéler accrocheur et enfin un roman vendu comme mélangeant Fantasy et Steampunk ne pouvait que me tenter.

On se retrouve ainsi ici à suivre un groupe « d’arnaqueurs » composé de notre héros, James, un elfe à la répartie percutante, Jorg le troll et Elise la demi-elfe. Nos compagnons vont être embauchés par un riche et mystérieux client pour retrouver le rein d’Isis qui appartient à un couple tout aussi riche et mystérieux. Seul problème, s’ils ne ramènent pas le bijou, James explosera au sens le plus littéral du terme. Certes l’intrigue est, il ne faut pas le nier, classique annoncé comme cela ; celle du vol impossible à réaliser et que, pourtant, l’on va tenter, ici pour sauver sa peau. Pourtant, cela n’empêche pas l’auteur de plutôt bien s’en sortir, nous offrant ainsi un récit qui va se révéler efficace, rythmé, sans temps morts et s’avère plaisant à en découvrir et à en suivre les aventures. Je me suis retrouvé par conséquent assez facilement happé par notre héros, ainsi que par les péripéties qu’il va rencontrer, le tout bien porté par une narration à la première personne maîtrisée, ce qui le rend directement attachant. L’auteur maîtrise bien son sujet, offrant ainsi de nombreux rebondissements et retournements de situations, pour ainsi pousser le lecteur à continuer sa lecture. Il faut dire que l’ensemble se révèle concis, qui ne se soucie pas du superflu, avec peu de personnages et une ligne d’intrigue qui va a l’essentielle ce qui a pour effet de lui offrir un tempo entrainant dont on tourne les pages facilement.

L’univers que nous développe l’auteur se révèle intriguant à découvrir. Cette ville de Nowy-Krakow n’est pas sans rappeler, selon moi, celle développé par le Panam de Raphaël Albert, principalement dans l’ambiance, où vient se mélanger fantasy, êtres féérique et Steampunk. Elle offre ainsi une image de fond très intéressante au récit, mélange à la fois de magie et de mystère, où l’auteur se permet même d’en dévoiler plus comme par exemple Paris, dont l’évolution de la ville de lumière donne envie d’en découvrir plus. Sauf que voilà, c’est peut être aussi le soucis que je reproche à cet univers contrairement au Panam, il manque parfois quand même de profondeur, comme si on nous en traçait les contours pour mieux nous appâter tout en gardant de nombreux développements encore sous le coude pour d’autres écrits. Pourtant il y a de nombreuses bonnes idées, que ce soit sur les mages, ou encore le rein d’Isis en lui-même qui parait être plus que ce qu’il laisse penser. Cela ne rend pas cet univers mauvais, loin de là, il laisse juste, une fois la dernière page tournée, un sentiment de frustration. Le côté Steampunk se révèle, lui, plus qu’efficace et donne envie d’en apprendre plus, se présentant par petites touches, sans chercher à s’imposer ou à trop en faire. Il n’en est ainsi pas le cœur du récit, mais offre quelque chose d’agréable et de séduisant à visualiser et à imaginer. L’auteur n’oublie pas non plus de nous offrir quelques réflexions sur notre société, de façon sobre, sans chercher à s’imposer ou à forcer le lecteur, même si parfois, c’est vrai, le message parait trop simpliste, mais rien de non plus bloquant.

Concernant les personnages, comme je l’ai dit je me suis rapidement attaché à James, cet Elfe plein de vie et d’énergie et à la gouaille incisive qui nous entraine facilement et rapidement dans son histoire et ses épreuves. Un héros complexe, rusé au passé trouble et qui s’avère aussi assez charismatique pour s’imposer comme un protagoniste dont on a envie de retrouver. Le reste de sa bande se révèle tout aussi intéressant à découvrir, que ce soit Jorg le Troll à la fois un personnage tout en force et en puissance, mais qui se révèle aussi fin et intelligent, ou encore Elise, mi-elfe et mi-humaine mais rejetée de partout, qui présente une héroïne qui ne se laisse pas facilement marcher sur les pieds, avec des rêves, même si je lui reproche de parfois tomber un peu dans la caricature. Mais c’est surtout le groupe dans son ensemble, la cohésion et l’amitié qui s’en dégage qui finalement ressort le mieux selon moi. Les autres personnages qui gravitent autour remplissent parfaitement leurs rôles, apportant révélations et coup de théâtre pour faire avancer l’intrigue. Mon seul regret vient du fait que même si les personnages sont vivants et efficaces, j’ai trouvé qu’ils manquaient un peu de densité et de complexité, un peu comme l’univers, comme si l’auteur avait peur de trop en dire alors qu’il y a pourtant de quoi faire.

Sauf que voilà, ce qui fait la force du récit, en devient aussi un de ses principaux défauts, certes l’ensemble se lit facilement et sans temps morts tant l’auteur offre un récit court, concis et percutant, mais voilà cela occasionne un autre effet rendant l’ensemble un peu trop linéaire et sans véritable grande surprise, à mon goût, auquel vient s’ajouter quelques simplicité et une ou deux facilités. Ainsi le fait de vouloir rendre l’ensemble ultra dynamique dans un roman court et qui va a l’essentiel m’a donné l’impression d’un petit manque de complexité là où le lecteur friand de récit rapide et percutant pourrait moins le ressentir. Attention cela ne gâche en rien l’aspect très sympathique, page-turner et amusant du récit, mais plutôt me fait dire qu’avec un peu plus de densité sur l’ensemble l’histoire aurait pu me le rendre encore meilleur. La plume de l’auteur se révèle simple, vive, entrainante et efficace, portant facilement le lecteur à travers une lecture fun et agréable, qui offre un moment de détente agréable, qui sait, entre deux lectures plus denses. A noter aussi en fin de roman une nouvelle concernant Milla qui permet de développer plus ce personnage à bien lire en complément du roman sous peine de se sentir frustré. Je lirai en tout cas d’autres écrits de l’auteur.

En Résumé : J’ai passé un sympathique moment de lecture avec ce roman qui nous offre une histoire de « voleurs » qui, certes, ne révolutionne pas le genre dans son intrigue, mais se révèle entrainante, efficace, sans temps morts et solide. Le récit est concis et va direct à l’essentiel ce qui, finalement, happe assez facilement le lecteur et lui fait tourner les pages avec l’envie d’en apprendre plus. L’univers, mélange de Fantasy et de Steampunk, se révèle intéressant à découvrir et donne envie d’en apprendre plus, même si je lui reproche un petit manque de densité, comme si l’auteur en gardait trop sous le coude pour d’autres écrits. Les personnages principaux se révèle attachants et prenants, s’avérant intéressant à découvrir dans leurs rêves et leurs envies. Mon seul regret concernant les protagonistes vient, selon moi, qu’ils auraient mérité d’être un peu plus travaillés, principalement les héros secondaires. Au final c’est d’ailleurs un peu ce qui ressort de ma lecture, la qualité de page-turner du roman et son côté concis et direct en devient aussi un défaut, pour moi, manquant ainsi de complexité et se révélant même un peu linéaire. Cela n’empêche pas l’ensemble de se révéler divertissant, mais aurait pu offrir plus. La plume de l’auteur se révèle ainsi simple, vive, captivante et je lirai avec plaisir d’autres écrits de l’auteur, que ce soit dans cet univers ou non.

 

Ma Note : 7/10

 

Autres avis : Igguk, Doris, Amarüel, Joyeux-Drille, …

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  1. Je ne connaissais pas mais ça à l’air un brin classique. En matière de voleurs, je vais continuer avec les Salauds pour l’instant 😛

    • Les Salauds Gentilshommes c’est clairement un ton au-dessus, mais bon je ne suis pas sûr que les deux livres cherchent la même chose. Snyers est plus dans la funitude totale là où Lynch offre plus de densité à mon goût, puis bon l’un fait 250 pages l’autre plus de 550 pages.

  2. Je l’ai fini la semaine dernière, j’ai déjà une impression de souvenirs flous mais c’était très divertissant bien que classique, j’ai d’autant plus hâte de lire les Salauds gentilhommes qui est apparemment un level au-dessus mais comme tu le dis à Zina, on sent que Damien Snyers a avant tout cherché à s’amuser et c’était effectivement fun comme lecture ^^

    • C’est ça, l’auteur offre une lecture fun, sans prise de tête, qui va vite et offre de nombreux rebondissements. Pour ma part j’ai trouvé ça sympathique, même si rien de révolutionnaire.

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