le mythe d'er ou le dernier voyage d'alexandre le grandRésumé : « Tu deviendras un homme et ton seigneur un dieu », tel est l’oracle que son défunt père a transmis à Euctémon. Si le premier volet de la prédiction lui demeure obscur (n’est-il pas déjà un homme ?), le second lui paraît évident. Car Euctémon est le médecin personnel d’Alexandre le Grand, roi de Macédoine et conquérant de la moitié du monde. Alexandre qu’il a sauvé de la mort à Babylone, qui a conduit ses armées vers l’Occident, qui vient de s’emparer de Rome et s’apprête à l’expédition la plus extraordinaire qui soit : la découverte des régions hyperboréennes, la quête du temple du Destin mentionné par Platon à la fin de La République, où séjournent les Moires qui président aux destinées humaines.

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Il y a un an environ je découvrais mon premier roman de Javier Negrete, aussi sur Alexandre le Grand, qui offrait une uchronie vraiment passionnante sur une possible guerre entre Alexandre et les Romains (ma chronique ici). Lors des dernières Utopiales, et suite à ma rencontre avec l’auteur, je suis reparti avec ce court roman sous le bras, toujours se situant dans l’antiquité et se consacrant de nouveau à Alexandre le Grand.

L’auteur reprend ici les bases de ce qui m’avait déjà plu dans son précédent roman, un mélange d’uchronie et d’histoire nous offrant une nouvelle vision de ce qu’aurait pu être la vie d’Alexandre. Mais ici, au lieu de mesurer deux géants qu’étaient Alexandre et la grande Rome, on part justement de la destruction de Rome pour le dernier voyage de conquête du roi de Macédoine; la conquête des régions du Nord. C’est justement ce voyage qui passionne le lecteur, cette invasion vers le pôle nord de nos héros pour obtenir des réponses,  autant mystiques que personnelles, qui fait qu’on se laisse emporter par ce récit. De plus l’auteur, certes, nous fais découvrir de nouveaux lieux, mais n’oublie pas aussi qu’il s’agit d’une campagne guerrière, ce qui ajoute une tension supplémentaire au récit et ajoute à l’envie de tourner les pages pour en apprendre plus. Les batailles ajoutent une dose épique à ce court roman, ce qui lui offre donc un rythme plaisant, maîtrisé et vraiment efficace.

L’auteur développe efficacement et de façon cohérente l’aspect historique, ce qui ajoute aussi une facette vraiment intéressante au récit. En effet on sent parfaitement bien que l’auteur connait son sujet, que ce soit sur l’antiquité, mais aussi sur tout ce qui concerne Alexandre ou encore les mœurs et les coutumes de l’époque. On a vraiment l’impression, que si Alexandre avait survécu, cette campagne et cette quête de divinité auraient pu exister. L’auteur nous offre aussi une vision des peuples du nord, barbares, classique, mais vraiment efficace, même si peu développé, avec ce côté sauvage de guerrier sans peur et intelligent. L’auteur ne laisse pas pour autant de côté tout ce qui concerna la magie et la mythologie de la religion grecque de l’époque, amenant doucement, de façon utile et surprenante, des points mystiques et surnaturels qui apportent quelques surprises intéressantes.

Un des points vraiment captivant de ce roman c’est que l’auteur a vraiment réussi à développer le côté humain de ces deux personnages principaux que sont Alexandre et Euctémon. Chacun d’eux possède des forces et des faiblesses et évoluent de façon intrigante au fil de cette courte histoire. Ils ne laissent jamais indifférent le lecteur que ce soit par leurs charismes, leurs remises en question ou leurs envies. Entre Alexandre, personnage imposant qui tend vers le divin, mais qui doit cacher ses doutes, ses rêves et Euctémon personnage plus réservé, mais tout aussi captivant qui se retrouve coincé entre ses forces et ses faiblesses et qui va devoir faire des choix on se retrouve fasciné. Le problème vient que les personnages secondaires sont pas ou peu développés, ils permettent bien de faire avancer l’intrigue, mais certains auraient mérité un travail plus important à mon goût. Le format du livre, assez court, ne le permettait peut-être pas ce qui est un peu dommage.

La plume de l’auteur se révèle vraiment soignée, captivante et travaillée nous plongeant facilement dans cette période antique au côté d’un personnage tel qu’Alexandre dont l’auteur arrive à le rendre autant Divin qu’Humain. Une écriture fluide et prenante qui fait qu’on se laisse aller à lire ce roman rapidement sans jamais vraiment s’ennuyer. Mais voilà, l’aspect au final qui dérange le plus c’est sa taille, il est tellement court (environ 180 pages) que des points se révèlent juste assez développés pour les besoins de l’intrigue principale. On aurait aimé en savoir plus sur certains sujets secondaires qui méritaient  d’être plus travaillés. Par contre la conclusion se révèle vraiment surprenante et efficace, avec un twist que je n’avais pas complètement vu venir. Dans tous les cas je lirai sans soucis d’autres romans de l’auteur.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce court roman qui nous offre une histoire et un voyage vraiment efficace et prenant, tout en n’oubliant pas l’aspect guerrier d’une campagne militaire avec ses batailles et ses escarmouches. Le lecteur tourne les pages avec plaisir pour essayer de dévoiler les mystères de l’intrigue, le tout étant porté par une plume soignée et captivante. On sent toujours autant que l’auteur connait son sujet et qu’il s’est vraiment renseigné pour plonger le lecteur dans l’antiquité. L’uchronie se révèle vraiment crédible et intéressante et les personnages principaux attachants, dommage que les personnages secondaires soient trop peu esquissés. La conclusion est vraiment surprenante et passionnante. Au final dommage que le roman soit si court car il y avait de la place pour développer par mal d’autres points, ce qui frustre par moment le lecteur.

 

Ma Note : 7,5/10