les chroniques du radch 2 l'epee de l'ancillaireRésumé : Breq, la soldat qui fut jadis un vaisseau spatial, sert à présent celle qu’elle avait juré de détruire, la Maître de l’empire radchaaï. Cette dernière a placé un navire et un équipage sous ses ordres, et lui a confié la seule mission qu’elle pouvait accepter : protéger, sur la Station Athoek, la famille de la lieutenant Awn, celle-là même que Breq a froidement assassinée vingt ans plus tôt. La tâche va rapidement se révéler plus compliquée que prévu : intrigues politiques, tensions sociales, violences de toutes sortes… La situation sur Athoek est explosive. Et la présence d’une traître dans les rangs radchaaïs fausse encore un peu plus la donne.

Edition : Nouveaux Millénaires

 

Mon Avis : Il y a quelques mois je me suis laissé tenter par le premier tome de cette série qui m’avait offert un moment de lecture plus qu’intéressant. Certes au vu des nombreux prix qu’il avait glané il était loin de la claque attendue, mais il offrait un très agréable divertissement dans le genre space-opera militaire empli de trahisons. C’est donc sans surprise que je me suis laissé tenter par cette suite, me demandant comment l’auteur allait faire évoluer son complot. Concernant la couverture, illustrée par Sébastien Hue, je la trouve vraiment réussie. Par contre, comme le premier tome, je reviens sur la traduction. Alors je ne parlerai toujours pas sur ce qui concerne la traduction sur le genre, il fallait faire un choix, mais cela n’empêche pas que j’ai trouvé certains passage mal traduits, voir traduits trop littéralement ce qui a eu parfois pour effet de hacher ma lecture, ce que j’ai trouvé frustrant. Ma chronique risque par contre de spoiler le tome précédent, je préfère prévenir.

Le premier tome nous avait présenté une histoire de vengeance, qui ne s’était pas obligatoirement terminé comme l’espérait notre héros, ayant dû faire face au conflit d’un IA. Cette suite se révèle ainsi plus classique et nous plonge directement après la fin du tome un, Breq étant devenu capitaine de flotte et se retrouve envoyé sur la station Athoeck où il va alors se retrouver plonger au milieu d’étranges jeux de pouvoir. Une fois la dernière page tournée l’intrigue, sans révolutionner le genre, s’est révélée vraiment intéressante et a réussie à me captiver. Alors certes le démarrage m’a paru un peu lent, l’auteur tirant un peu trop sur les descriptions, ou encore sur certaines fioritures un peu secondaires comme par exemple le service à thé. J’en comprends clairement l’aspect importance social dans un tel univers, mais parfois c’est un peu trop et même répétitif. Attention, le démarrage n’est pas non plus en soit mauvais, mais il m’a fallu attendre le premier quart du roman pour vraiment que je me sente plonger pleinement dans cette histoire. On découvre alors une intrigue qui va s’amuser à jouer avec le lecteur, où les jeux de pouvoir vont ainsi mettre Brecq à rude épreuve. Le tout est porté sur un rythme lent, où chaque pièce du puzzle se dévoile de façon posé, jouant avec le lecteur, pour mieux le surprendre à travers manipulations et trahisons. Par conséquent si vous cherchez un récit tendu, frénétique avec son lot d’action et de batailles je ne pense pas que ce roman vous comblera.

Le récit monte ainsi en tension tout du jusqu’au dernier quart ou là j’ai eu du mal alors à lâcher le roman, histoire d’en apprendre plus sur ces différentes lignes d’intrigues et de traitrises qui s’entrecroisent. Alors après, je ne vais pas le nier, ce tome reste aussi un tome de transition pour ce qui concerne l’intrigue principale lancé au premier tome, amenant quelques nouveaux indices et mettant en place de nouveaux personnages, mais la développant peu et il va falloir attendre le troisième pour vraiment voir ce fil rouge principal bouger. Cela ne m’a pas dérangé dans ma lecture mais pourrait, je pense, en bloquer certains. Ce second volume continue aussi à développer des lignes de réflexions intéressantes, certaines classiques comme concernant les classes sociales même dans un monde en paix, le traitement de l’esclavage, d’autres déjà développé depuis le premier tome et qui continue à se révéler percutants comme tout ce qui tourne autour du genre où chaque personnage est présenté avec le pronom « elle » qui, je trouve, offre une vision complètement différente et joue obligatoirement sur l’imagination du lecteur.

L’univers développé tout au long des pages n’a rien de vraiment révolutionnaire, mais se révèle très solide. Que ce soit vis-à-vis des vaisseaux, des IA et de leurs développements, voir même des ancillaires l’auteur connait ses classiques, mais sait les réutiliser pour offrir quelque chose d’efficace et d’un minimum soigné pour intéresser le lecteur. L’aspect technologie que révèle aussi accrocheur. Alors comme je l’ai dit, parfois elle s’intéresse peut-être un peu trop aux détails, voulant sûrement offrir un certain cachet à son récit, mais dans l’ensemble j’ai trouvé l’univers intéressant. Le côté social gagne aussi en développement, déjà dans le premier tome on découvrait que le Radch malgré ce qu’il laisse paraitre est loin d’être le peuple magnanime et civilisé que l’on connait, mais ici le récit montre aussi que malgré la paix et que tout le monde doit être considéré comme citoyen du Radch il y a obligatoirement des différenciations de statuts et aussi de privilèges. On est loin de la capacité pour tous à pouvoir avancer et évoluer s’il en possède les compétences. L’ensemble est amené avec assez de finesse pour ne pas se révéler trop lourd, même si parfois c’est un peu caricatural.

Concernant les personnages j’avoue qu’ils sont intéressants à suivre, que ce soit dans leurs manipulations comme dans leurs évolutions. Breq offre toujours un point de vue intéressant, principalement grâce à sa différence par rapport aux autres, même si je trouve que parfois d’un point de vue émotionnel l’ensemble reste un peu distant. C’est dû à la différence de Breq mais c’est parfois dommage. Concernant les personnages qui gravitent autour Seivarden est un peu en retrait par rapport au premier tome, tandis que de nouveaux personnages apparaissent avec plus ou moins d’intérêt. Je pense principalement à Tirsawat qui offre un personnage complexe, ou encore les différents humains qui tentent de reproduire les ancillaires (les karls, les bos, …) qui soulèvent de nombreuses questions. Même si certains personnages secondaires ont du mal à s’imposer, l’ensemble des protagonistes offrent ainsi des points de vues prenant à découvrir principalement dans leurs réactions et leurs évolutions.

La plume de l’auteur se révèle finalement simple, entraînante et plutôt efficace, même si parfois j’ai eu l’impression qu’elle perdait un peu le lecteur dans les nombreux points de vues liés au héros principal. Au final ce second tome s’est de nouveau révélé être une lecture plus que plaisante, même si c’est vrai que l’intrigue principal n’a pas avancée énormément, cette intrigue secondaire m’a permis de mieux cerner l’univers du Radch et s’est révélé offrir un moment de lecture plus qu’agréable sans non plus révolutionner le genre. Je lirai le troisième et dernier tome histoire de découvrir comment l’histoire va se clôturer.

En Résumé : J’ai passé un très sympathique moment de lecture avec le second tome de cette trilogie qui nous offre une intrigue qui, certes, met un peu de temps à démarrer, mais offre un jeu de pouvoirs et de manipulations intéressant à découvrir. Le tout se développe sur un rythme posé, dévoilant les différentes pièces du puzzle lentement pour mieux surprendre, mais si vous cherchez un récit plein d’action et de batailles alors passez votre chemin. Certes l’intrigue principal, suite au tome 1 n’avance pas énormément et trouvera ces réponses dans le dernier tome, ce qui pourrait en bloquer certains, mais cela ne m’a pas empêché d’accrocher, le tension montant au fil des pages pour aboutir a un dernier quart captivant. L’univers, sans se révéler révolutionnaire, se révèle plus que solide dans son aspect social, politique et technologique pour offrir une image de fond intéressante. Il soulève aussi de nombreuses questions que ce soit sur les classes sociales ou encore sur la « genrification » de la société. Les personnages se révèlent intéressants à suivre et à voir évoluer, même si certains personnages secondaires s’avèrent un peu caricaturaux.  La plume de l’auteur est simple, entrainante et efficace, même si parfois j’ai eu l’impression qu’elle perdait un peu le lecteur dans les différents points de vues liés a la particularité de Breq. Au final un second tome plus que sympathique, qui certes n’est toujours pas la claque annoncée par ses nombreux pris, mais que j’ai trouvé intéressant et m’a donné envie de lire la suite.

 

Ma Note : 7,5/10