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Les Machines Fantômes – Olivier Paquet

Résumé : Dans un monde où la société est devenue artificielle, les intelligences artificielles pourraient-elles faire société ?
Quatre personnages – un trader, une chanteuse pop, un ancien tireur d’élite, une joueuse de jeu vidéo multijoueurs : chacun croit jouer pleinement sa carte sur l’échiquier de la société sans percevoir qu’il est piégé dans des fictions confortables dont il n’est pas le seul acteur.
Plus un. Hans / Joachim dont ils croisent tous la route. Ce mystérieux jeune homme, tantôt séduisant, tantôt menaçant, est décidé à confier le destin de nos sociétés à des machines. Ce qui va contraindre nos personnages à coopérer, à se rencontrer pour empêcher l’irréversible.
Et des IA…

Edition : L’Atalante
Poche : L’Atalante poche

Mon Avis : Après avoir enfin réussi à lire un livre, j’ai décidé , pour ne pas perdre le rythme, de sortir un autre livre, cette fois de ma PAL. J’ai porté mon choix sur Les Machines Fantômes d’Olivier Paquet. J’ai toujours apprécié le travail l’auteur et je n’ai jamais été déçu par ses écrits. Pour autant je sais qu’il propose des récits assez denses et complexes ; cette lecture était donc un peu un « crash test » pour voir jusqu’où mon renouveau de lecture pouvait aller. Globalement, le retour est plus que positif, puisque j’ai terminé ma lecture de ce roman, certes en trois mois, mais j’en étais très satisfait. A noter qu’avec cette chronique, je tente une construction différente. J’ai beaucoup de mal à écrire des chroniques, me sentant coincé à remplir des « cases » selon un déroulé linéaire, je tente donc une présentation différente tout en tentant de ne pas trop être bordélique. Ce sera peut-être très court sur certains articles, parfois trop long sur d’autres, mais si je ne tente pas, je risque de ne plus écrire par manque d’envie et de plaisir.

Faux-Semblance – Olivier Paquet

Résumé : Nous recherchons les correspondances entre les univers…
Quatre zones de conflit. Entre humains et extraterrestres ; entre mémoire et oubli ; entre adultes et enfants ; entre nature déchaînée et ce qu’il reste de la civilisation. Sous les cieux étrangers de galaxies lointaines, sur des champs de bataille envahis de cadavres, ou bien face à la vague qui a tout balayé, il faut imaginer de nouvelles façons d’aller plus loin. Même s’il faut achever de détruire pour renaître.
Les personnages d’Olivier Paquet ne renoncent jamais. Ce sont avant tout des survivants, des héros abîmés qui tentent de redonner du sens à leur vie. Grâce à la catastrophe qui les a laissés nus, ils redécouvrent ce qu’ils sont. Et ils trouvent la force de tendre la main vers l’autre, l’étranger, pour ouvrir ensemble des portes.

Jean-Claude Dunyach

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Pour ceux qui suivent mon blog depuis longtemps, vous devez savoir que je suis un admirateur des différentes publications d’Olivier Paquet. Depuis ma découverte de ses écrits avec Les Loups de Prague, je ne suis jamais passé à côté d’une de ses publications et je n’ai jamais non plus été déçu, car il offre à chaque fois des récits de Science-Fiction humains, prenants et efficaces. Il était donc normal, lors des dernières Utopiales, que je reparte avec ce nouveau recueil de nouvelles. Après, comme souvent avec une PAL ingérable, j’ai mis un peu de temps avant de laisser une chance à ce Faux-Semblance, mais il y a quelques jours j’ai décidé de le sortir de ma bibliothèque. Concernant la couverture, illustrée par Aurélien Police, je la trouve franchement très réussie. Ce recueil comporte ainsi quatre nouvelles, trois qui avaient déjà été publiées et une inédite et je vais faire un retour sur chacune d’entre elles.

Utopiales 2016, Anthologie – Collectif

Résumé : En 2016, les treize nouvelles de l’anthologie officielle des Utopiales s’interrogent sur la thématique de la machine.
Pèle-mêle, on y croise ainsi une vieille dame artificielle pas décidée à mourir, un diable lumineux gardant un terrible secret, un homme dont plus de 50 % du corps a été remplacé par des prothèses, une femme robot aux charmes ambigus…
… mais aussi un concert virtuel plus vrai que nature, des tofus permettant de voyager dans l’espace, une course-poursuite de magiciens, un étrange artefact martien, un gentleman aux manières trop parfaites, un jeu vidéo meurtrier, une montre à l’origine de curieux décalages temporels, des truites psalmodiant en choeur «Innsmouth» et même André Brahic et une licorne.
Treize textes pour s’émerveiller, s’interroger et se marrer franchement, portés par treize plumes incontournables de l’imaginaire actuel, francophone comme étranger.

Edition : Actu SF

 

Mon Avis : On ne change pas une tradition et, comme depuis maintenant quelques années, quand je participe à un festival je repars dans la majorité des cas avec l’anthologie associée. Concernant les Utopiales, c’est aussi pouvoir se lancer dans une lecture commune avec Marie-Juliet, mon acolyte de LC depuis quelques temps maintenant. Cette année le thème de l’anthologie est « La Machine », et le recueil est composé de treize nouvelles d’auteurs différents. Concernant la couverture, illustrée par Denis Bajram et reprenant l’affiche du festival, je la trouve très sympathique et efficace. Comme souvent on retrouve une préface efficace, qui nous offre de bonnes réflexions sur le thème du recueil et s’avère soignée, même si parfois pas facile d’accès.

Jardin D’Hiver – Olivier Paquet

jardin d'hiverRésumé : Dans le contexte du réchauffement climatique, un conflit est né en Europe entre des ingénieurs réunis sous la bannière du Consortium et des groupes écoterroristes de la Coop. Cette guerre dure depuis près de 20 ans, suite à un incident appelé « le crime du siècle ». Chaque camp a développé ses propres armes : des animaux-robots pour les ingénieurs, des plantes mécanisées pour les écologistes.
La Tchaïka, que pilote Natalia, abrite une bande de cosaques qui récupèrent des pièces détachées après les combats et dont la philosophie se résume à cette maxime : « Nous sommes des contrebandiers, des gens qui refusent d’appartenir à un camp au nom de notre choix d’emmerder le monde. »
Un soir, sur un champ de bataille, ils tombent sur un inconnu amnésique au comportement étrange. Cette découverte leur fera traverser l’Europe à la recherche du passé de l’homme qu’ils ont accueilli et des germes du futur.

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Pour ceux qui suivent ce blog, ils savent qu’Olivier Paquet fait parti des auteurs dont je suis les sorties littéraires avec attention. En effet ces précédents romans m’ont toujours fait passer de bons moments de lecture, offrant des récits intelligents, poétiques et efficaces. C’est donc sans surprise que, quand son dernier roman a été publié, ait rejoint rapidement ma PAL avec l’envie de découvrir ce qu’il allait bien pouvoir offrir. A noter aussi la couverture, illustrée par Aurélien Police, que je trouve franchement magnifique.

Structura Maxima – Olivier Paquet

structura maximaRésumé : La structure est un univers vertigineux de poutrelles et de niveaux, où s’est développée une civilisation dont les racines se perdent dans la nuit des temps et qui a atteint son point de rupture. Entre la Vapeur, la communauté qui produit l’électricité à partir du magma, et les Poutrelles qui, au nom de leur dieu, interdisent l’ouverture du dôme recouvrant la cité, la guerre se prépare.
Dans cette atmosphère étouffante, Victor Mégare et son fils Jehan cherchent un destin différent. Victimes de la Vapeur et des Poutrelles, ils explorent les origines de cet antagonisme. Que protègent les Poutrelles derrière leurs interdits divins ? Quel but cherche à atteindre la Vapeur en encourageant la Structure tout entière à bouleverser les anciens équilibres ? Et où se trouvent les réponses ? Entre l’ombre et la lumière, dans la vapeur des chaudières et le gigantisme des poutrelles, ou bien derrière le décor, de l’autre côté de la paroi du dôme ?

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Structura Maxima est le tout premier roman de l’auteur publié initialement aux éditions Flammarion il y a une dizaine d’années, qui bénéficie aujourd’hui d’une nouvelle édition chez L’Atalante. Il s’agit d’ailleurs du seul roman que je n’avais pas encore lu de l’auteur, je suis donc content de cette réédition, puisqu’elle m’a permis de pouvoir le faire entrer dans ma PAL et ainsi de pouvoir me faire mon avis. Il s’agit d’un roman qui peut être lu de façon indépendante, mais qui, d’une façon ténue, se situe aussi dans le même univers que la trilogie du Melkine ou encore du livre Les Loups de Prague. Concernant la couverture, illustrée par Raphaël Defossez, je la trouve réussie et qui colle plutôt bien à l’univers.

 On se retrouve ainsi plongé au fil du récit dans un monde complètement fermé par un dôme, la structure, mais où la révolution et le changement gronde entre les Vapeuriers et les Poutrelliers. Au milieu de cette guerre qui s’annonce va se croiser ainsi le destin de plusieurs personnages. La première chose qui m’a marqué dans la lecture de ce roman c’est l’univers que construit l’auteur au fil des pages. Une cité aux fortes tendances industrielles, remplie de métal, de vapeur, de puissance, d’huile mais qui possède aussi un aspect clairement fascinant, tout en verticalité, en hauteur, en évasion, ces cheminements de niveau en niveau par poutrelles ou par ascenseur qui offre ainsi au lecteur une cité tout à fait fascinante à découvrir. Attention ici je ne parle pas de Steampunk ou autres, non un simple futur qui a évolué pour aboutir à cet équilibre entre technologie et espoir.

Au milieu de tout cela viennent se positionner deux factions complémentaires pour la survie de tous et pourtant de plus en plus antagonistes dans leurs besoins d’avancer, de changer. Entre la Vapeur, qui correspond aux scientifiques, aux ingénieurs, aux terres-à-terres, qui nous font découvrir de façon prenante et captivante le coeur de la machine, son battement de vie journalier, sa puissance et  les Poutrelles qui eux nous font nous élever, nous font rêver, découvrir un brin de folie, mais aussi de mystère, fortement teinté de poésie et de mysticisme, le torchon brûle. On sent d’ailleurs que l’ensemble se révèle clairement maîtrisé, que ce soit dans la partie technique, comme dans la partie politique, tant l’ensemble parait cohérent, palpable et n’est pas non plus sans rappeler certains aspects encore bien présents de nos jours. Une légère touche « manga » vient aussi colorer ce monde, que ce soit à travers la cité, pour laquelle la référence dans le quatrième de couverture au Château dans le Ciel n’est pas usurpée, mais aussi sur d’autres aspects, ce qui apporte, je trouve, un véritable plus à l’ensemble. En tout cas un univers captivant qui donne envie de plonger dedans et d’en apprendre plus, d’en découvrir plus. L’intrigue, construite sur un rythme lent, se révèle de plus en plus prenante dans ses machinations et ses jeux de pouvoirs, pour monter lentement en tension au fil des pages et des révélations.

Mais voilà ce roman n’est pas que la découverte d’une simple cité, aussi fascinante soit-elle, l’auteur cherche aussi à nous faire réfléchir, principalement sur notre besoin d’avancer, d’évoluer. Ainsi on dévoile au fil des pages deux identités qui sont figées dans une routine et commencent peu à peu à mourir dans un monde figé, clos par la structure avec ses contraintes et dont le seul changement parait être la guerre. Pourtant une troisième voie est toujours possible. On se retrouve ainsi à se poser de nombreuses questions que ce soit sur le point de vue de l’identité, de la façon dont une simple idéologie, un langage, peut gripper le rouage, mais aussi sur la définition du bonheur, de l’absence de recul qui fait que parfois on ne se rend pas compte de ce que l’on possède. Après tout la structure est-elle si horrible que cela? Le développement de la civilisation doit-il se faire dans le mouvement et la violence? C’est ce que le lecteur va découvrir au fil des pages,  à travers de nombreux secrets qui vont se révéler, aboutissant à une conclusion intéressante dans le message qu’elle partage, avec une touche de mélancolie et de mystère qui, je trouve, colle parfaitement au récit.

Concernant les personnages l’auteur nous dévoile au fil des pages une palette de personnalités assez larges, qui ne manquent pas d’intérêts, se révélant complexes, allant du héros blessé qui s’enfonce dans la souffrance et l’auto-destruction, en passant par le jeune adulte insouciant, avide de changement ou encore des personnages féminins à la fois tendres et dures, qui vont fortement changer le héros principal. Ils se révèlent tous attachants et  nous plongent assez facilement, que ce soit dans leurs réflexions, comme dans leurs aventures, possédant chacun d’entre eux leurs émotions, leurs envies, leurs défaites, leurs qualités et leurs défauts, les rendant ainsi profondément humains. Sauf que voilà, je ne vais pas le nier, ils se révèlent tout de même un peu trop prévisibles, que ce soit dans leurs façon d’avancer comme dans leurs réactions. Cela ne dérange en rien la lecture tant le but du roman n’est pas là, mais peut légèrement frustrer par moment. Les personnages secondaires ne sont pas non plus en reste, apportant leurs propres voix à l’ensemble, leurs propres visions, leurs propres folies et leurs propres besoins.

Mes seuls regrets concernant ce roman viennent en premier lieu que sur la fin l’ensemble semble s’accélérer un peu trop rapidement, apportant ainsi quelques facilités et quelques révélations un peu trop rapides pour franchement se révéler efficaces. Ensuite, l’histoire parait peut-être par moment un peu trop linéaire dans son ensemble, certes il sert parfaitement le message que cherche à faire passer l’auteur, mais un peu plus de surprises aurait pu apporter un plus. Enfin, la conclusion sur cette guerre, sans la révéler, m’a paru légèrement facile, même si c’est vrai elle possède aussi une force qui la rend intéressante. Au final rien de non plus très dérangeant, et qui n’enlève ou ne gâche en rien les qualités de cette histoire qui à la fois nous rappelle l’importance de rêver et du changement, mais qui nous fait aussi réfléchir sur l’importance des idées et la façon dont on s’en sert. Le tout est aussi porté par une plume qui se révèle soignée, efficace, dense, malgré parfois quelques dialogues un peu surjoués, et qui a réussi à me happer dès les premières pages.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui nous offre une histoire qui se révèle fluide, certes à un rythme assez lent, mais qui nous dévoile un univers futuriste fascinant, empli de métal, de vapeur, de hauteurs et de rêve qui fait qu’on se retrouve rapidement happé par ce que nous propose l’auteur. Mais voilà il s’agit ici bien plus que la découverte d’une cité, l’auteur n’oublie pas pour autant de nous faire réfléchir que ce soit sur l’immobilisme, le besoin de changement, d’évoluer, mais aussi sur la puissance d’une idéologie, la façon dont elle peut tout faire gripper, mais aussi sur la définition du bonheur. Les personnages qu’on découvre au fil du récit se révèlent complexes, attachants, denses et surtout humains, avec leurs forces et leurs faiblesses, dont mon seul reproche vient du fait qu’ils sont peut-être un peu trop prévisibles. Concernant les personnages secondaires ils apportent eux aussi leurs propres voix au récit. Je regretterai finalement que la conclusion se révèle un peu trop rapide et parfois légèrement facile dans sa résolution, mais aussi l’ensemble parait légèrement linéaire. Rien de non plus gênant, tant le message fonctionne bien et l’ensemble se révèle fluide, bien porté par une plume soignée et dense, malgré c’est vrai quelques dialogues un peu surjoués. Je lirai sans souci les prochains écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 7,5/10

Trolls et Licornes – Anthologie 2015 des Imaginales dirigée par Jean-Claude Dunyach

trolls et licornesRésumé : Quoi de commun entre la lourdeur disgracieuse d’un troll et la noble légèreté d’une licorne ? Entre une créature que la légende populaire associe à la virginité et une autre qui patauge dans la boue des bas-fonds ? Dix auteurs (dont un bicéphale) ont imaginé des rencontres improbables entre ces deux figures classiques de l’imaginaire, pour bousculer un brin les évidences et rappeler que les contes sont faits pour être détournés. L’anthologie comporte des textes plus gais que désespérants, l’époque ayant bien besoin de tendresse, d’humour et de licornes. De trolls aussi, soyons justes…

Edition : Mnemos

 

Mon Avis : Ceux qui ont l’habitude de suivre ce blog savent que la lecture de l’anthologie du festival des Imaginales se révèle une tradition que je perpétue depuis maintenant quelques années. Il faut dire qu’elle permet de découvrir des textes variés des grandes plumes de l’imaginaire français, tout en confrontant deux figures mythiques. Ces deux dernières années j’ai effectué une Lecture Commune de ce recueil avec Snow et Mariejuliet. A noter un changement tout de même avec cette édition 2015 puisque ce ne sont plus Lionel Davoust & Sylvie Miller qui dirige l’anthologie mais Jean-Claude Dunyach. Cette anthologie comporte 10 nouvelles, ainsi qu’une préface pleine d’humour qui ouvre de façon efficace ce recueil .

 Jötnar de Jeanne-A Debats : On plonge ici dans une nouvelle fortement teintée de mythologie, principalement nordique, dont le peuple voit sa culture disparaitre face à la guerre au Christien. Un texte que j’ai trouvé efficace, bien écrite, sombre, mâtiné légèrement de Science-Fiction, qui possède son lot de rebondissements et aussi une bonne petite dose de réflexion, peut-être même un peu trop sur certains aspects, avec un léger pied-de-nez en guise de conclusion sur le mythe de la licorne. Un texte très sympathique mais qui par contre dénote complètement par rapport à la préface bourrére d’humour.

La Chasse à la Licorne d’Estelle Faye : Cette nouvelle nous fait découvrir deux aventuriers qui cherchent à capturer une Licorne. Un texte qui se révèle assez sympathique à lire, bien écrit, mais qui m’a paru manquer quand même d’effet de surprises. J’ai trouvé ça assez linéaire et prévisible ce qui est un peu dommage. cela n’empêche pas cette nouvelle de se lire facilement, mais je la classerai dans la catégorie vite lue, appréciée, vite oubliée.

Ekasrinn de Pierre Bordage : Cette nouvelle se démarque complètement par rapport aux autres puisque notre troll est un jeune caïd et la licorne une jolie jeune fille que notre héros cherche à tout prix à mettre dans son lit, de gré ou de force. Franchement l’aspect original est là, l’auteur souhaitait visiblement partir sur quelque chose de différent, sauf que voilà je ne suis jamais rentré dedans. Notre caïd tend un peu trop vers la caricature et l’histoire m’a paru trop simple et trop stéréotypée. Si encore notre héros avait une vraie prise de conscience, mais on a du mal à la voir.

Bienvenue à Magicland de Lionel Davoust : On découvre ici un troll, grand fan des licornes, qui se retrouve à travailler dans un parc animalier pour se rapprocher d’elles. Une très bonne nouvelle que nous propose l’auteur, avec une véritable réflexion sur les parcs animaliers, la liberté et la société, bien porté par les échanges entre le troll et son psy ainsi que l’évolution de leurs relations. La conclusion se révèle vraiment surprenante et intéressante. Au final j’ai passé un très bon moment avec cette nouvelle, bien écrite, portée par son humour et ses idées.

Touellerezh d’Olivier Paquet : On plonge avec ce texte dans la Bretagne médiévale où un magicien part en mission pour retrouver la fille de son seigneur kidnappée par un troll. Un texte assez classique et linéaire dans sa construction mais que j’ai tout de même trouvé sympathique à lire, bien porté par une densité historique soignée et avec quelques réflexions intéressantes. Au final pas un excellent texte, mais un divertissement agréable.

Le Troll Médecin de Silène Edgar : L’auteur nous propose avec cette nouvelle une variation sur un texte de Molière qui se révèle assez sympathique et intéressante, principalement dans le message qu’elle cherche à faire passer sur la lecture, mais surtout sur le choix des livres qu’on peut imposer à quelqu’un pour débuter. Un texte agréable qui se lit facilement, avec une dose d’humour légère, mais qui manque quand même d’un peu de mordant pour se révéler plus marquant.

Le Double Destin du Taquin de Raphaël Albert : L’auteur nous propose ici un poème et, je dois bien avouer qu’il s’agit pour moi du meilleur texte du recueil que ce soit dans sa construction ou encore le travail sur les rimes, mais aussi par l’humour, le cynisme et la fluidité qui s’en dégage. Je ne suis pas pourtant un grand fan de poésie, mais ce texte se lit très facilement et se savoure.

Les Yeux du Troll de Sophie Jomain : Sophie Jomain nous propose ici de découvrir un jeune garçon qui se fait raconter un conte par sa grand-mère. Un texte pas mauvais, enfantin, à la morale gentillette sur l’importance de l’imagination et du cœur, et qui se lit assez facilement, même s’il n’est pas non plus marquant. Finalement, je trouve qu’il détonne un peu par rapport au reste l’anthologie, ou tout du moins vis-à-vis de son placement. Je l’aurai, je pense, plus apprécié en ouverture permettant ainsi de rentrer dans ce recueil tout en douceur.

Trolls, Licornes et Bolognaise d’Adrien Tomas : L’auteur nous propose de plonger dans une univers de Fantasy Urbaine où Tia doit mener l’enquête sur un meurtre dans le milieu surnaturel. Franchement ce texte a du potentiel, je ne le nie pas, mais l’auteur tombe un peu trop dans les stéréotypes du genre de la fantasy urbaine et surtout le texte est bien trop court. En effet la résolution de l’enquête se fait un peu par magie et frustre le lecteur tant le deus ex machina est un peu dur à admettre. Quelques pages de plus aurait été appréciées. Cela n’empêche pas le texte d’avoir des qualités et qui sait l’auteur reviendra peut-être dans cet univers.

Dans la Tête de Georges Trollevitch de Sylvie Miller & Philippe Ward : Cette nouvelle, qui vient clôturer l’anthologie, nous plonge dans un univers parallèle qui lance un grand festival en honneur de l’Human Fiction. Un texte de nouveau sympathique, avec une dose d’humour et de détente agréable, malgré parfois un humour scatologique qui me laisse perplexe. Un récit qui contient de nombreuses références qui devraient toucher les habitués du festival, tout en restant accessible aux autres lecteurs, et qui offre une conclusion avec une réflexion intéressante au moment de reposer ce livre. Au final une histoire divertissante et qui se lit facilement.

En Résumé : J’attendais avec impatience de voir ce qu’allait proposer cette anthologie opposant les Trolles et les Licornes et j’avoue que, sans m’avoir offert un moment inoubliable, elle se révèle assez sympathique à lire et à découvrir. Les nombreuses variations sur le thème se révèlent souvent intéressantes voir originales, ne manquant pas de se révéler sombres, pleines d’humour, critiques, voir cyniques. Tous les textes ne sont pas au même niveau, certains ayant eu du mal à me convaincre, là où d’autres se sont révélés excellents à découvrir et sortent vraiment du lot, mais au final une anthologie 2015 plutôt agréable. C’est donc sans surprise que j’annonce que l’anthologie 2016 viendra rejoindre ma PAL l’année prochaine.

 

Ma Note : 7/10

 

Avis de mes collègues de LC : Snow, Mariejuliet.
Autres avis : Bibliocosme, …

CRAAA

Challenge CRAAA 2ème lecture

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