Teixcalaan Book 1, A Memory Called Empire – Arkady Martine

Résumé : Ambassador Mahit Dzmare arrives in the center of the multi-system Teixcalaanli Empire only to discover that her predecessor, the previous ambassador from their small but fiercely independent mining Station, has died. But no one will admit that his death wasn’t an accident–or that Mahit might be next to die, during a time of political instability in the highest echelons of the imperial court.
Now, Mahit must discover who is behind the murder, rescue herself, and save her Station from Teixcalaan’s unceasing expansion–all while navigating an alien culture that is all too seductive, engaging in intrigues of her own, and hiding a deadly technological secret–one that might spell the end of her Station and her way of life–or rescue it from annihilation.

Edition : Tor

 

Mon Avis : Ce roman, j’en entends parler depuis un an maintenant, depuis que l’éditeur Tor en a dévoilé la couverture ainsi que le résumé. Alors, j’avoue, j’ai tout de suite été attiré par l’illustration de couverture, réalisée par Jaime Jones, que je trouve franchement magnifique, mais le résumé ainsi que les différentes informations que j’avais glané autour ont terminé de me convaincre de lire ce roman. En effet une Science-Fiction Space-Opera qui prend comme référence l’empire Byzantin a eu de quoi m’intriguer et me donner clairement envie de voir ce que cela pouvait donner. A noter qu’il s’agit du premier roman de l’autrice qui avait surtout publié des nouvelles.

Ce roman nous plonge ainsi dans l’empire Teixcalaanli qui demande à la station Lsel, une des rares stations encore indépendantes, de leur envoyer en urgence un nouvel ambassadeur, le tout sans plus d’explication. Mahit est choisie pour cette tâche et, pour l’aider dans cette tâche, il lui est implanté l’imago de son prédécesseur, mais qui n’a pas été mis à jour depuis 15 ans. Un imago est en fait une technologie qui permet à deux « esprits » de « cohabiter » dans le même corps. Cette mission est un rêve pour Mahit tant l’influence de l’Empire dans le monde de la culture, de la poésie etc… l’a toujours fasciné. Pour autant, une fois arrivée sur place elle va devoir faire face à la révélation que son prédécesseur est mort, que son Imago, suite à l’annonce de cette nouvelle, va arrêter de fonctionner et qu’une lutte interne de pouvoir est en cours pour devenir le prochain empereur Teixcalaanli. J’avoue j’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman, qui certes a quelques défauts ici ou là, mais qui franchement m’a bien plu. C’est simple, une fois plonger dans le récit j’ai eu du mal à le lâcher au point qu’il m’a fallu deux jours pour le terminer.

Le gros point fort de ce récit vient, bien entendu, de la construction de cet univers, de ce mélange de culture et de tout le travail de détails qui est développé au fil des pages. Certes, cela pourra en déranger certains et, parfois, c’est vrai, l’autrice en fait un chouïa trop dans son sens de la précision, mais voilà il se dégage de ce Space-Opera une telle richesse, une telle densité que j’ai énormément apprécié découvrir cette toile de fond. On sent clairement qu’elle l’a longtemps travaillé, qu’elle a fait de nombreuses recherches, que ce soit pour son côté politique, social ou bien encore culturel. Après approfondissement, car je n’avais pas l’impression que l’influence de ce monde soit simplement Byzantine, en fait elle s’est appuyée sur un mix entre l’empire Byzantin, l’empire Aztèque et l’empire Mongole. La grande force est surtout d’avoir réussi à trouver le juste milieu, tout du moins de mon point de vue, pour offrir un univers captivant, tout en évitant de noyer le lecteur sous trop d’informations. Je regretterai peut-être un léger manque d’information sur les tensions politiques interne, qui auraient mérité d’être plus complexes, mais franchement l’ensemble est suffisamment riche pour que ce ne soit pas trop dérangeant.

Il y a aussi un aspect très intéressant, je trouve, dans la construction du récit, c’est l’influence de la culture Teixcalaanli sur les autres. Ainsi Mahit qui est de culture Lsel, qui plus est habitante d’une station et non pas d’une planète, va se retrouver en décalage complet dans l’Empire. En plus étant une grande admiratrice de cette culture, mais devant aussi penser au bien-être de sa nation, elle va se retrouver prise entre fascination, mais aussi de la crainte. On se rend aussi compte que la culture de l’Empire dominante « aplanit » peu à peu les autres dans une sorte de normalisation. L’aspect technologique entre aussi en contradiction avec la notion de culture, l’Empire Teixcalaanli qui est pourtant très avancé, est pourtant culturellement contre la notion d’Imago qui doit alors être caché, même si de ce pont de vue technique on reste un peu trop en surface. Enfin il y a aussi tout un travail d’un point de vue politique sur la notion de protocole, de discours, de langage que j’ai trouvé réussi et prenant. Ainsi il y a plusieurs niveaux de compréhensions dans ce que font et disent chacun, notre héroïne ambassadrice doit donc faire extrêmement attention au moindre détail qui peut rapidement avoir son importance. Ajouté à cela une association de discours avec la poésie, pour ma part, j’ai trouvé que cela rendait les jeux de pouvoirs et d’influences encore plus intéressants et complexes. On sent ainsi que cet univers est vaste et qu’il est loin d’avoir tout montré et cela se voit aussi dans les têtes de chapitre qui apportent un plus.

A partir de là l’autrice vient aussi construire quelques thématiques qui ne manquent pas non plus d’attrait, comme par exemple sur la notion de civilisation, la différence entre être civilisé et barbare qui reposent finalement plus sur une notion de domination qu’autre chose par moment. Il y a aussi bien entendu une réflexion sur la notion de colonisation, de guerre d’expansion ou encore de paix qui ne parait finalement ne pouvoir exister que par la guerre et l’agrandissement de l’Empire. Au final ce roman soulève de nombreuses questions intéressantes que ce soit sur la technologie et son importance, sur la notion d’identité, de développement, de paix sociale ou bien encore par exemple d’échanges culturels et économiques. Le tout est traité de façon solide et intéressante j’ai trouvé, même si parfois, c’est vrai, on reste un peu en surface. Concernant l’intrigue on est dans le récit d’espionnage tout ce qu’il y a de plus classique. Pour ma part j’ai trouvé cette construction, certes sans véritable surprises, mais qui pourtant ne manque pas d’amener un minimum de tension. Certes un peu moins de prévisibilité aurait été mieux, c’est dommage, mais pour autant ça ne m’a pas bloqué. L’intrigue se construit aussi de façon lente, jouant plus sur les dialogues et l’influence que sur l’action, même si le récit ne manque pas de quelques passages plus explosifs.

Concernant les personnages, j’ai trouvé leur construction intéressante et solide. Alors, j’ai eu un peu de mal avec Mahit au début, peur de tomber sur une héroïne un peu cruche et spectatrice, mais finalement elle arrive au fil des pages à gagner en intérêt, principalement dans sa vision du monde et le décalage qu’elle va subir que ce soit culturellement comme face à la mort de son prédécesseur, mais aussi dans les différents jeux de pouvoir. En effet on est clairement dans une politique de non-dits, de demi-mensonges et de contre-vérités et je me suis retrouvé à me laisser porter par la façon dont l’héroïne gérait ses rencontres, la façon dont elle évoluait et s’adaptait. Chaque personnage ne manque pas non plus d’être un minimum soigné, possédant un minimum de personnalité et d’intérêt tout du moins au niveau des personnages politiques. Car, concernant les deux amis que se fait notre héroïne, Three Seagrass, Twelve Azalea, j’avoue que, même s’ils sont loin d’être mauvais eux aussi, le côté ils deviennent meilleurs amis au premier regard et jamais ils ne se trahiront, m’a quand même légèrement frustré pour ma part. 

Autre point que j’ai trouvé dommage c’est une facilité un peu grosse sur la fin, dont je ne dirai rien, mais qui touche l’héroïne avec son imago qui, certes, vient débloquer la situation, mais m’a paru quand même un peu tiré par les cheveux. Après quelques longueurs se font aussi parfois légèrement ressentir, principalement vers le milieu du livre, mais là franchement rien de dérangeant. La conclusion m’a paru intéressante dans sa construction et ce qu’elle ouvrait pour la suite. Concernant la plume je l’ai trouvé simple, soignée et efficace, elle a réussi à me faire entrer rapidement dans son univers et à me faire suivre avec plaisir les aventures de son héroïne. Je lirai sans soucis le second tome, me demandant ce que va pouvoir proposer l’autrice avec les révélations que propose la conclusion de ce tome.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui, certes, a des défauts, mais n’a pas manqué de m’offrir un récit solide et intéressant. Le gros point fort de ce livre vient, selon moi, de la construction son univers qui ne manque pas de se révéler, je trouve, riche et soignée. Ainsi que ce soit dans sa construction culturelle, politique ou bien encore dans la découverte des lieux j’ai trouvé qu’il se dégageait quelque-chose de prenant dans cette toile de fond. Il y a aussi un vrai travail de mener sur la différence culturelle, sur la notion de civilisation et de barbare. L’intrigue, d’espionnage est très classique dans sa construction, mené sur un rythmé assez lent, même si cela ne l’empêche de s’avérer solide et efficace je trouve. Je regrette juste par contre que l’ensemble soit un peu linéaire et prévisible. Concernant les personnages, je les ai trouvés là aussi solide et intéressant, principalement dans le conflit politique qui joue énormément sur le langage, les non-dits et les contre-vérités. Je regrette par contre la facilité de l’héroïne à se faire ce que j’appellerai des « amis pour la vie », comme ça en un claquement de doigts. J’ai aussi trouvé dommage une facilité un peu grosse sur la fin qui permet de débloquer en partie l’intrigue. Quelques longueurs se font aussi sentir vers le milieu, mais là rien de bien dérangeant. Au final j’ai passé un bon moment avec ce récit, porté par une plume simple et efficace et je lirai la suite sans soucis et avec plaisir.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Apophis, …

Précédent

L’Ours et Le Rossignol – Katherine Arden

Suivant

Mers Mortes – Aurélie Wellenstein

  1. Celui ci m’attire pas mal 😛
    Et vu que je n’ai en général aucun souci avec les longueurs (sinon je n’aurais jamais apprécié la roue du temps lol) je ne pense pas que ça constitue un frein à ma lecture 🙂
    Du coup hop il est passé dans la PAL !

    • J’espère qu’il te plaira autant qu’à moi en tout cas. Alors concernant les longueurs on n’est pas encore au même niveau que La Roue du Temps quand même ^^
      Bonne lecture

Répondre à Lianne - De livres en livresAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

© 2010 - 2024 Blog-o-Livre