Cornes – Joe Hill

cornesRésumé : Lorsqu’un matin des cornes lui ont poussé sur la tête, Ig croit d’abord à une hallucination, un tour que lui joue son esprit rongé par la colère et le chagrin. Car depuis un an, depuis que sa petite amie a été violée et tuée dans de mystérieuses circonstances, il vit un enfer. Pourtant, les cornes sont bien réelles, et assorties d’un nouveau pouvoir qui incite quiconque s’approchant d’Ig à lui confier ses secrets les plus inavouables. D’abord torturé par ce macabre don, Ig a tôt fait de comprendre qu’il va pouvoir l’utiliser pour retrouver le monstre qui a assassiné Merrin et détruit sa vie. Il est temps de prendre sa revanche, de donner sa part au diable… Car en fin de compte, ce dernier ne nous comprend-il pas mieux que son éternel rival ?

Edition : JC Lattès

 

Mon Avis : Cornes à longtemps était un roman dont j’ai énormément entendu parler, principalement en bien, à travers de nombreuses chroniques. De plus Joe Hill étant le fils de Stephen King, il était logique que ce roman finisse un jour ou l’autre dans ma PAL pour me faire mon avis. Ajouter à cela une couverture que je trouve attirante avec son jeu de cornes sur le titre enflammé et me voilà parti dans la lecture de ce livre.

Pourtant, je dois dire que je ressors légèrement déçu de cette lecture, pas qu’elle soit complètement mauvaise, mais je m’attendais clairement à mieux. La faute vient principalement de la façon dont l’histoire est construite, l’auteur ayant écrit, à mon goût, deux histoires; une se situant dans le présent avec notre héros et la découvertes de ces cornes et une autre reposant sur le passé des personnages et servant à tenter de mieux comprendre leurs histoires.

J’ai trouvé qu’il manquait de liant entre ses deux histoires, pourtant tout démarrait bien, la première partie se révélait entrainante, le personnage découvre ses cornes et se rend compte que tout le monde se met alors à lui révéler leurs pires envie et secrets, une partie assez réjouissante par son aspect voyeur, mais très vite les parties de flashbacks, qui viennent s’intercaler, vont se révéler assez longue, surtout donnent l’impression de ne pas apporter grand-chose et de se répéter. Dommage.

Ajouter à cela un léger problème de rythme qui se fait aussi ressentir au cours de la lecture, car j’avoue j’attendais un mélange de Thriller et de fantastique où le héros va partir à la recherche du meurtrier de la femme qu’il a aimé aider de ses cornes, hors apprendre le nom du meurtrier au bout d’à peine 1/3 du livre m’a énormément surpris. Cela enlève, à mon avis, cette tension qui monte au fil des pages où on se rapproche de l’assassin, pour tendre plus vers un aspect vengeance qui, comme je l’ai dit, est gâché par le mélange entre présent et passé. C’est dommage car il y a quand même de bonnes idées dans ce livre, on ressent un plaisir limite pervers à voir l’effet des cornes du héros sur son entourage et l’auteur s’en amuse avec délectation, de plus l’histoire de cette vengeance si on la tronque de ces flashbacks  se révèle efficace et entrainante avec son lot de surprises et de rebondissements même si un léger coup de mou se fait ressentir vers la fin.

De plus l’auteur offre une chronique sociale intéressante d’une Amérique, avec ses différents aspects, se révélant très religieuse et très pieuse, mais qui cache souvent une vie très débridée. Il nous montre ainsi que tout n’est pas toujours blanc ou noir chez les gens, que chacun peut cacher au fond des lui des pulsions, des envies pas toujours très morales et éthiques. Surtout l’auteur s’offre, aspect logique vue l’histoire proposée, une attaque sur la religion et ses nombreuses contradictions, dommage au final qu’il ne pousse pas complètement au bout ses réflexions pour finir dans une sorte de conclusion en demi-teinte où finalement les gens ne sont pas ce que l’on croit et qu’une seconde chance est toujours possible. Pas que la fin soit complètement mauvaise en soi, juste elle ne répond pas complètement aux attentes que j’avais suite à certaines ouvertures que nous proposait l’auteur.

Concernant les personnages, clairement, ils m’ont paru un peu trop coincés dans leurs rôles, très vite les méchants et les gentils sont présentés et ils ne sortent jamais de leurs costumes, de leurs rôles, ce qui est légèrement frustrant même si ça n’empêche en rien de s’accrocher au personnage principal, à sa longue déchéance suite au décès violent de sa petite amie et tout ce qui en a suivi. Un personnage principal travaillé et soigné qui offre quelques surprises et possède un cynisme efficace. Les personnages secondaires ne sont pas inintéressants, offrant quelques surprises, mais ils manquent parfois quand même d’un peu de profondeurs. Je trouve que, par exemple, le personnage de Merrin reste trop nébuleux, même si j’ai compris que ça sert un peu le récit, j’ai trouvé ça dommage.

La plume de l’auteur se révèle simple et entrainante, haussant surtout le niveau dans les passages concernant la quête de vérité de Ig, que dans les aspects concernant le passé des personnages qui se révèlent longs et parfois trop répétitifs. Les dialogues se révèlent souvent passionnants par ce côté un peu pervers, voyeur concernant les plus noirs secrets des gens, mais aussi emplis de cynismes et d’humour noir. Par contre, certains passages paraissent un peu trop caricaturaux, comme par exemple cette histoire de fourche. Concernant la conclusion l’auteur a reprit un peu les travers de son père où la conclusion se révèle, à mon goût, trop sommaire comparé à ce que met en avant le roman. Au final une lecture qui s’annonçait prenante mais se révèle moyenne.

En Résumé : J’avoue ne pas avoir complètement accroché à ce récit dont l’idée de départ se révélait intéressante, dont j’avais entendu que de bons échos, et qui pourtant, au final, m’a offert  un moment de lecture juste correct. L’auteur a, selon moi, du mal a gérer l’alternance du récit entre les flashbacks et les passages plus présents avec les cornes parfois trainant même en longueur. Le fait de révéler le nom de l’assassin quasiment au début du roman enlève aussi une grosse surprise et fausse, selon moi, le rythme du récit. Pourtant, il y a quand même de bonnes choses comme les passages où les gens divulguent leurs pires secrets, les dialogues vraiment cyniques ou encore la chronique sociale même si sur ce dernier point je trouve que l’auteur ne va pas complètement au bout de ses envies. Les personnages sont intéressants, mais ne quittent jamais les costumes qu’ils ont endossés avec les bons et les méchants clairement définis. La plume de l’auteur reste simple et efficace, dommage par contre que l’auteur tombe dans les mêmes travers que son père avec une fin un peu trop convenue.

 

Ma Note : 6/10

Autres avis : Phooka, Nymeria, Xapur, Lune, …

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  1. Oh c’est dommage!! C’est pourtant toujours un auteur qui me donne envie de le lire. Le fond de l’histoire aurait pu / pourrait / devrait donner quelque chose d’accrocheur! Je le garde tout de même dans ma liste d’envies, on ne sait jamais, d’autant plus que ce n’est pas le seul titre de Hill qui m’appelle du coin de la page 😉

    • Après je sais que beaucoup d’avis sont très positifs sur ce livre, il pourra peut être te plaire. J’attendais peut être un peu trop du livre aussi.

      Merci pour ton commentaire et bonne lecture.

  2. Grosse déception pour ma part, avec un concept pas poussé jusqu’au bout. Dommage, car il y avait le potentiel pour une bien meilleur histoire.

    • Je te rejoins un peu, il y a beaucoup de potentiel et des passages intéressants mais c’est vrai que l’auteur va pas toujours au bout de ces pensées et surtout certains passages m’ont paru trop longs.

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